• Aucun résultat trouvé

CHAPITRE III : MÉTHODOLOGIE DE RECHERCHE

7. ANALYSE DES DONNÉES

Dans notre recherche, il s’agit, dans un premier temps, d’une analyse évaluative et comparative des réponses des participants dans les prétests et posttests (nous avons évalué en comparant le développement de la lecture critique dans les trois séances du dispositif didactiques). Dans un deuxième temps, il s’agit d’une analyse thématique des perceptions des participants à l’égard de la caricature identifiées à travers les entrevues. Enfin, il s’agit d’une analyse des caricatures produites par les participants dans les 2e et 3e séances d’expérimentation didactique. À noter que nous avons classifié les

participants en trois groupes en fonction du niveau en FLE : Groupe de débutants (GD), groupe d’intermédiaires (GI) et groupe d’avancés (GA). Les trois groupes ont participé à toutes les activités de l’expérimentation et ont accepté que leurs réponses, leur verbatim et leurs caricatures produites soient analysés. Nous avons traité toutes les données recueillies en adoptant cette classification des groupes comme fil conducteur.

Dans les études empiriques recensées, nous avons remarqué que l’analyse des données est différente d’une étude à l’autre : une analyse qualitative (Boutin, 2005 ; Drolet, 2010), une analyse analytique (Hopperstad, 2008), une analyse interprétative (Kendrick et McKay, 2004), une analyse statistique (Liu, 2004) et une analyse théorique de vulgarisation (Steinfirst, 1995). Le choix de l’analyse qualitative, dans notre recherche, se justifie par le fait que nous tendons « à éprouver des hypothèses, et non à les prouver ou à faire la démonstration de la vérité. Il s’agit de comprendre et de mettre en relief les lignes de cohérence, et non d’ériger en modèle les résultats d’une vérité (Mérini, 2003, p. 8). Ce choix se justifie aussi à partir d’une série d’éléments inhérents à l’objectif lui-même de notre projet qui consiste à étudier le développement de la lecture critique (Paillé, 1996 ; Mucchielli, 2004). La généralisation, impossible, est remplacée par la « richesse de détails et la mise en valeur de certains traits distinctifs » (Pires, 1997, p. 151). Le recours à des stratégies diversifiées pour analyser les données issues des entrevues et des productions des participants, outre le fait qu'elles constituent un moyen de parvenir à une rigueur certaine, permet de « construire une interprétation riche et détaillée du phénomène étudié » (Anadon, 2006, p. 12).

Les étapes lors de la démarche d’analyse sont les suivantes : lire le corpus, étudier les réponses afin de déterminer les éléments importants à retenir, identifier les catégories et extraire les passages significatifs et, finalement, relier et organiser les catégories afin de dégager une compréhension ancrée dans les propos des sujets. Une analyse évaluative est appliquée aux réponses produites durant la mise en œuvre de notre dispositif, c’est-à-dire les réponses des étudiants aux questions des pré/posttests ainsi que leurs dessins. L’objectif de cette analyse était de décrire les caractéristiques des réponses des participants avant et après l’intervention pédagogique (objectif 1 de notre recherche) pour savoir dans quelle mesure ils étaient influencés par l’expérience de l’enseignement avec la caricature.

Pour ce faire, nous avons conservé les réponses des participants aux pré/posttests de chaque séance d’expérimentation soit 18 copies. Ces réponses étaient transcrites afin que la calligraphie n’influence pas le jugement des évaluateurs (Caudry, 1990). Elles étaient identifiées par des codes afin de préserver la confidentialité des participants. Nous avons attribué des codes aux neuf répondants pour garantir leur anonymat (P1, P2, P3, P4, P5, P6, P7, P8 et P9). La transcription des données a été faite par le chercheur à l’aide du traitement de texte WORD. Nous avons comparé les idées des étudiants dans les réponses du prétest avec celles des réponses du posttest pour voir dans quelle mesure elles se sont développées à travers l’emploi de la caricature. Toutes les idées abordées dans les réponses des étudiants étaient analysées à la lumière des composantes (ou rubriques) et les sous composantes de la lecture critique (la distinction et la comparaison, l'inférence, l'interprétation, la déduction et le jugement) qui sont préétablies par la grille initiale et qui étaient déjà définies, explicitées dans le cadre théorique (Annexe B). Celles-ci ont donc servi comme critères pour juger de la pensée critique des idées dans les réponses des étudiants.

Pour ce qui a trait aux verbatim des entrevues, nous avons réalisé une analyse thématique. Celle-ci est une méthode permettant de dégager les thèmes présents dans un corpus (Paillé, 1996). Pour ce faire, nous avons effectué une analyse pour identifier des catégories émergentes des perceptions chez les étudiants.

L’objectif d’analyser le corpus des entrevues était d’identifier et de décrire les perceptions des participants à notre recherche face à l’expérience d’enseignement avec la caricature vécue pour

développer la lecture critique (objectif 2 de notre recherche). Cette analyse a servi à décrire le processus de la lecture critique et comment il se développait sous l’influence de la caricature tout au long de l’expérimentation didactique.

Les entrevues ont été transcrites selon un système orthographique fidèle (verbatim) Toutefois nous n’avons pas tenu compte de certains aspects linguistiques (des phrases incomplètes, des mots manquants ou imprécis). Les données recueillies durant la recherche ont été retranscrites sous la forme de verbatim. Ces derniers ont principalement fait l’objet d’une analyse qualitative de contenu (Paillé et Mucchielli, 2003). Il s’agissait d’accéder au sens des données selon une logique inductive délibératoire, c’est-à-dire qui tient compte de l’influence du cadre théorique sur l’analyse des données (Savoie-Zajc, 2011). Ainsi, après avoir transcrit les données, nous avons réalisé une lecture flottante et itérative des verbatim afin d’en saisir le sens général et d’identifier des catégories d’unités de sens. Ces catégories ont permis le tri des données constituant un préalable à leur analyse. Cette dernière a été effectuée au regard des objectifs de la recherche. Les données ainsi collectées étaient analysées et interprétées dans un aller- retour entre les bases théoriques et les réponses obtenues auprès de nos sujets.

Pour la codification des transcriptions, en se basant sur des références dont Miles et Huberman (1984) et Paillé (2007), tout d’abord les indicateurs signifiants déjà identifiés dans le guide d’entrevue ont permis de référer facilement aux passages pertinents. Ensuite, nous avons précisé la signification de ces passages tout en respectant le vocabulaire utilisé par les participants. La dernière étape de l’analyse consistait à effectuer un rapprochement entre les différentes parties du verbatim en les regroupant sous des thèmes saillants (catégories) (Tableau 19).

L’analyse de type thématisation continue selon Paillé (1996) consiste en une attribution de thèmes tout en construisant un arbre thématique. Les thèmes étaient ainsi identifiés en lisant le texte, regroupés et fusionnés lorsque pertinents et puis hiérarchisés.

Les caricatures produites par les participants, lors de l’expérimentation, représentaient des documents qui serviraient comme référence appuyant nos analyses. L’interprétation des résultats permet de répondre au questionnement initial de notre recherche.