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2.5. Les constructions focalisantes

2.5.2. La focalisation du sujet

Cette construction est appelée « subjectif » par Fal (1999), « modalité “emphatique” » par Sauvageot (1965), « emphatique du sujet » par Dialo (1981a), Church (1981) et Robert (1991), et « mise en relief du sujet » par Diouf (2009). Nous préférons utiliser le terme « focalisation du sujet », emprunté à Robert (2010a) et N'diaye-Corréard (2003), en raison de son utilisation dans les

travaux portant sur la structure informationnelle tels que Lambrecht (1994). L'utilisation du terme « focalisation » est plus précise, alors que les termes « emphatique » et « mise en relief » pourraient englober la topicalisation.

La focalisation du sujet se caractérise par la présence du marqueur prédicatif a placé immédiatement après le sujet ; ce dernier se situant en tête de phrase.

Tableau 2.15 - Paradigme personnel de la focalisation du sujet

SG PL

SG PL

SUJ MP SUJ MP

1 ma= a nu= a maa noo

2 ya= a yeen= a yaa yeena

3 mu= a ñu= a moo ñoo

Cette construction présente une structure syntaxique S p V O avec des arguments lexicaux (102a) et s-p =o V avec des arguments pronominaux (102b).

102) a. S =p V O Omar =a lekk ceeb.

Omar =FOCS manger riz ‘C'est Omar qui a mangé du riz.’

b. s=p =o V

Ma=a =ko lekk.

PRO1SG=FOCS =O3SG manger ‘C'est moi qui l'ai mangé.’

La valeur principale de cette construction est une focalisation du sujet du prédicat. Elle est utilisée pour exprimer un focus assertif (103a) ou contrastif du sujet (103b).

103) a. Ku =la bind bataaxal bii ? (Robert 1991 : 123)

CL.HUM;SG:REL=O2SG écrire lettre =CLb:DEM.PX

Daba =mu=a =ma =ko bind.

Daba =PRO3SG=FOCS =O1SG =O3SG écrire

b. Mënuma =leen=a fey, (Church 1981 : 69) pouvoir:PRF;NEG:S1SG =O2PL=DV payer

Yàlla =mu=a =leen man=a fey.

Dieu =PRO3SG=FOCS =O2PL pouvoir=DV payer

‘Je ne peux pas vous le rendre, c'est Dieu (seul) qui peut vous le rendre.’

Robert (1991 : 122-129 ; 2000 : 238-240) identifie plusieurs autres emplois de cette construction qui, bien que liés à la valeur de focalisation, ne peuvent être analysés comme des cas de focalisation du sujet. Cette construction peut être utilisée dans des phrases événementielles (event-reporting), pour justifier ou expliquer une situation (104a-b).

104) a. Lutax nga=y liggéeysi =fi ? (Robert 1991 : 125) pourquoi S2SG=IPF travailler:VEN =CL.LOC:DF.PX

Patron =bi =mu=a =ma taamu.

patron =CLb:DF.PX =PRO3SG=FOCS =O1SG préférer

‘Pourquoi viens-tu travailler ici ? C'est le patron qui m'a désigné.’ b. Lu xeew =fi ? (Robert 1991 : 127)

CL.CH;SG:REL avoir_lieu =CL.LOC:DF.PX

Musaa, =mu=a dóor Ndey !

Moussa =PRO3SG=FOCS frapper Ndèye

‘Qu'est-ce qui se passe ici ? C'est Moussa qui a frappé Ndèye !’

