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L’Ordinaire de la guerre : une réalité peu claire

LES MOYENS MATERIELS DE LA GUERRE

A. L’Ordinaire de la guerre : une réalité peu claire

1/ Des règles ancestrales

Les fonds du département de la Guerre, destinés aux unités de la Maison Militaire du roi, ainsi qu’aux vieux régiments permanents entrent dans ce que l’on nomme l’Ordinaire. Cependant, ainsi que l’écrit Philippe Hamon, il n’y a pas de frontière stricte entre l’Ordinaire et l’Extraordinaire :

« L’Ordinaire est permanent, variable mais toujours notable, alors que l’Extraordinaire peut-être diminué et le commis à l’Extraordinaire peut se voir demander de reverser des fonds, qui peuvent renforcer l’Ordinaire. L’Ordinaire est parfois sollicité pour des versements qui, en théorie, ne relèvent pas de sa compétence : pensions à payer ou fonds pour le Trésorier des Ligues suisses. Mais surtout, il contribue régulièrement au renflouement des caisses de l’Extraordinaire400.»

Ainsi que leur nom l’indique, les deux procédures d’intervention financière, l’Ordinaire et l’Extraordinaire, répondent à des besoins définis comme différents. Une partie des sommes affectées à l’Ordinaire sert à financer les dépenses de la Maison du roi et des vieux régiments, et donc peut faire l’objets de prévisions annuelles qui varient peu dans le temps. L’autre partie de l’Ordinaire est utilisée pour le paiement des charges liées à l’hébergement des troupes. Durant les campagnes les unités sont obligées de se déplacer en fonction des besoins opérationnels. Si elles ne peuvent installer de camp, il leur faut se faire héberger chez les habitants des villes traversées. En période hivernale, faute de quartiers et de casernements, les soldats doivent également se faire héberger chez les particuliers. Une ordonnance de 1660 stipule :

« Les habitants des lieux où les troupes sont en garnison sont obligés de leur fournir des logements sur le pied de cinquante hommes par compagnie tant d’infanterie que de cavalerie401 ».

La compagnie étant l’unité de base de l’armée, cela signifie que dans une ville désignée pour cette servitude, ce sont, selon les époques, de trente-cinq à cinquante soldats que les populations doivent loger et nourrir. Même si au cours des années les compagnies diminuent en effectif, notamment les compagnies de cavalerie, cette ordonnance qui n’est jamais abolie fait toujours loi dans l’hébergement des militaires et suscite conflits et rancœurs.

400Philippe Hamon l’argent du roi, les finances sous François Ier, p. 31. 401 SHD, 1 X 11, ordonnance du 14 août 1660.

Les dépenses liées à l’hébergement des soldats sont identifiées sous les appellations d’étape et de d’ustensile selon l’objet précis à régler. Ces paiements, liés aux opérations militaires, peuvent varier de manière considérable d’une année à l’autre. Leur perception et leur engagement font appel à des procédures particulièrement complexes et dont les documents ne sont plus complets dans nos différentes archives, ce qui empêchent d’avoir une vision précise de leurs montants et de leur utilisation réelle et interdit tout traitement statistique. Le logement chez l’habitant est une pratique lourde, très souvent impopulaire et sujet à de nombreuses réclamations. Une ordonnance royale de Louis XIII se montre très idéaliste, en proposant: « de faire camper des corps

d’armée en quelque beau lieu de campagne, proche de la rivière où ils se retrancheront comme s’ils avaient les ennemis en tête402 ». Louis XIV a les mêmes soucis d’éviter que

la présence de ses troupes ne soit une source de nuisance pour la population lorsqu’il écrit :

« Tout prince soucieux de sa réputation ne doutera pas qu’elle est fondée autant en défendant les biens de ses sujets du pillage par ses propres troupes qu’en les défendant du pillage par ses ennemis403 ».

Ses armées peuvent parfois installer des camps hors des villes et villages, lorsque les circonstances météorologiques et les impératifs de la guerre le permettent. Cependant, pour l’hivernage et les étapes des unités en mouvement, le logement chez l’habitant reste la règle. La recherche de logements pour que les troupes puissent hiverner dans de bonnes conditions est une préoccupation constante pour les responsables, intendants et commissaires.

