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territoires urbains

Chapitre 2 : Les typologies résidentielles

B. Analyses descriptives des espaces résidentiels lyonnais

1. Les caractéristiques des ménages

Sont successivement abordées dans cette partie la structure et les conditions économiques des ménages.

• La structure des ménages

Pour caractériser les zones au regard des structures des ménages qui y résident, nous nous sommes appuyés sur les fréquences relatives de ménages composés d’une seule personne (homme ou femme), de couples sans enfant et de couples avec enfants (familles). Sur la base des résultats obtenus par une classification ascendante hiérarchique (dendrogramme associé schéma 11), nous avons statué sur une partition des zones en 5 groupes. Ils peuvent être ordonnés, de struct1 à struct5, avec dans ces groupes une proportion croissante de familles et décroissante de ménages à une personne. Dans le groupe struct1 la fréquence moyenne de ménages à une personne dépasse 57 % tandis que celle des familles (couples avec enfants) n’est que de 9 %. Le groupe struct5 concentre quant à lui 11 % de ménages à une personne et 49 % de familles. Les couples sans enfant sont répartis dans les 5 groupes de manière plutôt homogène (autour de 25 %), à l’exception du groupe struct4 où ils sont peu nombreux (10 % environ des ménages).

Schéma 11 : Dendrogramme associé à la classification ascendante hiérarchique concernant la structure des ménages à Lyon

• Les conditions économiques des ménages

Les revenus des individus (donc des ménages) étaient demandés dans l’enquête-ménages lyonnaise. Les données manquantes sont nombreuses cependant (plus de 20 % des ménages), elles proviennent soit du refus de réponse de la part de l’enquêté, soit d’une incohérence majeure entre les variables apparues dans la phase d’apurement du fichier (revenus, statut et P.C.S. surtout). Comme dans le cas de Puebla, nous avons donc préféré baser notre étude des

conditions économiques des ménages sur les niveaux de scolarité. Les revenus des ménages par unités de consommation (U.C.) sont ensuite évalués pour chacun des groupes créés, ce qui permet de vérifier la pertinence de la variable proxy choisie. Les modalités choisies pour décrire les niveaux de scolarité des adultes (citadins de plus de 18 ans) ayant fini leurs études sont les fréquences relatives de ceux n’ayant pas suivi d’études, puis de ceux ayant respectivement cessé leurs études à l’école primaire, au collège, au lycée puis à l’université. Dans la mesure où il existe une relation linéaire entre les variables (le total des fréquences relatives dans chaque zone est égal à 100 %), nous avons réalisé dans un premier temps une analyse des correspondances simples. En conservant les coordonnées des individus statistiques sur les quatre premiers axes (qui expliquent 89 % de l’inertie du nuage de points), nous avons pu ensuite réaliser une analyse de classification ascendante hiérarchique. Cette dernière suggère une partition des zones en 7 groupes ordonnés, de scol1 à scol7. Le groupe scol1 est celui qui regroupe la part de citadins non instruits la plus importante (près de 16 %) puis cette proportion diminue jusqu’à 1 % dans les trois derniers groupes (scol5 à scol7). Dans le même temps, les citadins ayant suivi des études universitaires ne représentent que 5 % des adultes dans les groupes scol1 et scol2 alors que cette proportion atteint 53 % dans le groupe scol7. Les revenus des ménages par unité de consommation évalués pour chacun des 7 groupes viennent confirmer la validité de cette partition puisque la hiérarchie est respectée (les revenus moyens par U.C. croissent de 6300 Francs pour le groupe scol1 à 10200 Francs pour le groupe scol7).

2. Les caractéristiques du cadre bâti et de la

localisation des zones dans l’aire urbaine

Dans cette partie de notre travail seront abordés les différents types de logement, la densité de population et la distance au centre pour chacune des zones considérées. Ces données proviennent principalement du recensement de la population de 1999.

• Les types de logement

L’offre de logements dans l’aire urbaine de Lyon est majoritairement constituée par des appartements en immeubles collectifs et les maisons individuelles. La demande de logements est tellement importante depuis plusieurs décennies que la construction de maisons individuelles dans le périmètre des communes de Lyon et Villeurbanne est devenue rare. Il reste bien sûr quelques quartiers résidentiels au sein desquels des pavillons subsistent mais ceux-ci sont plutôt rares. Il faut s’éloigner du centre-ville pour que ce type de construction

apparaisse progressivement et se généralise dans plusieurs communes périphériques. La rurbanisation concerne cette tendance qu’ont certains ménages à s’éloigner de la ville-centre pour accéder à une maison et un terrain pour un mode de vie symbiotique de l’urbain et du rural [Estèbe, 2004].

