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REPARTITION DU TRAVAIL AGRICOLE SELON LA CULTURE

Dans le document SENOUFO DES CULTURES RAPPORTDANSL (Page 110-116)

HOMMES FEMNES

ENSEMBLE

CHEF 2 HmlMES 2 FEMMES 2 FEMMES DE

UNITE JEUNES 3 HOMMES AGEES JEUNES 4 FEMNES L'UNITE

IGNAME 496 620 578

-

193 96 303

44 % 40 :; 41 :; - 21 :; 9 :; 25 %

MAIS 77 35 49 19 23 21 33

'1 % 2 % 3 % 2 % 2.% 2 % 3 %

ARACHIDE 68 89 82 95 98 97 90

6 % 6 % 6 % 8 % 10% 9 % '1 %

POIS de TERRE

- - -

90 10 50 29

- - -

'1 % 1 % - 5 % 2 %

RIZ 251 430 371 1 027 507 767 597

22 % 28 % 26 % 82 % 54 % '10 % 48 %

COTON 245 381 336 21 109 65 181

22 % 25 % 24 % 2 % 12 % 6 % 15 %

TOT A L 1 137 1 555 1 415 1 252 939 1 095 1 232

100 %. 100 % 100 % 100 % 100 % 100 % 100 %

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Chez les Sénoufo, ces prestations exécutées à l'extérieur de la communauté de production occupent une part notable de l'activité agricole. Elles représentent, pour les uni-tés sénoufo enquêtées, plus du tiers du travail agricole: 34 %pour l'unité suivie en 1975-1976 et 37 %pour les unités A et B de 1978-1979. Cette activité externe a tendance à décroi-tre avec l'âge; elle est particulièrement faible pour les chefs des unités A et B et s'avère plutôt plus élevée pour les femmes jeunes (~ 45 ans) que pour les hommes jeunes.

Par contre, ce travail à l'extérieur est nettement plus réduit pour les unités dioula du village, ainsi que le confirme le pourcentage constaté pour l'unité C en 1978-1979 14 % de son activité agricole: Dans cette unité, la part des prestations externes est, dans l'ensemble, comparable, quel que soit le sexe ou l'âge (1).

Le travail effectué à l'extérieur de l'unité de production se subdivise en trois rubriques principales, qui seront abordées successivement: l'entraide, l'activité salariée et les autres formes de prestations. Nous désignons, par l'expression "entraide", l'ensemble des apports réciproques de travail, c'est-à-dire l'activité agricole exercée chez d'autres unités avec une contrepartie, immédiate ou différée, sous forme de travail. L'entraide est beaucoup plus importante dans le quartier sénoufo que dans celui de l'autre ethnie. Ainsi elle repré-sente, pour les unités A et B, 70 ~ du travail réalisé à l'extérieur, alors que cette propor-tion n'est que de 16 % pour l'unité dioula C (2).

Les deux principaux objectifs de l'entraide sont la stimulation, permettant d'accroltre l'efficacité productive, et la solidarité, palliant les éventuelles difficultés d'une unrté. Il est possible de distinguer deux formes d'entraide: l'entraide bilatérale et celle de type communautaire. L'entraide bilatérale est un échange de travail entre deux uni-tés ou deux individus. L'entraide de type communautaire correspond aux associations de tra-vail, constituées par plusieurs individus se groupant pour effectuer certaines opérations.

C'est au niveau des associations de travail que se réalisent les actes de solidarité, une association pouvant venir travailler sur le champ d'une unité défaillante. Mais, dans la plu-part des cas, l'association de travail passe dans l'unité de chacun de ses membres, propor-tionnellement au nombre d'individus par unité concernée.

L'importance de l'entraide de type communautaire est traduite, dans le quartier sénoufo, par l'abondance d'associations de travail. Nous en avons dénombré 14 en 1976, com-prenant de 5 à 25 personnes, ùn même individu pouvant appartenir jusqu'à 8 associations différentes. On observe une séparation des sexes au niveau de ces associations, les hommes étant d'ailleurs plus concernés par ce processus de production que les femmes. Celles-ci n'ont en effet que trois associations de travail. Parmi les hommes, les vieux participent ra-rement à cette forme d'entraide. Les associations masculines sénoufo se fondent à des niveaux divers le quartier, les classes d'initiation, l'ensemble des jeunes gens, le matrilignage, un groupe d'unités de production, la société des chasseurs, les groupes musicaux, etc. Les trois associations féminines sénoufo correslondent, l'une à l'ensemble des femmes valides, les deux autres aux jeunes et aux vieilles. Dans le quartier dioula existent deux associations masculines et une seule féminine. Parmi les hommes, un groupe de culture comprend tous les

(1) Voir pour 1975-1976, le tableau du haut de la page 109 et, pour 1975-1979, la matrice de la page 99, à partir des données de laquelle les pourcentages indiqués ont été calculés. La proportion du travail externe est de 41 7.

pour l'unité A, 35 7. pour l'unité B et 29 %pour l'ensemble des trois unités A, B, C. Trois exceptions apparais-sent dans l'unité C : CS et C9 ne travaillant quasiment pas à l'extérieur, et la vieille CI, très souvent en dehors de l'unité.