Elle peut également être utilisée pour former une exclamative avec une emphase sur le prédicat (105a-b) ; ce type d'emploi étant limité aux verbes dénotant une qualité. Ces phrases peuvent également être analysées comme des phrases événementielles selon la définition que nous avons posée en (§ 2.5.1). En effet, comme le remarque Robert (2000 : 243), ces phrases ne s'articulent à aucun énoncé préalable. Elles introduisent donc un événement qui implique un référent qui est nouveau dans le discours. Les phrases événementielles étant des phrases thétiques, la construction a ici une valeur de focalisation de phrase.70

105) a. Ceeb =bii =mu=a neex ! (Robert 1991 : 127) riz =CLb:DEM.PX =PRO3SG=FOCS être_agréable

‘Qu'est-ce qu'il est bon ce riz !’

b. Xale bii =mu=a luqnjuur ! (Diouf 2003 : 207) enfant =CLb:DEM.PX =PRO3SG=FOCS être_impertinent

‘Comme il est impertinent cet enfant !’

De plus, cette construction peut être utilisée pour former des prédicats non verbaux. Avec la copule verbale di, elle permet de construire un prédicat équatif (106a). Dans cet emploi, la valeur de la construction est comparable à un focus contrastif. Plusieurs auteurs évoquent également la possibilité d'utiliser cette construction pour former un prédicat équatif (106b) (Church 1981 : 77 ; Fal 1999 : 144-145 ; N'Diaye-Corréard 2003 : 179) ou un prédicat nominal non référentiel (106c) (Torrence 2013b : 195). Néanmoins, cette dernière option n'est évoquée par aucun autre auteur et n'apparaît pas dans les corpus.

106) a. Kii =mu=a=y sama xarit =bi. (Robert 1991 : 161)

CL.HUM;SG:DEM.PX =PRO3SG=FOCS=COP POSS1SG ami =CLb:DF.PX

‘Lui, c'est mon ami.’

b. Moom =a de, moonte ! (Jóob 2003 : 75)

PRO3SG =FOCS EMPH pourtant ‘Pourtant, c'est vraiment elle !’

c. Maryam jàngalekat =a. (Torrence 2013b : 195) Marie enseignant =FOCS

‘Marie est enseignante.’

Par ailleurs, cette construction connaît des contraintes d'emploi. Elle est impossible avec les verbes avalents (107a), ce qui est cohérent avec sa valeur de focalisation du sujet. Elle est obligatoire avec les verbes comparatifs (107b) (Robert 1991 : 137-139). Enfin, elle est obligatoire dans les interrogatives partielles si le sujet est un pronom interrogatif (107c) ou contient un déterminant interrogatif (107d).

107) a. *Mu=a taw. (Robert 1991 : 138) PRO3SG=FOCS pleuvoir

b. Mu=a =ko dàq liggéey. (Robert 1991 : 124)

PRO3SG=FOCS =O3SG surpasser travailler ‘Il travaille mieux que lui.’

c. Kan =mu=a ñëwul ? (Robert 1991 : 123)

CL.HUM;SG:Q =PRO3SG=FOCS venir:NEG

‘Qui est-ce qui n'est pas venu ?’

d. Ban waxtu =mu=a jot ? (Robert 1991 : 124)

CLb:Q heure =PRO3SG=FOCS atteindre ‘Quelle heure est-il ?’

2.5.3. Le présentatif

Cette construction est appelée « situatif » par Fal (1999), « progressif » par Torrence (2013a), « focus de phrase » (sentence-focus) par Ka (1994) et « présentatif » par la plupart des autres auteurs (Sauvageot 1965 ; Dialo 1981a ; Church 1981 ; Robert 1991 ; Diouf 2009). Nous avons décidé de conserver cette dernière étiquette en raison de son utilisation par Hetzron (1975) et Lambrecht (2000b).

