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Le journal d'un garçon juif mort à Auschwitz bientôt publié à Prague

AFP | 20.01.05 | 12h59

Récemment découvert à Prague, le journal tenu en 1941-42 par un garçon juif mort en 1944 dans le camp

d'Auschwitz, Petr Ginz, dont un dessin a été emporté en 2003 dans l'espace par l'astronaute israélien Ilan Ramon, sera bientôt publié dans la capitale tchèque, rapporte jeudi la presse."Il s'agit à mon avis d'un document

historique intéressant, que les gens devraient lire. C'est un avertissement", a indiqué la soeur de Petr Ginz, Chava Pressburger, au journal Lidove Noviny."J'ai vu ce journal pour la première fois en 2003, auparavant je ne savais pas qu'il existait", a confié Mme Pressburger, qui a quant à elle survécu à l'Holocauste et qui vit depuis 1948 en Israël.En 2003, Mme Pressburger avait demandé au premier astronaute israélien, Ilan Ramon, d'emporter avec lui un dessin au crayon de Petr Ginz intitulé "Paysage lunaire" et représentant la planète Terre vue depuis la Lune, à bord de la navette spatiale américaine Columbia, qui s'est désintégrée lors de son retour sur Terre, le 1er février 2003.Après l'apparition dans les pages de la presse mondiale de ce dessin, prêté par le Mémorial Yad Vashem de Jérusalem, un Pragois a réalisé que des documents qu'il avait découverts dans le grenier de sa maison située en banlieue de la capitale tchèque, appartenaient justement à Petr Ginz. Il a ensuite contacté sa soeur."Il ne

s'agissait pas uniquement du journal, mais aussi de six cahiers de contes, d'un roman inachevé et de gravures sur linoléum. Petr était encore un enfant, mais il enregistrait les événements historiques comme un journaliste", raconte Mme Pressburger. C'est elle qui a préparé la publication prévue en février de ce journal, rédigé en

tchèque.Ecrit entre septembre 1941 et août 1942 à Prague sous l'occupation nazie, le journal de Petr Ginz s'ouvre par les phrases suivantes: "Le temps est brumeux. Le port de l'étoile juive est devenu obligatoire. En allant à l'école, j'ai compté 69 shérifs", (juifs).Petr Ginz a été déporté en 1942 dans le camp de concentration de Terezin (Terezienstadt) au nord de Prague, puis en 1944 dans le camp d'Auschwitz où il a été gazé à l'âge de 16 ans."Le journal de Petr est absolument véridique, montrant comment se comporte et vit un enfant dans ces conditions-là", a dit Mme Pressburger.

Un astéroïde baptisé du nom de Petr Ginz, garçon juif mort à Auschwitz

AFP Mis en ligne le 26/01/2005

Récemment découvert dans le grenier d’une maison pragoise, un journal tenu par Petr Ginz en 1941-42 sera publié le mois prochain dans la capitale tchèque, à l’initiative de sa soeur Chava Pressburger, qui a quant à elle survécu à l’Holocauste et qui vit depuis 1948 en Israël.

EPA

Un astéroïde a été récemment baptisé du nom de Petr Ginz, garçon juif mort en 1944 dans le camp d’Auschwitz et dont un dessin a été emporté en 2003 dans l’espace par l’astronaute israélien Ilan Ramon, a indiqué mercredi à la presse un astronome tchèque, Milos Tichy.

Proposée par une équipe d’astronomes tchèques de l’observatoire de Klet dans le sud-ouest du pays, l’attribution de l’appelation «Petrginz » a déjà été approuvée par l’Union Astronomique Internationale (UAI), a précisé M. Tichy, qui avait découvert cet astéroïde le 27 février 2000.

Portant le numéro d’identification 50.413, l’astéroïde baptisé en l’honneur de Petr Ginz a un diamètre de 4 kilomètres et sa durée de révolution du Soleil est de quatre ans et demi environ, selon lui.

