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3. Attentes, besoins et moyens de compensation dans la relation d’aide à domicile

3.1. Les attentes et les besoins

3.1.1. Attentes et besoins de l’aide.

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En ce qui concerne la relation d’aide à domicile, la notion de besoin est utilisée lorsqu'il s'agit de besoins nécessaires à la survie physiologique ou psychologique d'une personne. Dans ce sens, on se réfère aux besoins physiologiques de base comme : se nourrir, boire, se reposer, faire de l'exercice, etc. Ou encore aux besoins d'aimer et d'être aimé, valorisé et respecté dans son identité et sa différence (besoin de réalisation de soi, valorisation et gratification du rôle de l’aidant ou encore besoin d’amour et d’appartenance). Tous les autres « besoins » sont plutôt des désirs, des goûts, des préférences du fait qu'ils ne sont pas essentiels à la survie. En effet, on a souvent tendance à confondre le besoin lui-même avec le moyen utilisé pour y répondre qui lui n'est pas essentiel et correspond le plus souvent à un goût ou un désir. Ainsi, un sujet aidant peut exprimer un besoin de recevoir de l’aide ou de soutien pour assumer les tâches confiées au quotidien. Une analyse plus fine d’un tel discours permet d’entendre que cela ne représente pas le vrai besoin. Le besoin réel, sous-jacent, dans un tel exemple, se situe alors dans le fait de se sentir important et apprécié de l'autre dans son rôle et sa fonction. Par conséquent, il ne faut pas confondre le moyen utilisé pour répondre au besoin avec le besoin lui-même. Le risque serait d’apporter une réponse inadéquate voire totalement inappropriée. Comment alors ne pas être en situation d'attente par rapport à l’aidant ou à la personne aidée dans la réponse qui peut être apportée ? Ainsi, être en attente ou avoir des attentes, correspondrait à l'attitude que l'on adopte par rapport au besoin. L'attitude d'attente est malsaine car elle nous place dans un état de dépendance par rapport à l'autre et ce choix est nécessairement frustrant, car rarement satisfait. Peu importe la qualité de ce que l'autre est prêt à nous donner, si nous ne reconnaissons pas le besoin à la base comme légitime et nôtre, la réponse ne sera jamais la bonne, donc toujours insatisfaisante.

Selon Lamy et al. (2009), le besoin d’écoute est plus important pour les aidantes femmes que pour les aidants hommes. Les conjoints comme les enfants font état de la nécessité de ce type de besoin. De plus, pour les aidants de sujets fragiles présentant des

troubles psychiques, le besoin d’écoute et de soutien est encore plus prégnant. Ce besoin est d’autant plus légitimé quand la situation de prendre en soin impact la vie sociale des sujets aidants. Par ailleurs, les aidants soulignant des problèmes de santé sont plus nombreux à solliciter davantage l’écoute. Aussi, ces aidants mettent, en avant un besoin d’écoute particulière et de soutien de la part de leur entourage. En outre, les aidants qui travaillent à temps plein expriment ce besoin encore plus fortement. De plus, les aidants qui prennent en soin un sujet atteint d’une perte d’autonomie psychique expriment ce besoin de manière très prégnante. On constate alors que de nombreux aidants, en situation d’isolement familiale sont à la recherche de réseaux sociaux amicaux pour pouvoir parler et mettre en mots leur souffrance et ainsi partager leur vécu. En définitive, ce besoin d’écoute et de soutien est à mettre en lien avec un manque. En effet, beaucoup d’aidants mettent en avant la difficulté qu’ils rencontrent pour recevoir de l’aide « concrète » de la part de leurs proches. Et même lorsque ces aidants arrivent à se confier à un autre, ils n’ont généralement pas le sentiment d’être compris, entendus et reconnus. Pour ces aidants il est alors parfois plus simple de s’adresser et de se confier à un autre professionnel pour « ne pas déranger les proches » et pouvoir s’exprimer librement.

Les aidants déclarent généralement un besoin d'aide centré sur la prise en charge, par l’autre professionnel, des activités de la vie quotidienne telles que le ménage ou le repas. Dans le même temps, l’intervention extérieure est quelquefois jugée inadaptée au regard d’un manque de disponibilité et de continuité (notamment les week-ends et les jours fériés, souplesse des horaires). Les aidants mettent également en avant le « turn over » des

professionnels comme sources de difficultés. Aussi, le recours à une association prestataire7

pour les aides à domicile ne permet pas le choix des intervenants qui ne favorise pas la mise en place d’un lien de confiance. De plus, on note que les aidants mettent en exergue des difficultés relatives à la coordination des aides telles que la segmentation des prises en charge ou l’absence d’instance de coordination interdisciplinaire. Les aidants aussi pointent du doigt le manque de formation et de qualification des aidants professionnels qui peut parfois nuire à la qualité de la prise en soin. Ainsi malgré un besoin important, certains aidants familiaux peuvent limiter voire refuser le dispositif de prendre soin proposé par les professionnels. Par ailleurs, les aidants parlent de besoin matériels et notamment de besoins liés à l’aménagement du domicile. En effet, le manque d’adaptation du logement est soulevé par la plupart des

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aidants (Lamy et al., 2009). Ces aidants soulignent aussi le besoin d’une adaptation régulière du matériel en fonction de l’évolution progressive et parfois très rapide, de la pathologie qui touche la personne aidée.

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