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III Les conséquences de la première phase du confl it.

A - Les mesures de défense.

Le raid de Derby se terminant, le roi Philippe VI se manifeste à nouveau dans les pays de l’Ouest, région qu’il a pourtant délaissée quand elle était assaillie. Son attitude est ambivalente et on peut constater que les ruptures causées par la semi-conquête du Poitou ont eu des répercussions profondes.

La réalité locale est particulière. Les villes de l’ouest, comme la plupart des villes de France ont pâti de fortifi cations en très mauvais état. Les chroniques mentionnent à de nombreuses reprises des villes dont les murailles sont détruites et qui sont souvent la cause de leur chute rapide.

Le roi de France ne peut suppléer aux manquements existants depuis un demi-siècle. Les corps de ville ont souvent refusé au cours de la période précédente de voter les subsides nécessaires aux réfections des remparts, arguant que cela devait être le fait du Prince d’entretenir les murailles. On ne peut malheureusement que constater le retard avec lequel le roi agit. Les mesures sont postérieures au raid de Derby et montrent l’impréparation de la France, ou du moins la non-application des mesures royales. L’exemple de la Rochelle est à ce titre signifi catif. On voit ainsi que le roi accorde à la ville la création d’une taxe particulière sur le commerce du vin, dont l’usage aurait été destiné à la réfection du château. La taxe, « […] sera convertie en la reparation est sustentacion de nostre chastel de La Rochelle, esquelz chastel et villes touz les voisins d’environ auraient recours en cas de necessité et de guerre pour sauver euls et leurs biens […]122Il semble que la taxe n’ait pas été utilisée à ces fi ns, ou qu’elle ait été insuffi sante. En effet, la seule fortifi cation du château n’assurait pas la sécurité des Rochelais. Les murailles nécessitaient aussi des réfections. Ainsi, en avril 1347, Philippe VI reçoit une demande des frères mendiants de St Augustin pour se « reloger » en ville. Les murs de leur abbaye ont été détruits pour permettre la réfection des murailles123. Les corps de ville, comme on peut le voir dans ce texte réagissent face à la menace directe. Il n’y a pas ou peu de préparation, par manque de moyens. Les bourgeois de La Rochelle avaient rénové le château de la ville, et non les remparts. Or, lors du raid de Derby, sachant les Anglais à Saint- Jean d’Angély, ils agissent dans la précipitation, détruisent le monastère pour se servir des pierres afi n de reconstruire l’enceinte urbaine. Nous avons vu que la ville a été épargnée lors du raid de l’automne 1346. Pourtant les Anglais ont atteint Benon, situé à une trentaine de kilomètres de la Rochelle. Ceux-ci ont semble t-il abandonné leur projet de s’attaquer à la ville sachant que les fortifi cations avaient été refaites, même à la hâte…Cette mesure d’urgence, 122 AN JJ 77, n°80 fol. 115, février 1341 : « (…) ouïe supplique des maires, bourgeois et jurés de la Rochelles disant que comme la dicte ville soit assise sur frontière de met en lieu moult périlleux […]supplient que nous leur veuillons octroier certaine imposicion […) sur chascun tonnel et pipe de vin qui restront et seront faiz en quelquonque ressort et juridicion et de quelconque personne que ce soit […]seront convertiz en la reparacion et sustentacion de nostre chastel de La Rochelle, esquelz chastel et villes touz les voisins d’environ auraient recours en cas de nécessité et de guerre por sauver euls et leurs biens pourveu toutevoies que ceuls qui ores demeurent et tous ceuls qui voudroient venir demorer en ladicte ville fussent quittes soiens tenuz de nous paier de ladicte imposicion pour leurs quiesdiz tarders et tenus crestoient. »

