Jessie Cauliez, Xavier Gutherz et Jean-Michel Pène
1.3 Asa Koma et ses vases ornés
Point caractéristique de la céramique d’Asa Koma, 2 709 pièces présentent une ornementation, soit près de 30 % de la collection. Fait notable aussi, l’absence totale de décoration plastique, puisque toutes les pièces sont agrémentées d’un décor en creux. La plupart des lèvres sont décorées : au niveau du nombre total de vases, 421 récipients sont ainsi dotés d’une décoration, soit 75,3 % du cortège (fig. 1). Cette observation associée à la forte proportion de fragments de panse non décorés suggère toutefois que le décor se
Nombre 154 Moyenne 16,70 Écart-type 4,70 Coefficient de variation (%) 28,10 Kurstosis (Coefficient d'applatissement) 0,50 Minimum 5 Maximum 33
Statistiques descriptives sur le diamètre à l'ouverture 0 5 10 15 20 25 30 35 40 45 50 5<8 cm 8<11cm 11<14cm 14<17cm 17<20cm 20<23cm 23<26cm 26<29cm 29<32cm 32<33cm Effectifs
Fig. 9 —
Statistiques descriptives sur les diamètres à l’ouverture (DAO J. Cauliez).
Épaisseur à la lèvre Effectifs % 0,2<0,4 mm 391 70 0,4<0,6 mm 114 20,4 0,6<0,8 mm 4 0,6 indéterminée 50 9 Total 559 100 % 0 20 40 60 80 0,2<0,4 mm 0,4<0,6mm 0,6<0,8mm
Fig. 10 —
Épaisseur à la lèvre, effectifs et pourcentages (DAO J. Cauliez).
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concentre le plus souvent dans la partie supérieure du récipient, ce dont témoignent parallèlement les fragments bien conservés (fig. 8) et le fait que les fonds ne soient jamais ornés. Précisons enfin que les récipients sans décor sont aussi attestés dans la collection (fig. 12).
Si l’on veut se référer aux assemblages céramiques du Néolithique de la Corne de l’Afrique pour des implications régionales et chronologiques (caractérisation des productions, évaluation des variabilités et des récurrences stylistiques inter et intra séries…) et mieux comprendre les décors dans le processus de la chaîne opératoire, l’emploi d’une terminologie et d’un protocole de description analytiques
est d’une importance majeure. À ce stade de l’étude, nous avons ainsi été largement influencés par les travaux de nos collègues africanistes dans l’utilisation d’un système descriptif des décors.
1.3.1 Lire un décor en creux
L’analyse des décors sur une céramique fragmentaire est une tâche difficile et l’absence d’une méthodologie adéquate réduisait jusqu’à il y a peu la portée de plusieurs travaux, notamment sur la céramique décorée du Sahara. Bien que de nombreuses techniques, instruments et motifs aient été considérés dans le travail de H. Camps-Fabrer (1966a et 1996b),
l’absence d’une procédure d’analyse limitait la compréhension des décors dans leur conception globale (Livingstone-Smith, 2001 p. 113). I. Caneva a de ce fait abordé les problèmes méthodologiques liés à l’étude des décors imprimés au cours de plusieurs recherches sur la céramique de l’est du Soudan et de la Vallée du Nil (Caneva, 1983, 1987, 1988, 1989 ; Caneva et Marks, 1990). Pour une observation constructive et détaillée, elle suggère de considérer les décors à partir de cinq critères hiérarchisés. Le premier niveau d’ana- lyse est celui de la description de la technique décorative. Elle détermine ensuite l’instrument utilisé, le ou les éléments de base qui constituent le motif, le motif réalisé par l’agencement des éléments puis la structure du motif, c’est-à-dire la manière dont il s’organise. La nature du matériel étudié exclut souvent toute détermination de la composition générale du schéma décoratif sur le vase. La méthode s’applique principalement à des décors couvrants, conservés sur de petits fragments dont la description est rationalisée par l’identification d’une technique récurrente à l’aide d’outils diversifiés : l’incision, l’impression simple ou pivotante (« Rocker stamp » ou « Alternatly
pivoting stamp »). Les motifs ou la structure des
motifs reconnus demeurent propres à une zone géographique et à une période chronologique : le Néolithique du Soudan, de la Vallée du Nil et du Sahara Libyen (Keding, 1997 ; Livingstone Smith, 2001 ; Jesse, 2003 ; Jesse et al., 2004).
