• Aucun résultat trouvé

L’évolution des pratiques parentales : toujours une surreprésentation des mères mères

Carte 6 - L'école de Jayarani

4.3. L’évolution des pratiques parentales : toujours une surreprésentation des mères mères

L’évolution des pratiques éducatives et des rôles parentaux liés au genre

La prépondérance de la mère en tant que parent accompagnateur interroge la préscolarisation en tant que facteur participant à l’assignation de la mère dans les fonctions de soin au jeune enfant. Ce n’est pas une pratique spécialement discriminante et aucun parent n’a déclaré que c’était le rôle des mères de venir chercher l’enfant à la preschool plutôt qu’au père. Cependant le fonctionnement de la preschool privée contraint plus certainement les mobilités des mères de famille que les pères, quelles que soient les catégories sociales étudiées. Les horaires de la journée d’école sont rarement compatibles avec le temps d’activité des mères (en dehors des emplois de domesticité) : variant de 9 heures à 12 heures, voire 15 heures, l’activité à l’extérieur du domicile ne pourra s’exercer qu’à temps partiel en l’absence de membre de la famille ou de voisines compréhensives qui pourraient prendre le relais. Pour autant, les horaires ne sont pas stricts, une certaine tolérance est accordée autant le matin que l’après-midi, alors que les classes supérieures sont rythmées par les sonneries et le balai des motos et des autorickshaws à la sortie des écoles. Des garderies périscolaires, appelées daycare, prennent le relais après l’école mais elles s’adressent aux familles les plus aisées. Sous le couvert de la direction, les familles les plus modestes s’arrangent parfois pour que les enfants soient surveillés en dehors des heures d’école par les assistantes qui s’occupent également du ménage des salles. Ce fonctionnement est souvent celui retrouvé dans les anganwadis où les assistantes s’occupent parfois des enfants chez elle lorsque les enseignantes sont parties.

Aire de jeux du parc Bharathi, à Pondichéry, juillet 2015.

Dans les nombreuses écoles où les enfants doivent apporter leur repas, beaucoup de mères se déplacent elles-mêmes pour les nourrir sur place, largement influencées par les normes de maternage traditionnel. Elles stationnent dans la cour ou aux abords, dans les rues voisines, dans les parcs publics ou les aires de jeux s’il y en a. Grâce à la proximité de la preschool, cette visibilité dans l’espace public des femmes est plus facile

147 à justifier par les femmes elles-mêmes qu’elle ne le serait dans d’autres parties de la ville et sans la présence d’enfants. Ce sont les femmes, le plus souvent, qui se déplacent lors des réunions en soirée ou le week-end. Lors d’une récente réunion entre les parents et les enseignantes, la coordinatrice de l’association qui gère l’école Little Angels a relevé que la quasi-totalité des familles était représentée, partagée entre cinquante mères et trois pères. Cette implication contribue à modifier les représentations de la mère de famille assignée à la sphère domestique et à offrir un encouragement à l’émancipation des fillettes mais cela s’insère dans un changement plus large des pratiques éducatives. Si l’on considère les techniques de maternage traditionnel en cours dans les années 1980 (soit celles qu’ont connu enfant les actuels parents), l’importance de l’environnement domestique prime. Malgré de nombreuses variantes qui sont fonction des différentes régions, des castes et des pratiques propres à chaque famille, H. Stork (1986) relève certaines constantes au Tamil Nadu comme l’étroite proximité physique, la demande infantile de soins et de nourriture satisfaite dans la mesure du possible et la présence de l’enfant au cœur d'une famille « élargie », très hiérarchisée dans laquelle les relations interindividuelles sont subordonnées à la solidarité collective : il s'agit alors d'une société en majeure partie rurale. L’éducation familiale possède également une finalité intégratrice certaine en rappelant aux enfants les obligations de leur famille et l’importance d’y faire honneur dans un système hiérarchisé en fonction des castes qui détermine la position de l’enfant dans la société (Paiva, 2008). La verticalité de la relation parent-enfant dans le système familial indien serait elle-même corrélée aux attentes sociétales de comportement au sein et en dehors de la famille. S. Seymour (1983) suggère, que pour un regard occidental, la manière d’élever l’enfant reste sommaire, les soutiens positifs sont assez rares et que les commandements, les moqueries, les menaces, les réprimandes, les évaluations négatives, les déplacements forcés sont les formes les plus fréquentes de contrôle. La tolérance augmenterait avec la taille du foyer où l’enfant bénéficierait d’un regard non-individuel qui le conduirait certainement à ressentir un lien d’interdépendance essentielle pour la survie de la famille. La plupart des jeunes mères que nous rencontrons lors des recherches ont grandi dans une famille élargie et ont elles-mêmes, en tant qu’enfant, bénéficié de soins et d’attention d’un grand nombre de personnes au sein de la famille. Les enfants apprenaient grâce au mimétisme et pour beaucoup sous le regard bienveillant d’un aïeul. Si l’enfant, jusqu’à quatre ou cinq ans, se laisse guider par ses instincts, les parents doivent être patients et utiliser une attitude de communication non-verbale (Roland, 1988). Cette tolérance à l’égard du comportement et des gestes du jeune enfant en collectivité est souvent réaffirmée par les enseignantes et justifierait les grands moments d’inactivité durant la journée de classe et les longues attentes lors des inspections ou des moments où les plus grands effectuent les prières du matin.