Garçon talentueux né en 1928 au sein d’une famille juive pragoise, Petr Ginz a été déporté en 1942 dans le camp de concentration de Terezin (Terezienstadt) au nord de Prague, puis en 1944 dans le camp d’Auschwitz où il a été gazé à l’âge de 16 ans.

Son dessin au crayon, intitulé «Paysage lunaire » et représentant la planète Terre vue depuis la Lune, a été emportée par Ilan Ramon à bord de la navette spatiale américaine Columbia.

La navette s’est désintégrée lors de son retour sur la Terre et tous les sept astronautes se trouvant à son bord ont été tués, le 1er février 2003, jour du 75e anniversaire de la naissance de l’auteur du dessin.

Récemment découvert dans le grenier d’une maison pragoise, un journal tenu par Petr Ginz en 1941-42 sera publié le mois prochain dans la capitale tchèque, à l’initiative de sa soeur Chava Pressburger, qui a quant à elle survécu à l’Holocauste et qui vit depuis 1948 en Israël.

Petr Ginz était également auteur de nombreux contes, d’un roman inachevé et de gravures sur linoléum, a récemment indiqué sa soeur à la presse pragoise. mercredi 19 janvier 2005, 18h36

PARIS (AFP) - L'Assemblée nationale rend hommage aux 11.000 enfants juifs déportés à Auschwitz entre 1942 et 1944, en leur consacrant une exposition, inaugurée mercredi par Jean-Louis Debré et Serge Klarsfeld, président de l'Association des Fils et des Filles des déportés juifs de France. Plus de 3.000 visages d'enfants juifs ont été accrochés dans une galerie du palais Bourbon. "Les enfants nous regardent, ils nous disent +ne nous oubliez pas+", a inscrit dans le livre d'or le président de l'Assemblée nationale, Jean-Louis Debré. Il y a aussi des cartes d'identité tamponnées en rouge de la mention juif ou juive. Des cartes avec celle d'"étranger surveillé", assorties de photos avec des plaques numérotées, "comme des criminels", commente M. Klarsfeld, qui a réalisé cette exposition. Quelques survivants sont là, comme Henri Zajdenwergier, 77 ans, déporté le 15 mai 1944 à 16 ans. "Il fallait toujours donner l'impression de pouvoir travailler", se rappelle-t-il. Pour lui, grâce à cette exposition, "c'est comme si c'était des vivants". André Chomand, 78 ans, lui aussi rescapé, est là pour ses deux frères qui, eux, ne sont pas revenus. "Nous avons été arrêtés le 4 août 1942, dénoncés par le passeur", se souvient-il. Sur la photo, Tino, 5 ans, serre son ours blanc, Jacques, 13 ans, tient un livre. "Il y a tellement de promesses dans le regard de ces enfants, on ne sait pas mesurer ce qu'on a perdu", réagit la députée guyanaise Christiane Taubira, très émue.

Elle est venue, comme nombre de ses collègues, voir cette exposition, accessible aux parlementaires ainsi qu'aux visiteurs de l'Assemblée, qui depuis mars 2002 voyage dans les gares des grandes villes françaises. "Les mots sont faibles devant la réalité", devant l'"horreur", mais il faut "dire simplement, le plus simplement possible à nos enfants: +oui cela a existé+", affirme M. Debré. Ces enfants sont "restés trop longtemps anonymes dans les poubelles de l'Histoire", déclare M. Klarsfeld, qui précise qu'au total ce sont 76.000 Français qui ont été déportés.

"76.000 crimes contre l'humanité qui ont rendu l'occupation allemande particulièrement inhumaine", ajoute-t-il, répondant ainsi sans le citer aux récentes déclarations du président du Front national, Jean-Marie Le Pen. Il finit en demandant "de ne donner en aucun cas la possibilité électorale aux ennemis de la République d'entrer en cette enceinte par le biais d'une certaine dose de représentation proportionnelle". "Nous ne voulons pas dans les dernières années de notre vie, dit-il, entendre à nouveau dans l'hémicycle les voix de ceux qui nient la Shoah".