Les travaux d’A. Gallin sur la céramique imprimée du Néolithique malien et maurita- nien s’inscrivent dans une même approche en termes de déconstruction du décor (entendue comme « analyse par laquelle on décompose un ensemble pour l’étudier ») et par l’intérêt porté aux techniques. Cependant, le grand nombre de vases reconstituables dans les séries examinées lui a permis de placer au premier rang de l’ana- lyse l’observation objective de la composition générale du décor sur le vase. Le geste et l’ins- trument se rattachent alors à un second niveau d’étude (Gallin, 2001-2002, 2007 ; Gallin et Vernet, 2004). Pour exprimer et enregistrer la variété des décors, A. Gallin a mis en place un système descriptif qui peut couvrir tous les niveaux de Fig. 11 —
Typologie des lèvres, effectifs et pourcentages (DAO J. Cauliez).
Morphologie de la lèvre Effectifs %
41 32 19 191 88 165 amincie
ourlée ou épaissie externe/interne
plate ou aplatie en biseau interne /externe éversée arrondie 559 100 7.4 5.7 3.4 15.7 29.5 34.2 indéterminée Total 23 4.1
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composition. Il trouve ses fondements dans les recherches réalisées initialement par A.-O. Shepard (1968), puis par P.-L. Van Berg (1994) et dans les études de J.-E. Rice (1987). Un vase décoré est considéré comme un ensemble organisé qui se subdivise en unités de plus en plus petites et dont on peut décrire les modes de passage d’une unité inférieure à une unité supérieure (fig. 13 et 14). Ainsi, l’unité supérieure (ou schéma décoratif), c’est-à-dire le décor dans sa totalité sur le vase, correspond à une combinaison de surfaces décorées et de surfaces réservées décrites en fonction de leur forme
et de leur localisation. Ces surfaces décorées ou réservées sont appelées « figures ». Il s’agit d’une unité intermédiaire. L’intérieur de ces surfaces décorées se compose de groupes de «motifs » (seconde unité intermédiaire). Ces motifs sont créés par la répétition et l’agencement d’« éléments » gra- phiques. Ces éléments constituent les unités graphiques de base du décor, l’unité inférieure qui est indivisible. Cette démarche permet d’identifier les niveaux de composition, les répertoires graphiques de chaque niveau et les règles de composition qui régissent le passage d’un niveau à l’autre.
5 cm 0
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Le principe de déchiffrage de la grammaire décorative établi par A. Gallin et l’emploi du champ sémantique du dessin géométrique recouvrent par ailleurs un vaste champ des possibles et sous-tendent une lecture quasi universelle du décor. Le protocole peut donc être employé pour des céramiques décorées de zones et de périodes diversifiées.
Pour la céramique néolithique de la Corne de l’Afrique, nous avons opté pour une conjugaison des deux protocoles descriptifs. Comme la fragmentation dans les séries exami- nées est très importante et qu’il s’agit aussi de comprendre les processus d’élaboration des ornementations, nous avons tout d’abord emprunté à I. Caneva le premier niveau d’ana- lyse, celui de la détermination de la technique décorative.
Identifier la technique décorative
Décrypter la logique technique qui régit le décor consiste à décrire les techniques utilisées dans la réalisation de l’orne- mentation et à identifier les outils et les gestes employés lors du tracé. Cette étape a été facilitée par la prise d’empreinte systématique à la pâte à modeler des céramiques ornées et par leur observation macroscopique (œil nu et loupe bino- culaire). Plusieurs terminologies existent pour décrire les techniques décoratives. Nous nous référons aux définitions proposées par H. Balfet, M.-F. Fauvet-Berthelot et S. Monzon
(1983). Parmi les décors en creux, on distingue généralement l’incision qui désigne l’action d’entailler l’argile crue, de la gravure qui est l’action d’entailler l’argile cuite ou complè- tement sèche. La gravure entame la partie superficielle de la pâte. Le tracé est donc moins profond et moins régulier que dans un décor incisé. Pour l’incision, selon la forme et le tranchant de l’outil, on distinguera l’incision à section en U (cannelure), de l’incision à section en V, qui répond au même geste mais avec un outil pointu. L’impression consiste à imprimer par pression perpendiculaire ou oblique un outil sur la surface de l’argile encore plastique. Nous pouvons nommer aussi impression, «l’estampage» qui correspond à une impression de la forme d’une figure géométrique. Les outils sont reconnaissables par les empreintes laissées dans l’argile. Pour les décors incisés ou gravés, seules la forme et la largeur de la section permettent de différencier les instruments. Pour l’impression, les instruments sont classés selon leur nature, la forme de leur front, la longueur et la largeur de l’empreinte.