Jusqu’aux années 2000, l’Inde est ainsi considérée comme appartenant à une culture collectiviste qui encourage la cohésion du groupe et privilégie davantage les gains collectifs que les besoins individuels (Triandis, 1989). L’éducation est alors vue comme un investissement économique qui retombera sur la famille et non comme une

148 opportunité individuelle qui permettra de poursuivre des buts individuels (Seymour, 2010). Cela permet de réduire les conflits potentiels provoqués par les valeurs que l’éducation à l’occidentale tend à encourager : performances individuelles, compétition et exposition à de nouvelles personnes et de nouvelles idées. En effet, dans les cultures dites « collectivistes », les émotions telles que la colère ou la tristesse seraient tolérées à un moindre degré que dans les cultures « individualistes » où ces émotions sont typiquement associées à des besoins personnels (Raval, 2009).

Dans la période contemporaine, ces familles sont soumises à des courants d’imprégnation extrêmement rapides et puissants qui modifient leurs coutumes et les pratiques de soins infantiles. L’influence du mode de vie urbain sur les changements de la structure familiale et l’éducation du jeune enfant est une donnée pertinente reprise par S. Seymour (2010) dans sa comparaison de deux quartiers de Bhubaneswar91. Le modèle de la famille élargie reste souhaité par la majorité des familles mais ne correspond pas toujours aux réalités du quotidien notamment dans le cas des familles migrantes installées dans la nouvelle ville. Les liens conjugaux sont plus resserrés et moins cloisonnée et les lieux de résidence sont moins homogènes au niveau des classes. La dépendance des enfants par la nourriture et le bain (période de six à dix ans) y est moins importante et se corrèle avec un niveau d’instruction des mères plus élevé, se révélant également plus interactives avec leurs enfants. Les mères seront aidées plutôt par le père ou une servante. Le respect des rôles genrés correspond à un certain nombre de valeurs qui perdurent dans la quasi-totalité des familles indiennes. La mère garde un rôle important pour ce qui est de tenir la maison et de s’occuper des enfants, notamment lors de la petite enfance (Mathew & Phanindra, 2011).

Entretien mené avec un papa, devant l’école Petite Seminar, gérée par les religieux, à Pondichéry, le 30 juillet 2013.

