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3 Terrain : données secondaires et méthodologie de l‟étude confirmatoire

Encadré 3 - La grande distribution en quête de légitimation

3.2 Caractérisation socio-économique de la Lozère

3.2.2 L'organisation de l'économie

Superficie Population Densité Nombre de subdivisions Population

(1) Densité

Taux de variation annuel moyen

(km²) (milliers) (hab./km²) Cantons Communes (milliers) (hab./km²) (1999-2006, %)

15 Cantal (Auvergne) 5 726 151 26 27 260 150 26 -0,10 19 Corrèze (Limousin) 5 857 233 40 37 286 240 41 0,47 23 Creuse (Limousin) 5 565 124 22 27 260 123 22 -0,12 55 Meuse (Lorraine) 6 211 192 31 31 500 194 31 0,11 09 Ariège (Midi-Pyrénées) 4 890 137 28 22 332 146 30 0,92 48 Lozère 5 167 74 14 25 185 81 16 1,39

(1) : populations légales 2006, en vigueur au 1er janvier 2009.

Sources : INSEE, direction générale des Impôts (services du Cadastre) ; bureau des Longitudes ; Insee ; Ifs.

Par rapport aux revenus des ménages, la moyenne dans le département est 14.632 euros/année. Ce chiffre est inférieur à la moyenne de la région du Languedoc-Roussillon (15.000 euros/année), et davantage faible si l‟on compare avec la moyenne de la France (17.497 euros/année) (Direction générale des impôts, 2005).

3.2.2 L'organisation de l'économie

Le département de la Lozère affiche un Produit Interne Brut de 1.251.000 euros, le P.I.B. par habitant étant de 16.890 euros, et le P.I.B par emploi 42.587 euros (INSEE, 2000).

En chiffres, le nombre d‟emplois dans la Lozère (tableau 18) représente 0,12% des emplois de la France, soit 24.253.500 estimés en 1999 par l‟INSEE. En revanche, le taux

de chômage est moins important. Par rapport à ce dernier, il a été possible d‟obtenir des données plus à jour, ainsi pour l‟année 2008, alors que la Lozère enregistrait 4,05% de chômage, ce taux pour la France restait en 7,4%. Les dernières estimations donnent respectivement 4,8% et 8,8% pour les deux premiers trimestres de 2009.

Si l‟on s‟intéresse aux catégories socioprofessionnelles, étant donné le portrait que l‟on a dressé du département, on s‟attend à ce que les activités liées à l‟agriculture aient une représentation importante. 5,8% de la population active sont des agriculteurs exploitants, il faut considérer qu‟il ne s‟agit pas de l‟emploi agricole, et, encore, qu‟il s‟agit d‟une catégorie dont la représentation dans la population du département a chutée de presque 30% entre 1990-1999.

Tableau 19 - Emploi et chômage dans la Lozère Emploi total

29. 025

(salarié + non salarié) au lieu de travail en 1999(1)

dont emploi salarié

21. 818

Au lieu de travail en 1999

Variation de l'emploi total

0,65

taux annuel moyen entre 1990 et 1999

Emploi total estimé

30. 761

Au lieu de travail au 31 décembre 2005(2)

Nombre de demandeurs d'emploi

1. 785

(catégories 1-2-3-HAR) au 31 décembre 2006(3)

Taux de chômage

4,05

(au sens du BIT) au 31 décembre 2008(4

(1) Source: INSEE - Recensements de la population (exploit. principale) (2) Source: INSEE - Estimations d'emploi - données provisoires

(3) Source: ANPE (4) Méthode nationale

Nous avons pris la série emploi salarié et non salarié selon le secteur d‟activité en France métropolitaine pour baliser les chiffres antérieurs. On constate que le secteur de services et du commerce mis ensemble sont ceux qui emploient le plus de main-d‟œuvre, 76% en 2006 (les estimations pour 2007 et 2008 restent stables). En revanche, le secteur agricole représente en France, en emplois salarié et non salarié compris, un total de 3%, donnée qui, selon les estimations, a baissé à 2,8% en 2008. Or, seuls, les agriculteurs exploitants dans la Lozère font presque le double par rapport à la population du département.