Analyser le décor : structuration et composition
Pour la description stylistique du décor, nous nous sommes appuyés dans un second temps sur le système de description de la composition d’A. Gallin auquel se prête
Motif Arrangement de motifs Élément Outil/Geste Figure Schéma décoratif Technique décorative Analyse de la composition Détermination de la logique technique Détermination des types de motifs Détermination des types d'arrangements de motifs Détermination du type de schéma décoratif Niveau de précision atteint dans l'analyse État de conservation de la pièce examinée Moyen Ornementation complète ou restituable Mauvais Principe de décomposition Détermination des types de figures
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particulièrement la série. Dans les assemblages ornés de la région du Gobaad et plus spécifiquement d’Asa Koma, la place importante accordée aux zones sans décor au sein du schéma décoratif permet en effet d’isoler une organisation, si minime soit-elle. En dépit de la complexité des orne- mentations, les règles de composition sont suffisamment strictes pour pouvoir être déchiffrées et reproduites. Nous pouvons ainsi enregistrer, en fonction des techniques, la
variabilité de l’ensemble des décorations observées. Du protocole d’A. Gallin, n’ont toutefois été retenus que le vocabulaire descriptif et le système de décomposition du décor. Nous avons en effet apporté plusieurs modifications pour l’adapter à notre corpus. Celles-ci portent notamment sur les différents niveaux de composition. Alors qu’A. Gal- lin identifie six niveaux (description des éléments –> des motifs –> des arrangements de motifs –> des figures –> des
Élément Motif Arrangement de motifs Figure Schéma décoratif Outil/
Geste Spatule à front plat/Impression simple
Position sur le vase
Pointe mousse/
Incision en U Coquille de cardium/Impression simple
figure en bandeau horizontal
figure en pendentifs
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combinaisons de figures –> et enfin du schéma décoratif), nous n’abordons le décor qu’à partir de cinq niveaux de description, dans lesquels est exclu celui de la lecture de la combinaison des figures.
Pour notre série, ce niveau est inopérant dans la mesure où il fragmente l’information à un stade de l’analyse où le schéma décoratif est pourtant lisible dans son intégralité. En bref, nous considérons que si les figures sont déchif- frables, le schéma décoratif l’est aussi, sans passer par une étape intermédiaire de décomposition qui complique et surcharge l’approche.
Ensuite, nous avons préféré privilégier le principe de lecture de la construction du décor (règle de symétrie, de juxtaposition et de superposition des décors) employé par L. Salanova sur la céramique campaniforme de France et des îles anglo- normandes (Salanova, 2000, p. 33). Celui-ci correspond à un référent connu par ailleurs utilisé dans le cadre de travaux sur la céramique décorée du Néolithique final de Méditerranée nord occidentale (Giligny et al., 1997). La précision atteinte dans l’analyse stylistique du décor dépend du niveau de conservation des productions exami- nées. Dans l’assemblage d’Asa Koma, nous avons décrit la structure du décor en fonction de trois niveaux de conser- vation (fig. 13) :
― le taux de fragmentation est très élevé ou les surfaces des céramiques sont érodées, la description ne dépasse pas la reconnaissance du type de motif, voire d’élément ;
― la fragmentation de la céramique est importante, mais des motifs identiques ou différents paraissent s’organiser ensemble. Les arrangements de motifs sont donc lisibles, sans pouvoir atteindre le niveau supérieur de composition ; ― le vase est très bien conservé ; les figures et leurs agen-
cements sont déchiffrables. Le schéma décoratif est alors complet ou restituable.
