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KARAKPO

Dans le document SENOUFO DES CULTURES RAPPORTDANSL (Page 142-147)

REPARTITION DES UNITES 0' EXPLOITATION

'SELor~ LEUR EFFECTIF

141

,

9 8 7 6 5 4 3 2

l!g septembre 1975 29 unités

11 10 9-8 7 6 5 4 3 2

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-Nombre de personnes par unité

I~r septembre 1978 3G unités

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Sénoufo

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SELON LE rdOMIlRE D'ACTIFS

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l~r septembre 1975 29 unités 9

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5-6 7- 8 9-10 11-12 13-14

11 10 9 8

6 5 4 3 2

Nombre d'actifs par unité

r~ septembre 1978 3G unités

En effet, le nombre moyen de personnes par unité d'exploitation diminue de 12 % entre les deux dates d'observation. En fait, cette régression ne touche que les Sénoufo, chez lesquels la taille de l'unité d'exploita~ionchute de 21 %. La taille de l'unité d'exploitation dioula reste stable en trois ans. Cette divergence dans l'évolution du nombre de personnes par unité accentue l'écart entre les deux ethnies. Déjà plus élevée en 1975, la taille moyenne de l'unité d'exploitation dioula correspond, en 1978, à deux fois et demie celle de l'uni~é d'exploitation sénoufo. Les unités d'exploitation allochtones sont plus réduites que celles des autochtones mais leur taille s'accroît en trois ans.

Stabilité du taux d'activité

Le nombre total de personnes par unité, s ' i l peut être considéré comme perti-nent pour la caractérisation des unités d'exploitation en tant qu'unités de consommation, l'est moins pour leurcaract§"isation en tant qu'unités de production. Il faut avoir recours ·à

la notion d'activité qui, dans les sociétés africaines, est difficilement étalonnable, le début et la cessation d'activité étant très progressifs. D'autres définitions du concept d'actif ou des pondérations selon l'âge étant tout aussi critiquables, nous avons recours aux limites utilisées généralement en démographie: les indlvidus de 15 à 59 ans (1).

En retenant donc ce critère pour évaluer la force productive de l'unité d'exploitation, le tableau présenté plus haut montre une diminution relative, en trois ans, du nombre d'actifs par unité, comparable à celle constatée pour. le nombre de personnes I l %. Mais on assiste, cette fois-ci, à une différence, dans l'évolution par ethnie, encore plus grande que pour le nombre de personnes. La baisse du nombre d'actifs par unité sénoufo est, du 1er septembre 1975 au 1er septembre 1978, encore plus nette (- 26 %) que pour le nombre de personnes, tandis gue l'unité dioula voit sa moyenne s'accroître de 18 % pendant la même période. Le nombre d'actifs par unité allochtone est plus faible gue pour l'ensemble des autochtones, mais son accroîssement en trois ans, plus modéré toutefois que celui

ob-s~rvé pour le nombre de personnes, le met à un niveau comparable à celui des Sénoufo.

Ces remarques sur le nowhre d'actifs résultent de variations différentes, selon l'ethnie, du tau~ d'activit? Alors qu'en 1975 le taux d'activité est plus fort chez les Sénoufo (47 %) que chez les Dioula (39 %), l'augmentation notable de ce taux chez ces derniers et sa diminution légère chez les Sénoufo, aboutissent à un taux d'activité compara-ble, en 1978, entre les deux ethnies (44 % pour les Sénoufo et 46 % pour les Dioula). Les

allo~htones, n'ayant pas de personnes âgées, ont un taux d'activité plus élevé que les autochtones (71 % en 1975 et 60 % en 1978). Mais, malgré ces fluctuations au sein de chaque groupe ethnique, le taux d'activité reste stable en trois ans, que ce soit pour l'ensemble du village (45 % puis 46 %) ou pour les autochtones (44 % en 1975 et 1978).

Ces valeurs sur le taux d'activité ont été calculées à partir des tableaux des pages 18 et 19 des annexes. Ces documen~s donnent le nombre de personnes et d'actifs pour chacune des unités d'exploitation de Karakpo en 1975 et 1978, et permettent de s'aperce-voir que le taux d'activité varie entre 29 % et 100 % selon les unités.

