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BENEFICIAIRES DEFINITIFS DU TRAVAIL FOURNI PA~ CHACUN DES 27 ENQUETES

Dans le document SENOUFO DES CULTURES RAPPORTDANSL (Page 102-108)

Unité : Nombre de jOurB de travail.

101

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(1) Voir oa2e 124 6 • Hon:me

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chez un individu à celui effectué à l'extérieur mais rendu chez ce même individu (1). Il en ressort que le chef d'unité est le principal bénéficiaire définitif, réel, du travail four-ni par l'ensemble des membres de l'ufour-nité: pour les trois ufour-nités concernées, les chefs d'unité ont reçu, globalement, 61 % du nombre de journées fournies par les membres de leur unité. Cette part est de 68 % pour l'unité A, de 47 % pour l'unité B et 72 % pour l'unité C (2).

Il appara1t donc que le chef d'unité contrôle une part importante de l'effort productif des membres de l'unité qu'il dirige. De plus, i l prend la majeure partie des déci-sions concernant le champ collectif. C'est lui qui choisit l'emplacement de ce dernier, qui détermine l'importance de chaque espèce. Il organise l'activité des membres de l'unité, fi-xant le travail de chacun sur les différentes parcelles collectives, le moment de chaque opé-ration culturale, etc. Au moment de la récolte, le stockage du produit, ou éventuellement sa commercialisation, se pratique sous sa direction. Rappelons aussi que le chef d'unité a des fonctions religieuses, effectuant les sacrifices agraires (3). Dans certains cas, notamment lorsqu'il est particulièrement âgé, le chef d'unité délègue certaines de ses fonctions:

c'est le cas, par exemple, du chef de l'unité enquêtée C, qui, se déplaçant et voyant diffi-cilement, charge son fils aîné d'une part importante de l'organisation pratique des travaux sur les parcelles communes (4). Mais ce dernier rend compte à son père des àécisions qu'il prend.

Des centres de décision secondaires en extension

La prédominance du chef d'unité n'exclut pas, ainsi qu'il a été vu dans le cha-pitre premier, une certaine autonomie dans la production : à la culture collective se super-pose, pour les autochtones, la production individuelle (5).

Cette autonomie dépend surtout de l'âge. Ainsi, dans l'unité enquêtée en 1975-1976, la part du travail effectué sur une parcelle personnelle est-elle beaucoup plus élevée pour les deux vieilles que pour les deux femmes jeunes, dont l'une seulement possède

un lopin individuel. Pour cette dernière, l'importance relative du travail individuel est comparable à celle des deux hommes jeunes (6).

La primauté de"l'âge se retrouve dans les résultats de l'enquête de 1978-1979.

Pour .les trois unités concernées, dont le questionnaire est plus approfondi (7), la matrice de la. page 80 des annexes, donnant sous forme agrégée le bénéficiaire définitif du travail fourni, est le document le plus pertinent pour apprécier l'autonomie dans la production. Il apparaît que, mis à part l'individu C8 (40-45 ans), sans parcelle individuelle parce que

rem-(1) Par exemple, parmi les 52 journées exécutées par B8 à l'extérieur de l'unité, 47 ont eu pour contrepartie du travail effectué dans l'unité: 25 au bénéfice du chef d'unitéoB7 (d'où B8 a fourni en définitive 105 + 25 ~

130 journées au bénéfice de B7) et 22 à son profit (d'où au total 43 + 22 ~ 65 jours). N'ayant pas effectué de travail salarié, les 5 journées restantes ont été fourni~s sans contrepartie en travail ou en salaire (aide gratuite, prestations aux futurs beaux-parents, etc.). Les deux colonnes "mère ou fille" et "Ngoro", ne concer-nant pas d'ailleurs B8, seront explicitées ultérieurement.

(2) Ces pourcentages ont été calculés à partir des chiffres de la matrice de la page lOI. Ce calcul n'a pu être réalisé pour l'unité enquêtée en 1975-1976 (Cf. page 52 des annexes).

(3) Cf. page 79.

(4) Le chef d'unité (nO d'identification è3 sur les matrices), bien qu'allant périodiquement vérifier l'évolution de ses cultures, n'exerce plus d'activité agricole effective, ce qui explique que le travail fourni soit, pour lui, toujours nul sur les trois matrices consacrées aux relations de travail. Le fils aîné est identifié sous le numéro C8.

(5) Cf. page 43. Les allochtones, non conccrnés par cette autonomie au sein de l'unité de production, ne sont pas pris en compte dans toute cette section 311.

