• Aucun résultat trouvé

Jean-Claude PAYE, secrétaire général de l'OCDE, s'est à son tour adressé à l'Assemblée parlementaire en ces termes :

« Monsieur le Président, Mesdames, Messieurs les parlemen-taires, je voudrais avant tout remercier le Président pour ses aimables paroles d'accueil et féliciter Mme le Rapporteur pour la qualité du rapport élaboré sous sa direction.

« Les pays de l'OCDE sont tous, à l'exception notable du Japon, engagés dans une phase de croissance économique. Commencée selon les pays depuis deux, trois, voire quatre ans, cette expansion semble devoir se poursuivre sans pression inflationniste significative.

Pourtant, l'atmosphère n'est nulle part à l'euphorie et dans les pays de l'OCDE on envie les taux de croissance élevés que connaissent, notamment en Asie, beaucoup d'économies naguère sous-dévelop-pées. C'est sur cette conjonction assez paradoxale d'une situation économique au total plutôt bonne et d'une ambiance plutôt morose que je voudrais aujourd'hui vous présenter quelques remarques, avant de brosser à grands traits un bref tableau des activités de l'OCDE.

« La situation économique de la plupart de nos pays est assez satisfaisante, beaucoup d'indicateurs le prouvent. Mais le Japon n'est pas encore vraiment sorti d'un marasme auquel les excès bancaires et financiers de la deuxième moitié des années 80 ont beaucoup contri----. La bulle financière artificiellement gonflée par la spéculation immobilière et par l'imprudence des banques est longue à résorber car l'on veut à juste titre écarter le risque d'un effondrement du système bancaire. L'appréciation du yen au cours des premiers mois de l'année, reflet de l'affaiblissement du dollar pendant cette période a également affecté la confiance des agents économiques. On peut espé-rer que la combinaison de taux d'intérêt historiquement bas, d'un nouveau et massif programme de relance budgétaire et de réformes structurelles plus vigoureuses, saura sortir l'économie japonaise de

l'ornière où elle s'est quelque peu enlisée.

« La bonne conjoncture qui prévaut dans le reste du monde y contribuera certainement. Les autres pays asiatiques connaissent, en effet, une croissance soutenue et ce, depuis plusieurs années pour la plupart d'entre eux. D'après les statistiques de la Banque mondiale, le taux de croissance du PIB a été en 1994 de 11,8 % en Chine, de 5,3 % en Inde, de 7% dans les pays de l'ASEAN. L'Amérique du Sud fait également bonne figure avec des taux de 5,7 % au Brésil, 6,5 % en Argentine et 4,4 % au Chili. Quant aux pays de l'Est européen, beau-coup sortent de la crise née du choc de la transition et ont, en 1994, renoué avec la croissance.

« Pour leur part, les pays de l'OCDE affichent des performances, c e r t e s moins brillantes, mais honorables. En dépit de la quasi-stagna-tion japonaise et de la crise mexicaine, le taux de croissance pour la zone OCDE s'établit à presque 3 % pour 1994 et à 2,25 % pour l'année 1995 et l'on s'attend à 2,5 % en 19 %, avec relativement peu de différences entre les pays. L'inflation semble actuellement à peu près partout maîtrisée et l'emploi est en hausse.

« Pourtant, dans aucun de nos pays, l'atmosphère n'est particu-lièrement euphorique. Plusieurs causes se combinent dans des

propor-tions qui varient selon les pays, pour alimenter cette relative morosité.

Certaines de ces causes sont politiques. Sur le plan international, la fin de la Guerre froide n'a pas tout réglé et l'on s'inquiète des conflits locaux et de la difficulté que la communauté des nations éprouve à les prévenir et à les régler. Sur le plan national, les systèmes politiques, les partis, les corps intermédiaires et les personnalités sont à des titres divers et de diverses manières remis en cause. C'est sans doute l'effet naturel d'une relève de générations. Mais cette relève se trouve coïn-cider avec d'autres changements profonds.