2/ Des logements aléatoires des troupes

Que les troupes puissent se faire héberger dans les habitations des villageois ou dans les bâtiments professionnels comme les granges les écuries ou les étables, la grande question qui reste en suspens est celle de déterminer la ville ou le village qui doit accueillir une troupe de passage. En 1670, lors du conflit avec le duc de Lorraine, Saint- Pouange, envoyé auprès des troupes en sa double qualité de premier commis de la Guerre faisant fonction d’intendant d’armée, est très rigoureux sur ce point. Le 4 octobre 1670 il adresse à Louvois du camp de Chasté près de Longwy, une lettre dans laquelle il précise :

402 Ordonnance royale du 14 août 1623, art. 8.

403 Philippe de Grimoard et Philippe Grouvelle, Œuvre de Louis

« Vous pouvez estre persuadé que je n’obmettray rien de toutes les choses que je croiray nécessaires pour maintenir les troupes, mais je suis obligé de vous dire que si le Roy veut s’en servir au printemps prochain il est nécessaire que l’on les mette en quartier d’hyver au plus tost, moyennant quoy l’on peut faire estat que le corps de l’infanterie rendra de bons services à la campagne suivante404 ».

Cette réflexion, qui dépasse largement ses fonctions administratives, montre que Saint-Pouange connaît les desseins du roi, et alors qu’il est encore relativement jeune en âge et dans ses fonctions dans le département, il se permet de donner un conseil à caractère stratégique sur l’hivernage des troupes. Quelques jours plus tard, le 12 octobre 1670, dans cette même perspective du logement des troupes dans de bonnes conditions pour leur hivernage et pour qu’elles soient de nouveau vite opérationnelles au printemps, Saint-Pouange écrit du camp de Badonviller405 :

« Il est bien difficile de pouvoir réserver icy l’infanterie autant qu’il seroit nécessaire parce que dans ce pays il y a très peu de lieux qui ayent de l’estendue et que dans la quantité de villages qui s’y rencontrent il n’y a pas beaucoup de maisons406 ».

Malgré ces propos négatifs, la question semble se résoudre assez rapidement puisque le 25 octobre 1670, toujours du camp de Badonviller, Saint-Pouange adresse une longue lettre à Louvois dans laquelle il met l’accent sur le gros travail qu’il fournit avec Jacques Charuel407, dont il mentionne l’efficacité dans les termes suivants :

« M. Charuel et moy nous travaillons à l’establissement du quartier d’hyver et je vous asseure qu’on avoit besoin en ce pays-cy d’un homme aussy consommé dans les affaires pour entreprendre une aussy grande que celle dont il est chargé. Les troupes doivent bien partir le 27 ou le 28 de ce mois pour se rendre dans leurs quartiers408 ».

Ainsi, il faut une vingtaine de jours pour trouver de quoi loger les troupes pour l’hiver. La lecture de ces lettres montre qu’il s’agit d’héberger quelques régiments, soit environ deux à trois mille hommes. Leurs officiers vont passer l’hiver à Versailles ou dans leurs domaines, et n’ont donc pas besoin de logis privilégiés. Il est intéressant de noter que sur place, la question du logement de ces militaires ne soit prise en compte qu’au mois d’octobre, alors que dès le 23 septembre 1670, Louvois qui se trouve à Saint-Germain adresse à Saint-Pouange une lettre dans laquelle il lui dit de revenir sur

404 SHD, A1 250, folio 101.

405 Petite ville au pied des Vosges (Meurthe et Moselle), située entre Saint-Dié et Lunéville. 406

SHD, A1 250, folio 127.

407 Jacques Charruel est alors commissaire des guerres d’un régiment de cavalerie en Lorraine. 408 SHD, A1 250, folio 159.

