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L’Extraordinaire des guerres : toutes les manœuvres sont permises

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B. L’Extraordinaire des guerres : toutes les manœuvres sont permises

L’Ordinaire des guerres assure des dépenses qui doivent être théoriquement prévues à l’avance, sauf en ce qui concerne les étapes et l’ustensile. L’Extraordinaire des guerres assure toutes les autres dépenses, surtout celles qui sont imprévues, liées aux circonstances et aux aléas des campagnes militaires. La part des dépenses qui incombe à l’Ordinaire est relativement moins importante que celle supportée par

l’Extraordinaire. Par contre, les sources écrites, manuscrites ou imprimées qui restent, concernant l’Ordinaire de la guerre sont assez succinctes, ce qui n’est pas le cas pour l’Extraordinaire. Pour cette partie de la comptabilité des dépenses militaires, La Bibliothèque nationale, les Archives nationales et le Service historique de la Défense détiennent de très nombreux documents manuscrits ou imprimés. Cependant, comme pour l’Ordinaire, le manque de suivi dans les dates et les lieux concernés interdit d’établir des statistiques précises. Il est cependant possible de tracer une approche des conditions dont cet argent est distribué. Au SHD, les courriers de Saint-Pouange, qui gère souvent ces fonds auprès des troupes ou qui en transmet les états, contiennent des informations précieuses sur ce sujet.

L’Extraordinaire de la guerre, placé sous la responsabilité du département de la Guerre, doit assurer toutes les dépenses des armées qui ne sont pas prises en compte par l’Ordinaire. Le poste le plus important est naturellement la solde et l’entretien des unités ne faisant pas partie de la Maison militaire du roi. La notion d’Extraordinaire, par opposition à celle d’Ordinaire remonte aux époque de la fin du Moyen Age, alors que le roi règle sur ses deniers propres ses compagnies d’ordonnance (les futures unités de sa Maison) et laisse aux généraux, grands seigneurs, le soin de recruter et d’entretenir les troupes nécessaires à la conduite des campagnes. Petit-à-petit, le roi, par le truchement de l’Extraordinaire, aide ses généraux à payer les unités qu’ils commandent. A partir de 1634, les commandants d’armées, maréchaux ou généraux, ordonnent les dépenses nécessaires à la tenue de leurs troupes et les intendants sont tenus de viser leurs ordonnances sans qu’aucun état ne donne les précisons sur la répartition des dépenses. Cette mesure, préparée sous Henri IV, et prise par Louis XIII,

représente un blanc-seing accordé aux chefs de guerre, en contrepartie des besoins de ces deux souverains d’avoir des généraux fidèles, pour faire face aux problèmes militaires qu’ils rencontrent à l’intérieur comme à l’extérieur du royaume. Cette liberté accordée au chefs militaires est remise en cause et supprimée par les ordonnances des 21 juillet 1664 et 15 mai 1667466. L’édit de juillet 1665467 est, après les troubles de la Fronde, une remise en ordre, dont Michel Le Tellier a besoin avant une sérieuse reprise en main des finances de guerre. En effet, cet édit porte amnistie totale, et l’abolition de tous les crimes, abus et malversations commis par les officiers comptables. A partir de cet édit qui efface toutes les malhonnêtetés passées des comptables royaux, le secrétaire d’Etat de la Guerre établit les nouvelles règles dans les finances militaires et demande