« Du côté de l'économie, en effet, tout bouge et vite. Ce que l'on appelle la globalisation progresse à grands pas. Elle se fonde sur la puissante interaction entre, d'une part, la concurrence que nourrissent l'ouverture des frontières et la déréglementation et, d'autre part, le progrès technique dont le rythme paraît, à tort ou à raison, s'accélérer.

« Les effets de la globalisation sont multiformes. Je me bornerai à mentionner ceux auxquels l'opinion publique paraît le plus sensible.

« Dans le domaine financier – et l'on vient d'en avoir une nou-velle illustration ces jours-ci – l'existence d'un marché global où les capitaux se meuvent en masse à la vitesse de la lumière soumet à un jugement permanent et sans complaisance la crédibilité économique des pays, le sérieux de leurs politiques, l'efficacité de leurs entreprises et la qualité de leur main-d'œuvre. La sanction est brutale et l'opinion publique a souvent l'impression qu'elle est injuste. La vérité est sans doute que le thermomètre est excessivement sensible, mais que les sautes qu'il connaît sont rarement dépourvues de toute justification. Il n'empêche, l'opinion a le sentiment qu'un orage est à tout moment possible, d'où une impression d'insécurité.

« Autre impression largement répandue, celle d'une insécurité de l'emploi où l'on a souvent tendance à voir l'une des conséquences de la globalisation de l'économie. Dans beaucoup de pays de l'OCDE, essentiellement en Europe continentale, le chômage se situe à des niveaux nettement plus élevés que lors des précédents cycles écono-miques. Dans d'autres pays, notamment aux États-Unis, le taux de chômage est comparable à celui des précédents cycles, mais l'éventail des rémunérations s'est élargi, y compris vers le bas, et la stabilité dans l'emploi est perçue comme en déclin.

« L'organisation de la société dans nos pays est très largement fondée sur l'emploi. Avoir un métier, avoir un emploi stable avec de bonnes perspectives de progression, est un élément fondamental du statut social, de la considération dont on jouit, de l'accès au logement, aux prêts des banques et à l'éducation. L'espoir pour chaque individu de faire son chemin dans la société et, pour chaque génération, de mieux vivre que la précédente était devenu une caractéristique des

pays développés. Beaucoup ont aujourd'hui l'impression que cet espoir est remis en cause et que notre société est en régression.

« Du coup, on cherche à trouver des coupables ; de préférence à l'étranger. Si nos bons emplois stables et rémunérateurs sont menacés, la faute en incombe, dit-on, à la concurrence déloyale des pays à bas salaires, au protectionnisme spontané ou délibéré des partenaires commerciaux, à la recherche permanente par les entreprises des com-pressions d'effectifs, des réductions de salaires et des délocalisations d'activités.

« J'ai volontairement poussé cette description vers la caricature.

Vous savez bien, vous qui êtes au contact quotidien des électeurs, que nombreux sont ceux qui voient de cette façon le monde d'aujourd'hui et qui, par une réaction naturelle, idéalisent le passé et rêvent de le retrouver. Cette tendance est d'autant plus forte que s'aggravent les inquiétudes que suscite la conviction d'une dégradation rapide de

l'environnement. La nostalgie d'un âge d'or est aussi écologique.

« Il est temps de ramener tout cela à de plus justes proportions et de substituer à des émotions compréhensibles mais mauvaises conseillères une vue plus équilibrée de la réalité. Loin de moi ; bien sûr, l'idée de nier les difficultés auxquelles tant de nos concitoyens se trouvent confrontés. Je n'ai eu de cesse, vous le savez, d'appeler

l'attention des gouvernements de nos pays sur la nécessité de prendre garde au risque de déchirure du tissu social et sur les graves consé-quences non seulement humaines mais aussi économiques et poli-tiques qui pourraient en résulter. Mais il faut raison garder. On ne remonte pas le torrent de l'Histoire. Voyons plutôt les chances et les possibilités qu'offre ce changement du monde et mettons-nous en mesure d'en profiter au mieux.