(2) Le pourcentage est de 79 % pour l'unité A, 66 % pour l'unité B et 59 % pour l'ensemble des unités A, B, C.

Nous rappelons que, pour l'enquête de 1975-1976, la décomposition des prestations extérieures à l'unité n'est pas connue.

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hommes non âgés et l'autre uniquement les éléments les plus jeunes.

Certaines de ces associations de travai~ se réunissent pour une.façon culturale précise. C'est le cas notamment du gbara, association comprenant tous les hommes non agés du quartier sénoufo, et effectuant, au SOn des balafons et des tam-tams, le travail particuliè-rement pénible qui consiste à ériger les grandes buttes destinées à l'igname. D'autres asso-ciations effectuent par contre n'importe quelle opération culturale.

L'entraide, qu'elle soit bilatérale ou communautaire, se caractérise par la complexité du faisceau d'échanges. En effet, le titulaire d'une parcelle peut charger un de ses propres dépendants de participer à la réalisation d'une opération sur une parcelle exté-rieure à l'unité. On retrouve en fait, au niveau de l'entraide, les sous-ensembles de pro-duction mis en évidence plus haut. Ainsi, un individu, tout comme i l peut être engagé dans plusieurs processus de production dans la communauté dont i l est membre, peut aller travail-ler sur une parcelle extérieure à l'unité, soit en tant que personne concourant à la produc-tion collective de son unité, soit en tant qu'individu prenant part à la production indivi-duelle de son père, de sa mère ou de son mari, soit en tant que titulaire d'un lopin personnel.

Selon le niveau auquel se place celui qui fournit le travail, la prestation sera rendue sur le champ collectif, sur les parcelles individuelles de son père, de sa mère, de son mari, ou de lui-même.

Chez les Sénoufo, le chef est le principal bénéficiaire de la restitution du travail: 60 % de l'entraide pour les unités A et B de 1978-1979. En second lieu, la restitu-tion du ~!avail est effectuée chez le fournisseur lui-même. On retrouve, .dans cette entraide, la jeune fille Bll travaillant au titre de sa mère B6, et la jeune femme BIO travaillant à l'extérieur pour son mari B9. Pour l'unité dioula C, peu concernée par l'entraide, le chef d'unité ne bénéficie que de 25 % de la restitution du travail (1).

D'autres formes de prestations extérieures à l'unité, mais cette fois sans con-trepartie sous forme de travail ou de salaire, se manifestent dans l'activité agricole. Il s'agit par exemple de la perpétuation des relations privilégiées entre une mère et sa ou ses filles, après le mariage de celle (s)-ci. Une jeune femme peut, ainsi que cela est le cas pour BIO et B4, aller travailler sur les parcelles de sa mère. De même, mais beaucoup plus rarement, une femme âgée peut aider sa fille mariée, ainsi que le font BI et B2. Ces prestations chez la mère ou chez la fille correspondent à la colonne "mère ou fille" de la matrice de la page 101.

Des prestations peuvent également avoir lieu dans le cadre du parcours initia-tique'sénoufo, entre chaque initié de la' fin du stade tiolo et la fillette qui lui est at-tribuée, sa fogu~dia. L'initié devenant ensuite kafokon, celle-ci s'appelle sa ngorodia (2).

Mais ces prestations profitent surtout à l'initié, ainsi qu'il apparait dans la colonne "ngoro"

de la matrice de la page 101.

Sont regroupés, dans la rubrique "divers" de cette matrice de la page lOI, l'ai-de gratuite, réalisée sans contrepartie, ainsi que le travail chez les futurs beaux-parents (3),

(1) Le pourcentage de l'entraide au bénéfice du chef d'unité est de 69 %pour l'unité A, de 56 %pour l'unité B,

·soit 58 % pour les trois unités A, B, C. Les valeurs pour chaque bénéficiaire de l'entraide de chacun des mem-bres de ces trois unités peuvent être calculées en soustrayant les chiffres de la matrice de la page 99 à ceux de la page 10 1•

(2) Voir les étapes de l'itinéraire initiatique en annexes, particulièrement les 80, 9· et 10· de la page A 13.