(6) Voir les résultats de cette enquête 1975-1976 dans le tableau du haut de la page 109.

(7) Pour l'enquête de 1975-1976, la décomposition du travail à l'extérieur n'est pas connue.

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plaçant son père chef d'unité dans l'organisation des travaux sur le champ collectif, l'autonomie croît en vieillissant. Elle est particuliè~ementimportante pour les femmes â-gêes (BI, B2, B3, Cl).

Il ressort êgalement de ces rêsultats de 1978-1979 que l'autonomie dans la pro-duction varie, mais plus modêrêment, en fonction de 4 autres facteurs. Le premier de ceux-ci est l'appartenance ethnique : les enquêtês des unitês sênoufo A et B consacrent ~ leur pro-duction individuelle une part de leur activitê agricole nettement plus importante que ceux de l'unitê dioula C (1). Le sexe ne semble intervenir que faiblement; tout au plus remarque-t-on une autremarque-t-onomie plus prêcoce pour les hommes, les femmes n'accêdant ~ la production·indivi-duelle que quelques annêes après leur mariage. Le troisième facteur de variation est le sta-tut, qu'il soit matrimonial ou de parentê : le mariage et l'êloignement gênêalogique par rap-port au chef d'unitê ont tendance ~ accentuer l'autonomie. Ainsi B8, frère cêlibataire du chef d'unitê, est plus dêpendant de ce dernier que B9, de même âge mais mariê et cousin ger-main (2). De même, les deux jeunes femmes BIO et B4 (3), êpouses de cousins germains du chef d'unitê, travaillent-elles moins souvent chez celui-ci que B6, pourtant plus vieille, mais conjointe du chef d'unitê. Le dernier facteur de variation est le type de production: la comparaison des tableaux des pages 81 ~ 83 des annexes montre que la dépendance au champ col-lectif est beaucoup plus forte pour les cultures vivrières (4) que pour les cultures de rap-port, le niveau le plus bas êtant atteint pour le riz inondê (5).

L'analyse des prestations de travail de ces unitês enquêtêes ne constitue qu'un biais Po~! estimer l'autonomie dans la production. L'êtude des surfaces individuelles, entre-prise dans le premier chapitre, constitue une autre possibilitê, dont i l est intéressant de confronter les résultats avec ceux présentés ci-dessus (6). Cette comparaison montre une cer-taine similitude dans les conclusions notamment pour la corrélation de l'autonomie avec l'âge ou l'ethnie. L'influence du sexe diffère cependant: la supêriorité des surfaces masculines ne se retrouve pas dans les prestations de travail, les journées exêcutées ~ titre personnel étant comparables entre les deux sexes. De plus, tandis que la surface des femmes chute ~

partir d'un certain âge, l'autonomie de celles-ci dans le travail continue ~ croître, cette divergence découlant du déclin des forces avec l'âge. Quant ~ la variation selon le type de culture, elle est analogue pour les deux procédés d'appréciation de l'autonomie dans la pro-duction : la dépendance au chef d'unité, plus êtroite dans le travail sur des parcelles de vivrier, s'explique par la priorité donnêe ~ celles-ci sur le champ collectif, et l'autonomie plus grande constatêe dans les prestations consacrêes aux cultures de rapport rêsulte de la préfêrence pour ces dernières sur les lopins individuels (7).

Des informations complémentaires, concernant l'ensemble du village, permettent de donner un caractère dynamique à cette analyse des prestations de travail. Il s'agit d'une enquête qualitative sur la part de chacun des deux modes de production - collectif et indivi-duel - rêalisée pour les campagnes agricoles 1975-1976 et 1978-1979, aux mois de février 1976 et 1979. Chaque villageois susceptible d'avoir une parcelle individuelle a êté classé, selon la gradation dans l'importance donnée au tràvail sur le champ individuel, dans une des cinq catégories suivantes

(1) Cette supériorité du travail individuel chez les Sénoufo est manifeste, quel que soit le procédé de calcul re-tenu: travail individuel autofourni en excluant les chefs d'unité (32 k pour les Sénoufo contre 12 k pour les Oioula), travail individuel auto fourni en incluant les chefs d'unité (28 k contre 12 k), ensemble du travail au profit des parcelles ée l'unité en incluant les chefs d'unité (36 % contre 16 k) (pourcentages calculés à partir du tableau de la page 80 des annexes).

(2) Exactement cousin croisé matrilatéral, c'est-à-dire l'enfant du frère de la mère. Cf. la représentation gé-néalogique de l'unité Bà la page 65 des annexes.