Auschwitz: les soldats russes ne s'attendaient pas "à une telle horreur"

AFP | 19.01.05 | 09h51

Soixante années ont passé, mais les soldats soviétiques qui ont libéré le camp de concentration d'Auschwitz, tels l'artilleur Guenri Koptev et le lieutenant Ivan Martynouchkine, tous deux octogénaires, gardent intact le souvenir d'une horreur à laquelle "personne ne s'attendait".Chef d'équipe d'un canon anti-char, Guenri Koptev a été parmi les premiers soldats entrés dès le 27 janvier dans le camp de la mort."Personne ne s'attendait à une telle horreur", raconte-t-il à l'AFP."Près de l'entrée, sur une grande place nous avons vu plusieurs milliers de personnes. Elles chantaient en différentes langues... Un chiffon rouge flottait au dessus de leurs têtes", se souvient-il. Dans la boue, des cartes de jeu traînaient à côté d'instruments à vent..."Les hommes étaient indiscernables des femmes, les vieux des jeunes: des êtres humains aux yeux écarquillés et à la peau transparente. Ils riaient et pleuraient en même temps", se rappelle-t-il."J'ai vu, au fond, une allée entière bordée de bûchers hauts de deux mètres, d'où débordaient des corps humains. Elle menait au crématorium. J'ai vu aussi une salle avec un stock de cheveux humains, une autre remplie uniquement de lunettes... Puis je suis entré dans les douches aux murs couverts de carrelage bleu foncé. Mais ce n'est qu'après le procès de Nuremberg que j'ai appris à quoi elles servaient", avoue-t-il.Le choc était d'autant plus fort que les jeunes soldats n'avaient pas été avertis de ce qu'ils allaient voir. "Les commandants ne nous avaient pas dit que nous allions entrer dans un camp de concentration", raconte Ivan Martynouchkine, 81 ans, qui dirigeait à l'époque une compagnie de mitrailleurs de la 322e division, l'une des trois unités de l'Armée Rouge qui ont libéré Auschwitz.C'est seulement quand ses fantassins ont vu les barbelés d'Auschwitz, le 27 janvier, qu'Ivan a reçu "l'ordre de ne plus utiliser l'artillerie pour ne pas faire de victimes parmi les prisonniers".Le vieil homme ne se souvient plus aujourd'hui s'il a vu de ses propres yeux l'inscription "Arbeit macht frei" (le travail rend libre) au dessus de la porte centrale du camp où si sa mémoire lui a joué un tour après les nombreux documentaires qu'il a vus depuis lors. Il se souvient en revanche parfaitement d'un moment de confusion parmi ses hommes à la vue d'"êtres bizarrement vêtus" qui se tenaient par petits groupes derrière les barbelés et regardaient les soldats "avec une sorte de méfiance". "Nous avons vite compris que c'étaient des détenus. Et nos courtes vestes militaires fourrées, nos chapkas les ont rassurés à leur tour, et nous nous sommes salués, toujours séparés par la clôture", raconte Ivan.L'objectif militaire imposait à sa compagnie d'effectuer des reconnaissances autour du camp, sans y entrer."A proximité, nous avons découvert des maisons, abandonnées visiblement par les chefs du camp: parfois il y avait même une table encore dressée, parfois tout y était sans dessus dessous. Un peu plus loin, mes soldats ont trouvé une remise où étaient stockés beaucoup de vêtements", ceux des internés, raconte-t-il."Je n'ai jamais compris comment un cerveau humain avait pu inventer tout cela", confie Guenri Koptev, attendu comme Ivan Martynouchkine et les autres libérateurs soviétiques, avec le président russe Vladimir Poutine, aux cérémonies prévues le 27 janvier pour marquer le 60e anniversaire de la libération d'Auschwitz. Environ 1,1 million de personnes, principalement des juifs d'Europe, y ont été exterminés par les nazis.

