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CHAPITRE II : CADRE CONCEPTUEL

3. LA CARICATURE

3.10 LES APPORTS DE L’EMPLOI DE LA CARICATURE

3.10.1 LES APPORTS DE L’EMPLOI DE LA CARICATURE EN ÉDUCATION

La place accordée à l’utilisation de l’image (dont les dessins, la caricature) en classe est, de plus en plus, privilégiée. Parler de l’image comme support pédagogique, signifie qu’elle sert de moyen pour aboutir à la réalisation d’un objet ou d’une activité bien spécifique. Dans la plupart des cas, elle favorise l’apprentissage de la langue et remplit différentes fonctions :

1)- fonction de communication où elle joue le rôle d'un déclencheur d’échanges verbaux, elle provoque la prise de parole entre les locuteurs en les invitant à s’exprimer à propos de ce qu’elle véhicule et en les poussant à chercher des signes, à les mettre en relation pour les interpréter ; ceci grâce à sa polysémie permettant une diversité d’analyse;

2- fonction d'illustration où elle remplit le vide cré autour du texte, dans le but de le clarifier ou le compléter et ;

3) fonction de médiation entre la langue maternelle et la langue à apprendre. Elle permet aux apprenant de comprendre et d’assimiler plus aisément la langue seconde de par son pouvoir de désigner ce qu’elle représente (Heuninckx, 1970 ; Le Picaut, 2012 ; Nedjoua, 2007).

Pour ce qui concerne le dessin, Heuninckx (1970) voit que son enseignement « vise un quadruple but : 1- le dessin est un moyen d’expression ; 2- le dessin est un facteur de formation pédagogique ; 3- le dessin est un élément de formation esthétique ; 4- le dessin est une préparation à la vie » (p. 16). Il a développé cette détermination en ajoutant que le dessin prépare à la vie comme il est à la base de tous les métiers d’art, de tous les arts, joue un rôle important dans l’industrie, et représente un agréable passe- temps.

L’art satirique, dont la caricature, joue un rôle important comme baromètre social de la coexistence sociopolitique et culturelle saine. Elle est un signe d’une société forte où la liberté n’est pas restreinte des influences dogmatiques ou politiques. De plus, l’art de la caricature est un moyen excellent d’encourager le développement de l’imagination et de promouvoir la créativité à travers le processus de pratique de dessin. L’humeur pourrait « encourager le processus d’enseignement apprentissage dans lequel l’apprenant se donne la chance de s’exprimer de manière libre et critique (…) ce qui nous amène à mettre l’accent sur les parties humoristiques de la caricature » (Saeverot, 2011, p. 92).

Malgré cette importance, peu d’études ont traité de l’emploi de la caricature en enseignement. Or, celles qui l’ont traitée ont montré qu’elle est importante dans le processus de l’éducation (Brown, 1997). Par exemple, selon Keoght et Naylor (2000), la caricature a un effet très positif sur l'enseignement des sciences, elle peut avantageusement être utilisée en classe pour promouvoir la participation des apprenants et créer une ambiance motivante. Ils ajoutent que la caricature est principalement destinée à agir comme un outil d’enseignement et d'apprentissage, mais qui peut aussi être utilisée pour évaluer la cognition chez les apprenants.

Dans le milieu universitaire, Lomax (1998) a souligné que la caricature est un élément efficace dans l'apprentissage car elle réduit la tension et améliore le climat de la classe et facilite le processus d'apprentissage pour les étudiants timides. En outre, les dessins animés sont un moyen efficace pour développer les habiletés intellectuelles (Lynne Hand, 2005). Heitzmann (1998) a constaté l’efficacité de la caricature politique dans l’enseignement de l’histoire en montrant son importance d’offrir aux

enseignants une chance pour la créativité en présentant leurs leçons et aussi à développer la réflexion critique, les intelligences multiples chez les apprenants surtouts ceux qui sont en difficulté.

Attirer l’attention des apprenants, prendre en considération les différences individuelles, développer leurs intérêts, leur motivation, leur confiance en soi, sont des apports, parmi d’autres que peut avoir l’enseignement de la caricature (Gloton, 1965 ; Lynne Hand, 2005 ; Walker, 2003). En plus, la caricature met l’apprenant au courant des événements qui l’entourent, développe ses habiletés à interpréter ces événements, développe des conceptions politiques, sociales, suscite la pensée, développe l’esprit critique, le goût littéraire et artistique et les valeurs esthétiques chez lui (Heitzmann, 1998). Steinfirst (1995) souligne dans son étude que la caricature présente une image symbolique humoristique qui décrit les événements et les situations, il peut être employé à enseigner les choses concrètes et à aider les enfants à apprendre le sens de manière visuelle, et à travers le non verbal et aider les adultes à acquérir les habiletés de la pensée critique et à s’adapter avec la société. Également, Mitchell (1995) croit à la nécessité de s’intéresser à cet art et les thèmes qu’il en discute et de mettre l’accent sur comment l’utiliser au sein des adultes dans des contextes scolaires.