(3) La faiblesse particulière du temps de travail de B4 résulte d'une fin de grossesse difficile, l'ayant immobi-lisée pendant une partie de la période d'enquête (Cf. page 70 des annexes).

(4) Voir à la page 25 la définition donnée à ce terme.

(5) Ainsi qu'il est possible de le calculer à partir des données des tableaux des pages 81 à 83 des annexes, les taux de travail sur le champ collectif sont, pour l'ensemble des 3 unités enquêtées, de 79 % pour les cultures vivrières, de 29 k pour le riz inondé, de 58 % pour le coton.

(6) Cf. pages 49 et 50.

(7) Cf. page 47.

10 absence de parcelle personnelle;

20 travail individuel limité aux moments de repos sur le champ collectif (1) ; 30 travail â sa guise sur le lopin personnel mais prédominance de celui sur le champ collectif ;

40 priorité au champ individuel

50 travail exclusivement sur le champ individuel.

Ce classement, qui peut paraître subjectif mais dont nous estimons les résul-tats globalement fiables, a été pratiqué en confrontant nos propres observations avec celles de notre agent permanent au village et aux déclarations d'informateurs privilégiés, ne tenant que rarement compte des dires des personnes concernées.

Cette enquête permet de constater que, de 1975-1976 â 1978-1979, parallèlement â l'extension des surfaces individuelles mise en évidence dans le chapitre 1 (2), l'importance relative du travail individuel augmente. En effet, la proportion, par rapport aux villageois susceptibles d'avoir une parcelle individuelle, des personnes travaillant quand elles veulent sur leur lopin individuel, c'est-â-dire celles correspondant aux catégories 3, 4 et 5 définies ci-dessus, passe de 19 % en 1975-1976 â 32 % trois ans plus tard. Cette progression est plus prononcée chez les Sénoufo que pour les Dioula (3). En considérant maintenant les individus donnant la préférence â leur production individuelle (catégories 4 et 5), cette augmentation va de 10 % â 20 % en trois ans. La variation est cette fois-ci plus faible pour les Sénoufo que. pour leurs voisins (4). Les villageois travaillant exclusivement sur leur parcelle indi-viduelle (catégorie 5) évoluent par contre peu, variant de 9 % en 1975-1976 â 13 % en 1978-1979.

Cet accro'issement est relativement plus imrortant pour les Dioula 'lue pou'r les Sénoufo (5).

Les deux sexes sont concernés par cette progression de l'autonomie dans le tra-vail. Les hommes travaillant quand ils veulent sur leur lopin personnel (catégories 3, 4, 5) passent de 13 % à 20 %, tandis que cette proportion évolue plus rapidement pour les femmes

(23 â 38 %). Alors qu'aucun homme ne donne la préférence â sa production personnelle en 1975, 14 % des hommes le font trois ans plus tard. Le pourcentage augmente moins vite pour les fem-mes: 15 % puis 22 %. Seulement 3 % des hommes ne travaillent que pour eux (catégorie 5) en 1978 ; cette proportion progresse de 14 %â 22 %pour les femmes.

Ces chiffres permettent aussi de constater que l'autonomie dans le travail est plus grande pour les femmes que pour les hommes. Mai~tout comme pour les trois unités enquê-tées ,en 1978-1979, cette différence selon le sexe résulte de l'autonomie particulière des vieilles dans le travail. Rares sont les· femmes appartenant â la catégorie 4 (6), mais celles complètement autonomes (catégorie 5), dont la proportion est plus élevée ainsi qu'il apparaît au paragraphe précédent, sont uniquement des femmes âgées de plus de 50 ans.

Pour les hommes, seul le Dioula malade ~entionnéâ la page 97, remplacé par son frère cadet dans la fonction de chef d'unité, se consacre uniquement â ses parcelles indi-viduelles. Les hommes travaillant â leur guise sur leur lopin personnel (catégorie 3) se ca-ractérisent presque tous par une surface particulièrement élevée: i l s'agit, en 1975, de

(1) Il a été vu à la page 44 que le lundi et le vendredi étaient jours de repos pour le champ collectif •.

(2) Cf. page 50.

(3) Ce pourcentage passe, en trois ans, de 22 à 42 % pour les Sénoufo, et de 14 %à 17 % pour les Diou1a.

(4) Sénoufo : 13 % à 23 % ; Dioula : 2 %à 14 %.

(5) Sénoufo : 12 %à 17 % ; Dioula : 2 % à 7 %.

