• Aucun résultat trouvé

I.3 Décomposition fonctionnelle des services de maintenance

I.3.3 La maintenance du point de vue opérationnel

Le niveau opérationnel est aussi décomposable. C'est à ce niveau que les décisions concer- nant les priorités données aux diérentes tâches à traiter sont prises. L'importance de la rapidité du traitement d'une tâche n'est pas forcément la même du point de vue du service de production ou du service de maintenance. Les ux d'informations représentant les diérentes données concernant les ressources et les tâches sont gérées par la GMAO. Elle permet une transmission des informations concernant le personnel de terrains. A la vue de ces données, l'aectation et l'ordonnancement des tâches est alors réellement

34 Chapitre I

réalisé.

I.3.3.1 Engagements et pénalités

Les conditions nancières dénies à travers les engagements pris par le service de main- tenance, sont généralement complétées par les sanctions nancières, les pénalités et/ou les bonications apportées ou supportées par les factures du prestataire.

Pour inciter le prestataire à intervenir consciencieusement, dans le cas de gains de pro- ductivité obtenus par des eorts conjoints, le bonus peut être réparti entre les partis. Bien que la nature des problèmes liés à la qualité du service puisse être très variée, des pénalités peuvent s'appliquer si le nombre d'anomalies constatées dépasse l'objectif contractuel. Celles-ci seront fonction du dépassement du seuil de tolérance xé. Concer- nant la sécurité des interventions, le prestataire peut non seulement se voir pénaliser par une augmentation coût de ses assurances, mais aussi par une pénalité inigée par le client. Des indicateurs permettent de suivre l'évolution de la disponibilité des équipe- ments. Dans le cas d'un engagement avec obligation de résultat, le service de maintenance garantit un taux de disponibilité. Celui-ci se situe dans une fourchette,  une classe  (entre 98 et 100% par exemple). Si, pour une machine ou pour un groupe de machines, l'objectif de disponibilité n'est pas atteint, celui-ci sera considéré comme étant de la classe inférieure et une ristourne liée au basculement de classe sera accordée en guise de pénalité par le prestataire au client (Coût de maintenance corrective, préventive, et le niveau de pièces détachées cible). La pénalisation du service de maintenance en fonction du taux de disponibilité d'un bien coné l'implique dans la productivité de l'en- treprise. Lorsque le service de maintenance a la maîtrise de la sûreté de fonctionnement de l'équipement, celui-ci doit donc prendre toutes les précautions pour éviter toute faute opératoire. Ceci est beaucoup plus dicile pour des équipements ou des procédés dans lesquels les manoeuvres opératoires ont une forte inuence sur la abilité.

Le suivi des indicateurs a aussi pour but de rendre plus réaliste les contrats des années suivantes. Pour calculer le niveau de disponibilité qui sera éventuellement garanti dans le prochain contrat, le sous-traitant ne s'appuie pas sur le taux obtenu l'année précédente mais sur celui qui aurait dû être atteint.

Le schéma suivant (gure I.6) présente l'évolution de la disponibilité en fonction du temps d'arrêts et de remises en route. Une perte de disponibilité est observable suite aux arrêts et une stabilisation suite aux remises en route. Celle-ci évolue sur une période donnée et pour laquelle un seuil à été déni dans les engagements.

Ces informations sont nécessaires pour le pilotage de l'activité de maintenance. La com- munication et la mise à disposition des données doivent être possibles au sein du service de maintenance lui même mais aussi entre les diérents services avec lesquels il est en relation. C'est donc la GMAO qui permet ces communications internes au service main- tenance mais aussi transverses entre services.

I.3 Décomposition fonctionnelle des services de maintenance 35

Fig. I.6  Exemple d'évolution de la disponibilité

I.3.3.2 Support informatique de gestion des ressources et des activités La GMAO est caractérisée par quatre fonctionnalités :

 La gestion de la maintenance c'est-à-dire des interventions préventives et curatives sur les machines,

 La gestion du personnel de maintenance : planning, aectations aux personnes, gestion des formations (peu usité),

 La gestion des stocks de pièces détachées : contrôle des stocks en magasin, alertes sur seuil, réception de pièces,

 La gestion des achats : Edition des commandes, gestion des fournisseurs et de leur prix, facturation.

Elle intègre des fonctions d'échanges avec les standards des logiciels d'entreprise ou Pro- giciel de Gestion Intégré (PGI) aussi appelé ERP (Enterprise Resource Planning). La GMAO s'inscrit dans un projet d'amélioration de productivité à travers principale- ment les points suivants :

 l'amélioration de la disponibilité des équipements,  la prolongation de la durée de vie des machines,

 l'amélioration du taux de charge de l'équipe maintenance,

 l'amélioration du partage de l'information, suppression de la "personne indispensable",  l'amélioration de la sécurité des équipements,

 la maîtrise des coûts de maintenance.

Un système de gestion de la maintenance adapté aux besoins de l'entreprise manufac- turière peut lui permettre de rester compétitive. Pour cela, il doit avoir été implanté correctement en fonction de l'infrastructure de l'entreprise, des ressources (humaines et matérielles), des pratiques de gestion existante (pièces de rechange, stock, etc.) et la sé- curité à travers celle du fonctionnement des équipements et de l'entretien des bâtiments. Un programme de gestion de la maintenance ne peut atteindre les résultats voulus sans

36 Chapitre I

la préparation du terrain et sans l'implication du personnel. Ces deux conditions sont importantes pour la réussite de l'implantation d'un système de gestion de la mainte- nance. L'inuence se fera ressentir sur des critères de compétitivité de l'entreprise, telle que la qualité, les coûts de revient, les temps de fabrication, la exibilité, le service et la réputation de l'entreprise.

La GMAO permet une gestion du personnel de maintenance avec notamment la com- munication des plannings et de l'aectation des tâches aux personnes. Les problèmes d'aectation ne sont pas simples. En eet, ceux-ci doivent tenir compte des caratéris- tiques des tâches mais aussi des ressources.

I.3.3.3 Aectation tâches/ressources

Dans le domaine de la maintenance industrielle, les compétences, les connaissances et les qualications sont les outils de travail de chaque opérateur. Même si, en général, il a une certaine polyvalence, c'est réellement de leurs compétences que dépendent les aectations.

La bonne gestion de l'activité de chacun des membres du service de maintenance permet dans certains cas de réaliser plus de tâches sur une même période que des aectations hasardeuses. Elle peut aussi permettre de limiter le nombre de ressources pour rendre économiquement compétitif le service. Elle permet donc principalement de réaliser, dans les délais requis, des tâches qui, sans une gestion de l'activité ainsi qu'une prise en compte de l'évolution des taux de disponibilité, se retrouveraient hors délai. La détermination de la meilleure séquence d'enchaînement de ces tâches dépend de plusieurs choses : de la tâche elle même et de la période pendant laquelle il est économiquement préférable qu'elle soit traitée, mais aussi du personnel requis en fonction de ses compétences. Chaque tâche est caractérisée par une compétence requise. Du choix de la ressource, dépend la performance de la maintenance. La résolution du problème d'aectation et d'ordonnancement nous conduira donc à trouver la bonne ressource et la bonne date de traitement de la tâche.