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G LOSES LOSES & A & A BRÉVIATIONS BRÉVIATIONS

3. Liste des abréviations

0.3. Corpus et sources des exemples

une langue à tradition orale. Ainsi, malgré son importance démographique et sociolinguistique (§ 0.4.1), il existe relativement peu de textes écrits dans cette langue. En outre, une part importante des textes rédigés en wolof est difficilement exploitable pour une analyse linguistique, en raison de l'orthographe adoptée (§ 0.4.4.5). Par ailleurs, à l'heure actuelle, il n'existe pas de corpus de référence pour le wolof.6

Pour ce travail, notre corpus est constitué de plusieurs types de textes :

• Les recueils de contes de Ma. Cissé (1994) et Diouf et al. (2009). Nous avons exclu le recueil de Kesteloot & Dieng (1989) en raison de nombreuses erreurs de transcriptions.7

• Un recueil de poèmes de Ndiaye (1999).

• Un roman de Boubacar Boris Diop (Jóob 2003).

• Le recueil de proverbes très exhaustif compilé par Shawyer (2009).

• Les exemples issus du dictionnaire de Diouf (2003). Ces exemples sont issus d'un large corpus pluridialectal collecté sur le terrain.

À ces sources principales, nous avons ajouté :

• Les exemples issus de travaux présentant explicitement l'origine de leur corpus, ainsi que la démarche adoptée pour le recueil et/ou la sélection : Church (1981), Robert (1991), Fal (1999).

• Les exemples issus des autres travaux sur le wolof. Nous utilisons ces exemples essentiellement pour illustrer les analyses défendues par leurs auteurs.

• Des textes traduits en wolof : la Bible, la « Déclaration Universelles des Droits de l'Homme » (Organisation des Nations Unies 1998), un roman de Camara Laye (Laay 2007). • Des énoncés obtenus par élicitation auprès de nos informateurs. Nous utilisons ce type

d'énoncés uniquement pour contrôler la grammaticalité de formes non attestées dans notre corpus.

Nous illustrons nos arguments et analyses essentiellement avec des exemples issus de Diouf (2003). Il s'agit d'un choix pragmatique : ces exemples sont fiables et relativement courts. Tous ces exemples ont été vérifiés par nos informateurs.

6 Il n'existe pas de corpus comparable au Corpus Bambara de Référence (http://cormand.huma-num.fr).

7 La 3e édition revue et corrigée par Jean-Léopold Diouf (Kesteloot & Dieng 2015) est parue trop tardivement pour être intégrée à notre corpus.

Concernant les autres langues, les données sont essentiellement issues de descriptions grammaticales détaillées (grammaires de références). Pour les langues bien documentées, nous utilisons également des données issues d'articles rédigés par des spécialistes de la langue en question et traitant spécifiquement des points que nous présentons ; mais, si possible, en complément d'une description complète de la langue. Les sources de troisième main (ex. travaux typologiques citant des grammaires) ne sont jamais exploitées telles quelles. Les données sont vérifiées (voir réanalysées) à partir de la source originelle.

0.4. La langue wolof

0.4.1. Situation actuelle

Le wolof est une langue essentiellement parlée en Sénégambie : Sénégal, Gambie, sud de la Mauritanie. On trouve également d'importantes communautés au Mali, en Guinée, en Côte d'Ivoire, au Gabon, en France et aux États-Unis (Ka 2001 : 816). Au Sénégal, la langue est principalement parlée dans les régions issues des anciens royaumes wolof (Cayor, Djolof, Baol, Walo et Saloum8), c'est-à-dire sur la côte atlantique entre Dakar et Saint-Louis, sur la Petite-Côte ainsi qu'au nord-ouest du fleuve Gambie (Figures 0.29 & 0.310).

Selon Lewis et al. (2013), le wolof est la principale langue du Sénégal. En 2006, elle compterait 3 976 500 locuteurs natifs dont 3.930.000 au Sénégal et 12 000 en Mauritanie, auxquels il convient d'ajouter les 185.000 locuteurs du dialecte de Gambie. Leclerc (2014)11 donne des chiffres relativement proches. Selon lui, il y aurait 5.208.000 wolophones12 au Sénégal (représentant 39,7 % de la population), 225 790 en Gambie (représentant 17,9 % de la population) et 15.000 en Mauritanie (représentant 0,4 % de la population).

8 Le nom de ces royaumes en wolof est respectivement : Kajoor, Jolof, Bawol, Waalo et Saalum. 9 Extrait de Diop (1981 : 6).