Paris « dès que les troupes de Lorraine hiverneront 409». Ces courriers montrent également que durant le printemps et l’été de l’année 1670, alors que les opérations militaires se déroulent dans cette même région du Nord-est du royaume, personne n’est chargé de repérer les lieux possibles d’hébergement des soldats pour l’hiver. L’absence d’une structure d’état-major, capable de dresser des plans plusieurs mois à l’avance se fait sentir. Les chefs militaires comme Condé ou Turenne peuvent gagner des batailles grâce à leur savoir-faire, à leur sens tactique et peut-être aussi à l’élan qu’ils savent insuffler à leurs troupes. Mais dans ces années 1670, il n’y a aucune cellule de réflexion stratégique auprès du roi. Une telle institution pouvait éviter aux agents du département de la Guerre d’avoir à gérer au coup par coup et dans l’urgence des problèmes comme ceux du logement d’hiver des troupes. Cette absence, très pénalisante pour les gestionnaires, est également à l’origine de grosses pertes financières.

La question du logement des troupes se représente presque dans les mêmes termes quelques années plus tard, lorsqu’il s’agit de faire hiverner les soldats qui combattent sous les ordres de Condé dans la guerre contre les Pays-Bas. En janvier 1674, Saint-Pouange qui se trouve à Verdun s’interroge avec Chamlay, également présent, sur les moyens de loger les troupes du prince de Condé qui arrivent du Nord pour hiverner en sur la Lorraine. Dans une lettre datée du 10 janvier 1674, il en informe Louvois dans ces termes :

« Nous n’avons pas estimé à propos, M. de Chamlay et moy, de faire avancer les trouppes vers Rocroy jusques à ce qu’il ayt reçu les ordres de Monseigneur le prince [Condé], dans l’impossibilité que nous avons trouvée de les faire loger aux environs n’y ayant que très peu de villages à moins de descendre vers la Champagne, ce qui les éloignerait trop de la marche qu’il faut qu’ils tiennent pour se rendre à Charleroy410 ».

L’arrivée massive de troupes pour lesquelles aucun hébergement n’est prévu, offre la même problématique qu’en 1670. Saint-Pouange quitte Verdun et le 14 janvier 1674, de Charleville, rend ainsi compte de la situation à Louvois :

« J’arrivay avant-hyer au soir en cette ville après avoir passé à Stenay, Mouzon et Sedan, toutes les troupes sont arrivées tant dans cette ville qu’en celle de Mézières et aux environs en fort bon estat et avec beaucoup de discipline pendant leur marche.

409 SHD, A1 248, folio 199. 410 SHD A1 410 folio 41.

Comme je vis en passant à Sedan qu’il estoit impossible que touttes les troupes de Cologne y puissent loger par le peu d’escuries qu’il y a, l’on en a fait loger trois régiments à Douchery.

Sur la nouvelle que j’ay eue ce matin de la retraite des ennemis et de la marche de M. de Luxembourg à Charleroy par une lettre que Monseigneur le Prince m’a fait l’honneur de m’escrire, j’attends à tous moments les ordres du Roy pour renvoyer toutes les troupes dans leurs quartiers. Je crois que le plus tost que cela se pourra faire sera le meilleur pour le service de Sa Majesté et pour le soulagement des villages où est présentement logée toute la cavalerie411 ».

Il est aisé d’imaginer les désordres provoqués dans ces villages de la frontière du royaume par l’arrivée de soldats en aussi grand nombre, et sans aucune préparation. Les commissaires des guerres et les intendants d’armée, comme Saint- Pouange lui-même, ne peuvent avertir les personnalités importantes des paroisses et des communes, qui sont susceptibles de préparer psychologiquement les populations de ces arrivées de troupes. Les ordres et contre-ordres donnés aux régiments au cours de leurs déplacements vers des sites d’hébergement ou de campement ajoutent à l’impression d’improvisation qui ressort de ces lettres de Saint-Pouange. Il ne cherche aucunement à masquer la réalité, mais semble expliquer franchement les problèmes devant lesquels il se trouve, sans avoir de solution préparée à l’avance. Cette impression de gestion dans l’urgence et la précipitatioon se confirme dans la lettre que Saint-Pouange adresse à Louvois, toujours de Charleville, le 17 janvier 1674, en précisant les dispositions qu’il prend :

