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ou stratégie globale d’aménagement et logique de projet

La stratégie d'aménagement globale vise à respecter le triptyque "Communauté d’agglomération", "Schéma de Cohérence territoriale" et "Développement durable".

Le diagnostic du territoire, comme préalable à l'étude de la cohérence, a pour objectif de coordonner les initiatives et les projets particuliers aux communes de la communauté d'agglomération dans divers domaines (urbanisation, développement économique, services et déplacements).

Au niveau de l'agglomération, la démarche de planification stratégique prend en en considération le bassin de vie avec l'étalement urbain et les multiples déplacements (quotidiens et hebdomadaires). Elle concilie ainsi plusieurs politiques (de restructuration urbaine, habitat, emplois et transports).

En succédant au P.D.A.U, le schéma de cohérence urbaine en améliore la méthode d'approche. Il maintient une stratégie globale tout en soumettant l'instrument d'intervention à une logique de projet. Le périmètre est celui d'une communauté de communes et le projet par conséquent collectif.

En principe, les municipalités sont amenées à se conformer à l'apprentissage de la démarche planificatrice. Elles évaluent, lors de l'établissement du diagnostic, leurs préoccupations propres. Par ailleurs, elles cherchent à acquérir une vision d'ensemble du territoire intercommunal en construction et d’en identifier les enjeux communs.

A la différence du PDAU, le schéma de cohérence urbaine est un document "fédérateur" pour un territoire intercommunal. Il s'inscrit dans une logique de projet et une optique d'aménagement de développement durable.

En réalité, l'élaboration du schéma de cohérence urbaine n'a pas éliminé le P.D.A.U qui reste opératoire dans la mesure où aucune loi ou article de loi n'ont suggéré son abrogation. Le P.D.A.U. de Constantine risque de devenir, à l'image de celui d'Alger, un instrument d'appoint. Ce qui n'est pas fait pour clarifier la gestion des villes déjà compliquée pour les APC avec l'application du P.D.A.U. et des différents P.O.S (d'extension et de restructuration).

Or, du schéma de cohérence urbaine de Constantine, seule la démarche stratégique est prise en considération. Des "thématiques stratégiques", au nombre de quatre, sont en effet développées autour des questions du développement économique, de la cohésion sociale, de la qualité de vie au quotidien et de l'aménagement du territoire.

Ce qui augmente également le caractère stratégique de la planification est le fait que le schéma de cohérence de l'aire urbaine de Constantine, à la différence de l'instrumentation française dont il s'inspire, s'inscrit dans le long terme et se projette ainsi sur 20 ans; sachant que, dans le cas spécifique de l'urbanisation accélérée des villes algériennes, la décennie est "la référence à l'espace temps qui rend le mieux compte des changements au niveau de l'espace urbain" [cf. Partie

II-Chap.I- I. 4.1.2.1.1, p.134] et de l'évaluation, par le projet urbain et sa systématisation, d'un

Le plan stratégique est ainsi omniprésent et l'Etat à travers lui. Car, si le schéma de cohérence urbaine va fédérer les espaces, ce sera dans une démarche interwilayale avec, à l'arrière plan, la région ("périmètre régional") et le Constantinois1 ("périmètre d'influence").

Pour le projet urbain, on évoque bien le principe de sa mise au point collective mais cela restera du domaine formel et théorique car les acteurs qui participent de la gestion locale sont absents. Il faut rappeler que la commune ou les communes ne sont pas les instigatrices du schéma de cohérence mais bien la D.U.C., comme cela fut le cas pour le P.D.A.U.

Quant à l'entreprise, elle est perçue, à travers "l'industrie des PME/PMI", comme une composante économique au sein d'une thématique stratégique et non un partenaire effectif de l'économie urbaine. La question du partenariat public ou privé est ainsi évacuée.

Comment alors faire l'apprentissage du projet urbain aux communes?

Comment faire émerger le projet collectif et rendre possible sa réalisation par le partenariat?

On continue par ailleurs à utiliser la terminologie des années 80', relative au report de croissance, en parlant en termes de "groupement urbain" ou de "grand Constantine" alors qu'il s'agit désormais d'une communauté d'agglomérations où Constantine participe au projet collectif au même titre que les autres communes.

En principe, le schéma de cohérence urbaine répond à l'ensemble des problèmes urbains posés, au préalable, par le diagnostic. Et pour rappel, sa démarche consiste à définir le périmètre dans lequel s'inscrira la réflexion, le contenu et les effets du schéma en cours2. Constantine n'est plus, de ce fait, l'élément central dont les désordres urbains sont pris en charge par les autres communes. Ce qui, dans le cas contraire, neutralise les exigences mêmes du schéma de cohérence.

La mise au point d'une thématique de l'aménagement du territoire confirme une nouvelle fois la stratégie globale de planification à laquelle le schéma de cohérence urbaine est désormais assujetti.

Pourquoi alors ajouter au P.D.A.U. un schéma de cohérence urbaine qui renforce le plan stratégique au lieu de "booster" le projet urbain, moteur essentiel du renouvellement urbain?

La planification de la ville de Constantine est en somme "coincée", dans sa démarche, entre la thématique de la croissance urbaine et le passage à la problématique du renouvellement. Les problèmes de gestion urbaine restent par conséquent entiers.

Cependant, pour être effectif, le nouveau contexte réglementaire doit non seulement avoir un contrôle sur l'étalement urbain mais également augmenter les ressources de la ville et cela, dans l'optique d’un développement durable des villes.

Car, si en général l'élaboration d'un schéma de cohérence urbaine témoigne de la nécessité de changer l'orientation de la gestion, elle est avant tout porteuse d'une nouvelle approche et représentation des espaces pour la construction d'un nouvel urbain et l'amorce du processus de mondialisation des villes.