123 AN JJ 76, n°81 fol. 63 v° : « (…) Comme au temps de Saint Jean d’Angeli fu occupée par noz anemis, les habitanz de la Rochelle, par délibération du conseil aient fait abatre et destruire le moustier et autres édifi ces des religieux mendians de Saint Augustin qui estoient hors ladite ville, afi n que noz diz anemis n’y peussent avoir aucun recept ou refuge, et les pierres d’iceuls aient fait porter et convertir en la cloison de ladite ville, dont ilz ont este grevez et dommaigiez de six mile livre et de plus et en tan qu’il n’ont a present ou il puissent habiter […] demandent à pouvoir acheter des héritages de ladite ville pour faire leur dite église et autres édifi ces à euls nécéssaires jusques à la somme de mil cinq cens livres tournois selonc le estimation des jurez de ladite ville leur donner droits appartenant au roi sur ces héritages (…) ».

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associée à l’échec que les Anglais subissent devant Marans, épargne à la ville côtière un siège douloureux, identique à celui qu’a subi Poitiers.

Le roi de France, en ce qui concerne cette dernière, agit surtout à postériori. Ce n’est qu’après les assauts de Derby et face à la menace de nouvelles attaques que le roi décide de faire fortifi er la ville de Poitiers124.

Par ailleurs, il octroie des mesures spéciales pour certaines villes, particulièrement menacées, comme la ville de Saintes, qui obtient une charte de commune, sur le modèle rochelais. La ville de Saintes, on l’a vu, est un des points sensibles de la lutte franco-anglaise : le roi reconnaît les souffrances particulières de cette cité, ainsi que sa place stratégique sur l’échiquier local. La ville bénéfi cie ainsi de l’octroi d’une commune. Il s’agit en fait d’un renouvellement de la charte de commune octroyée par Aliénor d’Aquitaine, en 1199. La charte est complétée par un autre acte, qui constitue une garantie solennelle de maintien perpétuel dans le domaine royal. Il accorde également à la ville de Saintes la construction d’un beffroi, symbole de l’indépendance communale dans les villes du Nord, mais qui ici a surtout une utilité défensive, ainsi que le droit de le garnir d’une cloche. Le roi craint une nouvelle attaque ennemie. La guerre est en effet toujours aux portes. Non seulement les Anglais maintiennent la région sous une pression constante, mais en plus, ils mènent en Poitou une politique parallèle à celle menée par le roi de France. De fait, le roi d’Angleterre se conduit comme un souverain en son royaume, octroyant des chartes de franchise, nommant des offi ciers dans les parties du Poitou qu’il contrôle. Les Anglais estiment même pouvoir en 1348, donner d’avance à l’un des leurs la garde du château et de la châtellenie de Saintes, pourtant encore tenus par des Français125. La ville de Tonnay-Charente obtient même des avantages le 24 juillet 1348126.

Le roi de France réagit et le 8 juin 1349, il enjoint au receveur de Saintonge de remettre en état le château de Saintes, en vue d’une éventuelle reprise des hostilités. En 1350, une campagne de faible envergure est préparée pour évacuer de Saintonge les quelques garnisons laissées ça et là par Derby. Guy de Nesle s’occupe des opérations, dont le début est assez inquiétant puisque lors d’un engagement de faible envergure en avril 1351, il est fait prisonnier et avec lui, le maréchal Audrehem127. Jean le Bon se déplace et prend tout de même Saint-Jean d’Angély, puis libère Saintes de cette pression constante qu’exerçaient les Anglais. Ces derniers continuent à agir ponctuellement jusqu’en 1356. En 1351, la ville de Saint-Jean d’Angély subit un blocus, la ville de Fouras est reprise. En 1353, le château de Surgères est repris, le 6 août 1356 Salles- sur-Mer est reconquise. Rochefort est reprise la même année, le 5 septembre128.

124 1355, Jean II, règlement pour la défense de la ville de Poitiers pendant la guerre, édité par D. -F. Secousse, Ordonnances des rois de France de la Troisième race, , t. IV, Paris, 1735, p. 68-169.

125 “ De capitaneo in Pictavia constituto. ”, 17 janvier 1347, Rotuli Franciae 20 Ed. III, pars 2, memb. 2. T. Rymer, Foedera, vol. III, pars I, page 101.