La structure du présentatif est similaire à celle de la focalisation du sujet. Il se caractérise par la présence du marqueur prédicatif -a ng- placé immédiatement après le sujet ; ce dernier se situant en tête de phrase. On note que le a initial du marqueur prédicatif tombe à la troisième personne du singulier, la première personne du pluriel et la troisième personne du pluriel.71

Tableau 2.16 - Paradigme personnel du présentatif

SG PL

SG PL

SUJ MP SUJ MP

1 ma= a ng- nu= ng- maa ng- nu ng-2 ya= a ng- yeen= a ng- yaa ng- yeena ng-3 mu= ng- ñu= ng- mu ng- ñu

ng-Par ailleurs, un marqueur déictique (§ 4.1) se suffixe à ce morphème. Ce dernier peut être

proximal (108a),72 distal (108b), indéterminé (108c) ou anaphorique (108d).73

108) a. Ma=a ng-i bey. (Church 1981 : 73)

PRO1SG=PRST-PX cultiver ‘Me voici qui cultive la terre.’

b. Mu =ng-a =fale. (Church 1981 : 73)

PRO3SG=PRST-DT =CL.LOC:DEM.DT

‘Il est là-bas.’

c. Mu =ng-u =fu. (Robert 1991 : 168)

PRO3SG=PRST-INDET =CL.LOC:INDET

‘Il est là quelque part.’

d. Ma=a ng-oog. (Robert 1991 : 168)

PRO1SG=PRST-ANAPH

‘Me voilà (maintenant vous savez qui je suis).’

Comme la focalisation du sujet, cette construction présente une structure syntaxique S p V O avec des arguments lexicaux (109a) et s-p =o V avec des arguments pronominaux (109b).

109) a. S =p V O Omar =a ngi lekk ceeb.

Omar =PRST:PX manger riz ‘Voici Omar qui a mangé du riz.’

b. s=p =o V

Ma=a ngi =ko lekk.

PRO1SG-PRST:PX =O3SG manger ‘Me voici qui en ai mangé.’

Plusieurs analyses ont été proposées pour rendre compte de la valeur et des emplois du présentatif. Selon Sauvageot (1965) et Church (1981), la valeur principale de cette construction est

72 Forme la plus fréquente.

73 Selon Diouf (2009 : 149), tous les autres marqueurs propres aux déterminants démonstratifs peuvent également apparaître.

de focaliser le sujet et de le « situer dans l'espace ». Selon Robert (1991) et Perrin (2005), cette construction ne peut pas être analysée comme une focalisation du sujet et doit plutôt être rapprochée du minimal. Selon Torrence (2013a), la valeur principale de cette construction est un aspect progressif. Nous reviendrons sur les arguments respectifs de ces auteurs en (§ 12.3). Dans le présent chapitre, nous proposons une analyse de cette construction en nous basant uniquement sur sa valeur sémantique et sur ses contextes d'emploi.

Indépendamment des analyses proposées, les énoncés au présentatif sont souvent traduits en français par ce que Lambrecht (2000b : 61-65) appelle des constructions relatives présentatives en

voilà (110a-b).

110) a. Nit =a ngi ñëw. (Church 1981 : 74) personne =PRST:PX venir

‘Voici une personne qui arrive.’

b. Mu =ngi lekk xar. (Diouf & Yaguello 1991 : 217)

PRO3SG=PRST:PX manger mouton ‘Le voilà qui a mangé du mouton.’

Cette traduction, bien que parfois forcée, nous semble pertinente en raison de la proximité sémantique du présentatif wolof et de la construction relative présentative en voilà du français.74

Ces deux constructions partagent les mêmes fonctions discursives, à savoir introduire une entité ou une situation nouvelle dans le discours (fonction présentative), et exprimer une information nouvelle sur cette entité ou situation (fonction prédicative) (Lambrecht 2000b : 51). Ces deux constructions partagent également l'expression d'une distinction déictique. Les deux langues disposent d'une forme proximale (voici, a ngi) et d'une forme distale (voilà, a nga).75

Comme la construction relative présentative en voilà du français, le présentatif wolof connaît deux types d'emploi : déictique et événementiel. Notons que « l'attribution à l'une ou à l'autre de ces sous-catégories n'est pas toujours évidente, mais il existe des cas clairs qui rendent la distinction nécessaire. » (Lambrecht 2000b : 61).