« Même s'il compte encore trop de poches de sous-développe-ment et de pauvreté, le monde est, pour la première fois de son his-toire, largement engagé dans le développement économique. Il faut s'en réjouir. Mieux vaut pour nos pays avoir dans ce que l'on appelait naguère l'Est et le Sud, des partenaires prospères avec qui commercer profitablement. La globalisation de l'économie, c'est l'assurance, pour le monde pris dans son ensemble, d'une productivité en hausse.

Pour les consommateurs, cela signifie à la fois prix plus bas et qualité constamment améliorée des biens et des services, et hausse régulière des rémunérations, que seule autorise une productivité en croissance continue.

« Mais cette vérité d'évidence au niveau planétaire peut cacher, cache des disparités locales, voire des évolutions en sens contraire.

J'évoquais devant vous, ici même, voici deux ans, l'opinion de nom-breux pessimistes selon lesquels, dans une économie mondiale

inté-grée, le rattrapage des pays développés par les pays en développement se traduirait chez les premiers par une stagnation, voire une régression du niveau de vie. L'étude de l'OCDE sur l'emploi a, je crois, jeté une lumière définitive sur cette question.

« Cette étude aboutit, sur la base d'une analyse approfondie, à une conclusion que le bon sens et l'expérience suggéraient de toute façon : dans un espace économique donné, la concurrence et le pro-grès technique conduisent à la recherche constante d'une productivité accrue. Cela se traduit par la disparition progressive des activités moins productives et donc moins rémunératrices, que remplacent des activités plus productives et donc plus rémunératrices. Ce processus de destruction-création, pour reprendre les termes de Joseph Schumpeter, se déroule maintenant à l'échelle du monde. C'est un changement de dimension et c'est en même temps un changement d'intensité.

« Quand, en effet, les travailleurs les moins qualifiés des pays développés se trouvent en concurrence avec ceux, beaucoup moins payés, des pays en développement, il est évident qu'ils ont peu de chance de triompher. Encore que, pour les entreprises, le niveau de rémunération ne soit qu'un élément parmi d'autres pour déterminer la localisation de leur activité. Les entreprises attachent souvent – et à juste titre – beaucoup plus d'importance à l'environnement dans

lequel elles opèrent : cadre juridique, sécurité des transactions, qualité des transports et communications, proximité de marchés porteurs, agrément de vie, etc. Et l'arrivée de nouveaux acteurs sur la scène économique mondiale ne doit pas faire perdre de vue le fait qu'aujourd'hui encore l'essentiel de la concurrence est celle que se font entre eux les pays développés.

« Il demeure néanmoins certain que les emplois les moins quali-fiés sont, en général, dans nos pays, les plus exposés. Ils l'ont toujours été, et le progrès économique et social a largement consisté dans nos pays à réduire le nombre de manœuvres et à augmenter le nombre d'ingénieurs.

« La vraie question est de savoir si nous sommes capables de créer suffisamment vite suffisamment d'emplois, de doter les tra-vailleurs des compétences nouvelles requises pour occuper ces emplois et de faire en sorte que la cohésion sociale ne soit pas mise en péril. C'est là le défi central auquel se trouvent confrontés nos pays.

C'est très largement en fonction de ce défi que s'orientent les activités de l'OCDE, que je souhaiterais maintenant vous décrire à grands traits, avec l'espoir que vous serez sensibles à leur cohérence en même temps qu'à leur ambition.

