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Formes et formats

Dans le document Asa Koma (Page 72-74)

Jessie Cauliez, Xavier Gutherz et Jean-Michel Pène

1.2  Formes et formats

L’inventaire descriptif de la série céramique d’Asa Koma a été réalisé en utilisant le protocole, la terminologie et la typologie que l’une d’entre nous a élaborés pour les séries de la fin du Néolithique du sud-est de la France (Cauliez, 2011). Cette procédure d’étude repose sur différentes observations morpho-typologiques organisées autour des trois critères de description des récipients que sont la structure (ouverture

Épaisseur à la

panse maximale Effectifs %

indét. 126 1,4 <0,6 cm 85 0,9 0,6<0,8 cm 1 834 20,1 0,8<1 cm 5 441 59,8 1<1,2 cm 1 374 15,1 1,2<1,4 cm 189 2,1 >1,4 cm 55 0,6 Total 9104 100

Fig. 5 —

Épaisseur à la panse maximale des pièces céramiques, effectifs et pourcentages (DAO J. Cauliez).

Traitement de

surface externe Effectifs %

lissage 3 973 43,64 polissage 362 3,97 aucun 24 0,28 indéterminé 4 745 52,11 Total 9 104 100 % 0 20 40 60 80 100 120

lissage polissage aucun indéterminé

0 10 20 30 40 50 60 70 80 brun/b run m oyen brun c lair/b eige jaune /roug e/oran gée gris noir Cœur % Surface externe % Effectifs % Effectifs % brun/brun moyen 2 529 27,8 6 616 72,7 brun clair/beige 655 7,2 1 282 14,1 jaune/rouge/ orangée 216 2,4 465 5,1 gris 1 243 13,6 489 5,4 noir 4 461 49 252 2,7 Total 9 104 100 9 104 100 Coloration du

cœur Coloration de la surface externe

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évasée, rétrécie ou droite), le contour (simple ou complexe — caréné, galbé, à col, à col et carène, à épaulement, à double carène…) et la forme (volumes géométriques). Un classement par famille de format est ensuite réalisé à partir des rapports de proportion diamètre à l’ouverture/hauteur maximum (coupe, écuelle, assiette, plat et grand plat, godet, gobelet, bol, petite jatte, moyenne jatte, jatte et grande jatte, marmite, grande marmite, jarre, etc.). Des mesures complémentaires sur les épaisseurs à l’ouverture, à hauteur de la panse et à celle du fond apportent aussi des informations utiles dans la caractérisation métrique de l’assemblage. Cette descrip- tion est complétée par celle des éléments diagnostiques isolés, lèvres, bords, cols, préhensions, fonds, décors. Pour ces derniers, un protocole spécifique permet de dresser un portrait détaillé de la collection (cf. infra).

Le taux de fragmentation important entraîne de réelles contraintes à ce stade de l’analyse. Peu de tessons proposent en effet un profil de taille suffisamment importante pour

l’estimation du diamètre à l’ouverture et/ou l’évaluation de la forme générale du récipient. Les remontages sont rares, plus encore entre une lèvre et un fragment de panse, limitant ainsi toute reconstitution. Finalement, le comptage du nombre total de lèvres nous permet donc de proposer un NMI de 559 contenants, surévalué étant donné l’aspect fragmenté du corpus (fig. 7).

Au sein de cet assemblage, nous pouvons isoler 195 vases dont le profil est suffisamment bien conservé pour identifier la structure, le contour ou la forme, soit près de 34,9 % du NMI. Les récipients sont majoritairement à ouverture rétré- cie (47,2 %) ou droite (31,3 %). Près de 22 % seulement sont ouverts. Les vases se déclinent en 6 types morphologiques, tous à contour simple, c’est-à-dire dont le profil est ininter- rompu par une segmentation. Les formes sont peu variées et la plupart sont de types I.1.b, I.1.c et I.1.e, c’est-à-dire hémisphérique, sub-hémisphérique et ellipsoïdale selon un grand axe vertical.

Ouverture Droite

Type I.1.b I.1.c I.1.e I.2.b I.2.e I.3.a

Effectifs 11 2 16 26 26 13 94 11,7 2,1 17 27,7 27,7 13,8 100 Contour simple Dessins schématiques Évasée Rétrécie

Ouverture Évasée Rétrécie Droite Total

Effectifs 42 92 61 195

% 21,5 47,2 31,3 100

Total

% sur les 94

vases 6 types morphologiques identifiés sur 94 vases.