« J’envoyay hyer au soir à Avesnes les ordres pour en faire partir les compagnies des régiments des gardes françaises et suisses qui avaient eu ordre de s’y rendre, et à M. de Madaillan ceux pour faire marcher aussi les compagnies dudit régiment des gardes suisses qui sont à Philippeville. J’adresseray aussy en mesme temps à Messieurs de Conigsmarck et de La Trousse ceux pour faire retourner dans leurs quartiers les gens détachés des troupes qu’ils commandent. Vous verrez par l’estat cy-joint que l’on n’a pas perdu de temps pour renvoyer en Lorraine et dans les Eveschés les troupes que vous me marqués y devoir retourner présentement. J’en ay aujourd’huy envoyé la copie à M. de Rochefort par un courrier que je luy ay depesché afin qu’il puisse envoyer à Verdun ses ordres auxdites troupes auparavant qu’elles arrivent412 ».

411 SHD A1 383 folio 221. 412 SHD A1 383 folio 258.

On comprend le satisfecit que Saint-Pouange s’accorde à lui-même. Cette lettre exprime le soulagement d’un homme qui pense avoir surmonté, dans de bonnes conditions, les grandes difficultés de loger les troupes qui arrivent en grand nombre. Les recherches de Saint-Pouange, de ses collègues et collaborateurs sont intéressantes. La réussite de l’opération d’hébergement des troupes, confirme les compétences du premier commis et de ses collaborateurs, ce que personne ne lui conteste, mais on peut s’interroger sur la manière dont sont gérées les mouvements des armées dans le royaume s’il faut qu’une équipe de gestion soir obligée de gérer cette question dans l’urgence. Depuis le XVIe siècle qui connaît de grands désordres créés par des troupes de

tous ordres passant dans les provinces, soit pour s’y affronter (guerres civiles), soit pour se rendre aux frontières (guerres étrangères), la question du passage des soldats se pose aux responsables de l’Etat au niveau le plus haut. Lors des Etats généraux d’Orléans, en 1560, l’une des revendications de la noblesse demande que le gouvernement royal fixe des itinéraires obligés pour les armées en déplacement et des étapes fixées à l’avance dans lesquelles l’Etat y garantisse l’ordre lors de l’hébergement de ses soldats413. Ce n’est qu’en 1629, soit près de 70 ans après, que Louis XIII établit quatre grandes routes

(les brisées414) que doivent suivre les troupes : - de la frontière de Picardie à Bayonne - de la Bretagne à Marseille

- du Languedoc à la Normandie - de la Saintonge à la Bresse

Des brisées de second ordre relient ces grandes lignes entre elles.

L’ordonnance royale du 12 novembre 1665 reprend une partie de l’ordonnance de 1629, en la complétant et fixe désormais une règle précise de l’hébergement des troupes chez l’habitant. Il s’agit d’une tentative de rationalisation de cette pratique, qui se trouve désormais placée sous l’autorité du commissaire des guerres chargé de la conduite. Un siècle après les Etats généraux d’Orléans, malgré les textes réglementaires signés par les différents souverains, la procédure d’hébergement chez l’habitant semble être réglée, mais la localisation des quartiers d’hiver pour les unités importantes ne l’est pas. L’improvisation semble toujours guider les responsables dans la désignation des leurs lieux d’hivernage des troupes. Même si les règles de l’hébergement sont bien définies, ce système de logement provisoire des soldats est très

413 Recueil des Etats généraux d’Orléans de 1560, tome II, p. 89, cahier de la noblesse champenoise (Troyes, Chaumont, Vitry etc.).

414Terme emprunté à la vènerie, qui signifie le cheminement des gros gibiers dans les forêts. (Les rois de France sont presque tous de grands chasseurs).

lourd pour les populations. De plus, l’hébergement chez l’habitant est payé, comme les camps, sur les fonds de l’Ordinaire des guerres, qui supportent déjà le coût traditionnel et régulier des unités de la Maison du roi et des vieux régiments.

3/ Les étapes et l’ustensile a / Le principe

L’hébergement des soldats chez les particuliers, répond à des normes d’accueil fixées par les différentes ordonnances royales et notamment par celle du 12 novembre 1665 dont Dominique Biloghi dit :

« André Corvisier et Louis André considèrent [les normes d’accueil] comme le modèle définitif pour l’ensemble du règne sinon au-delà. Les modifications ultérieures seront dues pour l’essentiel soit à une modification de la perception de la menace frontalière, soit à l’amélioration du réseau routier415 ».