« Les postulats sur lesquels se fondent ces activités sont simples et demeurent en vérité les mêmes qu'au jour où fut signée la conven-tion créant l'OCDE : l'échange internaconven-tional est source de prospérité ; il faut donc le développer aussi vite que possible et y faire participer le plus possible d'agents économiques ; des règles du jeu et une étroite coopération intergouvernementale sont nécessaires pour que ne règne pas la loi de la jungle. À ces postulats de toujours s'en ajoute un plus récent : nous sommes dans une période de globalisation rapide de l'économie, qui réclame une grande capacité d'adaptation et soumet à de fortes tensions les structures et les individus. Les poli-tiques à mener doivent par conséquent viser à augmenter la capacité d'adaptation et à prévenir les tensions, faute de quoi pourraient être compromis les bénéfices à attendre de la globalisation.

« En fonction de ces postulats, l'action de l'OCDE se développe selon deux grands axes complémentaires, en exploitant les qualités propres de l'organisation, notamment son caractère multidisciplinaire.

« Premier grand axe, l'interaction entre développement écono-mique et évolution de la société. Il est banal de dire que l'on ne peut pas construire une économie durablement prospère sur une société en crise. Et c'est vrai. Ce que les pays membres attendent par priorité de l'OCDE, c'est qu'elle mette à contribution sa capacité d'analyse, de proposition et de surveillance pour les aider à saisir toutes les chances qui s'offrent à eux dans un monde qui se transforme fondamentale-ment.

« L'illustration la plus évidente de cette mission confiée à l'OCDE est la suite donnée à l'étude sur l'emploi. Cette étude n'était en effet qu'un préalable – certes nécessaire – au véritable objectif, qui est de définir et de mettre en œuvre des politiques adéquates et d'en surveiller l'application. Cela implique d'une part la réalisation d'études complémentaires dans les domaines où nos connaissances doivent encore être approfondies, d'autre part l'identification, pays par pays, des actions nécessaires.

« Sur le premier point, nous avons en cours des études sur les relations entre technologie, productivité et emploi, sur l'interaction entre systèmes fiscaux et allocations sociales, sur l'expérience acquise en matière de politiques actives de l'emploi et sur l'interac-tion entre politiques macroéconomiques et structurelles. D'autres études suivront, notamment sur l'entreprenariat.

« Sur le deuxième point, les recommandations pays par pays, nous mettons en pratique, à compter de ce mois-ci, la décision récem-ment prise d'introduire dans les examens annuels de la situation éco-nomique de nos pays membres une partie relative à l'emploi.

« Il s'agit en fin de compte d'analyser sous l'angle de leurs effets en matière d'emploi pratiquement toutes les politiques des pays membres. À mesure en effet que les économies deviennent plus com-plexes et plus interdépendantes, leur succès dépend davantage de la capacité d'adaptation et d'innovation des agents économiques et de la capacité des autorités publiques à mener des politiques macroécono-miques stables et des politiques structurelles qui favorisent l'effi-cience économique. Alors, et alors seulement, se trouvent réunies les conditions favorables à la création durable d'emplois, car c'est alors, et alors seulement, que la confiance des agents économiques les incite à aller de l'avant en investissant, en consommant, en innovant, en pre-nant des risques.

« L'étude sur l'emploi indiquait les principales lignes de l'action à suivre, tant dans le domaine macro-économique que dans le domaine structurel. Le travail mené depuis lors permet d'approfondir et de préciser l'analyse, afin d'identifier pour chaque pays membre les actions qu'appellent sa situation et ses caractéristiques particulières.

C'est un processus de longue haleine qui est engagé, dans lequel sont mises à contribution les différentes fonctions de l'OCDE : collecte de données, analyse des problèmes, dialogue sur les politiques à mener et surveillance collective de leur mise en œuvre.

« L'analyse par l'OCDE des interactions entre économie et société est appelée à déborder le domaine de l'emploi. Le vieillisse-ment des populations et la nécessaire réforme de beaucoup de sys-tèmes de protection sociale posent en effet des problèmes de grande ampleur et font peser de lourdes menaces sur les finances publiques.