Réduction du nombre de familles par unité d'exploitation

Le troisième critère d'évaluation de la dimension de l'unité d'exploitation est le nombre de familles (2). Ce dernier diminue encore plus vite que le nombre de person-nes ou d'actifs: i l passe de 1,9 familles par unité en 1975 à 1,6 en 1978, soit une baisse

(1) Les quelques malades de cette tranche d'âge n'ont pas été comptés parmi les actifs.

(2) Ce terme est défini, à la page 123, corr.me cellule comprenant un homme, sa ou ses épouses, et ses enfants célibataires. Les cellules familiales incomplètes de chef d'unité (cf. p.127) ont été comptées comme familles complètes.

l'unité d'exploitation dioula, observée celle de la superficie exploitée. L,es 13,3 ha en 1975 à 14,7 ha en 1978. Dans décline de 6,7 ha à 6,1 ha. Ces valeurs unité en 1975 puis 7,9 ha en 1978. Les

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de 16 %. Ce phénomène provient de la chute en trois ans du nombre de familles par unité chez les Sénollfo : 1,7 pui.s 1,4. Dans le même temps, on observe une augmentation du nombre de familles par unité d'exploitation, très légère chez les Dioula (2,7 puis 2,8), et plus visi-ble pour les allochtones (1,2 puis 1,4). Le nombre moyen de familles par unité allochtone reste tout de même plus faible que pour l'ensemble des autochtones (2,0 puis 1,7).

Cette réduction du nombre de familles par unité est provoquée par l'expansion des unités d'exploitation unicellulaires (1), au détriment surtout des familles de frères mariés de chef d'unité (2).

Légèl'e baisse de ~a surface par unité d'exp~oitation

En appréciant maintenant la dimension de l ' ,mi t(i d' exploi tation par la super-ficie que ses membres mettent en valeur, i l apparaît une diminution de cette dernière, entre 1975 et 1978. Hais, du fait de la progression de la surface par personne et par actif

(3), cette variation est beaucoup plus modeste que celle constatée pour les composantes dé-mographiques de l'unité d'exploitation. L'étendue cultivée en moyenne par unité d'exploita-tion passe de 7,3 hectares en 1975 à 7,0 hectares en 1978, soit 4 % en moins en trois ans.

La nette supériorité de la taille de pour ,sa composition démographique, se répercute sur Dioula voient leur surface par unité s'accroître de le même temps, la su!"face moyenne par unité sénoufo sont, pour l'ensemble des autochtones, de 8,3 ha par

allochtones, du fait du petit norwre d'individus par unité et du caractère secondaire de l'activité agricole pour la majeure partie d'entre eux, ont une étendue exploitée, par unité, très faible: 2,5 ha puis 1,9 ha.

• Variation de ~a production individue He en fonction de ~a tai He de ~'unité

d'exp~oitation

Il est intéressant de profiter de cette caractérisation de l'unité d'exploita-tion pour croiser la taille de cette dernière avec l'importance relative de la culture sur un mode individuel. Ce taux d'individualisation de la production, mesuré par le rapport de la surface des parcelles individuelles sur l'étendue totale cultivée par l'unité d'exploitation, étant très supérieur chez les Sénoufo (4) , nous effectuons ce croisement séparément pour

chaque ethnie.

En commençant par les Sénoufo, et en conservant les classes de taille utili-sées dans les diagrammes de la page 141, i l apparaît que les quelques unités d'exploitation sans production individuelle (2 en 1975 et 5 en 1978) sont toutes de petites unités (1 à 5 personnes). Le taux d'individualisation, faible pour cette première classe de taille, croît rapidement jusqu'à 15 personnes, pour se stabiliser ensuite, ce palier s'élevant entre 1975

CI) Il a été vu à la page 127 que les unités unicellulaires passent de 57 %, à 65 % du nombre d'unité d'exploitation.

(2) Cf. page 130.

(3) Il a été vu, à la ?age 38, que la surface moyenne augmente de 15 7. par personne et de 20 2 par actif.