(3) C'est le cas pour B8 et C9.

et celui pour l'initiation masculine (1). Le nombre de journées concernées par cette rubri-que reste limité (2).

L'analyse de la dernière rubrique de l'activité extérieure ~ la communauté de production montre que le travail salarié ne représente qu'une part relativement limitée de l'emploi du temps agricole: 7 % de l'activité agricole des unités A, B, C suivies en 1978-1979. Les salaires sont perçus surtout sous forme d'argent (65 %), mais également en nature transport de coton en charrette (13 %des journées salariées), céréales et tubercules (12 %), volailles (6 %), etc (3). Les deux formes de prestations rencontrées pour l'entraide se re-trouvent dans le travail salarié : ce dernier a lieu soit par individus isolés, soit en as-sociations de culture.

Une grande différence d'attitude vis-~-visdu salariat distingue les deux ethnies du village. Le travail salarié est particulièrement faible chez les Sénoufo, corres-pondant ~ 5 % de l'activité agricole des unités A et B et 14 % de leur travail extérieur.

L'importance relative des prestations salariées est plus élevée pour les femmes, et notamment les jeunes (~ 45 ans), que pour les hommes. Par contre le salariat occupe une place plus grande chez les Dioula, représenta~t10 %de l'emploi du temps agricole de l'unité C et, sur-tout, 71 %de son travail ~ l'extérieur de l'unité.

Aux dires des anciens, l'apparition du salariat est récente et se montre liée ~

l'introduction des cultures de rapport. Ceci est confirmé par la place que tient l'.activité salariée;-dans les prestations fournies par les trois unités enquêtées en 1978

1979, pour chaque type de culture : les journées salariées représentent 4 % du travail consa-cré aux productions vivrières, 6 % de celui sur des parcelles de riz inondé, alors que cette.

proportion attelnt 17 % pour le coton (~).

Cette prédominance du coton s'observe aussi dans le travail salarié reçu par les . 3 unités de 1978-1979 (5). Mais cette fois-ci, l'unité dioula C fait beaucoup plus appel au salariat que les deux unités sénoufo A et B : ces deux dernières communautés reçoivent 86 jour-nées salariées alors q~'elles en fournissent 126, tandis que l'unité C bénéficie de 262 jour-nées salariées contre 176 fournies (6). Cette disparité entre prestations salariées reçues et fournies explique en partie les écarts entre travail reçu et fourni constaté dans les échan-ges de travail avec l'extérieur (7). Cette différence entre ethnies est accentuée par l'emploi par l,'unité C d'un ouvrier peulh, travaillant presque exclusivement sur le champ collectif et principalement pour le coton et le riz inondé (8). Ce recours, pour la première fois lors de la campagne 1978-1979, ~ un ouvrier permanent constitue, même s ' i l s'agit d'un cas unique

~ Karakpo, un changement important dans l'économie villageoise. En effet, la monétarisation progressive des rapports de production, observée depuis quelques années, n'était le fait jusqu' ici que de prestations occasionnelles, lors de pointes ,de travail.

(1) Début septembre 1978, dans les semaines qui ont suivi son admission dans l'enclos initiatique (cf. 7° de la page 13 des annexes), le jeune A3 a travaillé une journée, avec les deux autres sénoufo de sa classe d'âge, au buttage de la future parcelle d'igname du champ collectif de l'unité du "maître d'enclos initiatique" (cf. page 135).

Aucun jeune non encore admis dans l'enclos initiatique n'était autorisé à assister à cette opération. Le tra-vail pour l'initiation masculine semble être en régression, puisque les hommes des classes nO 5, nO 6 et nO 7 déclarent avoir effectué 4 journées chez des vieux après leur admission dans l'enclos initiatique.

(2) La vieille CI va cependant assez souvènt travailler gratuitement à l'extérieur.

(3) Les autres formes de paiement en nature sont: poisson séché, sel, instruments aratoires, petites cuvettes manufacturées. Le transport de la récolte de coton est effectué par des Dioula chez des Sénoufo, sur la base de un voyage du champ au village contre 3 ou 4 journées de travail. Les tarifs en espèces varient de 100 F à 200 F en 1975-1976 et de 125 F à 200 F en 1978-1979.

(4) Ces pourcentages ont été calculés à partir des matrices des pages 81 à 83 des annexes. On observe un pourcentage plus élevé chez les Dioula pour les cultures vivrières (6 % contre 2 7. pour les Sénoufo) et pour le riz inondé (7 % contre 5 %), mais égal pour le coton.

