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4.1.2.1. 1 La croissance de la couronne urbaine

L'organisation des espaces à partir du pôle donne le ton à une couronne urbaine [cf. Carte XVII,

p.133] où les taux d'accroissement et d'agglomération de la population sont les plus forts. 1dont la SAU est évaluée à 2420 ha 89a87ca (Annexe V).

Constantine, avec un solde migratoire largement négatif (-58,33%)1, a le pourcentage de population agglomérée le plus élevé soit 96,5% au niveau du chef-lieu de commune [cf. Tableau

n°15, p.135].

Sa population sub- urbaine, entre 1987 et 1998, a plus que doublé. Elle passe ainsi de 119.667 habitants à 241.374 en1998 soit au rythme annuel de 6,45% alors que l'agglomération centre évolue très lentement (0,48% -RGPH 1998).

L'évolution du sub-urbain est significative d'une péri-urbanisation avec redéploiement de la population de la ville-centre vers la périphérie immédiate puis vers les satellites urbains. Ces

1 BOUSSOUF, Rabah. "Constantine: d’une ville attractive à une ville répulsive ". GREGUM-UMR ESO CNRS, université du Maine, 19 octobre 2006 [Enligne].http://www.univ-lemans.fr/lettres/labo/gregum/activites/colloques/ sfax/axe6/boussouf_r.html (page consultée le 07/01/2007).

derniers, avec le report de croissance, ont une population d'origine constantinoise importante voire même majoritaire dans certains cas (El Khroub avec de 80,7%) [cf. Tableau 15, p.135].

Cette évolution du sub-urbain révèle également un renforcement de la couronne urbaine par le développement actuel d'agglomérations sub-urbaines1 telles que Bekira (14.101hab.) au Nord et Ain El Bey (9.299 hab.) au Sud [cf. Cartes XVII & XVIII] ainsi que les extensions de Constantine à l'Ouest comme Benchergui et Berda au Nord-est (avec 1300 lots en 2000) [cf. Annexe XVIII].

Aujourd'hui, Ain El Bey est un ensemble de constructions, constitué à la fois de lotissements (de la promotion immobilière Géric et Belhadj) et de cités planifiées par l'Etat, dont la plus importante reste celle des Frères Ferrad avec 3.406 logements [cf. Carte XVIII].

Bekira et Benchergui dont l'emprise urbaine dépasse les 50 hectares2 sont, à l'origine, des sites de l'habitat précaire. Leur urbanisation accélérée, dans les années 90' a concouru à leur expansion. Appartenant à la daïra de Hamma Bouziane, Bekira, en 1987, est une petite agglomération secondaire de la couronne urbaine. Le développement de l'habitat et des activités ainsi que la réalisation de la ligne de chemin de fer la reliant à Constantine l'ont rapprochée davantage de la

1 Analysées et recensées comme telles lors du RGPH de 1998.

métropole régionale (et de sa limite communale). A la jonction du satellite urbain et de la métropole, elle est aujourd'hui sur le point de réaliser la conurbation au Nord de Constantine. Durant la décennie 90', Bekira, devient une agglomération sub-urbaine. Dès lors, à quel espace appartient-elle?

Nous avons, de ce fait, une double lecture de l'espace. De la métropole constantinoise, la concentration du tissu urbain augmente avec l'apport de nouveaux espaces devenus sub-urbains tels que Bekira (ou Ain El Bey au Sud).

Taux d'accroissement (%) Originaire de Constantine1 (%) Population agglomérée (%) Population

Agglomération

1966/ 1977 1977/ 1987 1987/1998 1966/ 1977 1977/1987 1987/1998 Constantine 3,15 2,42 0,48 92 98,4 96,5 El Khroub 4,18 9,35 5,20 80,72 70,2 82,6 72,4 Ain Smara 2,78 14,13 6,00 48,23 65,4 81,4 83,1 Hamma Bouziane 4,81 3,92 1,99 47,50 96 90 62,4 Didouche Mourad 2,99 6,03 10,93 50,54 53,6 66,7 85,1 Wilaya 2,93 3,34 2,08 87,3 90 85 [Source RGPH 1977, 1987 et1998 ] Tableau n°15

Wilaya de Constantine -dynamiques de population et d'urbanisation

Du satellite urbain, Hamma Bouziane en l'occurrence, et dont le pourcentage de population agglomérée est resté le plus faible (62, 4%) [cf. Tableau n°15], il s'agit davantage d'une dispersion de l'espace c'est à dire d'un émiettement de l'espace en faveur de l'agglomération principale: Constantine.

Le sub-urbain, proche de l'agglomération, se différencie du péri-urbain. Ce dernier, en arrière plan, reste marqué, à la fois, par la concentration démographique et la dispersion spatiale.

De manière générale, le système spatial n'est plus tributaire des deux sous-systèmes que sont l'urbain et le rural; l'étalement urbain, en intégrant les composantes que sont le sub-urbain et le péri-urbain donne naissance à un système composite "urbain- sub-urbain-péri-urbain-rural" reproduisant tant spatialement que fonctionnellement son évolution et ses espaces-temps. La décennie, entre deux recensements en général, reste la référence à l'espace temps qui rend le mieux compte des changements au niveau de l'espace urbain2.

