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R ESULTATS E TUDE 1 : T YPOLOGIE DES AIDANTS & DES AIDES

6. Impacts sur la relation d’aide

6.1. Impact caractéristiques aidés – profil psychologique aidants

6.1.1. Impact pathologie aidés – profil psychologique aidants

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Nous interrogeons ici l’impact du type de pathologie dont souffre la personne aidée sur le profil psychologique de l’aidant. Afin de percevoir, de manière globale, comment se dessine l’évolution des caractéristiques de ceux qui dispensent l’aide, nous interrogeons l’impact de toutes les variables (HADS, Fardeau, Estime de soi, Stress perçu, Satisfaction de vie, QAA, EPS), pour distinguer l’ensemble des différences à identifier. Ainsi, nous pouvons constater que le groupe, a un effet sur toutes ces variables, et ce malgré l’âge, le sexe et le niveau de scolarité des sujets aidants interrogés.

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Le tableau ci-dessus indique le nombre de participants dans chaque catégorie formée par la variable indépendante (Diagnostic du sujet aidé). Dans notre échantillon (N = 1373), 360 sujets aidants prennent en soin des sujets aidés souffrant de dépendance psychologique,

487 sujets aidants prennent en soin des sujets aidés souffrant de dépendance physique et 526 sujets aidants prennent en soin des sujets aidés souffrant de double dépendance.

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Analyse de covariance (ANCOVA) et alpha de significativité à 95%.

En contrôlant les variables démographiques des aidants, l'analyse de covariance !

(ANCOVA) révèle des différences significatives sur les variables psychologiques entre les différents groupes diagnostics (double dépendance, dépendance physique et dépendance psychologique).

HADS : L'analyse de covariance (ANCOVA) révèle une différence significative sur le

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total HADS entre les différents groupes (double dépendance, dépendance physique et dépendance psychologique) en contrôlant l'âge, le sexe et le nombre d'années d'études des aidants, F(2, 1367)= 14.61, p<.001. Les tests post-hoc révèlent que le groupe d’aidants prenant en charge la dépendance psychologique et le groupe d’aidants prenant en charge la double dépendance ne diffèrent pas sur le total, et que le groupe d’aidants prenant en soin la

dépendance physique est significativement différent du groupe d’aidants prenant en charge la dépendance psychologique (p<.001) et du groupe d’aidants prenant en charge la double dépendance (p<.001). Le groupe d’aidants prenant en soin des sujets aidés souffrant de dépendance physique indique un niveau significativement moins élevé de troubles anxiodépressifs que les groupes d’aidants prenant en soin la dépendance psychologique ainsi que ceux prenant en soin des sujets aidés souffrant de double dépendance (M = 12,867, SD = 9,62 ; M = 15,5, SD = 11,542 ; M = 16,567, SD = 11,588 ; F(2, 1367)= 14.61, p<.001). Nous constatons une différence significative entre les sujets aidants prenant en soins des aidés souffrant de dépendance physique et ceux prenant en soins des aidés souffrant de double dépendance. La différence est significative mais elle est minime. De plus, les aidants prenant en soins des aidés souffrant de double dépendance présentent un niveau de dépression qui est plus élevé. Par ailleurs, pour l’anxiété, on retrouve la même tendance. L’effet est légèrement plus important que pour la dépression.

Anxiété : Le même type d'analyse révèle de nouveau une différence significative entre

les trois groupes sur l'anxiété, F(2, 1367)= 17.96, p<.001. Les tests post-hoc révèlent comme précédemment une différence entre le groupe d’aidants prenant en charge la dépendance psychologie et le groupe d’aidants prenant en charge la dépendance physique (p<.001) et le groupe d’aidants prenant en charge la dépendance physique et le groupe d’aidants prenant en charge la double dépendance (p<.001). Cependant, aucune différence n'émerge entre le groupe d’aidants prenant en charge la dépendance psychologie et le groupe d’aidants prenant en charge la double dépendance (p = 0,417). Le groupe d’aidants prenant en soin des sujets aidés souffrants de dépendance physique indique un niveau significativement moins élevé d’anxiété que les groupes d’aidants prenant en soin la dépendance psychologique ainsi que ceux prenant en soin des sujets aidés souffrants de double dépendance (M = 6,879, SD = 6,108 ; M = 8,589, SD = 6,108 ; M = 8,89, SD = 5,894 ; F(2, 1367)= 17,96, p<.001).

Dépression : Une ANCOVA met en évidence une différence significative entre les

trois groupes sur la dépression, F(2, 1367)= 10.35, p<.001. Le groupe d’aidants prenant en charge la dépendance psychologie présente un niveau de dépression significativement supérieur au groupe d’aidants prenant en charge la dépendance physique (p<.05) et inférieure au groupe d’aidants prenant en charge la double dépendance (p<.05). Le groupe d’aidants prenant en charge la double dépendance présente un score significativement supérieur au groupe d’aidants prenant en charge la dépendance physique (p<.001).

Lorsqu’on interroge cet effet avec les variables âge, sexe et niveau de scolarité des aidants, la différence identifiée ci-dessus persiste et est indépendante de ces trois variables. De même, sur le total de l’HADS, la même différence persiste. Par contre, il n’y a pas de

différence significative entre les sujets aidants prenant en soins des aidés souffrants de dépendance psychologique et ceux prenant en charge des aidés souffrant de dépendance physique. Dans ce cas, il n’y a pas de majoration de la dépression et de l’anxiété. Il en est de même concernant la prise en soins d’aidés souffrant de dépendance psychologique et ceux souffrant de la double dépendance.

