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6-3- Jamāl e-Dīn al-Milādy : institut de la musique et du théâtre

Nahḍa musicale égyptienne

I- 6-3- Jamāl e-Dīn al-Milādy : institut de la musique et du théâtre

Al-Jamal, interrogé par le journal Al-Osbū‘ a-ṯaqāfi, raconte qu’il a été obligé de fermer son institut à l’hôtel de Jebārah lorsque le gouvernement libyen a ouvert l’institut national de musique à Tripoli dans une petite salle au Conseil législatif – institut dont le fondateur était Mohamed Moršāin.

Cet établissement a ouvert ses portes en 1964. Il a commencé par une formation spéciale destinée aux membres de l’orchestre traditionnel de la radio libyenne. Ensuite, il est devenu un institut indépendant dans un bâtiment de cinq étages, comprenant un théâtre pour les spectacles. Il a reçu le nom de Jamāl e-Dīn al-Milādy, l’un des anciens membres d’Al-Zāwiya Qādiriyya (1881-1963). L’institut Jamāl e-Dīn al-Milādy, est un établissement public à caractère administratif placé sous la tutelle de l’Etat, exercée par la Direction de la

155 Sālem, ŠALABI, « Madrassat al-funūnn waa-ṣanāya‘ al-islāmiyah ḫilāla 1943-1969 » [L’école des arts et des métiers pendant 1943-1969], 3ème chapitre, in Madrassat al-funūnn wa a-ṣanāya‘ al-islāmiyah bi madinet Trābulos fi mia’t ‘āmm 1889-1998 [L’école des arts et des métiers musulmane de la ville de Tripoli en cent ans], Dār al-kitāb al-waṭaniyah, Bengazi, 2000, p. 321-388.

156 Asmā’, AL-OSTĀ, Anā’ Ḫadijah Ajaihmī [Je suis Ḫadijah Ajaihmī], Conseil de culture générale en Libye, 2006, p. 201.

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musique et du théâtre, sous-direction de la formation professionnelle et des entreprises culturelles, au ministère de la culture et de la communication. En vérité, il existe trois établissements de ce type : outre l’institut Jamāl e-Dinne al-Milādy à Tripoli, l’institut d’Ali a-Ša‘āliyah de Bengazi, et l’institut de Sabhā, réservé à la musique. Pour être inscrit dans ces instituts, on doit passer un test d’aptitude (relatif à l'oreille, à la voix, à la précision rythmique, ainsi qu'à la culture générale). Les étudiants bénéficient d’une bourse d’étude accordée par le ministère de l’information pendant les quatre années scolaires, et d'un internat pour les ceux qui viennent de l’extérieur de la ville où se trouve l'institut. Les diplômés de ces instituts peuvent, au choix, soit continuer leurs études à l’université, soit s'engager dans la vie professionnelle (dans le public : devenir un membre de l’orchestre salarié par le ministère de l’information ; dans le privé, fonder un ensemble instrumental indépendant de l’État), ou bien encore travailler comme professeur de musique salarié par le ministère de l’éducation. La formation académique de l’institut Jamāl e-Dīn al-Milādy se limite donc à deux disciplines : la musique et le théâtre.

La section musique permet aux étudiants d’obtenir un diplôme national en musique après quatre ans d’études. Cela est l’équivalent du Baccalauréat spécialisé en musique. Il est également possible de suivre les cours en auditeur libre. Par ailleurs, les matières sont réparties comme suit :

1/ La première année comprend deux types de matières différentes. D’abord, l’arabe1, la religion1, l’anglais1 et la société1 qui représentent la partie de culture générale157, ensuite, les théories musicales « occidentale »1, la culture musicale1 (écouter et regarder les films de musique occidentale et orientale), le solfège1 (déchiffrage et dictée), les rythmes (déchiffrage et dictée rythmique),

157 Les matières culturelles sont une obligation afin de valider le diplôme. En fait, l’institut est affilié au ministère de l’information et le ministère de l’éducation nationale supervise tout ce qui concerne les matières éducatives et les examens de la fin d’études (le diplôme).

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les muwaššaḥāt1, le chant andalou1 et apprendre l’instrument158 au choix, qui représentent les matières de spécialité – les trois dernières étant considérées comme matières pratiques. Une note élevée dans ces matières de spécialité est requise pour pouvoir passer les épreuves de culture générale.

2/ La deuxième année comprend également les matières culturelles telles que l’arabe2, la religion2, l’anglais2 et la société2, et les matières musicales telles que les théories de la musique2, les théories de la musique arabe orientale1, culture musicale2, les solfèges2, les solfèges de la musique arabe orientale1 (déchiffrage et dictée), les rythmes2, les muwaššaḥāt2, le chant andalou2 et apprendre l’instrument choisi2.

3/ La troisième année comprend les matières culturelles telles que l’arabe3, la religion3, l’anglais3, la pcycologie1 et les méthodes d’enseignement général, et les matières musicales telles que les méthodes d’enseignement musical1, les théories de la musique3, les théories de la musique arabe orientale2, culture musicale3, les solfèges3, les solfèges de la musique arabe orientale2, les rythmes3, les muwaššaḥāt3, le chant andalou3, les chansons tripolitaines1, apprendre l’instrument choisi3 et l’application pratique de l’éducation musicale1 (pratiquer le métier de l’éducation musicale dans les écoles primaires et élémentaires pendant la seconde moitié de l’année scolaire). 4/ La quatrième année comprend les matières culturelles telles que l’arabe4, la religion4, l’anglais4 et la psychologie2, et les matières musicales telles que les théories de la musique4, les théories de la musique arabe orientale3, culture musicale4, les solfèges4, les solfèges de la musique arabe orientale3, les rythmes4, les muwaššaḥāt4, les adwār, le chant andalou, les chansons tripolitaines2, apprendre l’instrument de musique choisi4 et

158 L’instrument doit être obligatoirement choisi parmi ces possibilités : soit un instrument de musique occidentale (le piano, le violon, le violoncelle, la contrebasse, la clarinette si bémol, la flûte et la trompette), soit un instrument de musique orientale (l‘ud, le qānūn et le nây). Si l’élève ne pouvait pas apprendre l’instrument choisi pendant la première année, il devrait la redoubler.

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l’application pratique de l’éducation musicale2 (pratiquer le métier de l’éducation musicale dans les écoles primaires et élémentaires deux heures par jours pendant toute l’année scolaire).

Synthèse : histoire de l’acculturation de la chanson