466 BNF, Mns. Fr. 23 740, folio 599. 467 BNF, Mns. Fr. 23 740, folio 601.

leur stricte application. Cependant, il ne semble pas que les membres de la famille Le Tellier qui se succèdent à la Guerre, Michel, Louvois puis Barbezieux, suivent une ligne directrice en matière de gestion des fonds de l’Extraordinaire des guerres, ni de leurs trésoriers. De 1669 à 1701, des offices sont supprimés ou au contraire créés, tant au plan provincial que national. Il y a pour le royaume, parfois un, parfois deux trésoriers généraux de l’Extraordinaire. Un autre cas de figure peut se présenter, comme lorsque pour Charles de La Touänne obtient la charge de trésorier général et peu de temps après, Jean de Sauvion vient s’associer à lui pour partager cette charge, avec ses obligations et ses bénéfices tels qu’elles ont été définies dans le contrat établi avec de La Toüane. Est-ce un hasard ou une volonté délibérée, mais ces mouvements d’offices qui recouvrent différents ressorts géographiques ou différents corps de troupe, interdisent toute étude sérieuse des comptes de l’Extraordinaire. Il est vrai que de nombreux documents ont été perdus ou détruits au cours des deux siècles qui nous séparent de cette époque, mais il n’est pas certain qu’une autorité gouvernementale, un conseil ou une chambre puissent établir des comptes fidèles des différentes dépenses, des multiples ordonnateurs, des trésoriers dont les compétences varient et des mouvements de fonds en livres ou en monnaies étrangères.

1/ La gestion de l’Extraordinaire des guerres

Comme pour la plupart des opérations financières de l’Ancien Régime, le système de l’Extraordinaire des guerres repose presque totalement sur des financiers qui traitent avec l’Etat les conditions de gestion des fonds, avec le titre qui peut-être trésorier général, provincial ou simple trésorier.

Ainsi que l’écrit dit Daniel Dessert :

« Il faut différencier les munitionnaires et entrepreneurs, simples commerçants, des financiers de grande envergure qui alimentaient, grâce à leur crédit, la caisse de l’Extraordinaire des guerres… Mais les deux mondes ne s’ignoraient pas : les fournitures aux armées permirent à de gros marchands de faire une brillante carrière dans la finance, et on retrouvait dans tous les gros traités les noms des grands financiers de la place parisienne468 ».

On retrouve parmi ces traitants des membres des mêmes familles et parfois les mêmes personnes que dans les contrats de fermiers ou de munitionnaires. C’est par exemple le cas de la famille Berthelot dont les hommes, sous les noms divers

correspondant aux seigneuries qu’ils possèdent, sont toujours présents, individuellement ou associés dans les gros contrats de l’Extraordinaire des guerres. Après ou en même temps que François Berthelot, qui tient très longtemps la ferme des poudres et salpêtres, des contrats sont signés entre l’Etat et Jean-Baptiste Berthelot de Seychelles, Jean- Etienne Berthelot Lejeune de Pléneuf, Berthelot de Saint-Laurent, Berthelot de Belloy et Berthelot de Duchy, mentionnés dans les actes officiels sous les noms de Seychelles, de Pléneuf, de Saint-Laurent, de Belloy et de Duchy.

Comme les sommes en jeu sont considérables, le nombre des postulants aux traités est plus limité, ce qui explique que ce soient toujours les mêmes noms qui apparaissent en qualité de trésoriers. Les financiers qui traitent de l’Extraordinaire des guerres avec l’Etat doivent pouvoir assurer, soit la solde des soldats, soit les fournitures de denrées et des matériels nécessaires aux armées de plus en plus nombreuses. Ils doivent et en plus faire face aux dépenses imprévues liées aux circonstances opérationnelles, tactiques ou météorologiques. Comme pour les munitionnaires et les étapiers, le postulant adresse une proposition de service au Conseil du roi, et s’il est agréé, il signe un contrat avec l’Etat sous la forme d’une décision du roi en son Conseil. Ensuite, le financier ou le représentant de la compagnie traitante, signataire du contrat avec l’Etat doit répondre aux demandes de fonds. Ce ne sont plus les généraux qui demandent directement les moyens financiers dont leurs troupes ont besoin mais le responsable administratif de l’unité qui est le commissaire des guerres ou l’intendant de l’armée lorsqu’il est présent. La demande de moyen est adressée au département de la Guerre, et le secrétaire d’Etat, soit après l’accord du roi, soit seul, décide de faire exécuter le paiement demandé. Compte tenu de sa situation, Saint-Pouange agit parfois dans l’urgence et impose directement au trésorier général de l’Extraordinaire de débloquer les fonds dont il a besoin. Mais dans ce cas, il écrit immédiatement à Louvois pour lui rendre compte de sa démarche, ce qui lui vaut parfois des remontrances en retour. Sinon il n’hésite pas à demander que Louvois lui fasse envoyer des fonds. Ainsi dans une lettre qu’il écrit au ministre le 19 octobre 1670 du camp de Badonviller, il évoque la question dans ces termes :