(5) Les tableaux sur le travail salarié reçu ne sont pas publiés.

(6) Précisons que des membres du quartier sénoufo vo~t parfois travailler dans une unité dioula, alors que l'inverse est très exceptionnel. 'Ce travail salarié constitue presque l'unique forme de relation de travail entre les deux quartiers, l'entraide y étant très rare. .

(7) Cf. matrice de la page 99. Ces divergences proviennent également de la manière différente de comptabiliser les entrées et les sorties de travail (cf. paragraphe sur les temps de travaux à la page 71 des annexes).

(8) Les prestations de cet ouvrier sont indiquées à la ligne "ouvrier" de la matrice de la page 99. La répartition de son travail par culture est portée à la page 77 des annexes. Son salaire est de 43 000 F pour 135 journées, nourri, logé. .

113

Que devient le produit agricole ? Il est utilisé, soit directement, soit par l'intermédiaire du marché, essentiellement pour la consommation. Celle-ci se réalise dans des cellules que nous appellerons "unités de consommation", chacune d'elles pouvant se défi-nir comme "un groupe de personnes qui participent il. la destruction d'une partie du produit en vue de la reconstitution de la force de travail" (1). La consommation se présente sous deux aspects : l'alimentation et la consommation non alimentaire. Cette dernière est abordée dans la section 42 du chapitre suivant (2). Seule la consommation alimentaire est considérée ici.

Notre analyse de la consommation alimentaire s'appuie sur deux enquêtes .: le suivi, pour tout le village, des repas d'une semaine en 1975, et le volet sur les repas du questionnaire soumis aux membres des trois unités de 1978-1979 déjà mentionnées. Ces deux sources de données sont abordées successivement.

Co!ncidence de l'unité de production et de l'unité de consommation

La première référence de notre étude de la consommation alimentaire est le sui-vi des repas d'une semaine pour l'ensemble des sui-villageois. Trois restrictions doivent être soulignées. Tout d'abord, seuls les repas du matin et du soir ont été retenus, celui de la mi-

.

.. .

journée, pris généralement aux champs, étant plus complexe à exploiter. Ensuite, seuls les individus âgés d'au moins 13 ans (3) ont été interrogés; cependant les enfants apparaissent dans les données puisqu'ils partagent les repas des enquêtés. Enfin, aucune pesée de la nour-riture n'a été faite, une telle approche de la consommation, bien qu'ayant un intérêt certain, étant très lourde à mener.

L'enquête s'est déroulée de fin juin à fin septembre 1975, les villageois étant répartis en groupes successifs. Chaque personne était interrogée quotidiennement durant 7 jours consécutifs. Trois questions étaient posées pour chacun des repas du matin et du soir : avec qui avez-vous mangé ? qui a fourni les aliments ? qui a préparé ?

Ce suivi des repas, d'une semaine seulement, mais touchant l'ensemble du village, permet de dégager les grandes lignes de l'organisation de la consommation alimentaire. Les re-pas du soir sont pris en groupes souvent importants et assez réguliers. Ces groupes sont ra-rement basés sur l'âge mais presque toujours sur le sexe, hommes et femmes mangeant séparément.

Ils sont plus vastes pour les hommes, plusieurs femmes, particulièrement des vieilles, man-geant seules, ou avec leurs filles.

Il est plus difficile de déc~ler l'organisation des repas du matin, la formation des. groupes y étant plus irrégulière. De taille plus petite que ceux du soir, les groupes du matin dissocient de façon moins nette les deux sexes, et correspondent parfois il. la famille (4).

Mais le fait de partager le même repas n'est pas déterminant pour la définition d'une unité de consommation. Les individus mangeant ensemble constituent un groupe de commensa-lité, il. ne pas confondre avec l'unité de consommation. De même, les cuisinières - presque tou-jours les femmes et surtout les jeunes, à tour de rôle ou non - ne permettent pas de cerner une unité de consommation.

(1) CASTELLU (J.M.), Mais qù sont donc ces unités économiques que nos amis cherchent tant en Afrique ?, Abidjan, Centre ORSTOM de Petit-Bassam, 1979, .p. 4.

(2) Les produits non alimentaires sont en grande partie achetés et apparaissent donc dans les dépenses monétaires, auxquelles la section 42 est consacrée.

(3) C'est-à-dire ceux des classes nO 3 et suivantes. Cf. page Il des annexes .

. (4) Nous rappelons que le terme "famille" sera défini dans la section suivante (page 123) comme une cellule fami-liale mono ou polygynique.