10 Extrait de Fal et al. (1990 : 6). 11 cf. les pages :

<http://www.tlfq.ulaval.ca/axl/afrique/senegal.htm> actualisée le 5 février 2013 ; <http://www.tlfq.ulaval.ca/axl/afrique/gambie.htm> actualisée le 27 avril 2010 ; <http://www.tlfq.ulaval.ca/axl/afrique/mauritanie.htm> actualisée le 28 avril 2010.

Figure 0.3 - Répartition des wolophones en Sénégambie Figure 0.2 - Localisation des principaux anciens royaumes wolof

Au Sénégal, le wolof sert de langue véhiculaire. Leclerc (2014) estime qu'il est compris par plus de 90 % de la population totale du pays et est la principale langue utilisée à la radio (70 % des émissions des radios privées sont en wolof). Ainsi, on estime qu'environ 10.000.000 de personnes sont capables de parler le wolof.

D'un point de vue politique, le wolof n'est la langue officielle d'aucun état. Il jouit cependant du statut de langue nationale au Sénégal et en Mauritanie ; statut reconnu par la Constitution dans ces deux pays.

0.4.2. Variantes dialectales

La dialectologie du wolof reste un domaine relativement peu développé. Certains auteurs placent explicitement leurs travaux dans le cadre de l'étude d'un dialecte précis, comme le « parler du Dyolof » pour Sauvageot (1965) ou le « wolof de Gambie » pour Njie (1982). Néanmoins, les travaux réellement dialectologiques restent peu nombreux.

Selon Robert (2011 : 23-24), le wolof est une langue peu dialectalisée. Le seul dialecte clairement identifiable serait le parler lébou utilisé dans la presqu'île du Cap-Vert. Dans l'état actuel de la langue, la différenciation s'opérerait plus entre un « wolof des villes », idiome véhiculaire parsemé d'emprunts français et ayant subi divers « simplifications » grammaticales (dont une réduction du nombre de classes nominales), et un « wolof des campagnes », idiome vernaculaire considéré comme étant grammaticalement et lexicalement plus « pur ».13

Ka (2001 : 816), s'il admet que la grammaire de la langue varie peu au sein de l'aire linguistique, affirme qu'il existe de nombreuses variétés régionales ou dialectes, dont les différences sont surtout phonétiques et lexicales. Il identifie quatre zones dialectales majeures : Nord (comprenant les dialectes du Djolof et du Walo), Central (comprenant les dialectes du Cayor et du Baol), Cap-Vert (comprenant le dialecte lébou), et Saloum (comprenant le dialecte de Gambie). Il signale par ailleurs que le dialecte du Cayor est considéré comme étant le plus « pur » et constitue donc le dialecte standard.

Selon Dramé (2012), si les différences entre les variétés régionales ne posent pas de problème d'incompréhension, elles doivent néanmoins être traitées comme des dialectes distincts. Son analyse phonologique et morphologique lui permet d'isoler clairement trois dialectes : le wolof de Dakar, le faana-faana et le lébou. Le wolof de Dakar constitue le dialecte véhiculaire parlé dans les centres

urbains, issu des brassages de population, et marqué par de nombreux emprunts et par une tendance à simplifier son système de classification nominale. Le fanaa-fanaa est une variante dialectale du Saloum dont les spécificités sont dues à son éloignement géographique, son enclavement et la sédentarité de ses locuteurs. Le dialecte lébou constitue un ensemble de parlers répartis dans la région de Dakar.

0.4.3. Classification

Dans toutes les classifications récentes, le wolof est classé dans la branche nord des langues atlantiques. Les langues atlantiques appartiennent à la famille Niger-Congo. Elles « forment un groupe d'une quarantaine de langues parlées essentiellement le long de la côte de l'océan Atlantique, du Sénégal au Liberia » (Pozdniakov 2011 : 20). En se basant sur les listes Swadesh de 100 mots d'une trentaine de langues, Sapir (1971) propose une classification interne de la famille atlantique. Cette classification sera en grande partie reprise par Wilson (1989) (Figure 0.4) et servira de base à la plupart des classifications présentées dans la littérature, notamment Williamson & Blench (2004) et Lewis et al. (2013).14

À partir de Doneux (1975) et Wilson (1989), Williamson & Blench (2004 : 32) résument ainsi les principales caractéristiques linguistiques des langues atlantiques :

1) Classification nominale. Complète ; Préfixes originels ; Dégradée, renouvellement par suffixes ou augments ; Alternance consonantique initiale avec conditionnement grammatical.