- et 195 vases à structure, contour ou forme déterminés soit 34,9 % du NMI.

- dont 364 vases à structure, contour ou forme indéterminés soit 65.1% du NMI, Données typo-morphologiques récapitulatives 559 récipients en Nombre Minimum d'Individus :

Fig. 7 —

Distribution des effectifs de vases par types de forme (DAO J. Cauliez).

5 cm 0

Asa Koma et les traditions céramiques néolithiques de la région du Gobaad

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Pour les vases fermés, une grande partie est de types I.2.b et I.2.e, soit sphérique ou ellipsoïdale selon un grand axe vertical. Enfin, les vases à ouverture droite sont de type I.3.a, c’est-à-dire de forme sub-cylindrique. Si les profils ne sont jamais à rupture vive, il faut noter cependant la présence de quelques vases (une trentaine) dotés d’un changement d’inflexion dans la partie supérieure, à proximité de l’ou- verture. Cet épaulement, qui dessine un bord rentrant rectiligne dans la zone orificielle, prend très souvent place sur des récipients fermés de morphologie ellipsoïdale selon un grand axe vertical.

Il est difficile d’estimer le format des vases, tant la série est mal conservée. D’ailleurs un seul récipient a été retrouvé peu ou prou complet et a été restauré (fig. 8). La distribution des diamètres à l’ouverture, combinée aux quelques profils restitués et à l’épaisseur des panses, indique cependant que les contenances moyennes et assez profondes (bol, jatte et grande jatte) dominent dans le cortège (fig. 5 et 9). La mesure du diamètre à l’ouverture sur 154 vases distincts suggère que, de manière générale, les vases ont un diamètre à l’ouverture oscillant dans une petite fourchette allant de 5 à 33 cm au maximum. Le coefficient d’aplatissement avoisinant 0 (0,5) révèle aussi que si beaucoup de vases ont des diamètres proches de la moyenne évaluée à 16,7 cm, plusieurs proposent toutefois des valeurs extrêmes étirant ainsi la distribution, ce dont témoigne l’histogramme des effectifs par classes des diamètres. Ceci étant, les petits contenants et les contenants bas et larges (coupe, écuelle, assiette et plat) ne demeurent que très exceptionnellement représentés. Malgré le fait que les vases soient caractérisés par des épaisseurs à la panse relativement importantes, aucun grand récipient (jarre ou marmite) ne figure non plus dans le corpus, puisque les diamètres restent toujours très faibles et concentrés entre 14 et 20 cm. Dans le même temps, l’épaisseur à l’ouverture, varie elle aussi dans un très

faible intervalle de 0,2 à 0,8 mm, de 0,2 à 0,4 correspondant aux valeurs les plus fréquentes avec pas moins de 70 % des vases (fig. 10). Cela accentue à nouveau l’impression que les récipients d’Asa Koma sont globalement de petite ou moyenne capacité volumétrique.

Ces lèvres fines révèlent des surfaces se déclinant en 6 grandes catégories, à l’intérieur desquelles de multiples variantes sont possibles (fig. 11). Les récipients à lèvre biseautée ou arrondie sont représentés en nombre dans l’assemblage (respectivement 34,2 % et 29,5 %), suivis par les vases à lèvre amincie (15,7 %), voire, plus ponctuellement, éversée (7,4 %), ourlée (5,7 %) ou plate (3,4 %). Fait remarquable enfin, aucun vase reconstitué d’Asa Koma, ainsi qu’aucun fragment de panse n’a livré de moyen de préhension ou d’empreinte d’organe arraché. Un constat qui permet d’ailleurs de bien distinguer la production d’Asa Koma, de celles estimées plus récentes et qui semblent posséder des mamelons ou des prises plates sur de très nombreux vases (cf. infra). Ainsi, la céramique d’Asa Koma pourrait être mal adaptée au transport, malgré la relative petite taille de ses contenants. Mais ce constat laisse supposer aussi l’utilisation d’autres techniques pour la préhension et les déplacements comme les vanneries ou l’encordage.

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