126 NA C61/60, memb. 19, 22 Ed. III, 24 juillet 1348 : « (…) habitatores ville de Thonnay-Charante in ducatu Aquitaniae pro boni gestiis cum ipsius nec ni redditione ville praedicte in manuum praedictum regem favoriliis concessimus pro nobis et hereditis pro eisdem et habitatoribus quod villam praedictam ac loca castra seu eisdem ville (…) nostri futuri heredi Angliae volumus statuimus et ordonnamus quod villa reddita aut loca castra praedicta aut homagi praedicta a corona regem Angliae. (…) » Mentionné dans T. Rymer, Foedera. , vol. III, pars I, page 165 : « Pro hominibus et habitatoribus villae de Thouny-Charente. »

127 Arnoul d’Audrehem, 1302 (ou 1307) -1370. Il est maréchal de France à partir de 1351, et s’est déjà illustré par la participation à des opérations militaires. Il est fait prisonnier à la bataille de Poitiers, et devient lieutenant du roi en Languedoc, en 1361. Il participe à la campagne de Du Guesclin en Castille et y est fait prisonnier. Une nouvelle fait prisonnier à la Bataille de Najera, il se démet de sa charge de maréchal de France en 1368, après sa libération. Il meurt en 1370, après avoir participé aux opérations de reconquête de Du Guesclin.

128 Froissart mentionne aussi des trêves non respectées, en 1347-1348 : « D’autre part ossi, cil qui estoient en Gascongne, en Poito et en Saintonge, tant des François comme des Englès, ne tinrent onques fermement triewe ne respit qui fust ordenée entre les deux rois ; ainsi, gaegnoient et conqueroient villes et fors chastiaus souvent li uns sus l’autre, par force ou par pourcas, par embler ou par eschieller de nuit ou de jour. » J. Froissart, Chroniques, P.

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B - La politique en faveur des personnes.

La politique du roi de France en Poitou après la défaite de Crécy préfi gure celle qui sera mise en place lorsqu’il entre en possession de la région à partir de 1372. Elle s’oriente sur plusieurs axes et vise, dans l’urgence, à reprendre en main cette région délaissée, dont certaines parties sont tombées par choix dans le giron du roi d’Angleterre.

On peut ainsi distinguer quatre types de chartes :

- les dons, pour récompenser des services rendus129,

- les dons en compensations des pertes subies pendant la guerre, - les confi scations sur les biens des rebelles130,

- les rémissions131.

Les trente et une chartes étudiées pour la période allant de 1346 à 1355, ont permis de constater que les rémissions représentent la part la plus importante dans les chartes émises pour cette période d’après crise. La politique de « recovery » du roi de France s’oriente donc plus vers le pardon que vers la sanction ferme et immédiate. Avec dix-neuf chartes, ce type de charte représente plus de 60% des décisions personnelles prises pour la région. Le roi de France pratique donc une politique du pardon, du retour en grâce. L’importance des rémissions s’explique aussi dans le contexte particulier de la guerre. Le manque de sécurité s’est développé, la guerre laissant croire à une certaine impunité.

Cette part importante accordée au pardon est symptomatique de l’après-raid. La conquête de Derby a été brève et violente. La reconquête française, ainsi que nous l’avons vu, a été également assez rapide. Les hommes qui pendant les événements de 1346 avaient choisi par goût ou par opportunisme de se « faire anglais » retournent vivement dans le giron du roi de France. C’est la première raison pour laquelle une rémission peut être accordée. L’individu, ou la communauté urbaine par exemple, qui, du fait des circonstances, était « du côté des ennemis », revient vers

F. Ainswoth, G. T. Diller (éd), Paris, Lettres Gothiques, 2001, p. 650.

129 Les dons en compensation sontde deux types : les compensations pour services rendus et les compensations de perte dues à la guerre. Les compensations pour services rendus peuvent être aussi utilisées comme une rétribution globale pour la participation d’un combattant à la guerre. Le don effectué par le souverain doit permettre au bénéfi ciaire de compenser les dépenses qu’il a engagées. Ces dons, du premier ou du deuxième type, restent aléatoires et soumis aux alternances de pouvoir sur la région. Ces dons sont rarement pérennes.