« La lettre par laquelle j’apprends que M. Charuel arrivera icy et qu’ainsy vous faistes estat que j’en pourray partir 2 jours après pour aller vous joindre à St Germain m’oblige de despescher ce courier pour reprendre en passan à Toul le pacqet dans lequel est la lettre que je vous aye escrite ce matin et vous le porter avec celle-cy qui est pour vous supplier encore très humblement de donner ordre que l’on m’envoye de l’argent auparavant mon départ afin que je sois en estat de

rendre honnestement celuy que j’ay emprunté de Mr de Givry sur mon billet lequel avec la somme que je vous ay ce matin mandé qui me reste quand mesme je n’aurais pas une dépense extraordinaire à acquitter ny à finir aucuns comptes ne suffira asseurement pas pour payer la troupe jusqu’à la fin de mois469 ».

Malgré une formulation très ampoulée, même pour le XVIIe siècle, Saint-

Pouange, explique qu’il se trouve aux armées sans aucun trésorier ni commis près de lui. Il s’adresse à un officier général, Monsieur de Givry470, et lui emprunte, à titre personnel les fonds qui lui manquent pour faire fonctionner normalement le service. Il souhaite naturellement que cette situation soit réglée avant son départ de l’armée, qu’il ne laisse pas derrière lui une reconnaissance de dette à son nom. C’est pourquoi il souhaite recevoir de l’argent de Louvois, pour rembourser ce qu’il a emprunté à son propre compte et afin de payer les frais des troupes jusqu’à la fin du mois. Dans ce cas, comme représentant du secrétaire d’Etat, il se substitue au trésorier défaillant à cet endroit.

En règle générale, le trésorier général ou l’un de ses commis suivent l’armée, ce qui rend la procédure plus facile. Lorsqu’il accompagne Le grand dauphin dans sa première campagne, Saint-Pouange, chargé de tenir les cordons de la bourse du prince, adresse à Louvois, du camp devant Philippsbourg, le 31 octobre 1688 une demande ainsi rédigée :

« Vous aurez vu par ma lettre de ce matin que j’ay fait remettre à Monseigneur trois mil pistoles mais comme depuis ce temps-là la gratification de cent louis que Monseigneur m’a ordonné de faire payer à chaque brigadier ingénieur471 et celles de quelques autres officiers qui n’avoient pas encore esté payés se montant à mil pistoles ce sera 4 000 que vous aurez, s’il vous plaist, agréable de faire remettre à M. de La Toüanne472 ».

Les sommes évoquées dans cette lettre sont relativement élevées. La pistole, comme le louis valant douze livres à ce moment, ce sont au total 48 000 livres que réclame Saint-Pouange. Les brigadiers ingénieurs, qui jouent un rôle dangereux et important dans les attaques des fortifications reçoivent comme gratification l’équivalent de 1 200 livres. La procédure est ici simplifiée : le dauphin veut récompenser les hommes dont il pense qu’ils ont fait preuve de courage, Saint-Pouange rend compte à

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SHD, A1 250, folio 151.

470Louis du Bois-Olivier, marquis de Givry (1616-1699), lieutenant général des armées du roi et grand bailli de Touraine.

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Les brigadiers ingénieurs sont des gradés expérimentés qui commandent les porteurs des charges d’explosifs. Ils les conduisent dans les tranchées aux points fixés par les ingénieurs placés sous les ordres de Vauban.

Louvois, qui donne l’ordre au trésorier de l’Extraordinaire présent à l’armée du dauphin, de payer la somme demandée.