Seule l'origine du produit permet de définir l'unité de consommation. Plusieurs individus fournissent très souvent les aliments consommés et la confrontation de la liste de ceux-ci avec celle des chefs de communauté de production permet de constater l'unicité des deux fonctions. Le chef d'unité de production est aussi un centre de décision principal dans la consommation. C'est lui qui gère le produit du champ collectif (1) et qui distribue les aliments â chaque cuisinière, exceptés les condiments, souvent fournis par celle-ci (2). No-tons au passage que la pratique de remettre au chef d'unité le mais produit sur les parcelles individuelles masculines s'est, en grande partie, perpétuée (3). Cette observation doit ce-pendant être nuancée par la faible importance de cette céréale sur les surfaces masculines (4).

L'intérêt majeur de l'enquête de 1975 sur les repas est d'avoir permis d'éta-blir la coincidence entre unité de consommation et unité de production. Toutefois, la simili-tude entre ces deux communautés n'est pas parfaite, les producteurs potentiels et les anciens producteurs étant inclus dans l'unité de consommation mais pas dans l'unité de production les jeunes enfants, les vieillards, les malades mangent mais ne travaillent pas.

A côté des fournisseurs principaux que sont les chefs d'unité, se manifestent des fournisseurs secondaires, surtout pour les repas du matin. Cette autonomie alimentaire a tendance â croitre avec la taille de l'unité et s'avère plus faible pour les Dioula que pour les Sénoufo. Chez ces derniers, les trois hommes remarqu~s par leur surface individuelle élevée

(5), s~ distinguent aussi par une autonomie alimentaire plus grande, procurant habituellement la nourriture du matin de leur famille. De même, les femmes d'un certain âge dépendent moins du chef d'unité, puisant les produits consommés dans leurs réserves personnelles ou étant nour-ries par· une autre personne .

. L'enquête de 1978-1979 commensaux et cuisini~res

Les résultats du volet consacré aux repas de l'enquête des trois unités de 1978-1979 conduisent â des conclusions similaires â celles énoncées ci-dessus, mais la période beau-coup plus longue permet d'approfondir l'analyse de la consommation. Ce volet de l'enquête con-cerne chacun des trois repas quotidiens durant 10 mois (16 avril 1978-15 février 1979) et com-prend les trois mêmes questions qu'en 1975 (6).

A ces trois questions correspondent trois sortes de tableaux : la fréquence des liens de commensalité (7), les cuisinières (8), et les fournisseurs des aliments (9). Ces ta-bleaux sont présentés selon un modèle analogue â ceux sur le travail : les enquêtés sont portés . â gauche, avec précision du code d'identification (10), du sexe, du numéro de classe d'âge et

du statut de parenté par rapport au chef d'unité. Afin de résoudre le problème posé par une jeune femme enquêtée moins longtemps (11), les valeurs de ces tableaux sont exprimées en pour-centages du nombre de jours d'enquête. Certains repas n'étant pas pris, la somme des chiffres indiqués pour chaque enquêté n'est pas toujours égale â 100.

(1) Signalons que le stockage des récoltes se fait, à Karakpo et dans les villages environnants, le plus souvent directement au champ, et peu dans des greniers cylindriques en terre, comme cela est fréquemment le cas dans d'autres zones de l'aire culturelle sénoufo.

(2) Les femmes sèment, sur le pourtour ou à l'intérieur, soit de leurs parcelles individuelles, soit du champ col-lectif, les condiments (piment, gombo, aubergine, etc.) utilisés pour la préparation des sauces. Elles ramassent aussi certaines feuilles sauvages. .

. (3) Il a été vu, à la page 44, qu'auparavant le mais produit par les hommes était toujours remis au chef d'unité.

(4) Cf. tableaux des pages 4A et A 21.

(5) Cf. page \05. Les trois Dioula émergeant par leur production individuelle importante, n'ont pas la même autonomie dans la consommation alimentaire.

(6) Cf. le questionnaire de la page 69 des annexes. Pour 'le déroulement de cette enquête, voir la page 68 des annexes.

(7) Cf. les deux pages suivantes.

(8) Pages 84 et 85 des annexes.

(9) Pages 86 à 89 des annexes.

(10) Nous rappelons que ce code est celui utilisé dans la représentation généalogique de la page 65 des annexes.

(II) Il s'agit de B4 qui, ainsi qu'il est précisé à la page 70 des annexes, a eu une fin de grossesse difficile.

ENQUETE ORGANISATION DES REPAS DE 3 UNITES D'EXPLOITATION (27 ENQUETES) : 16 AVRIL 1978 - 15 FEVRIER 1979

BEPAS DU SOIR : FREQUENCE DES LIENS DE

COM~IENSALITE

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