1.3.2 Stylistique des décors incisés et des décors imprimés d’Asa Koma
Pour la réalisation des décors d’Asa Koma, les potiers ont fait appel à deux techniques décoratives : l’impression et l’incision. L’impression domine puisqu’elle est utilisée sur 58,8 % des pièces ornées, tandis que 22,7 % des éléments présentent des décors incisés. Mais ces deux techniques ne sont pas exclusives : en effet, il y a 11,2 % des décors réalisés à partir de la combinaison de l’incision et de l’impression, le reste des pièces étant trop érodé en surface pour distinguer le procédé (fig. 15).
Les décors incisés
Plusieurs fragments portent ainsi un décor constitué uniquement d’éléments incisés sur la pâte. Toutefois, étant donné la mauvaise conservation, nous ne doutons pas qu’initialement ces éléments incisés pouvaient être couplés à de l’impression, ce qu’illustrent d’ailleurs les 11,2 % de fragments combinant les deux techniques. Deux outils sont utilisés : la pointe mousse (ou peut-être une spatule) et la pointe aiguë, mais la pointe mousse demeure préférée dans le cortège avec près de 18 % des décors (fig. 16). Cet outil laisse ainsi dans la pâte un sillon de section généralement arrondie, plus large que ne l’est celui donné par la pointe aiguë. À ces deux instruments correspondent des graphes géométriques, lesquels constituent l’unité inférieure du décor qui, dans la série des décors incisés, se décline en trois types : le trait, la ligne rectiligne et la ligne sinusoïdale. Ces éléments sont répétés et agencés de manière à former des motifs.
La majorité des motifs incisés est en lignes multiples, rectilignes et verticales ou horizontales parallèles (fig. 17 no 1). Les
traits, jointifs en position oblique descen- dante ou montante, peuvent alterner aussi pour composer des motifs distincts en lignes brisées verticales ou horizontales parallèles, sorte de chevrons (fig. 17 no 2
à 5). Autre motif bien représenté, celui dit en trame. Ce dernier est créé par l’imbrication de groupes de traits alignés
Technique Incision et Impression Incision Mouvement Incision simple Perpendiculaire ou oblique Perpendiculaire Indéterminée Total
Stab and drag
Impression simple Impression pivotanteet Incision simple Impression simpleet Incision simple Impression pivotanteet Impression Impression simple Perpendiculaire Impression pivotante
Association de plusieurs techniques Une seule technique
Perpendiculaire, oblique ou stab and drag
Perpendiculaire, oblique ou stab and drag
Impression roulée Roulé
Perpendiculaire, oblique ou stab and drag
616 1557 305 22.7 57.5 11.2 197 7.3 2709 100 616 1459 90 8 289 16 2709 34 1.3 34 0 Effectifs Totaux % Effectifs par techniques % 22.7 53.8 0.3 3.4 0 1.3 10.6 0.6 197 7.3 100
Fig. 15 —
Les techniques décoratives. Effectifs et pourcentages par type et mouvement (DAO J. Cauliez).
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de façon oblique montante ou descendante, qui lorsqu’ils se croisent aménagent des losanges. Il s’agit de décors « en écailles de poisson » (fig. 17 n°6 et 7). Dans ce type de motif, il existe aussi le motif dit en trame quadrillée créée lorsque les traits ne forment plus des losanges, mais se croisent à angle droit. Motifs en lignes rectilignes multiples verticales ou horizontales parallèles, motifs en lignes brisées multiples verticales parallèles, motifs en écailles de poisson, en trame losangée ou quadrillée sont représentés peu ou prou dans des proportions semblables.
Les décors incisés d’Asa Koma sont donc particulière- ment géométriques, rectilignes et saccadés, dessinant soit des triangles, des losanges ou des quadrilatères, soit, avec les lignes rectilignes parallèles, des bandes horizontales ou verticales par rapport à l’ouverture du vase. Les lignes courbes, plus douces, matérialisées par des motifs en lignes multiples parallèles sinusoïdales, sont en revanche très peu représentées. Ces ondulations suivent toujours un rythme irrégulier (fig. 17 no 8). Elles pourraient être réalisées pour
certaines d’entre elles au peigne à dents multiples (fig. 17 no 9).