Tableau 20 – Répartition des 15 ans ou plus par catégorie socioprofessionnelle en France métropolitaine

Catégorie socioprofessionnelle 1999 Evolution (%)

Effectif % 1990-1999

Ensemble 62415 100 2,5

Agriculteurs exploitants 3625 5,8 -28

Artisans, commerçants, chefs d'entreprises 2817 4,5 -13

Cadres et professions intellectuelles supérieures 2082 3,3 3,9

Professions intermédiaires 6276 10,1 14,2

Employés 9307 14,9 31,5

Ouvriers 7087 11,4 4,2

Retraités 17005 27,2 4,7

Autres personnes sans activité professionnelle 14216 22,8 -5

Source: INSEE

D‟autres particularités sont à souligner, par exemple la part de retraités. Plus d‟un habitant sur quatre est retraité (27,2%). Cela fait plus que le taux régional (24,6%) et national (22,1%). Les employés arrivent ensuite, en second position, avec près de 15%, ce qui fait moins, comparé à la moyenne nationale (16,3%). Par rapport aux chiffres du pays, il y a moins d‟ouvriers dans le département (11,4 contre 14,7%). Les cadres et les professionnels ayant un diplôme supérieur ou une activité intellectuelle (3,3%) sont moins représentés ici que par rapport à la moyenne en France (6,5%).

3.2.2.1 Agriculture

Dans la Lozère l‟élevage de bovins et de brebis est de longue date une activité traditionnelle qui vise soit la production de viande, soit la production du lait. Un tiers des exploitations est engagée dans des filières de production de qualité et, pour cela, elles obéissent à des règles de production spécifiques. La même proportion de fermes possède quelques contrats envisageant l‟aménagement du territoire et du paysage.

L‟agriculture biologique s‟est bien développée dans le département, elle compte 3,6% de la surface agricole, le taux le plus élevé en France après la Drôme. Les activités agricoles attirent aussi des néo-ruraux dans le territoire, selon le Conseil Général, chaque année, 70 jeunes fermiers s‟installent en Lozère. En ce qui concerne la structure des exploitations agricoles, on voit une certaine tendance à la concentration et à l‟intensification de la production, le nombre d‟exploitations en baisse et la superficie agricole stable (voir dans le tableau 21).

L‟intensification est visible aussi si l‟on regarde le travail demandé par les exploitations par rapport à leurs tailles, dans le tableau 22 on voit que les exploitations

ayant plus de 100 hectares ne demandent pas beaucoup plus de main d‟œuvre par rapport aux exploitations ayant entre 20 et 100 hectares.

Tableau 21 – Evolution des exploitations agricoles entre 2000 et 2005 en Lozère

Fermes SAU (ha) (1) UTA (2)

Année 2000 2005 2000 2005 2000 2005

Lozère 3 081 2 680 245 995 246 864 4 089 3 752

(1) SAU : superficie agricole utilisée

(2) UTA (unité de travail annuel) : quantité de travail annuel d'une personne à temps plein.

Source : Agreste - Enquête structure 2005 et recensement agricole 2000 (même échantillon).

Tableau 22 - Superficie des exploitations agricoles en Lozère en 2005

Moins 20 hectares 20 à 100 hectares 100 hectares ou plus

Ex p loi ta tion s S A U ( h a ) U TA E x p loi ta tion s S A U ( h a ) U TA E x p loi ta tion s S A U ( h a ) U TA Lozère 489 3 349 316 1 279 76 779 1 679 912 166 736 1 758

Source : Agreste - Enquête structure 2005 et recensement agricole 2000 (même échantillon).

Il s‟agit d‟un département où le rural et l‟activité agricole prédominent : 92% des communes se situent en zone rurale ; la surface agricole utilisée représente 54% du territoire ; et la surface moyenne par exploitation est 92 ha, dont 74% toujours en herbe (Chambre de l‟Agriculture, 2010).

La production agroalimentaire typique se situe à la fois entre le secteur agricole, avec la production fermière, et l‟agro-industriel. Dans le cas de la Lozère, comme c‟est le cas de zones de montagne en général, on retrouve une tradition liée à la production des fromages typiques et des produits de charcuterie. Dans le territoire, nous trouvons 5 sortes de fromages AOC (faits à partir de lait de vache, brebis ou chèvre) : Roquefort, Bleu des Causses, Laguiole, Pélardon et Bleu d'Auvergne. D‟autres sortes de fromages son produits à partir de lait de vache: Tomme de Margeride, Fédou; ou de lait de brebis : fromage du Causse Méjean.

On retrouve également des signes distinctifs qui ont été développés par la Chambre d‟Agriculture de Lozère pour la viande : Génisse Fleur d‟Aubrac, Viande de Lozère, Agneau de Lozère.

