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CHAPITRE I: PROBLÉMATIQUE

1.3 Les TIC: une voie alternative pour la réussite en éducation?

1.3.1 L’importance des TIC en éducation

Karsenti (2004) fait remarquer que dans le domaine spécifique de l’éducation, la présence exponentielle des technologies annonce une révolution, non seulement en éducation mais tout particulièrement en pédagogie. Plusieurs recherches scientifiques (Aytekin et Huseyin, 2005; Barette 2004a, 2004b, 2005; Forget, 2005; Karsenti, 2004; Karsenti et Larose, 2001) semblent ainsi soutenir et démontrer que les TIC recèlent un potentiel capable d’améliorer la qualité de l’enseignement et de l’apprentissage, et contribuer ainsi à élever les critères de réussite dans l’éducation. Aussi, Plante et Beattie (2004), insistent- ils sur le fait que l’installation progressive des TIC comme des outils

pédagogiques dans les classes permettrait d’assurer un enseignement et un apprentissage de grande qualité et une préparation des apprenants aux impératifs de la société moderne. Butcher (2003) confirme également l’existence d’un potentiel extraordinaire des TIC dans le domaine éducatif. Chisholm, Dhunpath et Paterson, (2004) indiquent que les principaux usages dans divers contextes d’apprentissage en ce qui concerne l’Afrique en particulier, pourraient ainsi offrir de façon concrète des possibilités dans divers domaines dont la production des ressources éducationnelles, l’exploitation des bases de données, les interactions et travail en équipe, l’éducation à distance, l’université virtuelle, etc.

La déclaration mondiale sur l’enseignement supérieur prévoit que l’une des missions de l’enseignement supérieur est d’offrir un espace ouvert pour la formation supérieure et l’apprentissage tout au long de la vie, offrant aux apprenants une gamme optimale de choix et de dispositifs souples de points d’accès et de sortie du système ainsi que des possibilités d’épanouissement individuel et de mobilité sociale, afin d’éduquer des citoyens qui participent activement à la société, ouverts sur le monde (UNESCO, 1998). Afin d’atteindre cet objectif majeur, l’utilisation des technologies de l’information et de la communication (TIC) dans et pour l’éducation augmente rapidement dans beaucoup de pays et est vue maintenant dans le monde entier comme une nécessité et une opportunité. L’engouement pour les technologies de l’information et de la communication en éducation connaît une vogue croissante.

Selon le Conseil Supérieur de l’Education (2000, p. 44), «l’évolution pédagogique doit accompagner et encadrer la pénétration technologique en éducation afin que les technologies soient véritablement au service de l’enseignement et de l’apprentissage et contribuent à la formation des citoyens et des travailleurs dont la société a besoin». Vu l’importance désormais reconnue de la nécessité de développer en chaque individu un intérêt et une capacité à apprendre tout au long de la vie, et le rôle que seront appelées à y

jouer les technologies nouvelles, leur pertinence en éducation et à tous les ordres d’enseignement semble bien réelle (CSÉ, 2000).

En éducation, les TIC sont en elles-mêmes des outils au même titre que tout autre matériel pouvant être utilisé en classe. Elles font donc partie des technologies éducatives. Lapointe (1992, p.2) précise que «la technologie éducative, peut être perçue comme une approche, une façon de voir la réalité, une manière d’aborder, de définir et de résoudre un problème pédagogique quelconque». Dans une recherche visant à évaluer l’impact des TIC sur la réussite éducative au collégial, c’est-à-dire à vérifier s’il y a une relation entre l’utilisation des TIC dans les cours et la réussite éducative des élèves, portant sur dix professeurs et 473 élèves du Cégep de Chicoutimi répartis dans seize groupes–matières, sept programmes et trois secteurs d’enseignement, en comparant des groupes expérimentaux (dix groupes d’élèves utilisant les TIC) à des groupes témoins (dix groupes d’élèves utilisant des moyens traditionnels) avec comme outils utilisés : Test sur les Indicateurs de la Motivation Scolaire, questionnaires généraux, journal de bord et entrevues, Ouellet, Déliste, Couture, Gauthier (2000, p.11) affirment que: «l’intérêt de l’utilisation des TIC en éducation est, entre autres, le potentiel éducatif que l’on attribue aux TIC: performance, compétence, motivation scolaire et réussite éducative». En effet, l’un des facteurs qui inciteraient à recourir aux TIC comme moyen d’enseignement, serait que celles-ci semblent être considérées comme un outil pouvant aider les professeurs et les étudiants à améliorer la réussite éducative et partant le rendement académique par l’intérêt et la motivation et en positionnant mieux l’apprenant face au marché du travail, indiquent Ouellet et al. (2000). Ces derniers estiment que les TIC favorisent le travail individuel des apprenants, facilitent les échanges, élargissent la gamme des ressources accessibles dans les classes, limitent les barrières aux services offerts, donnent la possibilité aux professeurs de présenter du contenu et améliorent la productivité des personnes. Aussi, l’intégration des TIC dans les stratégies d’enseignement permet-elle d'acquérir une meilleure formation, offre une