Mon fils a quatre ans. Je l’accompagne tous les jours à l’école en moto parce qu’il y a 8 km à parcourir ensuite c’est ma femme qui s’occupe de lui à la maison. Je travaille dans une compagnie d’assurance et gagne environ 22 à 25 000 Rs par mois. Pour avoir une éducation de qualité, il faut dépenser 3 à 4000 Rs par mois en preschool. Pour moi, l’enseignant idéal serait MG Ramachandiram92. Tout le monde l’écoutait et le suivait les yeux fermés. Le père idéal c’est mon grand-père, il respectait les gens et me poussait à aller plus loin. La mère idéale, c’est la mienne, elle m’a tout appris,

91 Bhubaneswar est passé d’un bourg où les familles résidaient depuis des générations dans un système basé sur les castes, à une ville avec toutes les facettes de la vie urbaine moderne, incluant l’anonymat social. La vieille ville conserverait sa caractéristique de structure patrilinéaire autour de la famille élargie avec plusieurs générations habitants dans la résidence patriarcale régulée par les hiérarchies du genre et de l’âge. La plupart des enfants partagent leur temps entre la maison, son arrière-cour et sa véranda sous la supervision des mères et autres figures maternelles (grand-mères, tantes, sœurs plus âgées et frères).

92 Marudhur Gopalamenon Ramachandiran (surnommé MGR) est un acteur, homme politique, directeur de presse, producteur et réalisateur indien, originaire du Kérala, né à Kandy (Sri Lanka). Réputé pour sa philanthropie mais aussi fondateur du parti régionaliste tamoul (Anna D.M.K qui devint le A.IAnna D.M.K), il fut ministre en chef du Tamil Nadu de 1977 à 1987.

149 qu’importe où nous allions, elle savait comment se comporter et m’encourageait à être bon et à bien travailler.

Selon les chercheurs Prachee G. Navalkar et Rajalakshmi Sriram, la figure paternelle indienne est vue comme distante, puissante, forte, fiable et cohérente, et offrirait une perspective moins émotionnelle et plus pratique des problèmes familiaux, ce qui leur donne un rôle important pour choisir la meilleure éducation possible93 (2012). Les bons pères étaient des patriarches, « disciplinateurs », les meilleurs amis de leur enfant mais avant tout un modèle de probité, leur rôle étant renforcé lorsque dans la famille élargie, ils obtenaient le statut d’homme le plus âgé du foyer (karta purush). Dans les familles des classes moyennes urbaines, plus centrées sur l’enfant, le père apparaît moins autoritaire. Il est soucieux de se montrer plus actif dans l’éducation de leur enfant et ce serait la tendance pour l’ensemble des familles indiennes.

Le changement social a peu à peu diminué le poids des traditions agraires et des conceptions hindoues de longévité, comme la primauté des croyances religieuses, la fertilité et la loyauté filiale qui régissaient l’identité sociale des hommes et des femmes (Navalkar & Sriram 2012). L’image du père moderne est mise en avant à travers les medias et les écrits populaires. Ses qualités doivent être l’écoute, la propension à établir une atmosphère saine à la maison, à encourager son enfant à une communication amicale et ouverte, les amenant à partager leurs problèmes pour mieux les résoudre.

Entretien avec Samir, mathématicien à l’Institut de Mathématiques de Chennai, le 5 août 2013.

C’est important de le mettre en preschool pour qu’ils voient d’autres enfants. Quand nous étions petits, il y avait beaucoup d’enfants dans le voisinage. Nous vivons en appartement à Chennai, plutôt isolés car mes parents vivent à Lucknow et que nous avons déménagé à cause de mon travail. Alors, nous communiquons par Skype. Maintenant, nous allons emménager dans un nouvel appartement situé dans un « complex » : il y a une aire de jeux pour les enfants et les familles s’y réunissent le soir pour discuter.

Les hommes sont de plus en plus encouragés à passer du temps avec leurs enfants, de manière récréative mais pas seulement: l’organisation des déplacements vers l’école, le règlement de formalités d’inscriptions, les achats scolaires ou de vêtements, la participation au choix des activités extrascolaires. C’est une forme d’éducation visible qui se fait sur un temps court et nécessite des déplacements dans l’espace public.

Entretien avec un papa, à Pondichéry, le 2 août 2013.