JERUSALEM, 20 jan (AFP)

Pour Israël, Auschwitz symbole d'un antisémitisme toujours menaçant

Pour Israël, l'extermination d'un million de juifs par les nazis au camp de la mort d'Auschwitz alimente jusqu'à ce jour son sentiment d'abandon par le monde et témoigne du danger toujours présent de l'antisémitisme.

Soixante ans après la libération du camp, la Shoah sert toujours de justification suprême au sionisme, né pourtant bien avant le génocide perpétré par les nazis.

"Personne n'aurait imaginé en 1945, juste après la Shoah, que ce sujet redeviendrait d'actualité, du fait d'un réveil d'un antisémitisme qui se masque derrière la dénonciation d'Israël", a déclaré à l'AFP l'ancien ministre de la Justice israélien Yossef Lapid.

"Auschwitz est un rappel de ce qui pourrait nous arriver si nous n'avions pas un pays pour nous défendre", poursuit l'actuel chef de l'opposition, lui-même rescapé de l'Holocauste, en Hongrie, où enfant il avait été interné dans un ghetto en 1944.

Le chef du parti centriste Shinouï lie, comme le font souvent les dirigeants israéliens, le "réveil de l'antisémitisme" à la poussée d'un islamisme extrémiste qui pourrait devenir exterminateur "si seulement il en avait les moyens".

Mais cet amalgame est critiqué par l'historien israélien Tom Seguev et d'autres chercheurs.

"Il y là une utilisation de la Shoah à des fins politiques, ce qui n'est d'ailleurs pas propre à Israël, puisque les adversaires de l'occupation israélienne des territoires palestiniens n'hésitent pas parfois à la comparer, tout aussi abusivement à celle des nazis", relève-t-il.

"Cela dit, le sentiment que les juifs ont été abandonnés par les Alliés est parfaitement authentique et explique a posteriori des décisions cruciales prises par Israël comme celle se doter de l'option nucléaire" souligne-t-il.

Selon lui, la Shoah "est devenue un élément central de l'identité israélienne" après le procès du criminel de guerre nazi Adolf Eichmann, enlevé en 1960 en Argentine, jugé et exécuté en 1961.

"Jusqu'alors, la tragédie de la Shoah avait été occultée. Mais, à partir du procès, les Israéliens qui préféraient s'identifier à des héros, ont commencé à s'identifier aux victimes juives", note-t-il.

"La leçon que tirent d'Auschwitz des jeunes Israéliens, c'est que leur Etat doit être fort pour que cela ne se reproduise +jamais plus+, mais c'est aussi qu'il faut combattre sans merci, le racisme sous toutes ses formes", note l'historien qui a accompagné des groupes qui sont de plus en plus nombreux à se rendre sur le site du camp de la mort en Pologne.

Pour le chef du service historique du Mémorial Yad Vashem de Jérusalem, consacré à l'étude et au souvenir des six millions de victimes juives de la Shoah, le sentiment d'abandon est parfaitement justifié.

"Il ne fait plus de doute que les Alliés n'ont pas fait tout en leur pouvoir pour stopper la machine de mort, parce que ce n'était pas leur première priorité ou pour d'autres raisons", affirme le professeur David Bankier.

"Ils se sont contentés d'annoncer en décembre 1942 que les nazis avaient engagé une véritable campagne d'extermination, mais cette proclamation isolée n'a pas été suivie d'effet", note-il.

"On peut comprendre qu'au début de la campagne d'extermination, à l'été 1941, les Alliés n'aient pas pris conscience, tout comme les victimes elles-mêmes, de l'ampleur de l'entreprise de mort mais ce n'était plus le cas par la suite en 1943, comme en témoignent des rapports de renseignements très précis qu'ils ont mis au placard", souligne t-il.

