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territoires urbains

Chapitre 2 : Les typologies résidentielles

C. La construction de la typologie résidentielle poblanaise

Tel que décrit dans la méthode précisée au début de cette partie, une analyse factorielle des correspondances multiples a été réalisée grâce aux 5 variables qualitatives créées (le premier plan factoriel de cette analyse correspond au schéma 10). Nous avons décidé de retenir les cinq premières dimensions, expliquant respectivement 14, 10,6, 8,2, 7,2 et 6,9 % de l’inertie

du nuage de points. Au-delà de ces chiffres, les raisons qui ont guidé ce choix sont également liées à notre capacité d’interprétation des axes associés.

Le premier axe permet de confirmer l’idée d’une organisation concentrique. Apparaissent sur la partie droite de l’axe les zones centrales (dist1), les fortes proportions de vecindades, des densités importantes (dens5) et des structures de ménages avec relativement peu de familles et de fortes proportions de célibataires. Sur la partie gauche de ce même axe se concentrent les zones périphériques (dist4), les faibles densités de population et les structures de ménages orientées vers les familles. Le second axe permet d’insister sur l’existence de certaines zones de périphérie proche construites d’appartements et habitées par des populations de niveaux d’éducation et de structures de ménages ancrés dans la moyenne de l’aire urbaine poblanaise. Le troisième axe rend compte de l’hétérogénéité des zones de périphérie proche, tantôt riches (niveau de scolarité élevé des résidents) et construites de maisons individuelles et mitoyennes, tantôt plus denses et construites d’appartements. Le quatrième axe oppose les zones péricentrales et périphériques, d’une part, et les fortes et faibles densités, d’autre part. Quant au cinquième axe, il concerne plutôt l’association entre les faibles densités des zones composées de maisons individuelles, face aux densités moyennes des espaces dans lesquels les logements sont plus variés.

Schéma 10 : Projection sur le premier plan factoriel des modalités des variables engagées dans l’A.F.C.M. pour Puebla

Nous avons ensuite utilisé les coordonnées des individus statistiques (ici les zones de notre découpage) sur les 5 axes retenus, pour réaliser une C.A.H.. Celle-ci nous a permis de choisir une partition en 5 groupes. A partir des centres de gravité des points de chacun de ces 5 groupes, nous les avons reprécisés grâce à la méthode d’agrégation par centres mobiles. Les résultats obtenus s’avèrent satisfaisants. Les groupes qui émergent correspondent aux centre et péricentre populaires, à des zones péricentrales aisées d’une part et de classe moyenne d’autre part, ainsi qu’à des espaces de périphérie proche caractérisés par une forte proportion d’immeubles puis lointaine. En conservant les grands traits de chacun de ces groupes, nous avons ajusté certains des classements effectués. Ces modifications ne concernent que 5 zones (sur 90). Nous renforçons volontairement ici notre volonté d’une lecture concentrique de l’espace urbain poblanais.

Nous proposons maintenant une description plus précise de chacun des groupes, pour en expliciter les caractéristiques respectives (graphe 3). Les zones périphériques lointaines s’y distinguent assez nettement des autres zones.

• Le centre et le péricentre populaires regroupent des zones relativement denses (plus de 17 000 habitants par km²). Plus de 6 % des ménages ne sont composés que d’une seule personne, ce qui est au-dessus de la moyenne de l’aire urbaine, et dans le même temps, les familles (couples avec enfant(s)) n’atteignent que 52 % des ménages. La proportion de maisons individuelles y est logiquement faible au profit des appartements et des vecindades (respectivement 33 et 34 % des logements). Les niveaux de scolarité, qui permettent ici de renseigner les niveaux de ressources des ménages, s’avèrent finalement relativement élevés et approchent même les chiffres correspondant aux quartiers aisés… Telle qu’évoquée par H. Bélanger [2005], une gentrification de plusieurs zones centrales semble en cours.

• Les zones péricentrales de classe moyenne sont nettement moins denses que les précédentes avec 13 000 habitants par km² en moyenne. La norme concernant les types de logements concerne principalement mais pas exclusivement les maisons en rangée (maisons mitoyennes). Même si certaines font exception, les zones de ce groupe sont principalement situées au nord-est du Centre. Les deux tiers des ménages sont des familles, ce qui se confirme au niveau du nombre moyen d’enfants par ménage qui est de 2,3.

• La périphérie populaire regroupe les ménage les plus défavorisés (si l’on s’en tient aux niveaux de scolarité moyens). La densité, de moins de 1 000 habitants/km², y est faible

au regard des autres groupes de la typologie mais cette moyenne cache de fortes disparités. Les maisons individuelles et mitoyennes constituent la quasi-totalité des logements et 19 % des logements ont 2 pièces ou moins. Avec 2,8 enfants par ménage, les ménages de ces zones ont de loin la natalité la plus forte de l’aire urbaine de Puebla. 70 % des ménages sont des couples avec enfants.

Carte 37 : Typologie résidentielle de l’espace urbain poblanais

Graphe 3 : Analyse descriptive comparée des groupes de la typologie résidentielle poblanaise

• La périphérie proche construite d’immeubles est spécifique de ce point de vue puisque la proportion moyenne d’appartements dans ce groupe dépasse 63 % alors qu’elle n’est en moyenne que de 10 % dans l’ensemble des autres groupes. La densité de

population y est relativement importante (surtout au regard de l’éloignement moyen des zones au centre de Puebla) et atteint 13 000 habitants par km². Ce groupe semble abriter des populations de classe moyenne inférieure à en juger par les niveaux de scolarité moyen des adultes ayant terminé leurs études.

• Les zones aisées de Puebla sont regroupées sur un arc de cercle au sud et à l’ouest du centre. La densité moyenne y est de 12 000 habitants par km² malgré la proximité relative du centre-ville. Les niveaux d’instruction y sont nettement plus élevés que dans les autres quartiers (30 % des adultes ayant terminé leurs études ont effectivement le niveau de la Preparatoria ou atteint l’université). Les maisons mitoyennes sont majoritaires et plus de 36 % des logements ont 6 pièces ou plus. Deux tiers des ménages sont des familles.

IV. La typologie résidentielle de l’aire urbaine

lyonnaise

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