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CHAPITRE III : MÉTHODOLOGIE DE RECHERCHE

4. L’ÉCHANTILLONNAGE

Notre recherche s’est effectuée auprès d’étudiants adultes, au niveau universitaire, qui apprennent le français comme langue étrangère. Dans les lignes suivantes, nous décrirons notre échantillon ainsi que ses caractéristiques. Nous préciserons, avant tout, notre motif de choix du niveau universitaire puis décrirons notre échantillon ainsi que ses caractéristiques.

Il semble qu’il y ait des facteurs dont l’âge et la participation aux activités scolaires qui influencent l’amélioration de la lecture critique chez les apprenants. Quelques études empiriques ont étudié l'évolution des habiletés et des aptitudes de pensée critique que les étudiants possèdent à l'université. Par exemple, O'Hare et McGuinness (2009) ont constaté que les scores de la pensée critique des étudiants universitaires de troisième année en Irlande, par exemple, étaient significativement plus élevés que les scores correspondants aux élèves de première année. Les auteurs ont émis l'hypothèse que la fréquentation de l'université exerce un effet indépendant sur le développement de la pensée critique. Dans une méta- analyse de huit études de 1991 à 2000, Gellin (2003) a conclu que les étudiants qui participent à des activités telles que l'interaction avec les enseignants et les pairs, la vie sur le campus, et la participation à des clubs ou des associations universitaires ont augmenté leurs habiletés de pensée critique mesurées par rapport à des étudiants qui n'avaient pas participé à ces activités.

C’est pourquoi les participants ciblés dans le cadre de notre projet sont des apprenants adultes de français LÉ de niveau intermédiaire. Les apprenants sont déjà familiers avec le français car ils sont capables de verbaliser leurs idées. Nous voulions des apprenants ayant déjà acquis un certain bagage de connaissances afin qu'ils puissent produire des réponses écrites qui nous permettent d'obtenir nos données.

Ainsi, dans notre recherche de type qualitatif, le choix de l’échantillon était intentionnel de la part du chercheur mais sur une base volontaire de la part des participants, « le chercheur identifie un ensemble de critères afin d’avoir accès pour le temps de l’étude, à des personnes qui partagent certaines caractéristiques » (Karsenti et Savoie-Zajc, 2004). Abordons maintenant ces critères de sélection. La disponibilité est le premier critère de sélection. Puisque les outils de collecte de données que nous avons utilisés nécessitaient plusieurs rencontres à des moments différents, cela a exigé une disponibilité relativement grande pour les participants. À cet égard, le nombre de participants était limité. Comme le mentionne Lecavalier (2009) dans une recherche dont le paradigme est interprétatif, « le nombre de sujets est restreint à cause du temps qu’il faut passer avec chacun d’eux » (p.7). Pour cette raison, la disponibilité est un critère déterminant dans le choix des participants. Compte tenu de cette contrainte, l’échantillon est non probabiliste, puisqu’il n’est pas déterminé de façon aléatoire. Il est donc formé par choix raisonné et de convenance (L'Écuyer, 1990) à partir des critères mentionnés précédemment (disponibilité et nombre restreint des participants). Diverses contraintes nous ont forcé à procéder de la sorte.

Donc, et de manière plus précise, un échantillon d’étudiants adultes qui apprennent le FLE et dont la langue maternelle n’est pas le français a participé volontairement à notre projet. Il s’agissait d’étudiants de 1er, de 2e et de 3e cycle dans différents domaines d’étude à l’Université de Sherbrooke. Le

groupe était composé de 12 femmes et 14 hommes. Ces étudiants étaient des adultes entre 18 et 40 ans. Il s’agissait de personnes étrangères (venant des pays non francophones ou des provinces canadiennes autre que le Québec) arrivées au Québec depuis près de cinq ans et qui ne maîtrisent pas bien le français tant à l’oral qu’à l’écrit. Parmi ces personnes, certaines ont été scolarisées dans leur pays d’origine, d’autres pas.

Afin de sélectionner les éventuels candidats, nous avons présenté la recherche aux apprenants ciblés, lors de la première rencontre. Nous avons expliqué les grandes lignes en leur fournissant une lettre d’explication plus précise. De plus, nous avons invité tous les étudiants intéressés à une séance d’information et nous avons expliqué, de façon détaillée, le but de la recherche ainsi que les avantages qu’ils pourraient en retirer et les inconvénients possibles en conformité avec les normes éthiques en vigueur. À la suite de notre première rencontre, 26 étudiants ont accepté de participer et neuf parmi

ceux-ci ont rempli le formulaire de consentement. Il s’agit des neuf étudiants qui ont accepté, par écrit, que leurs travaux soient analysés et que les entrevues avec eux soient enregistrées. En cas de besoin, le formulaire était traduit en anglais ou dans la langue maternelle du participant, puisqu’ils étaient encore de niveau intermédiaire en français, pour faciliter leur compréhension. Certaines études dont celle de Lavault (1998) ont procédé de même.

Le travail s’est déroulé en trois séances intensives, modalité favorable à l’expression de l’esprit critique, qui favorise les échanges, la production et la diversification des idées (Ibrahim, 1998). Parmi tout le groupe, neuf20 étudiants ont constitué l’échantillon d’analyse. Les neuf étudiants représentaient

une variété dans leur niveau de français : débutants, intermédiaires et avancés soit trois de chaque niveau. Les étudiants étaient classifiés en fonction des tests de français passés pour des démarches d’immigration au Québec. Il s’agissait de choisir des participants présentant le plus de diversité possible afin de maximaliser l’étude extensive du groupe choisi (Pires, 1997). Nous avons également effectué des entrevues, à trois étapes différentes, auprès de neuf participants dont les réponses ont constitué les données à analyser ultérieurement.