J’ai deux fillettes, de 3 et 6 ans, scolarisées à Cluny. C’est à plus de huit kilomètres de chez nous, c’est pour cela que c’est moi qui les transporte en moto, matin et soir. Je

93 Leur échantillon est constitué de 175 pères, 120 enfants et 50 mères. Les enquêtes interrogent les changements et continuités des idéaux liés à la paternité.

150 pense qu’il faut au moins payer 2500 Rs pour avoir une bonne preschool. Je supervise l’administration d’un gros hôpital et gagne 30 000 Rs par mois. En tant que père, c’est important de pouvoir choisir une bonne école. J’en discute beaucoup avec mes collègues. A la maison, il faut aussi être patient et rester soi-même quand on a beaucoup de pression au travail.

Les pères viennent déposer et reprendre leurs jeunes enfants dans les écoles et nombreux sont ceux qui demandent un léger aménagement de leur temps de pause correspondant à ces horaires, puis travaillent à nouveau après les avoir déposés auprès de leurs mères. Alors que le maternage traditionnel conférait à la mère et aux femmes de la famille élargie une place prépondérante, celle du père se construit progressivement à travers son implication dans le parcours scolaire de son enfant.

La spécificité du travail parental en milieu populaire

Cette idée n’est pas sans rappeler les travaux des sociologues français qui interrogent la spécificité du travail parental dans les milieux populaires quand les parents sont eux-mêmes imprégnés par la thèse de l’homogénéisation des normes et des pratiques éducatives. Ce public reste attaché à la division traditionnelle des rôles masculins et féminins et les pères se soucient de la respectabilité de leur image de « bon père de famille ». La « bonne éducation » de leurs enfants constituerait une sorte de capital symbolique qui compenserait une faible estime de soi, les déceptions et les privations liées à un parcours professionnel précaire et chaotique (Lepoutre, 1997 ; Le Pape, 2009). Pourtant, les attentes qui pèsent sur eux se mêlent à leur désir d’être plus proches de leurs enfants, qui tient probablement à la nature même des changements plus larges. En effet, la définition de l’autorité évolue aussi dans le domaine de l’emploi et les ressources interactionnelles y sont davantage valorisées, ce qui conduit les pères à accepter d’expliquer davantage le bien-fondé des décisions et d’y associer d’autres membres de la famille (Le Pape, 2009). Dans le cas de parents perçus comme « démissionnaires et faibles », la peur du stigmate social et du déshonneur est telle qu’il semble très difficile de demander de l’aide (Paugam, 1997). Il est donc nécessaire que les aides apportées par les associations ou la mise en place de projets se fassent en connaissance de cause. Dans les écoles religieuses à Pondichéry, les enseignantes qui sont nombreuses à se consacrer à l’éducation de familles modestes ont parfois des remarques assez dures à l’encontre des parents et de ce qui se passe à la maison alors même que le discours des parents interrogés à leur domicile est très positif lorsqu’ils parlent de l’enseignement dispensé et des enseignantes.

151 Entretien avec sœur Agnès, congrégation des sœurs de Cluny, à Tindivanam, Pondichéry, le 1er août 2013.

A la maison, les parents ne leur parlent pas beaucoup ou ne savent pas comment le faire. Ils ont des métiers difficiles et reportent leurs tensions sur leurs enfants (…) Les parents ne sont pas éduqués. L’école peut entraîner l’enfant mais pas la famille. Entretien avec Teresa, à Pondichéry, le 17 juillet 2013.

Les enfants sont nombreux, ils viennent de milieux très modestes et je ne les sens pas toujours prêt à apprendre. Les parents sont très inquiets. Aucun d’entre eux n’a été longtemps à l’école. Ils ne peuvent pas les aider à la maison et certains directeurs d’école en profitent pour leur vendre des cours du soir, même aux plus petits… Les parents ne peuvent pas vérifier si les devoirs sont correctement faits ou les leçons apprises. Après si l’enfant se trompe à l’école, ils pensent que c’est parce qu’il est paresseux et le punissent.

Entretien avec Kala, à Pondichéry, le 22 juillet 2014.