Dans la catégorie des décors incisés, il est délicat, sinon impossible, d’identifier les arrangements de motifs, les figures ou le schéma décoratif tant la fragmentation est importante. Quelques remarques sont toutefois possibles à partir d’une vue générale de la collection. C’est ainsi que les motifs en trame semblent dessiner des arrangements en bandeaux horizontaux et que les motifs en lignes multiples brisées s’organisent vraisemblablement en bandeaux verti- caux, sortes de pendentifs courant le long du vase dans le
sens de la hauteur. Les lignes multiples horizontales paral- lèles sont souvent continues et font le pourtour du vase à la manière d’un bandeau mettant en avant l’ouverture du récipient. Au sujet des associations possibles, on retrouve ponctuellement, entre des motifs en trames quadrillées disposés en tache sur le vase, des motifs en lignes multiples sinusoïdales verticales (fig. 17 no 8). Des motifs en lignes
horizontales rectilignes peuvent également encadrer des hachures obliques incisées (fig. 17 no 10).
Les décors imprimés
Les décors conçus avec la seule technique de l’impres- sion sont donc les plus nombreux dans la série. Parmi les techniques d’impression, trois sont identifiées : l’impres- sion simple, l’impression pivotante et l’impression stab and
drag (fig. 15). L’impression simple est largement majoritaire
avec 53,8 % des décors. La pression est alors soit orientée perpendiculairement à la pièce, soit de manière oblique, ce qui est plus rare. Pour l’outillage (fig. 16), les poinçons et coins à front circulaire, ovalaire, rectangulaire, ogival ou triangulaire et les peignes à dents multiples (de deux à cinq dents) forment les catégories d’outils les plus utilisées. Les pointes aiguës, les spatules à front plat ou plus rarement courbe, les tiges creuses parfois fendues, les baguettes fendues, le doigt ou l’ongle sont employés de façon plus ponctuelle, tout comme la coquille de cardium. Le doigt est imprimé perpendiculairement ou par pincement. L’impression du doigt livre une forme ovalaire ou circulaire plus ou moins profonde et large, tandis que l’élément décoratif pincé
19 23.18 17.97 4.58 12.69 11.03 5.46 3,35 3,06 0,7 299 148 91 83 628 487 124 344 Doigt/ongle Peigne Végétaux Tige creuse/baguette fendue
Poinçon/coin Pointe mousse Pointe aigue Coquille ou ou ou ou ou ou ou ou Schématisation de la trace en section : en section : Outil Indéterminé Total le point, l'ovale, les quadrilatères, le triangle
le trait, la ligne rectiligne, la sinusoïde le trait, la ligne rectiligne,
la sinusoïde l'élément crénelé l'élément au peigne (carrés ou rectangles alignés)
le trait, l'arc de cercle
l'arc de cercle, le cercle/ le petit chevron
lunule Les éléments
(unité inférieure) Effectifs %
486 2709 17.98 100 Fibres ou trame Technique Incision Impression simple Impression (simple ou stab and drag)
Impression simple ou impression pivotante Incision Impression simple ou impression pivotante Impression simple ou impression pivotante Impression (simple ou stab and drag)
Impression (simple ou stab and drag)
Spatule à front plat ou courbe
ou ou
ou
ou ou
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montre un ensemble de deux impressions ovalaires paral- lèles au centre desquelles de gros boudins d’argile issus du pincement sont visibles. L’ongle livre un élément décoratif courbe difficile à distinguer de l’impression d’un outil arqué ou d’une coquille. Suivant l’angle choisi pour le geste, perpendiculaire ou oblique par rapport à la surface du vase, l’ongle permet l’obtention de deux impressions différentes, une fine (arc de cercle aussi appelé impression curviligne), l’autre plus large (lunule). Pour de rares décors imprimés, nous penchons également pour l’utilisation d’une fibre végétale apposée sur la surface de la pâte encore humide. Deux pièces posent également la question de l’emploi, très ponctuel, de l’impression à la roulette (celles-ci ont été décomptées dans les « indéterminés » dans les tableaux des figures 15 et 16).
Concernant l’impression pivotante, attestée sur 3,4 % des décors, elle est réalisée à l’aide de cinq outils auxquels ont aussi eu recours les potiers pour l’impression simple : la coquille de cardium, la coquille à bord lisse, le peigne à dents multiples plus ou moins serrées, la spatule à front plat ou encore la spatule à front courbe. L’impression pivotante est systématiquement à deux pivots.
Quant à l’impression stab and drag, qui consiste à enfoncer l’instrument décoratif dans la pâte puis à le tirer vers la