• Aucun résultat trouvé

CHAPITRE II : CADRE CONCEPTUEL

1. LA LECTURE EN TANT QUE CONCEPT GÉNÉRAL

2.4 LES HABILETÉS DE LA LECTURE CRITIQUE

En général, les lecteurs ont tendance à accepter tout ce qu'ils lisent comme un fait. Le problème avec ce point de vue est, d'abord, qu'il n'est pas exact de dire que tout ce qui est écrit doit être vrai. Deuxièmement, ils interprètent mal ce qui est factuel parce qu'ils ne distinguent pas les faits des opinions, faire des inférences, ou voir la partialité ou le ton de l'auteur (Behar-Horenstein et Niu, 2011 ; Corry, 2002). Selon Paris, Wasik et Turner (1991), ces habiletés sont des capacités cognitives que le

lecteur utilise pendant son interaction avec le texte ; elles référent aussi aux techniques du traitement des informations.

Les habiletés, selon Irwin (1991), sont la manifestation concrète des processus de compréhension. Les habiletés de la lecture critique sont les habiletés nécessaires pour lire un texte de manière critique. Selon Paris et al. (1991), ces habiletés sont des capacités cognitives que le lecteur utilise pendant son interaction avec le texte ; elles référent aussi aux techniques du traitement des informations. Les habiletés de lecture critique consistent, selon Corry (2002), au fait que les lecteurs déterminent la validité de la source du texte lu, l’intention de l’auteur, son attitude, son ton (la façon dont il choisit de s’exprimer), son objectivité en écrivant et sa logique. Selon Mercier (2010), les théories de la lecture littéraire proposent que le sens soit produit par celui qui lit. Cela dit, la critique d'un texte devrait être honnête et correspondre à des critères reconnus. Ceux-ci consistent à rester le plus fidèle possible au ton, au style et à l'organisation du texte original, en y ajoutant des commentaires permettant d'en reconnaître la valeur (Gingras, 2005). Quelques études dont celle de Paul et Elder 2008) ont montré que la lecture critique est l’art d’analyser et d’évaluer les textes. Selon eux, les étudiants peuvent lire de manière critique grâce à certaines techniques dont le soulèvement des questions vitales et des problèmes à travers le texte ; le regroupement des informations pertinentes et leur interprétation ; et la communication avec leurs pairs pour trouver des solutions.

Ces habiletés consistent à distinguer les idées principales des idées secondaires, distinguer les faits des opinions, déduire le but de l’auteur et les sens implicites, faire des inférences, faire des interprétations, évaluer l’appropriation des idées et de juger de la valeur des idées (Behar-Horenstein et Niu, 2011; Corry, 2002 ; Dexter, Applegate, Backer, Claytor, Keffer, Norton et Ross, 1997; Facione, 2011; McClain, 1985; McDonald, 2004; Paul et al., 1989; Paul et Elder, 2008).

La distinction consiste à distinguer les idées principales des idées secondaires et les faits des opinions. Les faits rapportent ce qui existent ou ce qui a existé. L'opinion marque l'approbation ou la désapprobation. Le fait peut être vérifié, il peut cependant se révéler faux. La véracité des opinions ne peut se démontrer (Giasson, 2008). La comparaison consiste, pour le lecteur, à comparer continuellement l’information du texte à ce qu’il sait déjà sur le sujet (Khabiri et Pakzad, 2012).

L’interprétation, comme l’une des habiletés de la lecture critique, consiste entre autres à ce que le lecteur détermine les relations entre les idées du texte. Comprendre un texte consiste à construire, au fur et à mesure de la lecture, une représentation cohérente de son contenu (Graesser, Millis et Zwaan, 1997 et Morais, 1994). À cet égard, le lecteur devrait déterminer les relations entre les phrases successives ainsi que celles qui relient les différentes parties du texte. Il s’agit de relations de cause-conséquence, de contraste, ou de type problème-solution. Ces relations peuvent être indiquées explicitement dans le texte par des marqueurs linguistiques comme parce que, mais, donc, d’une part, etc. Lorsqu’elles sont laissées implicites par l'auteur du texte, le lecteur doit les inférer en s'appuyant sur ses connaissances générales.

L’inférence représente l'une des habiletés les plus importantes de la lecture critique. Nous mettons l’accent sur cette habileté puisqu’elle distingue principalement la lecture critique de la lecture dite générale. Selon Giasson (2011), l’inférence concerne toute information non explicite que génère mentalement le lecteur afin de bien comprendre le texte. Il s'agit de saisir des informations qui ne sont pas écrites dans le texte. C’est ce qu’on appelle lire entre les lignes. Selon elle, pour parler d'inférence il faut que le lecteur dépasse la compréhension littérale du texte. On parle alors de compréhension inférentielle dans laquelle le lecteur utilise ses propres connaissances pour donner du sens (Giasson, 2008). Elle ajoute que l’inférence « agit de deux façons : d’une part, elle sert à établir des liens entre les parties du texte pour que la compréhension soit cohérente, d’autre part, elle permet d’effectuer des liens entre le texte et les connaissances du lecteur pour combler les blancs laissés par l’auteur » (Giasson, 2011, p. 244). Selon elle, on peut distinguer principalement deux catégories d’inférences : 1- l’inférence logique (mettre en relation les informations données).2- l’inférence pragmatique (fondée sur les connaissances du lecteur). Plus le lecteur possède des connaissances, plus il lui sera possible d’effectuer des inférences. Elle ajoute que ce qui différencie les « petits compreneurs » des lecteurs expérimentés est cette capacité de faire des inférences. Dans le même sens, l’inférence est l’une des habiletés qui distinguent la lecture critique.

Comprendre ne suffit pas, il est essentiel que les lecteurs apprennent à leur niveau à porter un jugement critique sur un texte. Plusieurs habiletés sont nécessaires, parmi elles, trois ont été explorées

par Amer (2004), Giasson (2008) et Khabiri et Pakzad (2012) : 1) Juger de l'adéquation du titre du texte ; 2) Juger de l’ordre logique des idées du texte ; et 3) Juger de l’objectivité de l’auteur du texte.

Dans la prochaine section, nous situerons la lecture critique au sein des modèles de lecture déjà explicités.