Conclusion: urbanisation et urbanisme, vers une autonomie et un nouveau statut des villes

L'enjeu des interfaces urbanisation/urbanisme, région/métropole, périphérie/centre ou même rural/ urbain, est essentiel pour saisir à la fois la reconfiguration des espaces sous l'impact de la mondialisation, et la portée des politiques d'aménagement des territoires.

1 Défini comme le périmètre d'influence incorporant l'isochrone à 1h., l'isochrone à 1h30 et qui va jusqu'aux rivages nord de la mer Méditerranée, dans "Etude de l'élaboration du schéma de cohérence urbaine de Constantine". Rapport I op. cit..

2 "Le schéma de cohérence territoriale (SCOT)" [Enligne].http://www.rhone.pref.gouv.fr/dad/ procedures/scot.html (page consultée le 26/05/2006).

La concentration par ailleurs des activités économiques au niveau des villes et leur dispersion à plus grande échelle géographique posent à la fois la question du contrôle de l'étalement urbain (et de la restructuration des entreprises en périphérie), et du rôle stratégique des villes dans la conjoncture économique mondiale actuelle.

A priori le développement durable est approprié pour répondre au mieux à ces écarts ou déclinaisons d'échelles en prônant le principe du penser globalement et de l'agir localement. Cela reste cependant une déclaration de principe sachant que, dans le mode opératoire, le renouvellement des villes, par exemple, ne trouve sa ou ses solutions que dans une gestion empirique (et négociée) des problèmes qu'il engendre.

Les villes sont ainsi confrontées à la notion de développement ce qui pose en permanence la question de leur articulation au sein du pays et bien au delà, à l'intérieur d'un processus d'internationalisation de leurs systèmes (urbains).

Par conséquent, si le rééquilibrage territorial devient permanent, le développement urbain, quant à lui, devient la problématique principale de l’aménagement du territoire. Désormais, les villes posent pour l’essentiel les questions relatives au développement économique et au devenir de la société entière.

Si, à l’échelle des villes, le développement est relatif à des fonctions de production, de distribution et de consommation des richesses, il est désormais relayé par le renouvellement urbain qui prend en considération le volet social par la réduction des inégalités et la requalification de quartiers dégradés ou en difficulté.

Les logiques d’approche pour le développement économique et social des villes, à la fois globales et de proximité, deviendraient plus transversales dans les pays européens où les politiques nationales, reconduites par les politiques locales, associeraient à des projets globaux des contrats aux financements multiples.

Face à de nombreux défis (solidarité Nord-Sud, cohésion sociale, compétitivité etc.) dont celui de freiner avant tout la métropolisation et ses effets négatifs, les politiques urbaines multiplient les dispositifs de la gestion (cadre législatif et réglementaire, projets urbains, gouvernance métropolitaine) et ceux pour une amélioration du cadre et des conditions de vie en milieu urbain. Le contexte politico-économique étant chaque fois différent, la diversité des métropoles et de l’impact de la métropolisation sur les territoires sont aujourd’hui une réalité. La métropolisation peut induire le développement économique urbain comme elle accentue par ailleurs les déséquilibres sociaux et spatiaux.

CHAPITRE II

Métropolisation et développement urbain

Avec la métropolisation se posent à la fois la question de la maîtrise de l’étalement urbain et celle du niveau de développement économique des villes.

Aujourd'hui, le développement urbain, du fait également de précarités sociales, est appréhendé dans le cadre d’une crise urbaine à laquelle les politiques (urbaines) tentent d’y répondre.

Les villes sont en mouvement (croissance et mobilités). Elles deviennent complexes et vulnérables et posent à la fois le problème de leur gestion et de leur protection (problèmes environnementaux et sociaux) tout comme celui de leur aménagement et de leur embellissement.

Face aux problèmes posés par la métropolisation, il y a les métropoles qui demeurent attractives pour leur région et celles, en général plus grandes, qui suivent un processus global de territorialisation les mettant hors du contexte national pour être dans une armature à grande échelle et en référence à une centralité mondiale.

II. 1 Métropoles mondiales et enjeux économiques

La métropolisation se révèle être un double processus. Les villes se transforment en métropoles avec accroissement et concentration de fonctions. Et, suite à des mutations fonctionnelles et sociales, les très grandes villes1 s'affirment comme les noeuds d’un réseau urbain mondial et d'un vaste système économique et d’échanges. Il s’agit, pour certains auteurs, de vraies métropoles avec de nouvelles territorialités urbaines.

En effet, et selon G. wackerman, "La vraie métropole est un pôle urbain majeur doté de la

totalité ou de la quasi totalité des fonctions urbaines au niveau qualitatif le plus élevé.…. Elle concentre des activités de commandement dans les domaines les plus diverses, participe à la maîtrise de l'espace mondial et appuie son rayonnement sur un territoire continu relativement vaste"2.

Avec l’ensemble des fonctions urbaines et l’équipement du haut de gamme, les très grandes villes deviennent les lieux de production et d’innovation et participent de la recomposition des territoires urbains et de la structuration de l’arrière-pays voire même de la région économique. Elles sont auparavant mises aux normes de la mondialisation afin qu’elles intègrent le réseau de villes "globales".

Cependant, l’effet taille sur les fonctions stratégiques n’est pas systématique. Les très grandes villes ne sont pas forcément mondiales; de même la population et les ressources économiques ne suffisent plus à garantir aux métropoles la puissance en leur octroyant capacités de commandement et "maîtrise de l’espace mondial".

Les seuils, jusque là définis pour une hiérarchie des villes, deviennent à leur tour inopérants. La reconfiguration des territoires et des normes mondiales, référentiels au Marché et à la concurrence, abordent de nouvelles classifications.