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LA COORDINATION EN DEÇA DU JUGEMENT COMMUN

une situation de gestion se présente lorsque des participants sont réunis et doivent

VIII. CONVENTIONS DE COORDINATION ET ORGANISATIONS Laurent THEVENOT

6. LA COORDINATION EN DEÇA DU JUGEMENT COMMUN

En deçà du jugement .. l'anicroche et le retour sur l'acion qui convient

Sans développer ici une pragmatique de la réflexion qui fait l'objet de recherches en cours, on peut suggérer quelques configurations principales, en partant de moments de moindre réflexivité qui se situent en deça du jugement, puis en revenant sur la tension de l'arrêt du jugement, pour examiner enfin des possibilités d'abaisser cette tension par la diminution de la distance réflexive.

Pour étudier la façon dont les acteurs s'orientent vers le jugement dans un cours d'action, nous adoptons un point de vue sur l'action qui privilégie le moment réflexif de retour sur ce qui s'est passé, ou d'interpétation de ce qui est en cours. Nous limitons les interrogations concernant les intentions ou les croyances à l'analyse de la quête à laquelle procèdent les personnes elles-mêmes, notamment lorsqu'elles se livrent à un procès d'intention.

L'entrée dans l'action par le moment du retour interprétatif n'est pas biaisée par l'importance que nous avons attachée aux étapes antérieures de la recherche - à la

Elle constitue une entrée raisonnable, dans la mesure où elle tient compte des limites les acteurs sont astreints pour identifier les actions des autres et leurs la connaissance des acteurs ne peut se former qu'à l'expérience de 1 est-à-dire dans rencontre de quelque chose qui cloche, dans la découverte d au réflexif, il faut donc s'intéresser en priorité aux 1acteur, meme en dehors de la présence d'autres êtres humains a fortiori s est engage dans une action commune avec eux, à expliciter des attentes à 1 des. choses ou des personnes impliquées. On se retrouve donc là face à une qUI celle du jugement, entre une attente insatisfaite et la nécessité d les .etres sur la capacité desquels on doit pouvoir compter pour réaliser une acnon qUI convienne.

l,l reste que le réflexif le cours d'action ne repose pas sur l'usage du langage à 1oeuvre dans )ugement, qUI suppose de rendre compte d'un état de fait dans un A .ladifférence du rapport, le retour réflexif n'a pas pour contrainte de concentrer 1 de faIt. sous une forme telle qu'il puisse être transporté sans entraîner à sa suite le cortege de CIrconstances vers lequel il pointerait. Les désignations des êtres peuvent rester floues locales, du qu'elles servent ici et maintenant à saisir l'anicroche. Elles sont controlees relation aux référents, et amplement épaulées par des La d une qualification commune n'est pas posée, et la necessite ne s Impose pas d passer par des grandeurs légitimes pour appréhender les personnes. Le cou.rs de l'action peut être modifié par l'un ou l'autre des acteurs engagés s.e pour autant une exigence d'accord sur l'incident, ni une des defauts permettant de généraliser l'incident et d'en tirer les c,onsequences. Dans configuration, les acteurs ne disposent d'aucun moyen pour s assurer de la conformitédes mterpretattons effectuées par les différents protagonistes.

l'usage humain dujugement et la tolérance dans l'action

.humain au jugement consiste à ne pas résorber l'inquiétude en arrêtant des personnes sur ce moment. Il suppose d'accepter, dans la suite de 1action, la tension entre la qualification des états-personnes et la construction de la notion personne com.me être à ses qualifications. Cette posture se réalise dans le fait ne pas traiter toute acnon comme épreuve, c'est-à-dire de rester dans l'action sans sans cesse de sa conformité au jugement. Cela demande une tolérance aux ecarts comme s'ils ne pas à conséquence. La tolérance n'est donc pas abordee ICI conduite mais comme une exigence pragmatique. Sans le retour a.l est contrane. SOIt on reste dans une perspective permanente de un soupçon ce ,qui, en empêchant de prendre part à l'action, 1anxiete mentionnee plus haut. Soit encore, s'engageant dans action, on a reahser un dispositif d'objets rigoureusement conforme au en toute action une épreuve. C'est le cas, par exemple, dans

la

de la de. montage. La coordination y est à ce point calée sur des aux ngoureusement définies que tout écart est immédiatement comme une et inte:dit que ses conséquences sur les autres puissent être reparees par correcnons. de vue de la morale, par rapport à la figure du cette pragmatIque est comprise dans la patience. Retardant le moment 1epreuve, elle ecarte la volonté de connaître qui pousse à l'enquête et porte au Jugement.

