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2.2. Les présupposés théoriques de l’étude

2.2.2. TIC et l’enseignement-apprentissage

2.2.2.3. Intégration des TIC à l’enseignement-apprentissage

Les techniques de l’information et de la communication participent à l’amélioration de nombreuses activités. Elles permettent également « de renforcer les processus d’apprentissage ainsi que l’organisation et la gestion des institutions d’enseignement» (UNESCO, 2004, p.10).

Aussi, beaucoup de pays s’en sont servi pour soutenir l’enseignement-apprentissage. C’est ainsi qu’après avoir essayé de révolutionner l'enseignement en fournissant des ordinateurs aux écoles, les personnes désireuses d'apporter leur aide leur ont donné accès à

Internet. Lorsqu'elles ont dû reconnaître que cela ne suffisait pas, elles ont formé les enseignants. L'étape suivante, selon l’équipe de Papert et Cavallo (http://www.planetseed.com/fr/node/22718) est de modifier le mode d'apprentissage. Ils insistent sur le fait que beaucoup des actions que nous entreprenons sont réalisables sans technologie, mais avec la technologie, il est possible d'atteindre un plus grand nombre de personnes, d’où la nécessité d’intégrer les TIC à l’éducation.

L’intégration des nouvelles technologies en milieu scolaire vise à la fois « l’apprentissage, c’est-à-dire l’exploitation des technologies par les élèves, et l’enseignement, c’est-à-dire leur exploitation par les enseignants » (Bourdeau, Minier, Brassarde, 2005, p. 11). Cette intégration fait éclater la vision de l’intervention pédagogique qui fait que l’enseignement place la personne qui enseigne au centre de l’intervention, posant un certain nombre d’actes en présence d’un groupe d’étudiants rassemblés pour recevoir ses enseignements sous maints aspects : changements des rôles, centration sur l’étudiant, redéfinition de l’espace - temps, scénarisation. L’intervention pédagogique se trouve redéfinie par « une solution composée d’un scénario pédagogique et d’un environnement technologique qui soutient la mise en œuvre de ce scénario» (Bourdeau, Minier, Brassarde, op. cit., p. 14).

À quelques exceptions près, selon Murphy, Anzalone, Bosch et Moulton (2002), les TIC sont utilisées de deux façons (i & ii) :

(i) dans le cadre de systèmes alternatifs visant à élargir l’accès à l’éducation, généralement appelés systèmes d’enseignement à distance ou d’apprentissage ouvert ; dans ce cas, l’objectif est souvent de remplacer la présence d’enseignants ;

(ii) dans les salles de classe ou de conférence pour améliorer la qualité ; l’objectif est alors d’enrichir l’enseignement du professeur (p. 8).

Du reste, dans le cadre de l’intégration des TIC à l’éducation, « l’enseignement et l’apprentissage doivent être pensés, non comme des activités séparées et indépendantes,

mais comme les deux faces d’une même médaille, reliées entre elles et interconnectées» (UNESCO, 2004, p. 16).

Les études conduites, dans les pays développés aussi bien que dans les pays émergents, sur le développement des TIC en éducation, identifient au moins « quatre grands modes d’approches adoptées par les systèmes éducatifs et les établissements scolaires pour progresser dans l’utilisation de ces technologies. Il s’agit des approches émergence, application, intégration, transformation » (UNESCO, op. cit., p. 15-16).

Quelle que soit l’approche adoptée10, les technologies de l'information et de la

communication sont, en peu de temps, devenues l'un des piliers de la société moderne. C’est ainsi que de nombreux pays considèrent « la compréhension de ces technologies et la maîtrise de leurs principaux concepts et savoir-faire comme partie intégrante de l'éducation de base, au même titre que la lecture, l'écriture et le calcul» (UNESCO, op. cit., p. 9). Toutefois, l’intégration des TIC dans les pratiques des enseignants est généralement considérée comme une simple formation des enseignants. Or loin s’en faut :

l’intégration des TIC dans les pratiques des enseignants va au-delà de la formation. Il ne s’agit pas seulement d’une innovation technologique qui introduit de nouveaux outils dans les écoles, mais aussi d’une innovation de service (…). Tout comme les autres entreprises de service (les