"Certes, un bombardement de voies ferrées menant vers Auschwitz-Birkenau, réclamé d'ailleurs en vain par Winston Churchill, le Premier ministre britannique, n'aurait pas réussi à perturber durablement le trafic, mais chaque jour de retard signifiait plusieurs milliers de victimes en moins, quand en 1944, les chambres à gaz travaillaient à plein rendement", s'indigne-t-il.

Le gouvernement israélien a fait du 27 janvier, jour de la libération par l'Armée rouge du camp d'Auschwitz en 1945, la "Journée nationale du combat contre l'antisémitisme".

CITE DU VATICAN, 20 jan (AFP)

L'anniversaire de la libération d'Auschwitz ravive les polémiques sur Pie XII

Le 60ème anniversaire de la libération du camp de concentration nazi d'Auschwitz a rouvert au Vatican la blessure causée par les silences du pape Pie XII pendant l'extermination des Juifs.

Jean Paul II, qui sera représenté le 27 janvier aux cérémonies à Auschwitz par le cardinal français Jean-Marie Lustiger, a demandé pardon à la communauté juive en 1998 pour les fautes commises par l'Eglise pendant la Shoah.

Mais ce repentir a été jugé "incomplet", car il exonère Pie XII de toute faute. Et la volonté affichée de ses partisans de relancer son procès en béatification, enlisé depuis 1965, choque la communauté juive et pour cette raison embarrasse le Vatican.

"Je crois qu'une exaltation de Pie XII par une béatification est tout au moins prématurée", a déclaré à l'AFP Mme Tullia Zevi, 79 ans, ancienne présidente de la communauté juive italienne.

Or sa cause sera défendue en mars devant la congrégation pour la cause des saints, a annoncé à l'AFP le jésuite allemand Peter Gumpel, chargé d'instruire le dossier.

La polémique fait rage depuis plusieurs semaines en Italie, où les défenseurs de Pie XII affrontent ses détracteurs avec une rare virulence.

Les accusations de comportement antisémite portées contre Pie XII sont "des stupidités" et des "faux historiques", s'est ainsi insurgé Giulio Andreotti, 86 ans, patron de la défunte Démocratie chrétienne et sept fois chef du gouvernement de 1972 à 1992.

Pie XII, pape de 1938 à 1959, surnommé "le pape d'Hitler" par l'historien britannique John Cornwell, est accusé d'être resté silencieux alors qu'il était parfaitement informé de la déportation et de l'extermination des Juifs.

Et l'ouverture des archives secrètes du Vatican apporte régulièrement des arguments à ses détracteurs. Les documents montrent que Pie XII était informé dès 1933 de l'antisémitisme des dirigeants allemands. Ancien nonce à Berlin, Mgr Eugenio Pacelli -- le futur pape-- était alors cardinal secrétaire d'Etat du Vatican.

"On ne peut oublier l'image de conservateur intransigeant de Pie XII, conditionné par sa longue fréquentation des milieux culturels et politiques allemands", a souligné Mme Zevi.

Les défenseurs de Pie XII mettent en avant le contexte historique, invoquent une stratégie du Vatican face aux nazis et portent au crédit du pape toutes les actions menées par des religieux pour contrer les déportations.

"Affirmer aujourd'hui que Pie XII a été complètement indifférent, c'est un faux de premier ordre. Il a fait tout ce qu'il pouvait même s'il n'a pas toujours réussi à faire de son mieux", soutient ainsi le père Gumpel.

La prestigieuse revue des jésuites italiens Civiltà cattolica a également pris la défense de Pie XII.

"Le Saint-Siège était convaincu que, sur le plan opérationnel, la +menace+ d'une dénonciation publique pouvait être plus efficace que la dénonciation, car elle aurait pu avoir des conséquences nuisibles pour la cause que l'on souhaitait défendre", soutient l'historien jésuite Giovanni Sale dans le dernier numéro de la revue;

Mais Pie XII ne s'est même pas opposé à la promulgation des lois raciales par Mussolini en 1939, ni à la déportation à partir de 1943 de plus de 8.000 juifs d'Italie vers les camps d'extermination nazis.