130 Les dons en compensation et les confi scations sont évidemment liées et se complètent.

131 La lettre de rémission est une décision émanant du roi et accordant le pardon pour une faute commise. Elles sont utilisées en Poitou, lors du retour de la région dans le giron français, en 1372. Voir C. Gauvard, De Grace especial, Etat, crime et société en France à la fi n du Moyen Age, Publications de la Sorbonne, Paris, 1991.

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le roi de France. L’intérêt du roi n’est pas de stigmatiser le « traître », mais de le réintégrer. Le traître constitue malheureusement une mauvaise publicité pour le roi de France. Il met en valeur ses défaillances. Il faut donc dans les lettres de rémission insister sur les raisons qui ont poussé le « traître » à agir ainsi et minimiser les causes de sa défection. Ainsi Elie Enbaut était « en sa jeunesse » quand il était auprès de Gaillard de Durfort132. C’est en suivant ce dernier qu’il est passé « au parti [des] ennemis ». De même Raymond de Fronsac, pourtant coupable de faits beaucoup plus graves, « incendies, homicides, rapts, viols, vols […] a été conduit par « mauvais conseil »133. La durée de la « traîtrise a aussi de l’importance. Dans ce cas précis, elle n’a été que d’un an. Cette minimisation sert les deux partis : le roi et la personne qui demande à rentrer en grâce. Elle doit elle aussi minimiser sa responsabilité dans la faute commise, et pour cela mettre en valeur son manque de discernement, dû à la minorité, aux mauvais conseils reçus…

De même, d’autres hommes, coupables d’avoir donné leur soutien aux Anglais, obtiennent rémission en insistant sur le trouble de la situation et sur leur incapacité à être clairement de « bons » et « loyaux » Français. Les protagonistes se perdent alors en jusifi cations peu claires pour obtenir le pardon du roi et font valoir qu’ils n’étaient en sécurité nulle part134. La politique de grâces du roi de France concerne également les faits passibles de peines lourdes en temps normal : meurtres destructions, incendies, provoqués effectués par des sujets du roi de France, en échange de leurs bons et loyaux services. Il faut alors arguer du fait que la victime était « anglaise », ou du parti du roi d’Angleterre.

La rémission devient alors une véritable absolution et le criminel, un héros. La rémission peut aussi concerner un ensemble de personnes ou une ville. C’est le cas de Saint-Jean-d’Angély, qui pourtant s’était « donnée » aux Anglais. Les habitants ayant manifesté leur volonté de se placer à nouveau sous l’autorité du roi de France, le roi de France accorde sa miséricorde pour l’ensemble de la ville en août 1351 : « (…) nos ad instantem et humilem supplicationem habitancium pietate compulsi, advertantes pauperates, calamitates (…) » 135.

132 AN JJ80, n°259, fol. 186v°, 2 mars 1351 : « (…) rémission à Elie Enbaut, de la sénéchaussée de Saintonge en sa jeunesse a vécu en la compagnie de Gaillard de Durfort, chevalier, alors clerc et en notre obeissance. Puis est passé au parti de nos ennemis. Puis est revenu à notre fi délité au bout d’un an environ. (…) »

133 AN JJ 80, n°208, fol. 165, 11 mars 1351 : « (…) Rémission à Raymond, vicomte de Fronsac, conduit par mauvais conseil s’est rendu nostre ennemi et a servi le roi d’Angleterre a envahi ville es châteaux et en la prise de la ville de Saint Jean d’Angély et plusieurs autres villes esquelles attaques il y eut nombreux incendie, homicide, rapts, viols, vols, a notoirement tué plusieurs personnes, a tenu la ville de Saint Jean d’Angély et autres lieux. […] Veut servir le roi de France et demande miséricorde. »