10 Dans l’approche émergence, les pratiques pédagogiques traditionnelles, centrées sur l’enseignant, sont

encore la norme dans les établissements qui en sont à cette phase. Les programmes d’enseignement comportent uniquement le renforcement de quelques pratiques élémentaires de ces technologies, mais il y a une sensibilisation progressive aux usages des TIC. Quant à l’approche application, ce sont les enseignants qui dominent largement l’environnement éducatif. Au stade de l’approche intégration, les enseignants explorent de nouvelles voies pour mettre les TIC au service de leurs pratiques personnelles et professionnelles. Les programmes scolaires commencent à prévoir des travaux transdisciplinaires à l’image de ceux conduits dans le monde réel. Enfin, à l’approche transformation, les TIC deviennent partie intégrante, bien que non visible, des travaux personnels quotidiens et des pratiques professionnelles. Les programmes scolaires sont maintenant centrés sur l’élève et touchent à des domaines appartenant au monde extérieur à l’école. Les TIC sont enseignées dans les secteurs techniques comme une discipline à part entière et sont intégrées dans tous les domaines de l’enseignement professionnel (UNESCO, 2004).

services de santé et de transport, par exemple), l’enseignement se voit imposer l’usage des TIC. Comme d’autres services, il peut en tirer parti pour transformer sa relation aux «clients» et augmenter sa qualité en créant des projets d’usage adaptés. Il peut également, comme il l’a souvent fait avec le cinéma et la télévision, laisser ces technologies aux portes de l’institution en se limitant au développement d’expériences pilotes (Charlier, Daele, Deschryver, 2002, p. 346-347).

Par ailleurs, ce qui caractérise l’enseignement-apprentissage dans le cadre des TIC, c’est aussi la possibilité de le faire à distance.

L’apprentissage à distance désigne une situation éducative dans laquelle la transmission des connaissances se situe en dehors de la relation directe entre l’enseignant et l’apprenant, c’est-à-dire en dehors d’une situation en face à face dite en « présentiel ». En lieu et place d’enseignement à distance, le terme formation à distance est employé avec l’avantage d’englober les deux processus éducatifs, l’enseignement à distance (point de vue enseignant) et l’apprentissage à distance (point de vue apprenant). Il s’agit d’un terme qui va au-delà même, puisque derrière, « on peut retrouver non seulement la notion de formation initiale générale, de formation professionnelle mais aussi celle de formation tout au long de la vie» (Georges, 2001, p. 30).

L’apprentissage à distance a souvent été présenté comme une occasion pour les étudiants «non classiques» d’obtenir une éducation. Il permettait d’acquérir une qualification tout en travaillant sur son lieu de vie, de se cultiver pour obtenir une plus- value dans les relations professionnelles, de disposer de temps, de liberté, de souplesse (Périault, 1996).

De plus en plus, l’apprentissage à distance s’opère dans un environnement interactif, c’est-à-dire un environnement qui cherche à créer des conditions de construction de connaissance chez une personne à partir d’interaction « avec un système informatique distribué et d’interactions médiatisées avec d’autres acteurs (enseignants, autres apprenants)

utilisant ce système» (Georges, 2001, p. 37). Toutefois, la question concernant l’avenir de l’enseignement à distance se pose. Il s’agit de savoir s’il restera :

un complément à l’éducation traditionnelle où l’enseignant et ses élèves se font face, ou bien s’il constituera la base d’un développement de formes radicalement nouvelles de l’enseignement et l’apprentissage. De nombreuses discussions ont porté sur le développement de la société des réseaux. Comportera-t-il également une évolution dans le sens de l’école des réseaux ? L’intérêt de plus en plus marqué pour l’apprentissage scolaire à la maison devrait s’envisager dans ce contexte (Fredriksson, 2003, p. 22).

En conclusion, l’intégration des technologies de l’information et de la communication à l’enseignement-apprentissage est aujourd’hui une réalité et se pose non pas « en termes d’utilisation d’outils au sens strict, ce qui serait une perspective technique, mais bien en termes d’intégration, c’est-à-dire dans une perspective pédagogique» (Bourdeau, Minier, Brassarde, 2005, p. 13). Il convient alors de voir en quoi cette intégration améliore l’enseignement-apprentissage.