74 Nous considérons, comme Robert (1991 : 171), que ce type de traduction est souvent forcée. Nous pouvons supposer que le présentatif wolof est utilisé dans un plus grand nombre de contextes car il s'agit d'une construction mono-propositionnelle intégrée au système verbal, alors que la construction présentative en voilà du français est une construction bi-propositionnelle (comprenant une relative) et relativement indépendante de la conjugaison de la langue.

75 En français, voici et voilà sont des formes figées constituées d'une forme fléchie du verbe « voir » et des adverbes locatifs ci et la (Oppermann-Marsaux 2006).

Dans les énoncés présentatifs déictiques, « une entité discursive est présentée dans le monde externe du discours grâce à une perception directe émanant d'un centre de perspective implicite. Par défaut, ce centre de perspective est le locuteur, qui rend compte de sa perception à l'interlocuteur. » (Lambrecht 2000b : 61). Ainsi, le présentatif est utilisé pour localiser un référent (111a-b). Il est généralement utilisé dans les réponses aux questions comprenant la copule locative interrogative

ana (111b) (Fal 1999 : 80).

111) a. Gisuloo Abdu ? Mu =ngi jëm (Robert 1991 : 173) voir:PRF;NEG.S2SG Abdou PRO3SG=PRST:PX se_rendre

ca dëkk =ba, léegi laa tase =ak moom.

PREP:DT village =CLb:DF.DT maintenantFOCC:S1SG rencontrer =avec PRO3SG

‘Tu n'as pas vu Abdou ? Il est en route pour le village, je viens juste de le croiser.’ b. Ana Musaa ? (Robert 1991 : 173)

COP;LOC;Q:DT Moussa

Mu =ngi dellu dëkk =bi.

PRO3SG=PRST:PX revenir village =CLb:DF.PX

‘Où est Moussa ? Le voilà (justement) qui revient du village (on le voit arriver).’

Dans ce type d'emploi, le présentatif peut être utilisé pour former des prédicats non verbaux locatifs (112a). Ce type de prédicat non verbal est également utilisé dans les réponses aux formules employées pour demander des nouvelles de quelqu'un (112b-c) (Robert 1991 : 174).

112) a. Ana xale =ya ? (Fal 1999 : 80)

COP;LOC;Q:DT enfant =CLy:DF.DT

Ñu =nga ca kër =ga.

PRO3SG=PRST:DT PREP:DT maison =CLg:DF.DT

‘Où sont les enfants ? Ils sont à la maison.’

b. Ana waa kër =ga ? (Diouf & Yaguello 1991 : 18)

COP;LOC;Q:DT gens maison =CLg:DF.DT

Ñu =nga =fa !

PRO3PL=PRST:DT =CL.LOC:DF.DT

‘Comment va la famille ? Ils vont bien !’

c. Na nga def ? (Diouf & Yaguello 1991 : 18)

CL.MNR:DF.DT S2SG faire

Ma=a ngi =fi rekk !

PRO1SG=PRST:PX =CL.LOC:DF.PX seulement

‘Comment vas-tu ? Ça va bien !’ (litt. ‘Comment fais-tu ? Je suis ici seulement !’)

Dans un énoncé présentatif déictique à prédicat verbal, l'entité présentée est perçue en tant que participant au procès dénoté par le verbe. Ainsi, le présentatif est utilisé dans les didascalies (par exemple dans les pièces de théâtre) (113a) ou pour exprimer un constat (113b-c). L'entité présentée est donc à la fois un objet de perception et un sujet de prédication. C'est de cette caractéristique que découle la nécessité, souvent relevée, d'une simultanéité temporelle entre la situation d'énonciation et le procès (Lambrecht 2000b : 55-56). En effet, malgré le fait qu'elle soit au perfectif, une phrase au présentatif est généralement interprétée comme un procès en cours et non comme un procès achevé au moment de l'énonciation (113b). Néanmoins, cette interprétation n'est pas systématique ; une phrase au présentatif perfectif peut également être interprétée comme un procès achevé au moment de l'énonciation (113c). Ces deux lectures aspectuelles dépendent du verbe ainsi que du contexte discursif.