Louvois gère les fonds de l’Extraordinaire selon sa volonté. Le 22 septembre 1670, de Saint-Germain, il écrit à Saint-Pouange qui se trouve avec l’armée en Lorraine :

« Depuis que je vous ay mandé que j’avais donné ordre au trésorier de l’Extraordinaire de la Guerre de vous envoyer 10 000 livres, je luy ay ordonné encores de vous envoyer pareille somme le tout pour employer aux despenses de l’armée. Les fonds doivent s’arrester à Metz pour y attendre les escortes qui seront nécessaires pour passer jusqu’à l’armée473 ».

Ce texte montre que Louvois ne s’attarde pas à des détails de comptabilité. Il a une confiance totale en Saint-Pouange, à qui il envoie des sommes très importantes. Ces gestes dépassent largement ce qui est coutumier vis-à-vis d’un cousin et qui n’est pas d’usage pour un commis, fût-il premier commis. Il y a manifestement entre ces deux hommes des liens très étroits qui dépassent les simples relations familiales et professionnelles. Une certaine vision commune du service du roi et de l’Etat est certainement le dénominateur commun des deux cousins. Deux ans plus tard dans la lettre qu’il adresse de Saint-Germain, le 16 août 1672, à Saint-Pouange, qui est avec les troupes françaises en Rhénanie fait preuve de la même largesse à son égard :

« L’argent ne sauroit manquer puis que je vous ay dit que vous pouviez prendre de celuy qui est entre les mains du commis de l’Extraordinaire et que les gardes du roy, lesquels s’en sont bientost arrivés sous Wesel y conduiront encore plus d’un million de livres à la seureté et distribution duquel dans les places vous pourvoyrez. Si vous avez que faire, pour l’achat de bleds pour lequel je ne vous prescrit aucune quantité, c’est-à-dire que si au lieu de dix mille septiers474 vous pouvez acheter quarante mil vous feriez très bien vostre cour475 ».

L’idée de Louvois et du roi en cette période de l’année est d’empêcher l’Empereur et les princes allemands d’acheter des céréales auprès des négociants internationaux, afin de leur couper tout moyen de faire des réserves de nourriture pour les troupes durant l’hiver qui arrive. Pour cette raison, tous les responsables qui dépendent de Louvois, intendants, commissaires, commis, et Saint-Pouange lui-même, doivent acheter tout le blé qui passe par le Rhin, d’où qu’il vienne. Les finances du royaume sont encore assez assises pour qu’une telle stratégie puisse être mise en œuvre,

473 SHD, A1 248, folio 178. 474

Pour des grains, le septier (mesure de Paris) est un volume d’environ 155 litres, soit environ 55 kilogrammes. On écrit aussi setier (cf. Furetière le dictionnaire universel). 10 000 septiers représentent alors environ 550 tonnes de blé. 475 SHD, A1 273, folio 429.

d’autant que tous les commerçants en grain des pays du Nord Est de la France, sachant que les Français ne regardent pas les prix pour acheter, font monter le cours des grains. Cette situation d’aisance financière cesse bientôt et, lors de la guerre contre la ligue d’Augsbourg, la vision économique de Louvois semble avoir beaucoup évolué. Ainsi, le 8 octobre 1688, alors qu’il est près du roi à Fontainebleau, envoie-t-il une note brève mais significative à Saint-Pouange qui se trouve avec le dauphin au siège de Philippsbourg :

« Je vous prie de dire au commis de l’Extraordinaire de la guerre qui est au camp devant Philippsbourg de m’envoyer toutes les semaines un estat des despenses qui s’y feront476».

Le changement de ton par rapport aux courriers expédiez six ans auparavant montre la volonté du roi et de son ministre, de contrôler les dépenses pour pouvoir continuer la guerre dans de bonnes conditions financières. La création de la capitation quelques années plus tard confirme la dégradation économique pressentie en 1688. Celle-ci ne fait que s’accentuer au cours des campagnes avec des effectifs toujours plus nombreux, donc toujours plus coûteux. C’est durant cette même époque des années 1687/1688 que Louvois établi un formulaire type de procès-verbal intitulé « rôle des monstres et revües faites477 » préparé à l’avance et imprimé, pour lequel il suffit aux capitaines de remplir les blancs.