Selon Bedient (1985), Caning-Wilson (2000), Heitzmann (1998), Mitchell (1995) et Steinfirst (1995), la caricature est un outil pédagogique utile et amène les apprenants à réfléchir. Cela s’accorde avec le Conseil des ministres de l’Éducation (Canada) (2008), qui situe l’apprenant au cœur de l’apprentissage en réclamant qu’il faut l’encourager à porter un jugement critique et esthétique sur le texte pendant la lecture. En outre, les dessins de caricature complètent le texte écrit. Kristmanson (2000) a démontré la nécessité de l'humour dans la classe et l'importance du climat affectif. L’humour est l’une des caractéristiques propres à la caricature.

Les études recensées indiquent, entre autres, que le dessin, spécifiquement la BD et la caricature, sont appropriés, comme supports didactiques, aux différents niveaux des apprenants et à n’importe quelle catégorie d’âge (Hopperstad, 2008 ; Steinfirst, 1995). « Il semble qu’on pourrait avancer que la BD est lue par toutes les catégories de lecteurs » (Lebrun, 2004, p. 55). La caricature, aussi, est un moyen efficace d’apprentissage pour les élèves (Walker, 2003) et pour les apprenants au niveau universitaire (Lomax, 1998 ; Steinfirst, 1995). Quant au genre, Hopperstad (2008) trouve que les

garçons sont plus engagés que les filles dans les activités de dessin. Mais, est-ce généralisable ? C’est certain qu’il y a un besoin dans la recherche pour comprendre profondément cette différence, et pour approfondir notre connaissance sur le processus d’apprentissage à travers le dessin (Drolet, 2010).

De manière générale, le dessin développe l’imagination et la créativité des apprenants (Le Picaut, 2012). Comme mode sémiotique, il représente un contexte dans lequel ils créent des mondes imaginaires d'une manière spontanée et improvisée (Hopperstad, 2008). Heuninckx (1970) précise que l’enseignement du dessin vise à l’utiliser comme un moyen d’expression, un facteur de formation pédagogique, un élément de formation esthétique et une préparation à la vie. D’après lui, le dessin prépare à la vie comme il est à la base de tous les métiers d’art, de tous les arts et représente un agréable passe-temps. Selon Pahl (2007) et Hopperstad (2008), les dessins reflètent les expériences des élèves, surtout lorsque ceux-ci en discutent entre eux en dessinant. Les apprenants, selon Kendrick et McKay (2002 et 2004), sont capables de transformer leurs connaissances tant à l'intérieur et à l'extérieur de l'école à travers dessin comme mode de représentation qui leur permet de le faire, ce qui s’accorde avec (Lebrun et al., 2012; Walsh, 2010). De plus, l’art de la caricature est un moyen excellent d’encourager le développement de l’imagination et de promouvoir la créativité à travers le processus de pratique de dessin (Kilosho, 2012 ; Steinfirst, 1995).

Les études qui ont traité de l’art de la caricature montrent qu’elle semble utile dans l’enseignement de différentes disciplines (Broun, 1997). Par exemple, selon Keoght et Naylor (2000), la caricature a un effet très positif sur l'enseignement des sciences. Heitzmann (1998) a souligné l’efficacité de la caricature politique dans l’enseignement de l’histoire. Steinfirst (1995) soutient que la caricature pourrait être utilisée comme un moyen pour enseigner et améliorer la cognition politique chez les apprenants. La caricature est principalement destinée à agir comme un outil d’enseignement et d'apprentissage, mais qui peut aussi être utilisée pour évaluer la cognition chez les apprenants (Keoght et Naylor, 2000). Elle peut avantageusement être utilisée en classe pour promouvoir la participation des apprenants et créer une ambiance motivante (Keoght et Naylor, 2000). Les caricatures ont le pouvoir de motiver et d'éduquer, ainsi que de fournir l'humour (Heitzmann, 1998 ; Walker, 2003).