Fardeau : L'analyse de covariance ne révèle aucune différence entre les trois groupes

sur le fardeau, F(2, 1367)= 0.35, p= .70. Il n’y a pas de différence significative pour le fardeau en ce qui concerne les aidants prenant en soins des aidés souffrant de dépendance physique. Le même constat est fait pour les aidés souffrant de dépendance psychologique ainsi que pour les aidés souffrant de double dépendance.

Estime de soi : L'ANCOVA contrôlant l'âge, le sexe et le niveau de scolarité de

l'aidant révèle une différence significative entre les trois groupes pour l’estime de soi, F(2, 1367)= 4.99, p<.01. Les tests post-hoc de Newman-Keuls mettent en évidence un niveau d'estime de soi plus faible dans le groupe d’aidants prenant en soin la double dépendance par comparaison au groupe d’aidants prenant en soin la dépendance psychologique (p<.05) et au groupe d’aidants prenant en soin la dépendance physique (p<.05). Le groupe d’aidants prenant en soin la dépendance psychologique et le groupe d’aidants prenant en soin la dépendance physique ne diffèrent pas. Par ailleurs, les aidants familiaux comme pour les aidants professionnels, qui assurent la prise en soins de la double dépendance présentée par les sujets aidés, ramènent un niveau d’estime de soi plus faible que les aidants qui n’assument pas cette double dépendance.

Stress perçu : L'analyse révèle un effet du type de dépendance sur le stress perçu des

aidants, F(2, 1367)= 7.12, p<.001. Le groupe d’aidants prenant en soin la dépendance physique présente moins de stress perçu que le groupe d’aidants prenant en soin la dépendance psychologique (p<.01) et le groupe d’aidants prenant en soin la double dépendance (p<.001). Le groupe d’aidants prenant en soin la dépendance psychologique et groupe d’aidants prenant en soin la double dépendance, ne diffèrent pas par le stress perçu (M = 37,19, SD = 11,61 ; M = 38,07, SD = 11,71 ; F(2, 1367)= 7,12, p = 0,253).

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Satisfaction de vie : Les analyses ne révèlent aucune différence significative entre les

trois groupes pour la satisfaction de vie en générale F(2, 1367)= 0.72, p= .49.

QAA : L'analyse révèle un effet du type de dépendance sur le style d’attachement des

aidants, F(2, 1367)= 16,63, p<.001. En ce qui concerne le style d’attachement, le groupe d’aidants prenant en soin la dépendance psychologique ramène un score QAA significativement supérieur par rapport aux aidants prenant en soin la dépendance physique et la double dépendance (M = 45,80, SD = 16,45 ; M = 41,07, SD = 16,79 ; M = 39,91, SD =

16,13 ; F(2, 1367)= 16,63, p<.001). Par ailleurs, le groupe d’aidants prenant en soin la dépendance physique a un score QAA qui ne diffère pas du groupe d’aidants prenant en soin la double dépendance (M = 41,07, SD = 16,79 ; M = 39,91, SD = 16,13 ; F(2, 1367)= 16,63, p<.001).

EPS : L'analyse révèle un effet du type de dépendance sur la perception du soutien

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social reçu des aidants, F(2, 1365)= 14,47, p<.001. En ce qui concerne la perception du soutien social reçu, le groupe d’aidants prenant en soin la double dépendance ramène un score significativement supérieur par rapport aux groupes d’aidants prenant en soin la dépendance psychologique et la dépendance physique (M = 10,22, SD = 6,25 ; M = 7,87, SD = 7,21 ; M = 8,82, SD = 6,78 ; F(2, 1365)= 14,47, p<.001).

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- Le groupe d’aidants prenant en soin des sujets aidés souffrant de dépendance physique indique un niveau significativement moins élevé de troubles anxiodépressifs que les groupes d’aidants prenant en soin la dépendance psychologique ainsi que ceux prenant en soins des sujets aidés souffrant de double dépendance.

Les aidants prenant en soins des aidés souffrant de double dépendance présentent un niveau de dépression et d’anxiété qui est plus élevé.

- Le groupe d’aidants prenant en soins des sujets aidés souffrant de dépendance physique

indique un niveau significativement moins élevé d’anxiété que les groupes d’aidants prenant en soins la dépendance psychologique ainsi que ceux prenant en soins des sujets aidés souffrant de double dépendance.

- Le groupe d’aidants prenant en charge la dépendance psychologie présente un niveau de

dépression significativement supérieur au groupe d’aidants prenant en charge la dépendance physique et inférieure au groupe d’aidants prenant en charge la double dépendance. Le groupe d’aidants prenant en charge la double dépendance présente un score significativement supérieur au groupe d’aidants prenant en charge la dépendance physique.

- Le groupe d’aidants prenant en soins la double dépendance présente un niveau d'estime de soi plus faible par comparaison au groupe d’aidants prenant en soins la dépendance psychologique et au groupe d’aidants prenant en soins la dépendance physique.

- Par ailleurs, les aidants familiaux comme pour les aidants professionnels, qui assurent la prise en soins de la double dépendance présentée par les sujets aidés, ramènent un niveau d’estime de soi plus faible que les aidants qui n’assument pas cette double dépendance.

- Le groupe d’aidants prenant en soins la dépendance physique présente moins de stress perçu que le groupe d’aidants prenant en soins la dépendance psychologique et le groupe d’aidants prenant en soins la double dépendance.

- Le groupe d’aidants prenant en soins la dépendance psychologique ramène un score QAA significativement supérieur par rapport aux aidants prenant en soins la dépendance physique et la double dépendance.

- En ce qui concerne la perception du soutien social reçu, le groupe d’aidants prenant en soins

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la double dépendance ramène un score significativement supérieur par rapport aux groupes d’aidants prenant en soins la dépendance psychologique et la dépendance physique.

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