Dans le cas de Constantine, les espaces, qu'ils soient du rural ou de l'urbain, sous l'effet d'une urbanisation accélérée, se transforment et leurs temporalités, liées à des changements rapides, deviennent courtes. Ainsi le sub-urbain et le péri-urbain, de même que leurs modifications respectives, participent à donner une impression d'étalement diffus et à maintenir le processus de concentration/ dispersion de façon permanente.

Aujourd'hui, l'évolution des espaces sub-urbains et péri-urbains montre que la région urbaine, autour de Constantine, continue à se densifier et que la couronne urbaine fusionne davantage avec le triangle d'urbanisation.

1 BOUSSOUF, Rabah. " Constantine : D’une ville attractive à une ville répulsive ". op.cit. 2 Dans le cas spécifique de l' urbanisation accélérée et non maîtrisée des villes algériennes.

Dès 1987, les communes, faisant partie du groupement urbain (en dehors de celles de Constantine et de Hamma Bouziane), enregistrent les plus forts taux d'accroissement de la population [cf.

Tableau n°15, p.135]. Leur développement montre que le report de croissance de la métropole

vers les satellites urbains, planifié en 1983 à travers le schéma d’aménagement du groupement de Constantine1, opère de façon effective. Le groupement de Constantine a ainsi un taux d'accroissement de la population élevé (3,02%) et proche de celui de la wilaya (3,34%) pour la même période.

La couronne urbaine dont la population est estimée à 85.524 habitants, se limite aux chefs-lieux des satellites urbains et aux cinq agglomérations secondaires que sont Bekira, les zones industrielles (Z.I) de Hamimine et de Ain Smara, Zouaghi et Oued Ladjar2. Elle représente 16% de la population du groupement de Constantine en1987 quand l'agglomération de Constantine, à elle seule, comptabilise 84%.

Population Agglomération 1987 % 1998 % 2002 % Constantine 440.842 84 465.021 67,6 466.000 64,2 Couronne urbaine 85.524 16,2 222.844 32,3 259.620 36 Groupement 526.366 100 687.865 100 725.620 100 Couronne rurale 66.633 10 121.631 14,99 136760 15,89 Total Wilaya 664.303 100 810.914 100 860.370 100 [Source: RGPH 1987&1998-DTAP 2002] Tableau n° 16

Wilaya de Constantine- L'évolution de la population dans les couronnes urbaine et rurale

De 1987 à 1998, la population de la couronne urbaine double [cf. Tableau n°16]. Elle atteint 32% de la population du grand Constantine soit 222.844 habitants en l'espace de 10 ans. Elle intègre, en plus des agglomérations sub-urbaines (déjà citées), les agglomérations secondaires telles que Salah Bey (1.454 hab.).

1 Elaboration, en 1983, par le CNERU (ex CADAT) d’un nouveau plan d’urbanisme (PUD) et d’un schéma d’aménagement du groupement de Constantine.

2 Bureau National d’Études pour le Développement Rural ( BNEDER). "Étude de développement rural intégré de la wilaya de Constantine- Phase1 : Analyse diagnostic " op.cit.

Salah Bey, n'ayant pas les fonctions de Bekira, est toutefois dans l'espace sub-urbain de Constantine.

Les villes nouvelles de Ali Mendjeli1 sur 1.507 hectares et Massinissa2 (325 ha.) dans la commune d'El Khroub font partie également de la couronne urbaine. Définies en tant qu'instruments d'organisation et de canalisation de l'expansion urbaine, elles participent du processus de desserrement des espaces et des activités à partir des agglomérations principales. La ville nouvelle Ali Mendjeli, à 15 kilomètres au sud de Constantine, sur le territoire des communes de Ain Smara et d'El khroub, a été créée dans le but d'organiser la croissance de la métropole de l'Est et de ses satellites urbains. L'un des principaux mandats de cette ville est que la population et l'emploi se développent en parallèle.

Dotée d'un ensemble d'équipements à l'échelle régionale (centre d'affaires, centre

commercial, université, hôtel 300 lits), elle contribue par ailleurs à résoudre les problèmes de Constantine dans tous les domaines économique, social, culturel et de loisirs. Sa

polyfonctionnalité apparaît comme l'un des principes directeurs autour duquel s'organisent la conception du centre urbain et la recherche d'un système de coexistence entre les différentes fonctions. La forme est celle d'une ville ramassée, très compacte, traversée en son milieu par une ceinture verte, et "de taille" à recevoir 300.000 habitants. Or, aujourd'hui, avec seulement 80.000 habitants, 8.000 logements occupés et 21 000 en en voie de l’être, la ville nouvelle Ali Mendjeli est jugée "anormalement surpeuplée".

La ville nouvelle Massinissa, lancée en 2000, est beaucoup plus modeste avec ses 10.000

logements prévus. Cependant, située au nord-est d'El Khroub, elle a pour objectif d'organiser spatialement l'extension de la commune, assurer un développement du cadre urbain d'une haute qualité et améliorer les conditions d'habitat.

Cependant, le rythme de croissance de la couronne urbaine va ralentir. La population, en 2002, est de 259.620 habitants, soit 36% de la population du groupement de Constantine [cf. Tableau 16,

p.136]. Si la péri-urbanisation se confirme dans les années 80' suite aux reports de croissance vers

les satellites urbains, elle est moins intense la décennie suivante. Un rééquilibrage semble se faire en faveur d'autres aires urbaines et agglomérations qui connaissent à leur tour une forte croissance.