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I. 1.2.1.1.2.5 Notion temporelle dans le processus d’apprentissage

I.1.6 Interaction avec l’outil techno pédagogique

Dans le processus d’enseignement/apprentissage les différents acteurs entrent en interaction soit entre eux soit avec le milieu. Nous renvoyant dans la situation a-didactique de Brousseau (1986). Les modalités d’usage partagé du support constituent un levier intéressant pour dynamiser une activité d’apprentissage. Plusieurs recherches dans ces domaines ont été faites pour mettre en évidence l’impact des interactions entre les outils techno pédagogiques et les acteurs (enseignants/apprenants) en situation par exemple les travaux de Cohen(2007) et Beauchamp et Parkisson (2005) qui mettent en avant qu’une médiation pédagogique de l’enseignant entre tableau blanc et les élèves favorise le travail collectif entre élèves et valorise les apports de chacun. Dans cette optique Rézeau (2002) introduit la notion du carré pédagogique en jumelant deux triangles pédagogiques avec deux pôles objets et deux pôles sujets, pour mettre en évidence les notions de médiation, médiatisation.

D’autres études démontrent que le contexte et la situation d’enseignement pouvait influencer sur l’efficacité pédagogique des technologies employées. Dale(1969) démontre que le degré de maitrise s’élève à mesure que le niveau d’activité de l’apprenant augmente.

Depover, Karsenti et Komis (2007) met en évidence que le facteur humain des choix pertinents en terme de scénarisation pédagogique représente une variable clef pour obtenir un impact positif des technologies sur l’apprentissage ceci pour établir que l’outil en lui-même ne peut produire des résultats s’il n’y a pas un acteur pour élaborer un scénario adapté à la situation et au contexte. Clark le traduit en ces termes:

« Media and their attributes have important influences on the cost or speed of learning but only the use of adequate instructional methods with influences learning….methods as the provision of cognitive processes or strategic that are necessary for learning » (1994 : p27).

Cela dit, les travaux de Dale (1969) montrent aussi que dans ce nouveau paradigme que l’apprentissage par résolution des problèmes, éclairage sur les tâches dans les situations d’enseignement soit appliqué pourrait présenter les effets positifs des Tics. Des études menées par Germain(2001) montrent que généralement on retient 10% de ce qu’on lit, 20% ce qu’on entend, 30% de ce qu’on voit, 50% de ce qu’on voit et entend, 80% de ce qu’on dit et 90% de ce qu’on fait. D’autres études démontrent que l’interaction se limite à celle qui se manifeste lorsque les processus mentaux impliqués lors d’un apprentissage conscient en présence des technologies éducatives et qui varient en fonction des caractéristiques (ou attributs) de cette technologie (Crombach et Snow, 1977 :Pp347-348).

Par ces travaux nous allons nous servir comme base conceptuelle pour essayer d’observer les pratiques de classe pour déceler les types d’interaction en situation par exemple les interactions apprenant-objet technologique (extrait audio/vidéo) pendant les séances de cours et analyser leur inférence dans le processus d’apprentissage de la langue seconde.

Les Tics avec ses multiples outils et instruments offrent un large éventail de possibilités et d’opportunités. L’étude de Grégoire, Bracewelle et Laferrière (1996) a recensé les recherches dans ce domaine et fait une série de constats dont quelques uns sont énumérés par Knoer,

les TIC ont le pouvoir de stimuler le développement des habiletés intellectuelles telles que la capacité de raisonner, de résoudre des problèmes, d’apprendre à apprendre et de créer ;

elles peuvent contribuer de plusieurs façons à améliorer l’acquisition de connaissances dans diverses matières d’enseignement et le développement des habiletés et des attitudes qui sont reliées à ces connaissances ;

les nouvelles technologies ont le pouvoir de stimuler la recherche d’une information plus complète sur un sujet, d’une solution plus satisfaisante à un problème et, d’une manière générale, d’un plus grand nombre de relations entre diverses connaissances ou données ;

l’utilisation de nouvelles technologies favorise la collaboration entre élèves d’une même classe et entre élèves ou classes d’écoles différentes, proches ou lointaines, à des fins de sensibilisation à d’autres réalités, d’accès à des connaissances pertinentes non strictement définies à l’avance et de réalisation de projets ayant une portée réelle pour les élèves eux-mêmes et, éventuellement, d’autres personnes ;

les possibilités de simulation, de manipulation virtuelle, de jonction rapide entre des données très variées, de représentation graphique et autres qu’offrent les nouvelles technologies contribuent à une mise en relation des connaissances avec diverses dimensions de la personne et assurent ainsi une maîtrise plus poussée de nombreux apprentissages (2004 : 7) ;

Atlan fait remarquer qu’il faut intégrer l’aspect des tâches pédagogiques pour parler de TICE et pour cela il distingue les attributs de l’outil technologique il distingue les attributs structurels (support média et équipement), les attributs fonctionnels (mise en forme, système symbolique)

Figure 4:Composant des TICEs (Altan, 2000 : 116)

Dans cette étude par Warschauer (1998) cité par Atlan lorsque met en relief l’esprit dans lequel on utilise les TICEs d’un point de vue pédagogique pour cet auteur quelques approches possibles à la question de l’utilisation des TICE par exemple :

- une approche déterministe où la TICE est un outil puissant qui produit des effets globaux sur l’apprentissage sans tenir compte de la méthodologie mise en œuvre pour prouver son utilité ce qui n’est pas vraie parce que c’est le style d’utilisation et le contexte peuvent avoir un impact.

- Une approche instrumentale qui estime que la technologie est simplement un outil qui doit répondre aux besoins.

Certaines études montrent tout de même qu’il n’existe pas de différence significative entre les performances des apprenants obtenues dans une situation de classe intégrant les Tics ou non, de même qu’au niveau de l’apprentissage (Clark, 1999 ; Karsenti et al, 1998). D’autres auteurs avancent qu’il serait très difficile d’affirmer que l’utilisation des outils Tics en classe contribue à augmenter la motivation (Gazaille, 2001 et Ouellet et al, 2000). Et Ouellet et al émettent des réserves sur la portée des TIC pour des sujets qui n’avaient pas des prés requis dans le domaine informatique. Ces travaux mettent pour le déplorer que ce n’est pas seul l’outil qui facilite l’apprentissage mais les interactions et la perception que les apprenants ont de cet outil mais surtout de son utilisation dans le processus d’enseignement/apprentissage. Depover, Karsenti et Komis (2007) que nous avons cité plus haut met en évidence que le facteur humain. Nous allons dans cette approche prendre en compte ce facteur humain responsable de l’orchestration et d’instrumentalisation dans une séquence didactique et rôle de médiation par rapport au contenu à faire acquérir par les apprenants d’une part, d’autre part de relation que les apprenants ont vis à vis de l’artefact et son impact sur le processus d’apprentissage. Cette construction devra s’adosser sur les attributs structurels et fonctionnels de l’outil technologique.

Par attributs structurels nous prenons en compte le support média représenté par les CD-ROM, les extraits vidéo/audio, les ressources numériques disponibles sur Internet. Mais aussi l’équipement tel que le livre, l’ordinateur, les lecteurs audio/vidéo.

Les attributs fonctionnels vont nous permettre de voir le mode de perception des apprenants, il permet de prendre en compte les sens des apprenants que l’outil technologique sollicite, et le degré d’interaction avec cet artefact numérique. Notre étude donc s’intéresse sur les interactions des acteurs (enseignants et apprenants) entre eux et avec le dispositif technologique.