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La méthodologie adoptée a accordé une place importante aux TIC, outils au moyen desquels nous sommes parvenu non seulement à identifier et à impliquer des participants, mais aussi à collecter des données.

Les TIC ont également permis une collaboration entre les participants et le chercheur que nous sommes, à telle enseigne que les voies et moyens d’atteinte des objectifs poursuivis n’ont jamais été définitifs : ils se sont construits et reconstruits dans une dynamique collaborative où les retouches suggérées par des participants ayant des idées préconçues sur l’harmonisation n’étaient pas à exclure de prime abord.

Si les apports des TIC au niveau de la méthodologie ont été louables, il reste qu’elle a aussi connu des limites. En effet nous avons perdu du temps avant d’identifier les participants qui s’y prêtaient le mieux. C’est ce qui s’est passé avec le site www.pulaaku.org que nous avions crée pour la circonstance et qui devait nous permettre d’entrer en relation avec des internautes s’intéressant à notre question de recherche. Mais il n’a pas permis de recevoir des réactions d’internautes comme nous l’avions souhaité. Nous l’avons donc délaissé pour créer le site www.issadiallo.e-monsite.com.

Déjà, des réunions d’experts s’étaient tenues sur l’harmonisation des langues africaines (UNESCO, 1966, 1978, 1979). Aussi, nous fallait-il retrouver des experts s’intéressant toujours à l’harmonisation des langues africaines.

C’est ainsi qu’après la création du site www.issadiallo.e-monsite.com, nous avons sélectionné quelques questions de nos questionnaires qui semblaient le plus attirer l’attention des internautes s’intéressant au Peul.

Avant le dépôt des questions sur le site, nous y avons d’abord déposé un premier message (figure n° 17) pour inviter les éventuels participants à réagir à notre requête.

Figure n° 17 : Message aux internautes

A la suite du premier message, nous avons déposé les questions sur le site après les avoir éclatées en cinq opérations de recherche (figure n°18), chacune des opérations regroupant un certain nombre de questions.

Figure n° 18 : Exemple d’opération

Tout comme le site www.pulaaku.org, le site www.issadiallo.e-monsite.com a également été de portée quasi nulle. Du reste, la création des sites www.pulaaku.org et www.issadiallo.e-monsite.com nous ont pris de temps : temps de création de chaque site, temps d’observation jusqu’au constat que le site n’est pas approprié.

L’une des autres limites de la méthodologie adoptée dans le cadre de la présente étude peut résider au niveau des étudiants. En effet, les participants issus du groupe des

étudiants suivant les cours de Peul que nous dispensons à l’université de Ouagadougou pourraient être influencés par le chercheur-enseignant que nous sommes.

Une autre limite est l’impossibilité de généraliser la méthodologie en l’état, pour toutes les langues africaines transfrontalières. En effet, pour des langues africaines n’ayant pas une masse critique de personnes s’intéressant à son harmonisation, le recours à la présente méthodologie pourrait connaître des lacunes. La généralisation de la méthodologie pourrait aussi être limitée par la « non actualité » de la thématique vue que la présente étude s’est déroulée dans une ambiance telle qu’une forte tendance au niveau des États africains et des opérateurs en langue peule était à l’harmonisation du Peul. Il s’agit donc d’une thématique qui est d’actualité. C’est là une autre condition objective pour la généralisation de la méthodologie dans l’harmonisation d’une autre langue africaine transfrontalière.

Mais l’une des limites majeures de la méthodologique a résidé dans le fait que nous ne disposions d’aucune approche méthodologique en matière d’harmonisation de langue transfrontalière. Il nous fallait donc inventer la roue.

Conclusion du chapitre

La démarche méthodologique adoptée dans la présente étude a privilégié la méthodologie mixte. Progressivement construite en collaboration avec les participants grâce aux nombreuses possibilités qu’offrent les TIC, elle a permis aux participants de reconfigurer les questionnaires primitifs en réorientant les pistes de recherche et en multipliant les lieux de collecte de données même si les objectifs de la recherche sont toujours restés les mêmes.

Mettant les TIC à contribution, aussi bien au niveau de l’identification des participants à la recherche que dans la collecte des données, la méthodologie a permis d’outrepasser deux contraintes majeures de l’étude. En effet, nous avons, d’une part ignoré la distance séparant les participants dont les origines pouvaient se situer du Fouta Djallon

en Afrique de l’Ouest à l’Adamaoua, en Afrique Centrale et, d’autre part, les contraintes budgétaires auxquelles nous n’aurions pu faire face n’eût été la contribution des TIC.

Du reste, c’est une méthodologie qui a permis de collecter des données provenant de plusieurs instruments, tous complémentaires : les questionnaires, les entrevues, le forum, la liste de diffusion.

Introduction aux trois articles

Comment mieux comprendre l’harmonisation du Peul par les TIC pour un enseignement-apprentissage plus efficient ? Pour répondre à la question, nous l’avons circonscrite à deux paliers de la langue révélateurs d’une difficile collaboration entre les opérateurs en langue, notamment les opérateurs en éducation, les opérateurs en information, en communication, en traduction, en édition.

Les deux paliers sont la terminologie et l’orthographe, domaines les plus frappés par la dialectalisation et l’oralité du Peul. En effet, dans son état actuel, le Peul ne permet pas à tous ses locuteurs d’avoir accès aux mêmes sources du savoir écrites généralement accessibles par l’enseignement et la formation, et à plus large mesure, l’information et la communication.

Pour que le Peul permette au mieux l’accès aux différentes sources écrites du savoir à tous ses locuteurs, indépendamment de leurs dialectes qui devraient être, non pas des obstacles à l’intercompréhension entre les locuteurs, mais de véritables enrichissements de la langue, il faut mettre à profit les multiples possibilités d’usages qu’offrent les TIC.

Alors, il se pose la question de savoir comment harmoniser le Peul, langue transfrontalière à tradition écrite émergente dans un contexte où les possibilités qu’offrent les TIC rendent les opérateurs en langue plus exigeants : désormais, ils semblent vouloir être au service de tous les alphabétisés en Peul, indépendamment des dialectes qui sont les leurs. Pour répondre à la question, nous l’avons appréhendée en trois sous domaines de recherche ayant fait chacun l’objet d’un article.

Dans le premier article intitulé « TIC et défis de l’harmonisation de la terminologie et de l’orthographe du Peul », nous avons voulu comprendre comment les TIC peuvent favoriser l’harmonisation de la terminologie et de l’orthographe. Dans le second article portant sur « L’harmonisation du Peul par l’informatisation», il s’est agi de la contribution

des TIC à l’harmonisation du Peul à travers l’instrumentalisation, notamment l’informatisation. Quant au dernier article, « L’harmonisation du Peul par l’enseignement- apprentissage au moyen des TIC », il s’est surtout intéressé à la triple relation Peul- Enseignement-apprentissage-TIC afin de mieux comprendre comment l’enseignement- apprentissage aux moyens de TIC peuvent contribuer à l’harmonisation du Peul.

Au niveau de chacun des trois articles, nous avons essayé de trouver la méthodologie qui sied le mieux pour répondre à la question de recherche posée. C’est ainsi que nous avons chaque fois abouti à des résultats dont la discussion a permis de parvenir à une conclusion suivie de recommandation et de suggestion de piste de recherche future.

4.1. Premier article : TIC et défis de l’harmonisation de la