J’ai étudié jusqu’à 16 ans mais je n’ai pas eu l’examen final, je suis partie travailler comme servante. Mon mari, qui est vendeur de fruits, n’est pas allé à l’école, je m’occupe de tout. Il me fait confiance. (…) Quand je me suis mariée il y a onze ans, je ne savais pas comment il fallait s’occuper au mieux des enfants. Quand ils ont été scolarisés, cela m’a permis d’échanger avec d’autres mamans et les enseignantes (…)

Au début, je trouvais que l’école ressemblait à une prison mais les autres mamans m’ont expliqué qu’il était temps que mon enfant aille à l’école, que les enseignants savaient ce qu’il faut faire pour capter leur attention.

L’étiolement de la famille élargie et l’absence des grands-parents concentre la prise de décision en matière d’éducation sur le couple parental. Dans le même temps, une entrée plus précoce à l’école sépare le jeune enfant du giron maternel et permet au père de s’affirmer plus tôt dans les choix qui le concerne : inscriptions à l’école, achats de fournitures, et de manière régulière à travers les trajets domicile-école en moto, s’ils sont jugés trop jeunes pour y aller à pied avec leur mère. Ces différentes options sont des sujets de discussions facilement abordables sur le terrain, les interviewés confient d’ailleurs que leurs conversations entre amis ou en famille s’orientent très vite sur toutes les questions qui ont trait à l’éducation au sens large: choix de l’école, comparaison des tarifs, ajustements aux contraintes de déplacement, du type de fourniture, du rôle des parents et des devoirs…

Entretien avec Kesang Menezes, à Thiruvanmiuyr, le 6 août 2013.

Les parents pensent que c’est bon pour les enfants d’aller tôt à l’école : plus ils étudient tôt, plus ils pourront apprendre. Et puis, si tu regardes il y a cinquante ans,

152 il y avait beaucoup d’enfants. Dans une grande famille, les enfants dépensaient leur énergie et étaient toujours occupés. Maintenant, les parents disent qu’ils ne savent pas quoi faire avec eux à la maison. Ils sont inquiets, s’intéressent beaucoup à l’environnement de leur enfant et se posent beaucoup de questions. Est-ce que je fais les bons choix ? Est-ce que je lui offre le meilleur ?

Comment choisir la meilleure école possible ? Le sujet est loin d’être anodin en Inde et peuvent se sentir concernés des individus qui ne le pratiquent pas réellement. Ceci explique la propension des individus à avoir un avis sur l’école alors même qu’ils ne la fréquentent pas, ni en tant qu’élève, parent ou enseignant. Si l’on considère que l’un des principaux sujets de discussions de voisinage est celui de la conformité éducative (Michel ; Bassand & Lehmann, 1982), ce sont également les relations de voisinage, d’immédiateté ou d’affectivité qui influent les pratiques éducatives parentales et marquent les rapports, les relations ou les échanges dans le groupe.

En accueillant les jeunes enfants et non plus seulement les élèves de primaire, les partenaires éducatifs éprouvent plus tôt les demandes des parents. Ces attentes sont marquées dans le contexte indien car l’Etat a pu envoyer des messages contradictoires en faveur de l’éducation, où les discours progressistes et les initiatives étaient souvent mis en attente par la faiblesse des moyens mis en œuvre. Tandis que l’éducation du jeune enfant relevait traditionnellement de la sphère privée, et plus précisément des décisions maternelles, la création des anganwadis a pu d’une certaine manière permettre au secteur public de se positionner avec des intentions visant l’amélioration générale des conditions de vie du jeune enfant et favoriser l’introduction de personnes tiers sur les pratiques éducatives au sein des familles. Les relations aux groupes dits « secondaires » (Ricq, 1982 : 115), ici le centre anganwadi et surtout l’école, offrent des rapports plus formels et institutionnalisés. La fréquentation d’une preschool choisie par les parents influe sur l’idée d’appartenance ou de référence. Ainsi, la preschool est un espace social et un espace vécu où s’emboîtent ou se contredisent les sentiments d’appartenance, de mémoire collective ou familiale et de formes de solidarités plus ou

Outline

Documents relatifs