La toléran.ce de comprendre la position dans laquelle les acteurs portent le poids de la correction Isolement, la mettre au jour par une remarque ou une excuse. C'est ravIv.e les de cumul et que, perdant patience devant une d .mIs en sene, on rapproche la défaillance de défaillances que 1on vers une interrogation, qui reste d'abord privée, sur les capacites des personnes ( ça ne peut plus durer, c'est un incapable").

Le d'action, lequel nous nous orientons, qui rapproche les exigences de la pragmatIque et de 1 d'éviter une réduction de l'éthique à la question du Jugement en portantattention a la façon dont les gens traitent la tension entre l'exigence

d'un jugement bien formé, qui va absorber les personnes dans des états-personnes, et les exigences des personnes réclamant que soit laissé ouvert leur champ d'action. Une action humaine qui renoncerait à l'épreuve et se passerait du jugement peut être considérée comme utopique, mais un cours d'action constamment contrôlé et généralisé sur le mode de l'épreuve serait proprement inhumain. Une pragmatique de la réflexion doit rendre compte du passage entre des moments d'engagement dans l'action et d'abaissement de la réflexion qui se manifestent dans la tolérance ou l'accommodement local et qUI peuvent aller jusqu'à l'oubli du pardon, et des moments de retour de l'action sur elle-même dans la crise et de fixation de la réalité dans le procès-verbal.

La démarche suivie, en prolongeant l'examen de la justification vers une analyse plus générale de la relation entre réflexion et action, permet à une alternative classique dans les sciences de l'homme. Dans cette alternanve, les approches qUI ne s'intéressent aux conduites humaines qu'en tant qu'elles se ramènent à des décisions de la raison _ traitées comme le seul objet pemettant d'accéder à une vérité - sont opposées à celles qui, associant la réflexion à une rationalisation illusoire, se donnent pour projet un accès direct à la réalité de pratiques dont les raisons seraient méconnues des agents. Pour surmonter cette oppositionilfaut en effet l'extraire de l'espace des querelles doctrinales, où s'opposent des anthropologies incompatibles, et la dans le des activités humaines où elle est à l'oeuvre. Les personnes doivent en effet, pour faire face au monde, procéder à un continuel va-et-vient entre la réflexion et l'action, en basculant sans cesse entre des moments de maîtrise consciente et des moments où l'appel du présent les embarquent dans le cours des choses. L'étude de la faculté de juger et de la structure des jugements bien formés est, certes, indispensable à l'analyse du sens du juste. Mais elle ne l'épuise pas car elle laisse échapper la tension qui pèse sur le sens du juste quandilest mis en oeuvre. Pour continuer à l'explorerilfaut donc le suivre dans les opérations qui forment la trame de la vie quotidienne. L'élaboration d'un modèle dynamique devrait permettre de comprendre les séquences qui échappent jusqu'à présent à l'analyse, parce que les ruptures qu'elles impliquent confèrent une apparence chaotique au cheminement des personnes, de la réparation à la crise, de la tolérance à la dispute, du jugement à l'oubli "

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RAPPORTS

1. Christian SCHMIDT

La communication de Laurent THEVENOT et les travaux antérieurs sur lesquels elle s'appuie soulèvent deux questions de portée considérable que notre rapport ne pourra évidemment pas trancher. Son objectif vise seulement à permettre de les éclairer: (1) la coordination peut- elle constituer un objet scientifique? (2) Si oui, son étude pourrait-elle renouveler les théories de l'organisation? Pour contribuer à leur examen, on se propose de suivre la démarche adoptée par l'auteur en signalant les prolongements, les interrogations et les critiques qu'elle nous semble susciter.

1. La coordination considérée en creux

Lorsqu'il introduit le thème de la coordination, Laurent THEVENOT prend soin d'insister sur la pluralité de ses entrées. Il en privilégie deux qui constituent, selon lui, ses ressorts principaux. Il s'agit, d'une part, de la règle et, de l'autre, de l'équilibre. Il distingue entre eux une priorité hiérarchique, puisqu'il considère que l'équilibre intervient comme un modèle destiné à pallier les insuffisances de la règle.

On pourrait débattre de cette interprétation quelque peu singulière, de même, du reste, que de l'assimilation postulée au départ par Laurent THEVENOT entre la coordination et l'ordre. Mais acceptons provisoirement l'arbitraire de ces affirmations pour réfléchir sur les liens entre la