Mais cet aspect financier n'est qu'un révélateur. Plus profondément, se posent des questions de solidarité au sein de la société et entre générations, des questions d'organisation de la société. En demandant à l'OCDE de se pencher sur ces domaines, le conseil ministériel de mai dernier a bien montré l'ambition qu'il nourrit pour l'organisation.

« Bien entendu, les recommandations qui émanent de tous les travaux de l'organisation – qu'ils portent sur les politiques macro-économiques ou sur les politiques structurelles – appellent des mesures qui relèvent de la compétence nationale. Augmenter un taux d'escompte, réduire un déficit budgétaire, réformer un système éduca-tif, modifier un régime de protection sociale, tout cela demande une action au niveau national. Mais, dans une économie mondiale désor-mais marquée par l'interdépendance, il est de plus en plus nécessaire de s'assurer de la compatibilité au niveau international des actions menées par les différents pays, et ce dans un nombre croissant de domaines. En d'autres termes, il faut étendre le champ de la coopéra-tion intergouvernementale et les règles du jeu internacoopéra-tionales. C'est

depuis l'origine la vocation de l'OCDE. C'est une mission que l'inter-dépendance des économies rend chaque jour plus utile.

« Cette semaine, vient de démarrer au sein de l'OCDE la négo-ciation d'un accord multilatéral sur l'investissement. L'objectif en est ambitieux : il s'agit de libéraliser et de protéger mieux encore les investissements directs et de mettre en place des procédures de règle-ment des différends. Il n'est pas de meilleure illustration du besoin ressenti par tous de faciliter l'investissement pour tirer le meilleur parti de la globalisation. Négocié entre pays de l'OCDE, cet accord sera ouvert à des pays non membres et l'on a bon espoir qu'il susci-tera tellement d'intérêt qu'il deviendra rapidement un instrument quasi universel.

« Cela me conduit, et j'en terminerai par là, à décrire le second grand axe d'évolution de l'OCDE. Le premier était l'interaction entre l'économie et la société, le second est l'ouverture sur le reste du monde.

« Ici aussi, nous retrouvons le phénomène de globalisation. Prati-quement tous les pays du monde ont maintenant fait le choix de l'éco-nomie de marché. Faute de tirer les conséquences de cette évolution historique, l'OCDE eût assez rapidement perdu de son utilité. Dès lors en effet que s'estompait ce qui faisait le caractère quelque peu exclu-sif de ce club, à savoir le niveau de développement et le type d'écono-mie de ses membres, ainsi que leur conception de la démocratie, l'OCDE se serait rapidement trouvée, si elle n'avait pas évolué, inconfortablement assise entre un multilatéralisme, désormais univer-sel, et un régionalisme fondé sur des proximités géographiques.

« L'OCDE, vous le savez, a évolué et vite : dialogue amorcé dès 1988 avec les économies dynamiques d'Asie et ouvert, voici bientôt trois ans, avec quatre pays d'Amérique latine ; coopération engagée dès 1989 avec les pays de l'ancien bloc communiste en transition vers l'économie de marché ; contacts établis et normalement appelés à s'intensifier avec la Chine et l'Inde ; premières approches vers l'Indo-nésie ; approfondissement et diversification de l'analyse par l'OCDE des problèmes du développement et des interactions entre pays en développement et pays de l'OCDE.

« Tout cela montre que l'OCDE a su comprendre la nécessité de l'ouverture et prendre les dispositions nécessaires à cette fin. Com---nt va se poursuivre cette évolution ? Quels en seront le rythme et les modalités ? À multiplier ses rapports avec les pays non membres, l'organisation ne risque-t-elle pas de perdre de son homogénéité, donc de son efficience? Quelles seraient ses chances de survie s'il appa-raissait qu'en s'élargissant à l'excès, elle devenait un lieu d'affronte-ment plutôt que de dialogue ? Toutes ces questions sont très présentes