Au-delà des maisons individuelles, l’offre de logements est constituée d’appartements, mais des différences importantes existent entre les immeubles concernés. L’hyper-centre de Lyon (Presqu’île et Vieux-Lyon) concentre des constructions anciennes qui datent pour certaines de la Renaissance. Les volets et les balcons y sont plutôt rares. En s’éloignant du centre, nombre d’immeubles plus récents peuvent être observés. Ils se distinguent des premiers par les matériaux de construction tout d’abord (la pierre est remplacée par le béton armé) ainsi que par la plus grande fréquence de balcons. A l’est de Lyon, sur les communes de Vaulx-en-Velin, Vénissieux, Bron, etc. ont été construits dans les années 60-70 des grands ensembles. L’image négative véhiculée ainsi que leur détérioration progressive notamment ont eu pour conséquence d’attirer puis de maintenir dans ces quartiers des populations défavorisées. La promiscuité liée à la piètre isolation phonique entre les appartements est plus ou moins bien vécue selon la place de cette étape dans le parcours résidentiel des résidents [Chamboredon & Lemaire, 1970]…

La prise en compte dans les analyses de la date de construction des immeubles aurait été intéressante à ce point de vue mais n’était pas possible à la vue des données dont nous disposions. Nous avons donc limité notre étude aux fréquences relatives de maisons individuelles et d’appartements dans chaque zone et à la proportion respective de logements de moins de deux pièces et de 5 pièces ou plus. Les données utilisées sont issues du recensement de la population effectué en 1999. Les IRIS (échelon géographique le plus fin) ont pu être facilement mises en correspondance avec les zones de l’enquête-ménages puisqu’ils sont plus petits que ces dernières. La partition suggérée par l’analyse de classification ascendante hiérarchique ne se limite qu’à quatre groupes décrits ci-après :

− Le groupe log.app.pet rassemble en son sein 27 zones où l’offre de logements se résume quasiment (à 91 %) aux appartements. 41 % de l’ensemble des logements ne disposent que d’une pièce ou deux. Ces zones sont principalement situées sur les communes de Lyon et Villeurbanne (centre et péricentre de l’aire urbaine).

− Le groupe log.app.moy concentre également des zones (16 en l’occurrence) où les logements sont majoritairement des appartements (90 %), mais ceux-ci sont

nettement moins fréquemment de petits appartements. 18 % d’entre eux ont deux pièces ou moins, 65 % ont 3 ou 4 pièces et 16 % ont 5 pièces ou plus.

− Le groupe log.mixtes est composé de 20 zones au sein desquelles la proportion d’appartements est de 67 % et celle des maisons individuelles est de 32 %. Cette mixité existe parfois dans le tissu urbain, où des immeubles côtoient des maisons individuelles mais peut également être liée à une trop grande taille des zones de notre découpage.

− Le groupe log.maisons est composé de 21 zones. La proportion de maisons individuelles y atteint 74 % de l’ensemble des logements. Le nombre de pièces d’une maison individuelle est structurellement plus élevé en moyenne que celui des appartements, d’où la proportion élevée de logements ayant 5 pièces ou plus, dépassant dans ce groupe 46 %.

• La densité de population

• La distance au centre

Pour regrouper les zones vis-à-vis de leur distance au centre-ville, nous nous sommes appuyés sur le centre-ville tel qu’il a été défini dans le premier chapitre de cette présente partie. Cet espace est désigné par dist1. Les effets de coupure associés aux grands axes routiers ont pu être mobilisés pour délimiter les cercles concentriques construits. Le groupe dist2 correspond aux quartiers de Lyon et Villeurbanne à l’intérieur du périphérique. Rappelons ici l’importance de la coupure imposée par cet axe, largement développée dans les travaux de A. Begag [1991]. Viennent ensuite les zones de première couronne regroupée sous le nom dist3. Elles sont contiguës aux zones précédemment décrites et à l’est de l’agglomération, la délimitation correspond à la rocade est (A46 et N346). Au-delà s’étendent les zones de deuxième couronne.

C. Construction de la typologie résidentielle de l’aire urbaine de

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