excellente préparation au marché du travail, développe une solide formation en informatique reliée à son domaine d'étude selon ces auteurs. Selon la littérature (Conseil Supérieur de l’Éducation, 1994, 1995, 1997; Grégoire, Bracewell, Laferrrière, 1996; Lapointe, 1992; Marton, 1996; Poellhuber, 1997), il y a déjà plus d’une décennie que cet outil pédagogique que sont les TIC pourrait être considéré à la fois comme une aide à l’enseignement et une aide à l’apprentissage.

Les TIC s’imposeraient de plus en plus comme des outils essentiels d’apprentissage et transformeraient l’environnement ou le cadre de travail aussi bien des enseignants que des apprenants. Elles seraient une source impressionnante de ressources pour le construit du savoir. En ce sens, elles joueraient un rôle catalyseur pour l’amélioration du rendement académique lorsqu’elles sont utilisées conséquemment. Affirmons-le bien, les TIC en soi ne produisent aucun effet positif sur le résultat de l’apprenant. Tout dépend des usages qu’on en fait.

Cradler et Bridgforth (1996) mentionnent, parmi les conditions minimales permettant une application efficace de la technologie à l’enseignement, l’accès, la formation des enseignants, le soutien technique et une planification soignée.

Le nouvel environnement adapté à l’enseignement doit être technologique ou numérisé. Cependant, comme nous pouvons l’entrevoir, l’intégration pédagogique réussie et efficiente des TIC dans les pays en développement, à l’état actuel de la situation ne sera pas une sinécure mais une véritable gageure. Mais l’on gagnerait évidemment à s’y engager résolument. En effet, au cours des deux dernières décennies, le travail de l’enseignant chercheur universitaire s’est considérablement modifié. Le développement des technologies de l’information et de la communication (TIC) et la généralisation des échanges de toutes natures ont transformé le savoir en un bien public planétaire. Par conséquent, l’enseignant chercheur doit apprendre à enseigner en tenant compte de l’accès qu’ont ses étudiants au dit savoir par l’intermédiaire des banques de données mondiales, générales et spécialisées. Il doit aussi contribuer à

l’évolution de ce savoir à partir de la recherche de solutions aux problèmes prioritaires de sa collectivité et des initiatives particulières, car les institutions d’enseignement supérieur qui marquent l’histoire sont celles qui réussissent à s’intégrer au milieu qui les porte. Pour Fonkoua (2009),

Il s’agit pour chaque acteur de l’éducation de prendre conscience du fait que les TIC arrivent à point nommé au moment où les savoirs se sont éclatés et que le monde est devenu de plus en plus pluriel. Ainsi, enseigner et apprendre devront s’enrichir des opportunités qu’offrent les sciences de la communication afin de mieux cibler les objectifs pédagogiques visant la pluralité des compétences (p.15).

Si l’importance des TIC en éducation est ainsi soulignée en littérature, il ne demeure pas moins que tous les auteurs ne s’accordent pas sur l’effet des technologies sur le rendement des apprenants.

1.3.2 Lien entre TIC et rendement académique: controverse