Il est aisé d’imaginer que le trésorier général de l’Extraordinaire, qui n’est pas militaire, ne peut donner aucun ordre directement aux hommes, même pour être accompagné. Il doit toujours faire des demandes d’escorte aux officiers et pour sa sécurité personnelle, mais surtout celle des fonds qu’il transporte. Ce sont les chefs de corps ou de compagnies qui estiment le nombre de soldats qu’ils peuvent accorder pour ce genre de mission. Il arrive cependant que le trésorier soit victime de vols. Dans ces circonstances le roi accorde presque toujours le remboursement des sommes volées. C’est ainsi que Charles Renoüard de la Toüanne, trésorier général de l’Extraordinaire se trouvant en Irlande en juillet 1690 avec des troupes de cavalerie, est victime d’une malveillance ainsi décrite au Conseil du roi :

« Convenant qu’après la bataille donnée en Irlande au mois de juillet 1690 fut obligé pour éviter le pillage de la caisse du Trésor destiné pour la subsistance des troupes de Sa Majesté audit pays d’en confier l’argent par parties à divers officiers

476 SHD, A1 824, folio 127. 477 Voir Annexe XII.

des dites troupes et entre autres en sac de mille louis d’or au Sr Vandal lieutenant- colonel d’un régiment de dragons irlandais, cy-devant capitaine au régiment de dragons de Catinat478, lequel Sr Vandal passa ensuite dans le party des ennemys et y emporta les dits mille louis d’or ainsy qu’il est justifié par le procès-verbal du commissaire Trezin en date du 17 du mois de juillet479 ».

Le malheureux de La Toüanne manque de chance dans cette campagne irlandaise. Il est personnellement volé de la somme de 12 000 livres (les mille louis d’or) par un officier ayant fait ses preuves en France avec le maréchal Catinat, mais ayant changé de camp. Quelques jours plus tard, le commissaire des guerres chargé de ramener en France la somme de 75120 livres représentant le reliquat de l’Extraordinaire à verser au Trésor royal monte dans une chaloupe qui se retourne. Le commissaire est noyé et l’argent perdu au fond de l’eau. Dans un élan de générosité devant une telle accumulation de malchances, Louis XIV prend les pertes à son compte. Charles

Renoüard de La Toüanne, connait une autre mésaventure du même genre le 11 septembre 1694. Pour faire acheminer la somme de 2000 livres correspondant au prêt des troupes en garnison à Mons, il confie cet argent à un capitaine qui commande une escorte de trente cavaliers pour s’y rendre. En cours de route cette petite troupe est attaquée et mise en fuite par une compagnie ennemie plus nombreuse et surtout agissant par surprise. Les cavaliers français sont mis en déroute et doivent laisser sur place, aux mains des agresseurs, l’argent destiné aux soldats de Mons. Là encore, le roi prend cette somme en charge sur son propre compte480.

En dehors de l’aspect romanesque des mésaventures du trésorier général de l’Extraordinaire de la Guerre, il faut savoir qu’à la fin de chaque exercice comptable, en général annuel, les états des divers paiements lui sont adressés et il doit déposer la totalité de ses comptes, et les joindre à sa revendication, qu’il adresse sous la forme habituelle au Conseil du roi. La règle veut qu’il présente ses documents authentiques et vérifiés dans les trois années qui suivent l’année concernée. Ainsi Charles Renoüard de La Toüanne, est-il sanctionné et doit payer une amende de 250 livres pour avoir présenté ses comptes de l’année 1686 le 30 juin 1690, c’est-à-dire avec cinq mois de retard. Le mis en cause fait valoir qu’il avait présenté au Conseil un « estat au vrai » dès

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Nicolas Catinat de la Fauconnerie (1637-1712), fils du doyen des conseillers au Parlement de Paris, entre aux gardes