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Phase 2 : Le parasite transformé

2.3 Méthodologie d’enquête

2.3.4 La collecte des données

L’équipe chargée de la collecte des données est composée de huit enquêteurs et de deux contrôleurs, dont 7 hommes et 3 femmes. Tous les enquêteurs ont une solide expérience d’enquêtes de population, et, pour la plupart, ont travaillé sur d’autres études menées par l’IRD. Ils sont tous originaires de la région d’étude et maîtrisent parfaitement l’idiome sereer. Les deux contrôleurs bénéficient également d’une longue expérience de contrôle d’enquêtes en population. L’ensemble de l’équipe a suivi une formation de deux semaines au cours du mois de Septembre 2001, animée par Richard Lalou et moi-même.

La première semaine de formation, tenue à Dakar, a permis de sensibiliser l’équipe de collecte à la problématique et aux objectifs de recherche, de les confronter aux difficultés du questionnaire, aux modalités de sélection et à l’éthique de recherche. Elle a également permis d’identifier les vocables sereers à utiliser dans la traduction du questionnaire. La seconde semaine de formation, effectuée in situ à Niakhar, a permis de procéder à des mises en situation et des tests d’application visant à la maîtrise technique du questionnaire et des procédures de sélection.

Les huit enquêteurs ont été répartis en deux équipes indépendantes. Chaque équipe d’enquêteurs a été encadrée par un contrôleur, chargé d’organiser le recueil des données et de veiller au respect des procédures méthodologiques définies par le protocole d’enquête. Les contrôleurs ont également assuré un suivi quotidien des données collectées, avec, le cas échéant, un retour des questionnaires sur le terrain pour complément d’information. Sous notre supervision, les équipes se sont réunies deux fois par jour : l’une, le soir, pour la remise des questionnaires et pour préparer le contrôle des informations collectées ; le matin, pour revenir sur les questions nées du contrôle des questionnaires et la définition des opérations de collecte à venir. Ma présence continue sur le terrain a permis de renforcer le contrôle des données, notamment à travers une seconde vérification systématique, après celle effectuée par les contrôleurs, de l’ensemble des questionnaires et a facilité la résolution de multiples soucis logistiques.

Avant le lancement des opérations de collecte des données, nous avons procédé à une campagne d’information sur la nature du programme de recherche, ses objectifs et sa méthodologie auprès des autorités locales. Dans chaque village, préalablement au passage dans les concessions, une rencontre avec le chef de village a été systématiquement tenue, tant pour recueillir son aval que pour renforcer l’adhésion de la population à notre démarche d’enquête. Enfin, préalablement à chaque entretien, les enquêteurs ont présenté aux populations la nature de notre recherche et ses objectifs.

L’enquête a été menée du 1er Octobre au 30 Novembre 2001, en période de prolifération palustre maximale, où le paludisme est de loin la première cause de morbidité. Les enquêteurs ont travaillé du Lundi au Vendredi, en aménageant les horaires de travail aux disponibilités de la population. Ainsi, les premières semaines, les équipes partaient tôt sur le terrain ; à mesure que les travaux agricoles éloignaient les adultes des concessions, notre emploi du temps a été aménagé en fonction du rythme de travail.

Le plus souvent, les entretiens se sont déroulés dans les concessions ; néanmoins, les enquêteurs ont également été à la rencontre des populations dans les champs. Pour garantir la liberté de réponse de la personne interrogée, nous avons cherché à mener les entretiens de manière individuelle : plus de 85 % des entretiens avec la mère de l’enfant ont pu se dérouler seuls avec l’enquêteur et moins de 2 % des entretiens ont été tendus ou difficiles à mener à terme. Les refus de répondre partiellement ou complètement aux questions, formulés par cinq personnes, sont marginaux et représentent moins de 0,5 % des cas enquêtés. Le passage du questionnaire Mère a duré en moyenne une heure, les questionnaires Père et Autres prenant généralement moins de 45 minutes.

L’ensemble des enfants intégrés au protocole de recherche a bénéficié d’une prise en charge médicale assurant la gratuité de soins jusqu’à guérison au sein d’une structure biomédicale au choix parmi celles de Toukar, Diohine et Ngayokhème. Les résultats qui pourront être dégagés de cette enquête feront l’objet d’une restitution locale, à trois niveaux : par des rencontres dans les établissements scolaires touchant les adolescents résidant dans la zone, par des émissions radiophoniques rendant compte des principaux enseignements et par des actions au niveau des dispensaires.

Après la collecte de terrain, nous avons constitué le fichier d’analyse en trois grandes étapes. Un agent chargé de la codification a procédé à un recensement à visée exhaustive de l’ensemble des réponses fournies aux questions semi-ouvertes des trois questionnaires. Sur la base de ce travail, nous avons élaboré, au cours du mois de Janvier 2002, un dictionnaire recodant l’ensemble des réponses n’entrant pas dans les catégories prédéfinies dans le questionnaire. La saisie a été effectuée, sous notre supervision, au cours du mois de Mars 2002, par quatre agents spécialement formés. Des données de l’observatoire de population de l’IRD ont été agrégées au fichier. Pour limiter les erreurs de saisie et fiabiliser nos données, nous avons multiplié les procédures de contrôle. En particulier, nous avons eu recours à un programme informatique dont le masque de saisie assure une batterie de tests de cohérences entre les informations. De plus, la fiche Récamal a fait l’objet d’une double saisie complète, avec un taux d’erreur constaté faible.