L'ouverture des Archives secrètes du Vatican concernant les années de son pontificat est très attendues. Mais il faudra patienter jusqu'à 2007 "ou même après", a confié à l'AFP un collaborateur du père Sergio Pagano, préfet des Archives.

AUSCHWITZ (Pologne), 19 jan (AFP)

Pèlerinages à Auschwitz, symbole de l'Holocauste

Symbole de l'Holocauste, le camp d'Auschwitz-Birkenau est l'objet de nombreux pèlerinages, dont ceux de jeunes Israéliens et de jeunes juifs, en particulier pour l'annuelle "Marche des vivants" prévue cette année le 5 mai.

Organisées depuis 1988 par des associations israéliennes et celles de la diaspora juive, ces marches réunissent sur le site du camp des milliers de jeunes, aux côtés de responsables politiques et d'anciens détenus.

"Ne jamais oublier" est le mot d'ordre de ces manifestations, toujours empreintes de grandes émotions, en souvenir de plus d'un million de juifs, hommes, femmes et enfants de différents pays d'Europe occupés par les Allemands, exterminés sur ces lieux de 1940 à 1945.

L'an dernier, 5.000 jeunes juifs du monde ont défilé avec de jeunes Polonais à leurs côtés. Les juifs et Israéliens ont défilé vêtus d'anoraks traditionnels de la marche, de couleur bleu-roi et blanc et arborant l'Etoile de David. Un an plus tôt, les présidents israélien Moshé Katzav et polonais Aleksander Kwasniewski avaient conduit la marche.

Les marcheurs partent du tristement célèbre portail à l'inscription "Arbeit macht frei" (le travaille rend libre), pour parcourir un itinéraire de plus de trois kilomètres entre Auschwitz et Birkenau, l'"usine de la mort", où les quatre chambres à gaz et fours crématoires ont fonctionné 24 heures sur 24 à la fin de la guerre, dans le cadre de "la solution finale".

Ils se réunissent ensuite autour du Mémorial international de Birkenau, ils s'y recueillent, chantent le kaddish tandis que sont récités les prénoms de victimes.

Chaque année, des centaines de milliers de visiteurs viennent en groupe ou individuellement sur ces lieux qui ont vu l'horreur.

En 2004, plus d'un demi-million de personnes de 105 pays, parfois aussi lointains que la Chine, le Pérou ou la Namibie, ont visité l'ancien camp, selon la direction du musée d'Auschwitz.

Quelque 63.000 visiteurs sont venus des Etats-Unis, 26.000 d'Israël, 32.000 d'Italie, 28.000 de France, 26.000 de Grande-Bretagne et 37.000 d'Allemagne.

"Souvent, des groupes de jeunes arrivent sans se rendre compte du caractère de ces lieux, dans une ambiance de pique-nique.

Mais au fur et à mesure de la visite, les rires s'évanouissent et les visages se figent", raconte à l'AFP le porte-parole du musée, Jaroslaw Mensfelt.

"Certaines personnes arrivent avec des idées reçues, par exemple sur le rôle des Polonais dans l'Holocauste. C'est à nous de les éclairer, documents et preuves matérielles à l'appui, sur le véritable fonctionnement de ce camp nazi", affirme M. Mensfelt, se référant à ce que certains qualifient de camps de concentration polonais alors qu'ils étaient nazis allemands en terre de Pologne.

"Personne ne peut rester indifférent, dit-il, devant les montagnes de cheveux humains, de jouets d'enfants ou de chaussures ayant appartenu aux victimes", présentés derrières d'immenses vitrines du musée.

"Très souvent les gens éclatent ici en sanglots".