3.2.2.2 Industrie

Le tissu industriel en Lozère est composé essentiellement de petites entreprises, l‟effectif moyen étant de 4 personnes. Seules sept entreprises ont plus de 50 salariés, mais elles concentrent près de 60 % des effectifs.

Les grands groupes nationaux ou internationaux sont peu présents, ils constituent cependant les plus gros employeurs du secteur industriel et l‟essentiel des activités de production : Arcelor Mittal, Lactalis, Nestlé Waters Croda (UK), International Flavor & Flagrance (USA).

Les 2.500 salariés de l‟industrie, sont répartis en majorité dans les industries agroalimentaires, avec 37% des salariés privés de l‟industrie départementale, 28% sont dans l‟industrie du bois, et 22% dans le secteur de la métallurgie et de la transformation des métaux.

Le secteur des industries agroalimentaires est lié à l‟agriculture départementale, principalement la filière lait et la filière viande, ainsi que celles liées à la fabrication des aliments pour le bétail. La taille moyenne des entreprises est réduite, avec 6,5 personnes en moyenne, mais 60 % des effectifs sont concentrés sur 9 établissements (données INSEE).

Tableau 23 - Les établissements par secteur d’économie en Lozère Nombre d'établissements 4 193 au 1er janvier 2006 -Industrie 505 -Construction 736 -Commerce et réparations 963 -Services 1 989

dont 10 salariés et plus 200

dont 500 salariés et plus 0

Source: INSEE - Répertoire Sirène - Champ ICS

L‟industrie représente 12% par rapport au nombre d‟établissements, alors que le commerce et les services font respectivement presque 23% et 47%.

Selon l‟INSEE (2008), « la géographie de ce département de montagne et, de façon induite, l‟enclavement du département constituent ses handicaps principaux. Atout pour la Lozère, l‟autoroute A75 constitue l‟axe principal du développement économique et industriel du département. Il ne suffit pas toujours pour attirer les nouveaux entrepreneurs ni pour retenir les industriels en quête de développement ».

3.2.2.3 Services et tourisme

Générant 70% du travail salarié, le secteur des services a consolidé sa présence à travers les secteurs : social, de la santé et du tourisme.

Le secteur social et celui de la santé Ŕ maisons de retraite, maison d‟accueil d‟enfants, maison spécialisée dans les soins des adultes handicapés Ŕ représentent 4000 postes de travail fixes dans l‟année (à temps plein).

En ce qui concerne le tourisme, le département compte 2420 chambres d‟hôtels et 5148 places dans des campings partagés entre 178 hôtels, 526 gîtes ruraux, 14 villages de vacances (donnés INSEE).

La principale attractivité de la Lozère est liée à l‟espace disponible, à l‟environnement et à la nature ; 30% des touristes sont des étrangers. L‟été est la saison où le flux touristique est le plus important, il est responsable pour une variation de la population sur place de l‟ordre de 100%. Des 81 milliers d‟habitants recensés, on arrive à 165 milliers de personnes en ajoutant les touristes qui la visitent pendant toute l‟année (donnés INSEE de l‟année 2003). Le tourisme génère 3000 emplois saisonniers et 1100 postes fixes toute l‟année.

Notre objectif, à travers cette caractérisation du territoire, a été de fournir quelques éléments pour mieux connaitre et situer la Lozère par rapport à des dynamiques du pays où elle se situe. A partir des paramètres présentés dans l‟introduction de cette thèse sur, les handicaps des zones de montagnes, au-delà des handicaps naturels tels que l‟altitude, la déclivité et la rigueur climatique, des handicaps socioéconomiques, comme la faible densité de la population ; l‟isolement dû à l‟éloignement des centres urbains et du pouvoir économique et politique et la prédominance l‟activité agricole sont vérifiés, mais relativisés dans le territoire de l‟étude.

Nous soulignons que, parmi les aspects retenus dans le cadre de notre problématique, la mise en valeur du territoire est un des éléments de base du Programme Leader+42. Ceci dit, nous n‟allons pas aborder les enjeux majeurs, qu‟ils soient sociaux, économiques ou politiques car ils ne font pas partie de notre problématique de recherche. En revanche, nous avons l‟intention de comprendre l‟influence de la localisation géographique, et si le fait d‟être situé en montagne est mis en avant dans l‟offre alimentaire issue de la transformation fermière.