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La place de la connaissance dans les multinationales

§1 La notion de l’investissement direct étranger

C- La place de la connaissance dans les multinationales

La connaissance est transmise aux pays d’accueil à travers les multinationales quelle que soit la forme de celles-ci : investissement international (IDE) ou les autres formes de coopérations internationales, comme les licences et les contrats de gestion, et ce dépendant sur l’économie d’accueil et le secteur d’activité.

Les multinationales sont ainsi des moyens effectifs et puissants pour disséminer la technologie à travers des experts, des capacités et ressources financières et humaines pour exploiter efficacement la technologie232.

Selon la théorie de la croissance endogène, la diffusion de la connaissance est un facteur de croissance des entreprises233.

Selon Dunning, la production internationale est le fruit d’un processus dans lequel les avantages de la propriété travaillent ensemble avec l’internationalisation et la localisation pour qu’une firme puisse internationaliser son activité234.

Les avantages de la propriété sont les atouts appartenant à la firme et sur lesquels elle a des droits exclusifs comme les brevets, le savoir-faire des ressources humaines et d’autres formes de technologie de production, des contrôles sur les marchés etc, et ils représentent les capacités distinctives qui peuvent seuls être les bases d’avantages concurrentiels durables235.

Seule une multinationale qui possède des avantages de propriété intellectuelle (technologie, management, marketing) peut conquérir le marché international (autre que les exportations) en établissant des succursales ou des filiales de production, des joint-ventures ou encore des contrats de coopération internationale (licences, franchises, contrats de gestion, etc.)236.

Pour montrer la valeur de cette retombée dans les pays développés, Blomström237

explique que l’argument le plus fort donné par les gouvernements de ceux-ci pour

232Fabienne Fortanier, and Maria Maher, Foreign Direct Investment and Sustainable Development, OECD,

Financial Market Development, N0. 79, June 2001, page 115, URL http://www.oecd.org/dataoecd/33/48/1906135.pdf

233 Terutomo Ozawa and Sergio Castello, Multinational Corporations and endogenous growth: An eclectic-

paradigmatic analysis, East Western Center Working Papers, Economic Series No. 27, East Western center, Honolulu, Hawaii, 2001, http://www.eastwestcenter.org/fileadmin/stored/pdfs/ECONwp027.pdf

234Magnus Blomström, The economics of international investments incentives, International Investment

Perspective, OECD 2002, http://www.oecd.org/dataoecd/55/1/2487874.pdf

235 John Kay, Marketing Strategy: resource based strategy, Financial Times 27 September 1999,

http://www.johnkay.com/strategy/135

236Magnus Blomström, lip. cit 237Magnus Blomström, op.cit,

justifier les incitations économiques238 qu’ils impulsent pour attirer les

multinationales pour investir dans leurs économies239 était la retombée du transfert

technologique des multinationales sur les pays d’accueil.

Bien que cet argument soit théoriquement valable, ceci n’est pas une réalité absolue.

Au niveau pratique, le degré du développement du secteur concerné sectoriel et/ou même de l’économie en général pourrait limiter ou même faire disparaître les effets positifs du transfert de la technologie dans ces pays240. Si l’infrastructure

technologique des pays d’accueil est trop faible, les sociétés locales auront peu de chance d`absorber les nouvelles technologies241.

Par contre, si la base technologique et scientifique des pays d’accueil est forte, les multinationales seront attirées par ce fait et les IDE s’écouleront sur ces pays pour bénéficier de l’état d’avancement technologique. C’est le cas dans les pays de l’Europe Centrale et de l’Est242.

De plus, les évidences suggèrent que pour que l’IDE ait un impact positif important sur la productivité des investissements locaux, l`écart technologique entre les entreprises domestiques et les investisseurs étrangers doit être limité. Sinon, les sociétés locales ne pourront pas absorber la nouvelle technologie. La technologie doit bénéficier de façon structurelle au secteur économique du pays d`accueil de l’IDE et pas seulement à la société qui le reçoit243.

238 UNCTAD, World Investment report 1996, pour une liste détaillée de ces incitations, op. cit 239 UNCTAD, World Investment Report, 2001, Promoting Linkage,

http://www.unctad.org/en/docs/wir2001_en.pdf

240Magnus Blomström, op. cit page 175

241 UNCTAD, Series on issues in international investment agreements, Foreign Direct Investment and

development, UNCTAD/ITE/IIT/10, UN Publication, 1999, page 33 http://www.unctad.org/en/docs/psiteiitd10v1.en.pdf

242 Julia Manea and Robert Pearce, Industrial restructuring in economies and TNCs’ investment motivations,

Transnational Corporations, Vol. 13, No. 2, UNCTAD/ITE/IIT/2004/5, 01/08/04 ,http://www.unctad.org/en/docs/iteiit20045_en.pdf

243 OECD, Policy Brief, Foreign Direct Investment for Development, Maximizing benefits, minimizing costs,

C’est pour cela qu’il est conseillé que pour que ces motivations soient fructueuses, elles doivent être accompagnées par une politique qui permette la formation du capital humain et l’appui aux investissements locaux244.

En ce qui concerne le mécanisme du transfert de la technologie par les multinationales, on peut dire qu’il y a quatre moyens: l’imitation, la concurrence, l`intermédiation et la formation245.

Le transfert pourrait être vertical, entre la maison mère et sa filiale, ou horizontal entre la filiale et ses concurrentes dans le même secteur. Il peut aussi se répandre sur d’autres secteurs à travers les fournisseurs locaux. Les mécanismes par lesquels la connaissance est transférée vers des firmes en dehors du même groupe dépendent de la destination de cette technologie. Elle pourrait être répandue soit au sein de la même industrie, soit à un niveau régional. Au sein de la même industrie, le transfert pourrait être officiel dans le cas où les multinationales forment leurs fournisseurs pour qu’elles puissent se procurer des matières premières localement au lieu de les importer. Il pourrait aussi avoir lieu informellement à travers la participation dans les expositions commerciales, les discussions, l’accès aux produits, les moyens de commercialisation, etc. Régionalement, le transfert a lieu à travers les forces de travail qui joignent des autres concurrents dans la même industrie246.

C’est pour cela que les multinationales sont puissantes dans le transfert de la technologie, mais à condition de l’existence d’une infrastructure informatique et de communication capable de soutenir les investissements et en bénéficier aussi. Nous avons montré que l’état actuel des pays arabes dans la nouvelle économie est retardé comparé à celui des autres régions, d’où l’importance d’envisager une

244Magnus Blomström, lip. Cit,

245 Robert Lensink and Oliver Morrissey, Foreign Direct Investment: Flows, volatility and growth, University of

Nottingham, Development Economics Study Group Conference, 2001, page 3, URL http://www.nottingham.ac.uk/economics/credit/research/papers/cp.01.06.pdf

246 Jonathan E. Haskel, Sonia C. Perira and Matthew J. Slaughter, Does Foreign Direct Investment boost the

productivity of domestic firms ?, Queen Mary University of London, Working paper No. 452, February 2002, Page 5, URL http://www.econ.qmul.ac.uk/papers/doc/wp452.pdf

action qui sert à améliorer l’infrastructure de la connaissance mais aussi traiter avec d’autres piliers de l’économie de la connaissance comme l’innovation, les services de bases, l’accès au financement pour les PME, etc.

Dans le point suivant, nous discuterons d’une formule permettant de joindre les capitaux arabes avec la connaissance pour rendre possible une gestion fructueuse des IDE dans la région.

Le paragraphe suivant montre l’impact de l’environnement arabe sur les flux des IDE dans la région.