• Aucun résultat trouvé

L’étude comparative de la tarification des services de téléphonie internationale

Introduction de la Partie

Chapitre 1.3 L’étude comparative de la tarification des services de téléphonie internationale

Nous avons vu quelles sont les composantes du coût d’un appel téléphonique international reconnues dans toutes les études dont le but est d’analyser le système de tarification des appels internationaux. Les trois éléments spécifiques de l’infrastructure de télécommunications internationales (les circuits internationaux de transmission, les équipements de commutation d’appels internationaux et le réseau national de télécommunications) sont pris en compte dans les deux principales méthodes de calcul du coût des appels téléphoniques internationaux, dans le cadre d’une recherche sur les valeurs des taxes de répartition de référence qui seraient basées sur le coût réel. La première méthode est celle appliquée par un groupe d’experts de l’UIT, le Focus Group, et la seconde est la méthodologie TCP (Tarrifed Components Price) proposée par les experts de la FCC.

Pour expliquer les divergences entre pays au niveau des taxes de répartition et des coûts liés aux services de télécommunications, le Focus Group a choisi comme variable explicative la télédensité autrement dit le niveau de développement technologique d’un pays.

Contrairement à l’UIT, la FCC considère que c’est le niveau de développement économique qui explique les divergences entre les pays. Ce sont alors, les valeurs de PIB par habitant qui sont prises en compte dans la méthodologie TCP, utilisée pour proposer les taxes de références.

En prenant en compte ces deux approches quelque peu distinctes, nous présentons trois modèles d’estimation des valeurs des tarifs de gros et des taxes de répartition. Nous comparerons le niveau de PIB par habitant, la télédensité et d’autres variables, qui pourraient expliquer la divergence des coûts entre les pays, c’est-à-dire la vision globale des coûts actuels des appels téléphonique internationaux.

L’article d’ERGAS (1996) et celui de WRIGHT (1999), ont servi de référence pour nos estimations. Les trois modèles de régression des taxes de répartition nominales et effectives, que l’article d’Ergas présente, sont repris dans notre étude. Ces trois modèles de régression portent sur les variables explicatives suivantes : le PIB par habitant, la télédensité et l’ensemble de variables structurelles. L’article de Wright est intéressant pour notre étude, puisque ses modèles démontrent qu’il existe une dépendance significative entre le niveau de PIB par habitant et les taxes de répartition.

A la différence d’ERGAS (1996) et de WRIGHT (1999) qui ont établi leurs modèles sur les données temporelles, nos modèles sont présentés en coupe instantanée. Notre champ d’étude se base sur les données concernant les tarifs de gros pour les appels téléphoniques internationaux sur le marché de Londres, les tarifs de gros pour les appels téléphoniques internationaux sur le marché des États-Unis, les taxes de répartition publiées par la FCC et les taxes de répartition publiées par l’OFTEL.

Les questions que nous nous posons dans cette étude sont les suivantes :

• Pourquoi existe-t-il une forte divergence entre les pays aux niveaux des tarifs de gros et des taxes de répartition pour la téléphonie internationale ?

• La variable explicative PIB par habitant, a-t-elle une forte signification ou non, dans la prévision des tarifs de gros pour les appels téléphoniques internationaux?

• La télédensité (le nombre de lignes téléphoniques fixes pour 100 habitants), a-t- elle un rôle important dans l’évaluation des coûts ou des tarifs de gros des services de télécommunications internationales ?

• Les variables structurelles, telles que la concurrence, l’interdiction de proposer les services de rappel comme une procédure alternative de télécommunications, l’acceptation par un pays des règles imposées par les autorités internationales de régulation des télécommunications ou, encore, la dépendance d’un pays des recettes nettes des services de télécommunications internationales, sont-elles suffisamment significatives pour expliquer la divergence des tarifs de gros et des taxes de répartition?

Nous allons essayer de répondre à l’ensemble de toutes ces questions en proposant trois modèles de régression, spécifiés en coupes instantanées, lesquels nous aideront à déterminer les rôles respectifs de :

1. des niveaux de technologie et d’infrastructure permettant l’offre des services de télécommunications internationales,

2. du niveau du PIB par habitant, 3. des variables structurelles.

Nos trois modèles de régression se réfèrent principalement à l’article d’Ergas (1997). L’auteur a proposé un débat sur la perspective du commerce international des services de télécommunications. Les divergences au niveau des recettes nettes des services de télécommunications internationales et des coûts des appels téléphoniques internationaux, sont au cœur du débat sur la réforme de mode de règlement entre les opérateurs. Ergas s’intéresse alors, à trouver les vraies raisons de ces divergences. L’étude d’Ergas se base sur les données concernant le trafic entre opérateurs australiens et opérateur étrangers.

Son premier modèle tente d’expliquer s’il existe une dépendance entre le coût unitaire des appels entrants et sortants et la distance entre pays. Les résultats des tests montrent que le coût unitaire des appels entrants et sortants dépend principalement de la télédensité et du volume du trafic et non pas de la distance.

Dans le deuxième modèle, Ergas s’intéresse au rôle du PIB par habitant dans les valeurs des taxes de répartition. Même si cette variable a un coefficient de régression significatif dans ce modèle, Ergas estime que les variations des taxes de répartition ne peuvent pas être associées au niveau de développement économique des pays.

Le troisième modèle cherche à expliquer si les variables structurelles, telles que la concurrence, la répressivité du régime politique ou l’instabilité politique, peuvent être significatives dans l’analyse de variation des taxes de répartition. Ergas estime que les taxes de répartition sont plus élevées dans les pays où les préférences des consommateurs ne sont pas respectées et la monnaie nationale est dévalorisée.

Chacun des trois modèles que nous proposons ici, est analysé plusieurs fois, en prenant comme variable expliquée les valeurs des :

• tarifs de gros des cinq opérateurs de réseaux pour les appels téléphoniques sur le marché de Londres, en date du 15 juillet 1998, en date du 15 janvier 1999 et en date du 15 juillet 1999, tarifs de gros au comptant des opérateurs de réseaux sur le marché des États-Unis, en date du 15 juin 1999,

• taxes de répartition publiées par la FCC, en date de 1 juin 1999, • taxes de répartition publiées par l’OFTEL, en date de 1 octobre 1998.

Les pays concernés par notre étude, sont choisis en fonction du niveau de développement pour l’année 1996, tel que défini par la Banque Mondiale. Ainsi, nous avons sélectionné dix pays dans chaque catégorie de développement en fonction de leur niveau de revenu par habitant:

• Revenu faible - PIB par habitant de moins de 726 $ (Albanie, Chine, Côte d’Ivoire, Egypte, Haïti, Honduras, Inde, Kenya, Pakistan, Vietnam) ;

• Revenu moyen faible - PIB par habitant entre 726 $ et 2.895 $ (Algérie, Bulgarie, Indonésie, Liban, Philippines, Pologne, Syrie, Thaïlande, Turquie, Venezuela) ;

• Revenu moyen élevé - PIB par habitant entre 2.896 $ et 8.955 $ (Argentine, Brésil, Corée du Sud, Gabon, Grèce, Hongrie, Libye, Mexique, Seychelles, Trinidad et Tobago) ;

• Revenu élevé - PIB par habitant de plus de 8.956 $ (Allemagne, Bahamas, Danemark, Émirats Arabes Unis, Espagne, France, Hong Kong, Israël, Qatar, Suède).

Section 1.3.1 Les variables exogènes : niveaux de