113) a. Pierre Dumas =a ngi=y wax (Diouf & Yaguello 1991 : 76) Pierre Dumas =PRST:PX=IPF parler

=ak gard =bi.

=avec garde =CLb:DF.PX

(Didascalie initiale) ‘Pierre Dumas parle avec le garde.’

b. Mu =ngi fey boram ci waxtu. (Robert 1991 : 177)

PRO3SG=PRST:PX payer dette:POSS3SG PREP:PX moment

(En voyant la personne sortir son porte-feuille) ‘Il paie sa dette à temps.’

c. Mu =ngi =nii guujal ndox, (Diouf 2003 : 151)

PRO3SG=PRST:PX =CL.MNR:DEM.PX remplir_sa_bouche_de eau

di ma waaj=a tooyal.

IPF S1SG se_préparer=DV être_mouillé:CAUS

Dans les énoncés présentatifs événementiels, la construction « est marquée comme présentant non pas l'entité par elle-même mais l'entité en tant que participant à une situation surprenante ou inattendue » (Lambrecht 2000b : 64). Ainsi, le présentatif est utilisé pour exprimer une surprise face à une situation inattendue (114a) ou nouvelle (114b).

114) a. Ndaxam mu =ngi ne cocc =ak téeméeri atam. (Diouf 2003 : 83) pourtant PRO3SG=PRST:PX dire IDEO =avec cent:GEN.PL an:POSS3SG

‘Pourtant, il a bon pied bon œil pour ses cent ans.’

b. Léegi, mu =ngi=y góor-góorlu (Diouf 2003 : 148) maintenant PRO3SG=PRST:PX=IPF se_débrouiller

ci njàng =mi.

PREP:PX étude =CLm:DF.PX

‘Maintenant, il fait des efforts dans les études.’

L'occurrence d'un sujet pronominal dans une construction au présentatif peut sembler paradoxale. En effet, l'une des fonction de ces constructions est de présenter une entité dans le discours. Or, le présentatif admet un sujet pronominal, renvoyant à une entité identifiable et déjà activée dans le discours (115a-b). Selon Lambrecht (2000b : 62), la solution à ce paradoxe est à chercher dans les propriétés de contextualisation propre à cette construction. Pour que les énoncés (115a-b) soient acceptables pragmatiquement, il est nécessaire que le pronom sujet ait été un topique établi dans le monde interne du discours avant d'être présenté dans le monde externe du discours.76

115) a. Faatu, lu =mu=y def ? (Robert 1991 : 175) Fatou CL.CH;SG:REL =S3SG=IPF faire

Mu =ngi raxas waañ =wi.

PRO3SG=PRST:PX laver cuisine =CLw:DF.PX

‘Que fait Fatou ? Elle est en train de laver la cuisine.’

76 Sur le plan de l'analyse formelle, nous pouvons dire, empruntant la terminologie des Grammaires d'Unification, que la construction présentative, en intégrant le pronom sujet, hérite de celui-ci le trait pragmatique « topique établi dans le discours » et le substitue au trait « entité nouvelle dans le discours » attaché au SN, tout en préservant le trait global « présentation d'un réfèrent nouveau » qui est inhérent à la construction. C'est l'unification du trait particulier avec le trait global qui donne lieu au caractère « mixte » de la structure informationnelle de ce sous-type de construction. [adaptation d'un paragraphe de Lambrecht (2000b : 62)].

b. Dama bëgg=a wax =ak Musaa. (Robert 1991 : 175)

FOCV:S1SG vouloir=DV parler =avec Moussa

Mu =ngi léegi,