La répartition des soldats dans les maisons se fait en fonction du paiement de la taille par les familles et est organisée sur place par le commissaire des guerres, ou à défaut par le commandant de l’unité en déplacement, en relation avec les édiles locaux. Le principe de cet hébergement veut que le soldat ne paie ni le logement ni la nourriture qu’il perçoit, ni aucun frais lié à son séjour. Toutes ces dépenses doivent être prises en charge par le département de la Guerre, sur les fonds de l’Ordinaire des guerres. L’habitant doit avancer ce qu’il doit fournir au soldat, c’est l’ustensile, qui comprend416

:

- le lit (avec des draps) - le pot (d’aisance), - un verre

- une écuelle

- le chauffage (une place auprès du feu) - la chandelle.

A cela, il convient d’ajouter la nourriture, qui doit être donnée aux soldats. L’ordonnance précise que le militaire bénéficiaire de la nourriture doit être porté sur les effectifs de l’unité lors des revues. Il doit aussi être physiquement présent au moment de la distribution des denrées, ce qui empêche des trafics éventuels au détriment des

415Dominique Biloghi, Logistique et Ancien Régime : de l’étape royale à l’étape languedocienne, thèse université de Montpellier, CNRS, 1998, 565 pages, repris dans l’article « Permanence et mutations des dispositions générales : l’étape de Louis XIV à la Révolution, in La revue Historique de l’Armée, n° 236, année 2000, p. 151- 187.

logeurs. Le texte indique la quantité et la nature des rations qui doivent être attribuées à chacun en fonction de sa compagnie et de son grade.

L’unité de compte de ces fournitures est la ration quotidienne du « fantassin de base » qui est :

« Deux pains de douze onces417 chacun, cuit et rassis, entre bis et blanc, une pinte de vin mesure de Paris418 crû du lieu ou un pot de cidre ou de bière mesure et crû du lieu419, une livre de chair420, veau, bœuf, mouton, pourceau selon les lieux421. » C’est ainsi que les gendarmes et leurs valets sont crédités de rations plus importantes que celles des chevau-légers, lesquels reçoivent des rations doubles de celles des carabins422, dragons ou mousquetaires à cheval. Ces fournitures font l’objet d’adjudications qui sont attribuées à des financiers, les étapiers. Les documents conservés évoquent une somme de 3 800 000 livres au total pour l’année 1655 et de 8 529 550 livres pour 1691, avec une répartition de 6 547 300 livres pour la cavalerie (avec les dragons) et 1 982 250 livres pour l’infanterie423. Ces sommes très importantes expliquent que les financiers sont très intéressés par les contrats d’étapes. Cependant, le paiement de l’ustensile relevant de l’Ordinaire des guerres, les étapiers qui prennent en charge l’affermage de ces dépenses, n’étant pas toujours remboursés rapidement peuvent avoir tendance à tarder dans le paiement de ce qu’ils doivent verser aux villes aux fins d’indemniser les habitants ayant hébergé des soldats. La règle reprise dans toutes les ordonnances royales veut que les receveurs généraux signent chaque mois les billets correspondant aux sommes réellement engagées et les donnent aux trésoriers. Ces derniers rédigent et remettent aux étapiers les billets de remboursements qui sont payables en douze mois de la manière suivante424 :

¼ au 31 avril payable le 6 mai ¼ au 31 juillet payable le 6 août

¼ au 30 septembre payable le 6 octobre 1/8e payable au 15 novembre

1/8e payable au 15 janvier de l’année suivante

417 L’once vaut environ 30,59 grammes, soit environ 730 grammes de pain par jour (selon Thierry Sabot). 418 Environ 0,93 litre (Selon Thierry Sabot).

419

Le pot correspond à environ deux pintes, soit 1,86 litre, (A Bordeaux 2,26 litres) (Selon Thierry Sabot). 420

Environ 490 grammes de viande avec os, et gras. 421, SHD, X1 11, ordonnance du 12 novembre 1665