• Aucun résultat trouvé

CHAPITRE 3: MÉTHODE

3.6. L’analyse des données

L’étape de l’analyse des données a été effectuée selon des critères provenant de l’approche mixte de Miles et Huberman (2003), du processus d’analyse des données qualitatives de Morse (1994) et Morse et Field (1995) ainsi que des recommandations faites par des auteurs clés par rapport à l’analyse secondaire (Hinds et al., 1997; Lobo, 1986; Rew et al., 2000; Szabo et Strang, 1997; Thorne, 1994, 1998; Woods, 1988). Cette

1 Consejo General de Enfermería de España (Conseil Général des infirmières de l’Espagne): Regroupement

section est donc divisée en deux parties. La première met en évidence le processus de préparation et d’organisation des données pour leur analyse postérieure. La deuxième fait état du processus d’analyse comme tel. Ces deux processus sont présentés de façon séparée pour des raisons de compréhension même si, au cours de la recherche, ils se sont produits de manière simultanée.

3.6.1. La préparation et l’organisation des données

Comme le signalent Miles et Huberman (2003), il est nécessaire de gérer et d’organiser méthodiquement tous les textes (anciens et nouveaux) afin de veiller au maintien d’une certaine rigueur.

Tout d’abord, les enregistrements des rencontres avec les infirmières ont été réécoutés et comparés avec les transcriptions, dans le but de détecter des erreurs ou des omissions et d’annoter la tonalité de la voix et l’emphase. En ce sens, Szabo et Strang (1997) affirment ceci: «The researcher in the secondary study listened to all the interview

tapes again not only to check the transcripts for errors and omissions, but also to add a dimension to the data analysis that was not possible to obtain from reading the transcripts alone» (p. 69).

Ensuite, le texte issu des rencontres ainsi que les entrevues structurées ont été formatés pour créer une marge permettant d’inscrire des codes, des notes et des questions. Finalement, le journal de bord (de l’étude antérieure et de l’étude présente), les fiches de synthèse numérotées et datées accompagnant chaque document et les grilles d’observation de la pratique et de l’évaluation des registres infirmiers ont été organisés de manière à ce qu’ils soient rapidement accessibles pour consultation.

3.6.2. Le processus d’analyse des données

Cette section est divisée en deux parties. Dans la première, nous faisons quelques remarques sur le rôle de la théorie de Giddens dans le processus d’analyse des données alors que dans la deuxième, nous précisons les étapes qui ont été poursuivies pour faire l’analyse.

La théorie de Giddens et l’analyse des données

Un cadre conceptuel décrit, sous forme graphique ou narrative, les principales dimensions à étudier, les concepts clés et les relations présumées entre eux. Un cadre peut prendre plusieurs formes et formats. Il peut être rudimentaire ou élaboré, basé sur la théorie ou sur le bon sens, descriptif ou causal (Miles et Huberman, 2003). C’est ainsi que la théorie de Giddens permet de dégager les concepts clés par rapport à la production de savoirs dans la pratique.

Cette étude ne cherche pas la confirmation ou la vérification de la théorie de Giddens, mais elle est plutôt une étude exploratoire et compréhensive. En ce sens, le rôle de la théorie est d’être «une carte marine, non une voie ferrée» (Poupart et al., 1997, p. 95). Nous considérons cette étude comme le début d’un programme de recherche pour lequel nous sommes très intéressés et motivés.

Les étapes de l’analyse

Le processus d’analyse des données se fait au niveau du processus et au niveau de la signification du verbatim (Catterall et Maclaran, 1997). Le fait que ce soit la chercheure elle-même qui ait procédé à l’analyse de la première étude et qui effectue également l’analyse secondaire des données, a prévenu plusieurs problèmes comme le manque de connaissance du contexte où les données ont été recueillies, le manque de clarté dans le processus de codification-catégorisation ainsi que des données incomplètes ou ambiguës (Hinds et al., 1997; Polit et Hungler, 2000).

Pour analyser le verbatim dérivé des rencontres et des entrevues structurées, nous avons réalisé un processus de codification et de catégorisation (Morse, 1994; Morse et Field, 1995; Pope, Ziebland et Mays, 2000) à partir des codes élaborés à priori et qui ont tenu compte de la recherche d’une réponse aux questions de l’étude et des principaux concepts de la théorie de la structuration de Giddens (Miles et Huberman, 2003).

Les étapes ont été les suivantes:

1. Dans un premier temps, le verbatim a fait l’objet d’une relecture intégrale afin de dégager un sens général.

2. Les textes du verbatim ont été formatés en fonction des exigences du logiciel NVivo 2.0.

3. Les textes ont été segmentés en unités de sens puis codés.

4. Après l’élaboration des codes, nous avons effectué une autre relecture une relecture pour vérifier leur adéquation.

5. Les codes ont été regroupés par catégories.

6. La codification détaillée et la catégorisation ont permis la segmentation et le regroupement des transcriptions en fonction des codes et des catégories retenus.

7. Toutes les données concernant un même sujet ont alors été étudiées ensemble.

8. Pour garantir la consistance entre le code et la catégorie, les codes ont été relus en tenant compte de leur appartenance à une catégorie afin de vérifier s’ils contenaient des sens non compris dans la catégorie ou s’ils étaient en contradiction avec celle-ci.

9. Pendant tout le processus d’analyse du verbatim, plusieurs mémos ont été élaborés selon leur fonction pendant l’analyse des données. Selon Miles et Huberman (2003) les

mémos ne se contentent pas de rapporter des données, mais relient les différents éléments de données ou montrent qu’un élément spécifique illustre un concept général. Elles constituent l’un des outils disponibles parmi les plus générateurs de sens et les plus utiles. Les mémos ont été datés, intitulés suivant le concept-clé qu’ils recouvraient et rattachés à des endroits précis dans les analyses. Pour ces auteurs, il est crucial de rédiger des mémos si l’on adopte une approche hautement inductive mais il est tout aussi important de le faire lorsque l’on s’appuie sur un cadre préexistant (comme c’est le cas de cette recherche).

Deux types de mémos ont été élaborés: les mémos méthodologiques et les mémos théoriques. Les mémos méthodologiques contenaient des informations par rapport au processus de recherche alors que les mémos théoriques ont capté le processus de la pensée pendant l’analyse des données et des idées sur les liens entre les données (Szabo et Strang, 1997).

Comme dans la première étude, nous avons utilisé une grille inspirée de Huberman et Miles (2003) pour élaborer les fiches de synthèse et faire l’analyse des documents. La grille comportait les éléments suivants: le nom ou la description du document, l’événement ou le contact auquel le document est associé, l’importance ou la portée du document et un bref résumé du contenu (annexe 14).

L’analyse de notre journal de bord a permis de décrire, de manière détaillée, le processus et d’élaborer des mémos. Le journal de bord a donc servi de source de données mais aussi de source pour valider le processus (Morse et Field, 1995).

Finalement, l’analyse a été réalisée dans la langue d’origine des données (en espagnol et catalan) et, ce n’est qu’au moment de rédiger la thèse que nous avons traduit les extraits. Ils ont été révisés par une personne très familière avec les deux langues.