134 AN JJ 86, n°37, fol. 14, v°, septembre 1354, confi rmé en mai 1356 : « Jean de Clermont, sire de Chantilly, maréchal de France, lieutenant pour le roi entre Loire et Dordogne et tout le pays d’Auvergne, a vu les lettres suivantes : « Jean Robin et Jeanne sa femme, Jean de Cahors et la sienne sont allés de la dit ville de Tonnay- Charente pour cause de doutbte que les enneis du roy de France ne soupresissent la dicte ville, pour ce que adoncques il n’y avait nulle forteresse, en laquelle ils peussent demeurer surement […] il ait convenu que les dessus nommez aient obeÿ à euls (les Anglais) tant pour la peur de leur personnes que pour ce qu’ils avaient tous leurs bienz au pouvoir et gouvenement d’iceuls, lesquiex il ne puissent par nulle manière recouvrer se il ne leur eussent fait obéissance sanz lesquiex ils ne peussent sustenter les personnes d’icieux ne leurs enfanz. Sont cependant reconnus avoir toujours été bons et loyaulx françoys. »

135 AN JJ 82, n°123, fol. 161, v° , août 1351: “(…) Cum olim villa nostra Sancti Johannis Angeliacensis per inimicos nostros occupata fuerit et detenta, in qua quidem quamplurimi ipsius ville habitantes non attendentes, sicut debebant, quanta nobis et regno nostro Francie fi delitate tenebantur, regi Anglie adherentes contra nos et inclite recordacionis dominum et genitorem nostrum et regnum ipsum dum in guerris presentibus se reddident inimicos publicos et rebelles proparte dicti regis Anglie notoriam facientes guerram, villas, castra et subditos nostros in obedientia et fi delitate nostris persistentes invadendo necnon in perpetracione homicidiorum, mutilaciorum, incendiorum, furorum et raubariorum quandoque personaliter agendo et quandoque consenciendo in nostrum opprobrium plures insistendo dictam villam Sanctum Johannis contra nos et gentes nostras vi armata tenendo et multa alia mala sicut facta guerrarum paciuntur commitendo insuper et similia facientibus opem et consilium multipliciter in nostrum dictique regni et subditorum nostrorum jacturam et regis Anglie ad opus et favorem, ex quibus procul dubis crimen esse magestatis et penam capitalum noscuntur pluries in curisse. Et ad presens dicta villa Sancta Johanna d’Angelica dicioni nostre auxilante deo sit submissa, nos ad instantem et humilem supplicationem dictorum habitancium pietate compulsi, advertantes , paupertates, calamitates et miserias quamplurimas quas

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Les dons pour récompenses et les confi scations sont assez peu nombreux sur l’ensemble des textes étudiés. Il y a plusieurs distinctions à faire : les dons sont en argent, et constituent en général une rente à perpétuité, c’est-à-dire jusqu’à la mort du bénéfi ciaire. Ces dons sont faits au profi t des membres de l’aristocratie, comme Savary de Vivonne136, de moindre importance tels que Perrot de Faye137, ou des anonymes138. Ces dons sont perpétuels dans les trois derniers cas cités mais peuvent aussi constituer un capital ponctuel : ainsi Guillaume Germont139 reçoit cent vingt livres de rente pour services rendus. Les « bons services » sont mentionnés, sans pour autant être explicités ou détaillés. Ils représentent sûrement les services rendus lors de la guerre ou à posteriori lors de la reconquête. Les confi scations équivalent, quant à elles, à des dons en nature, mais qui ne sont pas prélevés sur le domaine royal. Il faut que la rébellion soit avérée et que le rebelle n’ait montré aucune volonté de rentrer en grâce pour que la confi scation soit effective et pérenne. Les deux cas de confi scations postérieures au raid de Derby sont datées de 1356. Les confi scations défi nitives sont donc rares. Elles sont le plus souvent annulées par le retour du fautif dans le giron du roi de France. Il rentre alors dans le cas exposé plus haut de la rémission et se voit pardonner ses fautes, tout en rentrant en possession de ses terres.