(4) 34 % puis 35 % pour les Sénoufo, 18 7. puis 23 % pour les Dioula (cf. pages 47, 51 et A21). Nous rappelons que les allochtones n'ont pas de production individuelle.

et 1978 (1). Seule la très grande unité de 1975 (35 personnes) a un taux d'individualisation supérieur à 50 %. Les valeurs pour chaque classe de taille sont indiquées dans le tableau ci-dessous :

Nombre de personnes par unité 1-5 6-10 11-15 '16-20 21-25 26-30 31-35

Taux 1975 13 % 27 % 36 % 36 % 36 %

-

51 %

d'individualisation

(Sénoufo) 1978 15 % 24 % 48 % 43 %

-

43 %

-En retenant maintenant le nombre d'actifs comme Critère d'estimation de la ,...-taille de l'unité d'exploitation, les conclusions sont comparables à celles exposées ci-dessus : unités sans production individuelle uniquement dans la première classe (1 ou 2 actifs), accroissement du taux d'individualisation pour les trois pre~ières classes (moins de 7 actifs), puis stabilisation. Mais ce palier est cette fois-ci moins régulier que pour le nombre de personnes, ainsi que l'attestent les chiffres ci-dessous

Nombre d'actifs par unité 1-2 3-4 5-6 7-8 9-10 11-12 13-14 Taux 1975 13 % 24 % 39 % 29 % 34 %

-

5J %

d'individualisation

(Sénoufo) 1978 13

%

26 % 39 % 61 % 43 % 43 %

-:Le faible nombre d'unités d'exploitation dioula, ainsi que leur étalement, selon la taille, plus limité, rendent plus aléatoire le croisement, pour cette ethnie, du

~aux d'individualisaticn avec la taille de l'unité d'exploitation. Outre la constatation que ce taux est toujours plus réduit que chez les Sénoufo, quelle que soit la classe de taille, le tableau ci-dessous montre des fluctuations" par classe et entre les deux années de mesure, qui ne permettent pas de dégager une variation manifeste du taux d'individuali-sation en fonction de la taille de l'unité d'exploitation.

Nombre de personnes par unité 1-5 6-10 11-15 16-20 21 -25 26-30 31-35

Taux 1975

- - -

17 % 19 % 15 %

-d'individualisation

(Dioula) 1978

- -

19 % 30 %

-

15 % 16 %

Il en est de même pour les valeurs qui suivent, la taille de l'unité d'exploitation dioula étant croisée avec le nombre d'actifs par unité.

,

Nombre d'actifs par unité 1-2 3-4 5-6 7-8 9-10, 11-12 13-14

Taux 1975

- -

24 % 20 % 14 %

-

-d'individualisation

(Dioula) 1978

- - -

25 % 19 % 35 % 16 %

La.diminution de la taille de l'unité d'exploitation a été démontrée dans la section précédente. Mais à quoi est dU ce phénomène? Il est la résultante de deux forces : les migrations et les scissions de quelques unités d'exploitation. La présente section est consacrée aux migrations, le processus de sègmentation étant étudié dans la section suivante.

L'analyse des migrations est distribuée en trois points: l'évolution démographique entre 1975 et 1978, le bilan global des migrations, l'appréciation de l'influence de l'introduc-tion des cultures de rapport sur ce phénomène migratoire.

(1) Cette infériorité de l"individualisation dans la production pour les petites unités s'observe aussi dans le travail: parmi les 2 unités sénoufo enquêtées en 1978-1979,'la petite unité A consacre 23 % de son temps à ses ~arcellesindividuelles et la grande unité B 41 % (pourcentages calculés à partir du tableau de la pa-ge 80 des annexes, en considérant le travail de tous les enquêtés au profit des parcelles individuelles de l'unité dont ils sont membres.

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1975-1978 : un solde migratoire n~gatif. affectant les S~noufo

L'évolution démographique récente est analysée par comparaison des recensements réalisés le 1er septembre 1975 et le 1er septembre 1978. Les résultats de ces derniers sont présentés dans le table3u de la page 15 des annexes et visualisés par trois séries de pyramides des âges: celle de la page, la pour l'ensemble du village, celles des pages 16 et 17 des annexes pour respectivement chacune des deux ethnies. Les tranches d'age de ces documents ont été déter-minées selon la méthode, présentée à la page Il des annexes, élaborée en se référant aux classes d'âge de l'initiation masculine sénoufo. Chaqu~,numéro de classe correspondant toujours aux mêmes i~dividus, il_s'ensu~tun décalage de trois ans entre les deux dates d'observation, ~e

qui gêne la comparaison de la structure générale de la population, mais facilite le suivi des individus de chaque classe.