(6) Ces femmes correspondant à la catégorie 4, représentent 3 et 4 % des femmes susceptibles d'avoir une produc-tion individuelle, en 1975 et en 1978.

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trois Sénoufo et de trois Dioula (1). Parmi ces six hommes de 1975, un est décédé et quatre étaient chefs d'unité trois ans plus tard (2). En 1978, on retrouve donc un seul de ces cas particuliers de 1975 encore dépendant d'un chef d'unité, auquel s'ajoutent quatre autres hommes, perçant également par la superficie de leurs parcelles. Un élément est nouveau ce-pendant: la relative jeunesse de trois d'entre eux, de classe nO 5 (3).

Ainsi, l'autonomie au sein de l'unité de production se manifeste selon des degrés plus ou moins forts. En plus du centre de décision principal que représente le chef d'unité, titulaire du champ collectif et bénéficiaire de ce fait de la majeure partie de l'effort productif, coexistent des centres de décisions secondaires, plus ou moins dépendants du centre de décision principal. En fait ces centres secondaires bénéficient souvent, eux aussi, de l'apport de travail d'autres membres de l'unité de production. A l'intérieur de la communauté de production, dont le champ collectif constitue la cohérence, se distinguent des sous-groupes de production, dont la taille et l'autonomie sont variables. Les sous-ensem-bles complètement autonomes sont de dimension réduite, axés sur une femme âgée , seule ou aidée d'une de ses filles. D'autres cellules, plus dépendantes du centre de décision princi-pal, sont formées d'un homme marié, de sa ou ses épouses et parfois de ses enfants. Une femme d'âge mûr est généralement aidée par sa fille, quelquefois par son mari.

L'unité de production est en fait une entité complexe, pouvant être constituée de plusieurs sous-ensembles. Ces groupes plus réduits se situent au niveau de la famille (4), de la cellule matricentrique (5) ou de l'individu. Ces sous-ensembles de production se re-coupent généralement: une même personne, selon sa position sociale au sein de la communauté de production, peut être engagée dans un ou plusieurs processus de production. Outre le champ collectif, elle peut travailler sur sa propre parcelle, sur celle de son conjoint, àe son père ou de sa mère.

Afin d'illustrer ces observations faites pour l'ensemble du village, il est intéressant de se pencher de nouveau sur les trois unités enquêtées en 1978-1979. La lecture de la matrice de la page 101, spécifiant les bénéficiaires définitifs du travail fourni par chacun des enquêtés, permet de déceler des groupes de pro~uctionmanifestes, visualisés par des cadres épais. Il s'agit tout d'abord d~s sous-ensembles correspondant à chaque champ collectif, situés à la première colonne des bénéficiaires. Ces groupes comprennent tous les individus de sexe masculin et.la plupart des femmes. Quatre femmes sont moins dépendantes du chef d'unité: A2, BIO,B4, C2, signalées par un trait épais discontinu. Les quatre vieil-les (BI, B2, B3, Cl) sont presque complètement autonomes et constituent chacune un groupe de production (6). A ces groupes manifestes s'ajoutent des sous-ensembles plus diffus, ayant pour centre les divers autres titulaires de champ individuel (7), auxquels se rattachent de manière plus ou moins intense d'autres membres de l'unité •. Signalons le groupe de production constitué par le ménage de B9 et de sa femme BIO et celui formé de B6 et de sa fille Bll.

Les autres sous-ensembles sont beaucoup plus lâches (8r.

(1) Parmi ces six hommes, trois sont de classe nO 7, les autres étant de classes nO 8, nO 9 et nO 10. Voir les âges correspondant à la page 11 des annexes.

(2) Parmi ces quatre hommes devenus chefs d'unité, deux se sont séparés de leur ancien chef d'unité, deux ont remplacé l'ancien chef d'unité, suite au décès de l'un d'eux et à la maladie de l'autre.

(3) 28 - 33 ans.

(4) Ainsi qu'il sera précisé dans la section 313, nous appelons "famille", la cellule mono ou polygynique com-posée par un homme, sa ou ses femmes, ses enfants.

(5) La cellule matricentrique correspond à l'ensemble constitué par la mère et ses enfants.

(6) Seule B2 exploite une surface importante (169 ares).

(7) Seuls Bl1, B4, Cil et C8 n'ont pas de production individuelle, les trois premiers à cause de leur jeunesse et le dernier parce que remplaçant le chef d'unité ainsi qu'il a déjà été précisé. Les deux jeunes garçons A4 et CI2 ont une surface insignifiante. Les superficies et les cultures de chacun des titulaires de champ indivi-duel dans les unités A, B et C sont indiquées à la page 66 des annexes.

