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L’organisation de son activité

Dans le document Le système foncier comorien de 1841 à 1975 (Page 156-159)

3.2.3 La gestion de la SCB à Anjouan 1907-1914

3.2.3.1 L’organisation de son activité

3.2.2.2 Le Conseil d’Administration (CA)238

C’était l’instance exécutive suprême de la SCB. Il avait son siège à Paris. Il avait pour tache majeure de faire passer dans les faits les grandes orientations définies par l’A.G.

Le C.A. suivait régulièrement l’évolution de la gestion des activités qui avaient été menées directement à Anjouan, et tardivement dans le reste des autres Iles par le biais de ses agents généraux affectés pour travailler sur le terrain.

Le C.A. avait toujours joué un rôle déterminant dans l’édification et l’implantation ultérieure de la Société. En général, le C.A. était constitué du cinq administrateurs239.

Au cours des années, le C.A intégrait à son sein d’autres actionnaires. Mais, dans la plupart des cas, c’était après la mort d’un de ces membres.

Néanmoins, Georges Chiris demeurait son président (C.A) du 17 avril 1907 jusqu’à 1946 où il était devenu son président honoraire. Il fut décédé le 9 avril 1953240

3.2.3 La gestion de la SCB à Anjouan 1907-1914.

3.2.3.1 L’organisation de son activité

Monsieur le Houx241 fut nommé à la direction de la Société à Anjouan avec un contrat de 750 F d’appointements, de 100 F par mois pour les frais de représentation et de 5% sur les bénéficies nets après les réserves et le payement des dividendes242.

 

238 Hassani-El-Barwane Mouhssini, op. cit., p 31.

239 Le premier C.A. était constitué par les administrateurs ci-après : Géorges Chiris, Ernest Carnot, François carnot, Géorges Bouin et Alfred Regoin.

240 Hassani-El-Barwane Mouhssini, op. cit., p 31.

241 Il s’agissait du premier Directeur Général affecté par le C A de la SCB pour gérer l’activité de la Société dans l’île d’Anjouan.

242 Hassani-El-Barwane Mouhssini, op. cit., p 31-34.

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Par ailleurs, à Anjouan, Mr. Le Houx avait comme personnel étranger (15 employés européens et créoles) qui contrôlait les travailleurs autochtones. Il semblait bien que Le Houx avait engagé plus de 750 travailleurs indigènes. De même, ce dernier était secondé par un sous-directeur, dénommé, Mr Laffont, un autre européen qui demeurait aussi à Bambao.

La politique engagée par l’équipe Le Houx consistait à étendre les plantations de thé, de café et de cacao. Mais son orientation était contrée par deux vétérans qui étaient d’excellents connaisseurs des problèmes de l’île et les catégories des plantations qui pourraient être bénéfique pour la SCB. Il s’agissait des deux principaux fondateurs de la Société (Alfred Regoin et Georges Bouin)243.

Ces deux derniers avaient déjà effectué l’expérience des cultures proposées par Le Houx et qui s’étaient avérées inadaptées. C’est pourquoi le C.A. avait donné des consignes précises à la direction de la SCB, de déployer toutes ses capacités pour développer les plantations : de vanille, de la canne à sucre, d’aloies, d’ylang-ylang. Il fallait arrêter momentanément et jusqu’à nouvel ordre de tous autres produits agricoles.

Par ailleurs, il semblait qu’en cette période les plantations sucrières n’avaient pas encore entamé effectivement leur phase d’effondrement. D’après Manicacci, la production totale de sucre aux Comores était passée de 285 tonnes en 1855 à 4 325 tonnes en 1890 pour retomber à 322 tonnes en 1913244. C’était à partir 1913 que la production sucrière avait commencé à enregistrer des véritables problèmes.

Il est important de souligner que la SCB avait beaucoup de marge de manœuvre. Sa situation confortable à l’extérieur lui permettait d’assurer ses ventes à l’intérieur du pays comme à l’extérieur, particulièrement à l’égard de la métropole. Vers l’extrême fin de 1908, elle avait signé un contrat de vente de sa production sucrière, par l’intermédiaire de la Société mère (la Maison Antoine Chiris). Il s’agissait concrètement de contrats de vente conclus ; d’abord, avec la Maison Simon et Dutheil de Nantes pour la vente des sucres de Vézou, et ensuite, deux autres, avec la Maison Mignot et la compagnie de Nantes pour la vente de sirop245.

 

243 Ibidem

244 Manicacci J. 50 ans de colonisation à Mayotte, Revue de Madagascar, Juillet 1938, p.88.

245 - Les sucres de Vezou vendus à 27,45 F le kg (en 1909)

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Par ailleurs, il y avait une heureuse et réconfortante nouvelle pour la bonne édification de la SCB. C’était le fait que la production de vanille dans ses domaines avait connu un net accroissement au fil des années. Ce qui n’était pas une si mauvaise chose, puisque c’était un moment où les cultures à parfums avaient atteint leur vitesse de croisière puisqu’elles avaient surtout pris une si grande importance au niveau du marché international. Ce top niveau de la grande demande des produits à parfum avait bien démontré que l’idée de maintenir la vulgarisation des cultures à parfum au détriment des autres cultures (thé, café, cacao…) était une orientation appropriée. Cet exemple éclaire bien la situation que c’étaient Bouin et Regoin avaient qui avaient visé juste et non la stratégie de Le Houx qui consistait à valoriser et vulgariser des cultures qui étaient complètement inappropriées pour la bonne progression des activités économiques de la SCB246.

Ainsi, il semblait bien que le 19 janvier 1909, le navire « Ville de Diégo Suarez » avait accosté au port de Marseille, en débarquant 4 200 kg de vanilles provenant des ses domaines. Cette dernière préconisait un prix qui tournait autour de 30 F le kg au minimum.

Néanmoins, il était, tout de même, regrettable de constater que les arrivages ultérieurs de vanille et d’autres produits émanant des plantations connaissaient souvent des problèmes de détérioration dus principalement à une mauvaise façon de les emballer. Il a été également soulevé, un autre problème, il s’agissait, semblait-il d’un manque de sérieux des travailleurs indigènes pour bien effectuer les travaux préalables des produits avant l’expédition en métropole247.

En outre, face à des telles imperfections, à plusieurs reprises, Mr Le Houx était souvent interpellé par la direction à Paris pour lui demander expressément d’entreprendre des mesures adéquates qui consistaient à soumettre à une surveillante constante toutes les zones de plantations pour qui les emballages soient effectives, avec des très grands soins. Il s’agissait aussi de trouver les

  - Les sucres de sirop 21,95 F/kg (en 1909)

Arrivage de 1909 : 1549 Balles de Vezou 1026 Balles de sirop, chiffres approximatifs.

246 Hassani-El-Barwane Mouhssini, op. cit., p 33-34.

247 Ibidem

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moyens de motiver les travailleurs afin qu’ils s’adonnaient conséquemment et avec un maximum de sérieux dans le contrôle de vente des marchandises de qualité.

3.2.3.2 L’assassinat de Cézar et évolution dans les plantations

Dans le document Le système foncier comorien de 1841 à 1975 (Page 156-159)