La confrontation des valeurs de ces deux, recensements permet de constater la stabilité en trois ans de l'ensemble de la population villageoise. En fait, l'arrivée de quelques allochtones, provoquant l'accroissement de la taille moyenne de l'unité d'exploitation allochtone mentionné dans la section précédente (1), équilibre le léger fléchissement de la population autochtone. Pour cette dernLère, la décroissance est plus prononcée chez les hommes que chez les femmes, particulièrement pour les classes 3 et 4 (16 à 27 ans) (2), les plus touchées par cette diminution. Seule la classe 1 est en accroissement, mais celui-ci est artific~ellementaccentué par un écart d'âge plus grand (la ans) en 1978 qu'en 1975 (7 ans). Ainsi qu'il est expliqué au bas de la page Il des annexe~, ces intervalles pour la classe 1, modifiés entre les deux recen-sements et différents de ceux (6 ans) des autres classes d'âge, donnent une forme inhabituelle à la base des pyramides des âges contenues dans ce volume.

Le tableau de la page suivante'donne, pour les autochtones des deux ethnies, l'origine des variations démographiques entre 1975 et 1978. Celles-ci résultent d'un flux naturel, solde des naissances et des décès, et d'un flux migratoire, solde des retours et des départs (3).

Considérons tout d'abord les Sénoufo, qui se caractérisent par une diminution de 4 % en trois ans par rapport à leurs effectifs de 1975. Leur croît naturel, provoqué par des naissances l'emportant largement sur les décès, ne parvient pas à neutral±ser un solde migra-toire négatif. Les départs sont fréqu~nts et affectent uniquement les forces vives du quartier près du quart (24 ~) des 15-45 ans (4) ont migré, ce taux étant calculé par,la proportion, parmi les résidents du 1er septembre 1975, de ceux qui sont absents le 1er septembre 1978. Cette émi-gration est à dominante masculine, les hommes constituant 63 % tles départs. Plus du tiers (36 %) des hommes de 15 à 45 ans sont partis entre 1975 et 1978, l'hémorragie frappant les classes 3 et 4 (16-27 ans) représentant 61 % des effectifs de celles-ci, mais les trois classes plus âgées

(28-45 ans) participant moins (22 %) à cette émigration (5). Par contre, les f~es sont plus épargnées par ce phénomène migratoire. Si l'on ne tient pas compte, dans tous les calculs qui suivent, d'une jeune fille sénoufo de ,classe 3 ayant "fui" dans le quartier dioula (6), leur, taux de départ est de 15 % des 15-45 ans. Seules les plus jeunes d'entre elles sont affectées surtout la classe 3 (16-21 ans) avec un taux d'émigration de 56 % et, plus modérément, la

classe 4 (22-27 ans) avec un taux de 18 %. Aucune femme plus âgée n'a migré entre les deux dates d'observation. Que ce soit.pour les hommes ou pour les femmes, les retours sont par contre exceptionnels, ne

venant-~ue

très peu modifier les taux de migration indiqués ci-dessus (7).

(1) Cf. page 142.

(2) Les âges indiqués dans la présente section sont toujours ceux au 1er septembre 1978.

(3) Les variations indiquées dans le tableau de la page suivante correspondent à la comparaison de deux situations, sans tenir compte des éventuelles fluctuations internes à la période séparant ces deux situations.

(4) Un seul individu de moins de 15 ans est parti et pas un seul de plus de 45 ans. Nous rappelons que ces âges sont ceux au 1er septembre 1978.

(5) Le taux d'émigration est comparable entre ces trois classes: 22 ~ pour chacune des classes 5 et 6, 20 ~ pour la classe 7.

(6) Elle s'est jointe à un jeune Dioula, ainsi que cela est signalé à la page 139.

(7) En considérant qu'un retour compense un départ, on obtient, toujours pour les 15-45 ans, des taux de migration de 33 ~ pour les hommes et de 13 : pour les femmes, soit 22 % pour les deux sexes confondus.

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Dans le document SENOUFO DES CULTURES RAPPORTDANSL (Page 142-147)