(8) Nous rappelons que l'examen de la généalogie de la page 65 des annexes permet de connaître les liens de consanguinité ou d'alliance entre les différents membres des unités A, B et C.

. Une r~partition des tâches non bouZevers~e

Si les centres de décision secondaires voient leur développement favorisé par l'introduction des cultures de rapport,. cette derniêre semble par contre n'avoir qu'une in-fluence réduite sur la répartition des taches dans la communauté de production.

La division du travail s'effectue tout d'abord selon le sexe. Traditionnelle-ment, certaines tâches reviennent aux hommes et d'autres aux femmes. Ces derniêres consacrent ainsi une part moins importante de leurs temps â l'activité agricole proprement dite mais as-surent l'ensemble des corvées ménagêres. Les travaux agricoles les plus pénibles, ceux de la préparation du sol de culture, le buttage et le billonnage notamment, ont un caractêre plu-tôt masculin, alors que le désherbage est surtout effectué par les femmes. Les hommes sêment le riz et le maïs et plantent l'igname. Les femmes font le semis de l'arachide. D'une maniêre générale les éléments féminins d'une unité de production assurent la grosse part des portages, que ce soit au moment du semis ou des récoltes. Ces derniêres sont effectuées par les deux sexes.

Selon le critêre de l'âge, les membres les plus jeunes exécutent les travaux les plus pénibles. Ainsi les hommes jeunes consacrent un temps plus important aux travaux pré-paratoires (buttage, billonnage) que ceux ayant atteint un age plus avancé. Par contre, le désherbage, fastidieux mais exigeant un effort moins intense, est plus le fait des hommes d'un certain âge.

Pour les femmes, un facteur important joue dans l'organisation du travail a-gricole les vieilles consacrent la majorité de leur temps â leur lopin individuel. Sur celui-ci, elles effectuent la plupart des opérations culturales, alors qu'elles ne participent â la production co~~une que pour les récoltes. Par contre les femmes les plus jeunes travail-lent le plus souvent sur le champ collectif, assurant notamment les transports. Elles parti-cipent pour une part importante au désherbage, besogne â dominante féminine.

Cette description de l'organisation traditionnelle du travail, retracée par les anciens du village, correspond â la situation actuelle. Les résultats des deux enquêtes menées â trois ans d'intervalle viennent d'ailleurs confirmer les observations que nous avons faites â ce sujet. Afin de faciliter l'exploitation des résultats de ces deux sources de don-nées, les enquêtés ont été regroupés. Pour l'enquête de 1975-1976, le chef d'unité a été sé-paré des deux hommes jeunes et les deux vieilles des deux femmes jeunes. Pour l'enquête de 1978-1979, les deux chefs d'unité en activité ont été distingués des onze autres hommes, moins âgés; les femmes ont été classées selon qu'elles ont plus ou moins de 45 ans ; pour simpli-fier, nous qualifierons de "vieilles" celles de 46 â 75 ans et de "jeunes" celles de 15 â 45 ans. Les valeurs indiquées pour chaque groupe correspondent toujours â des temps moyens par personne. Il convient de rappeler que les divergences entre les deux enquêtes, dans leur du-rée et dans la mesure du temps ne facilitent pas les comparaisons entre elles (1).

La répartition annuelle, selon le type d'activité, du temps de l'unité suivie en 1975-1976, figurant dans le tableau de la page 61 des annexes, fait apparaître une durée du travail agricole plus longue pour les hommes : plus de 1 400 heures, en moyenne annuelle par individu. Les trajets aux champs, non inclus dans l'activité agricole, sont, respective-ment, de 350 et 300 heures pour les hommes et pour les femmes. Les tâches ménagères sont in-signifiantes pour les hommes et de 580 heures pour les femmes. Une différence se manifeste selon l'âge: pour les hommes, la durée du travail agricole est supérieure pour les deux jeu-nes : pour les femmes, elle est par contre inférieure pour les deux jeunes, qui participent beaucoup plus aux travaux ménagers.

(1) Il a été vu à la page 74 que l'enquête de 10 mois de 1978-1979 est écourtée de 2 mois par rapport à celle de 1975-1976, et que l'unité de mesure y est la journée de travail et non l'heure comme 3 ans plus tôt.

ENQUETE EMPLOI DU TEMPS

Dans le document SENOUFO DES CULTURES RAPPORTDANSL (Page 102-108)