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CHAPITRE I: PROBLÉMATIQUE

1.2 L’échec, un mal endémique dans le système éducatif au Bénin

1.2.3 Les principaux défis de la pédagogie universitaire au Bénin

1.2.3.2 La formation des enseignants du supérieur à l’intégration

Nous croyons que si l’école a pour mission de mieux préparer les futurs citoyens aux défis de la société de demain, elle se doit de favoriser une intégration en profondeur, quotidienne et régulière, des technologies de l’information et de la communication pour mettre à profit les possibilités nouvelles, invitantes, prometteuses et diversifiées des TIC en éducation (Karsenti, 2002)12.

«L’intégration pédagogique des TIC est l’utilisation effective des technologies de l’information et de la communication comme matériel didactique pendant des séquences pédagogiques formelles dans le processus enseignement apprentissage» (Mbangwana et Ondoua, 2006, p.82).

La Conférence mondiale sur l’éducation pour tous de Jomtien tenue en 1990 avait fait de l’intégration des technologies de l’information et de la communication (TIC) en éducation un des grands objectifs mondiaux. Dans son Rapport mondial sur l’éducation, l’UNESCO (1998) soutient que les moyens que commencent à offrir les technologies de l’information pourraient aider à résoudre deux des grands problèmes dont souffrent aujourd’hui les systèmes éducatifs africains, à savoir: le manque d’accès à l’information et aux ressources pédagogiques nécessaires, le manque de communication entre les acteurs clés du processus pédagogique (les élèves et leurs parents, les éducateurs, les chercheurs), d’une part, et les autorités de l’éducation (planificateurs, décideurs et responsables de l’élaboration des programmes), d’autre part, qui se traduit souvent par une approche bureaucratique et autoritaire de la dispensation du savoir et un isolement des écoles normales.

Sur le continent africain, l’atelier international sur l’intégration des TIC dans les écoles africaines tenu à Gaborone en 2003 encourageait les décideurs politiques et acteurs du système éducatif africain à accorder une attention particulière au «développement d’expertise en ressources humaines». Mieux, il a été souligné dans la Déclaration des ministres de l’éducation de l’Union Africaine faite à Alger en avril 2005, la nécessité d’une plus forte mobilisation et d’une mise à disposition de ressources liées à l’utilisation des TIC pour améliorer la qualité de l’éducation. Qui plus est, lors du XIVe Sommet de l’Union africaine consacré au "TIC en Afrique: défis et perspectives pour le développement", il a été mis en exergue que «les TIC facilitent l’accès et la circulation des connaissances. Elles favorisent la création de nouvelles

connaissances et leur mise en œuvre (...) »13. Par ailleurs, de plus en plus de responsables du secteur de l’éducation en Afrique réclament la formation aux TIC au nombre des efforts supplémentaires exigés pour accroître l’accès à l’éducation du grand public.

Pour sa part, Fonkoua (2009, p.19) martèle qu’

Il est urgent de procéder à la formation des formateurs à l’utilisation du système multimédia dans l’élaboration des didacticiels, de la numérisation des contenus de cours et de la scénarisation des pratiques pédagogiques qui doivent prendre en considération la pluralité des comportements et des situations sur les plans culturels, économiques et politiques.

L’intégration des TIC est, selon Karsenti (2006), tout autant inévitable, en particulier dans le domaine de l’éducation, et ce, afin de favoriser l’accès à l’information de même que la réussite éducative des étudiants universitaires, rehausser le professionnalisme du personnel enseignant, encourager le leadership des gestionnaires, favoriser la collaboration entre l’université et le milieu, voire les collaborations Sud-Sud et Nord- Sud.

Les TIC sont de puissants outils à potentiel cognitif (Depover et al. 2007) qui offrent de multiples solutions pour contrer plusieurs problèmes actuels de l’éducation en Afrique. L’Afrique se doit aussi de former des hauts spécialistes universitaires dans le domaine des TIC et de l’éducation (Karsenti, 2006).

La place incontournable des TIC de nos jours dans la société oblige à réformer les programmes de formation de presque toutes les professions afin de prendre en compte les nouvelles exigences de formation, les nouveaux outils, les nouvelles stratégies de travail ainsi que les nouveaux rôles que les enseignants seront appelés à tenir dans la société du savoir émergente [...]. Cependant, l’adoption de ces pratiques

13 Voir Site: http://www.espace-economique.francophonie.org/Le-XIVe-Sommet-de-l- Union.html (consulté le 22 mars 2010).

pédagogiques est complexe. Elle requiert une transformation, certes, des stratégies d’enseignement, mais aussi des valeurs pédagogiques et de la vision qu’a l’enseignant de son rôle (Viens, Peraya et Karsenti, 2002, p.243).

Ce deuxième défi relatif à la formation des enseignants aux TIC se justifie par le nouveau contexte mondial de la diffusion du savoir qui privilégie fortement le recours aux TIC. Dans ces conditions, tout enseignant, qu’il soit au Sud ou au Nord, ne peut plus ignorer ou méconnaître ces technologies alors que les apprenants améliorent sans cesse leurs connaissances en la matière. En effet, comment imaginer le rôle de l’enseignant rivé à la craie et au tableau noir dans la nouvelle dynamique de promotion de communication du savoir à distance.

Cela étant et en l’absence d’un corpus solide d’études sur les coûts et la rentabilité de l’intégration pédagogique des TIC en Afrique, les questions de coûts-bénéfices doivent être attentivement examinées dans la mesure où les bénéfices attendus peuvent varier d’un sous-secteur à l’autre et selon que l’on cherche à améliorer la qualité ou à élargir l’accès (Murphy, Anzalone, Bosh et Moulton, 2002). Les coûts inhérents aux TIC, tout comme les échecs passés, représentent donc des facteurs qu’il importe de considérer puisqu’ils sont susceptibles de freiner les initiatives et les innovations technologiques en éducation (Karsenti, 2002).

Examinons à présent la faisabilité du recours aux technologies en guise de solution à la réussite en éducation.