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Pour mener à bien les résultats de ce chapitre nous avons utilisé la méthode de seuillage afin de fixer le seuil humide et le seuil sec. Dans ce contexte, un algorithme de classification est réalisé en deux étapes pour déterminer le seuil « humide », puis discriminer le seuil « ses». Ceci se fait grâce à l’équation suivante :

(1 - ETR/ETM) * 100.

Mardes M., (1997)36 a montré que Le taux moyen pour sur toute l’année a varié de 40% à 90%. Lorsque le résultat est proche de 100% on assiste à une zone humide ou une période de l’année humide. Le seuil critique en de ça duquel le seuil tend vers une limite sèche est fixé à 60% (Mardes M., 1997).

à l’échelle temporelle

Il s’agit de distinguer une typologie de la déficience d’évaporation (nul modéré, élevé et très élevé) et ce à l’échelle annuelle pour identifier la durée de l’intensité de la déficience d’évaporation. C’est en quelque sorte déterminer la longueur de la saison sèche et la saison humide fondée sur l’étude de l’indice de la demande évaporatoire. De plus, distinguer la différence entre cette régionalisation et celle réalisée par les autres méthodes (bilan hydrique, sècheresse..) et expliquer les facteurs spécifiques sont, en grande partie, tributaires du stock d’eau dans le sol et du cycle végétatif (Mardes M., 1997).

La méthode adéquate est l’approche statistique : - supérieur à 60% humide

- 40-60% modéré - inférieur à 40% sèche

Une autre approche permet aussi de déterminer les saisons et en particulier d'approfondir la notion de mois humide et mois sèche en les classant en trois catégories (Riou, 1975): - ETR < ETP/2, correspond à un mois sec

- ETP/2 ≤ETR < ETP, équivaut à un mois humide - ETR = ETP, définit un mois très humide

Dans la même optique et si on considère les épisodes des pluies et d’irrigation ; on peut quantifier la déficience d’évaporation pour en déduire le mois sec et le mois humide (Monnier., 1977 ; Dubreuil., 1994 ; Lamy C., 2013) à partir des seuils suivants :

36 Mardes Mohamed 1997 : Projet AGRIMA : application de la télédétection aux statistiques agricoles, action 4 modèle agro-météorologie de prévision de rendement des céréales

94 - mois hyper-humide P>ETP / RU reconstituée,

- mois humide P>ETP / RU non reconstituée, - faible déficit P<ETP, DE<30 mm,

- mois sub-sec, 30 < DE < 60 mm, - mois sec, 60 < DE < 100 mm, - mois hyper ses, DE > 100 mm

On détaillera l’approche suivie dans ce travail dans la troisième partie.

à l’échelle spatiale

On vise à établir un zonage de la déficience d’évaporation dans le bassin versant de la Mejerda et de relever les grands traits des sous-secteurs de la région suivant le degré de la déficience d’évaporation. D’un autre coté essayer de retracer les régions climatiques d’une région très contrastée allant de l’humide au semi-aride. La méthode adéquate est l’approche cartographique qui distingue entre :

- noyaux forts : zone humide - noyaux faibles : zone semi-aride - zones de transitions

Conclusion

Dans l’état actuel de la science et vue la complexité des processus d’évaporation physique et de transpiration végétale, il est difficile de réaliser et d’aboutir à des mesures directes et surtout en routine de ETP, ETM et ETR, et que seule une approche simplifiée est aujourd’hui possible, souvent à partir de l’estimation. Certes, la complémentarité d’approches, combinée selon une démarche inductive, accordée par le modèle de la FAO-56-télédétection satellitale selon une démarche déductive, par le biais de la méthode cartographique. Ceci a permis d’affiner davantage nos déductions et de construire un schéma régional détaillé de spatialisation de l’évapotranspiration et des facteurs de sa variation dans le BV de la Mejerda, ainsi que le zonage de la déficience d’évaporation.

Mais, nous avons calibré ce modèle pour le cas du BV de la Majerda, en modifiant si nécessaire les coefficients d’ajustements, notamment, les coefficients culturaux, seuils d’occupation du sol. Car la formule de Penman-Monteith, utilisée ici, est considérée comme la référence à l’échelle parcellaire n’est peut-être pas représentative de la demande évaporatoire à l’échelle du bassin versant. Ceci conduit à une recherche empirique des facteurs intervenant réellement à l’échelle de la région étudiée.

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95 CONCLUSION DE LA PREMIERE PARTIE

Cette partie, strictement méthodologique, a permis d’exposer les différents concepts liés à l’étude de l’évapotranspiration, de montrer l’apport d’une base de données assez riche pour mener à bien cette étude et de saisir les modèles les plus adéquats afin d’obtenir des résultats fiables. Ceci repose sur les sorties du modèle FAO-56 et la télédétection spatiale qui nous ont servi pour une cartographie de l’évapotranspiration sous ses différentes formes (ETP, ETM et ETR) et la déficience d’évaporation dans le BV de la Mejerda.

En somme, l’évapotranspiration est un concept marqué par beaucoup d’incertitudes, soit au niveau de sa mesure ou de son estimation. Viennent s’ajouter à tout cela, les caractéristiques très hétérogènes de la région étudiée. En effet, elle présente des contrastes climatiques et géophysiques. L'évapotranspiration est à la fois cause et conséquence du climat : le climat fixe la valeur de l'ETP tandis que l’ETM et l'ETR sont des éléments explicatifs du climat. Leur détermination et leur agencement sont liés aux facteurs atmosphériques, pédologiques et biologiques.

C’est à travers les relations établies entre les coefficients culturaux (Kc), calculés à partir des indices de végétation (NDVI), et l’évapotranspiration potentielle on a déterminé l’évapotranspiration maximale, qui elle-même combinée avec le coefficient du stress hydrique (Ks) détermine l’évapotranspiration réelle. Quant à la déficience d’évaporation est calculée à l’aide du rapport ETP/ETR. L’avantage de cette méthode est qu’elle nous a permis de spatialiser le modèle FAO-56 à l’échelle du bassin versant, pourtant il est considéré à l’échelle parcellaire, et ce grâce à l’imagerie satellitale (Duchemin, al., 2007 ; Simonneaux, al. 2009 ). Comme nous l’avons dit, cette méthode a donné des résultats fiables dans des régions similaires. On essaye de vérifier si c’est le cas pour le bassin versant de la Mejerda en Tunisie. La perspective de l’étude la déficience d’évaporation laisse prévoir un zonage du BV de la Mejerda qui se diffère des ensembles régionaux habituels. La spatialisation la déficience d’évaporation permet de distinguer les sous-secteurs homogènes dans la région étudiée et il en est de même pour la typologie des mois secs et des mois humides. Ceci, par le biais l’approche cartographique et l’approche statistique, qui sont, par ailleurs, « maniables » au sein d’un Système d’Information Géographique (SIG). Enfin, l’étude s’articule autour de quatre questions cruciales : quelle formulation de l’évapotranspiration utilisée ? Quelles échelles spatio-temporelles sont-elles requises pour assurer la cartographie des trois formes de l’évapotranspiration (ETP, ETM et ETR) ? Quels ajustements effectués au sein d’une approche qui fait croiser le modèle FAO-56 et la technique de la télédétection pour le BV de la Mejerda ? Quels sont les critères retenus pour aboutir au zonage du stress hydrique dans le BV de la Mejerda à travers la typologie de la déficience d’évaporation ?

96 Mjejra, Mustapha. Étude de l’évapotranspiration dans le bassin versant de Mejerda ( en Tunisie) : apport de la télédétection satellitaire et des Systèmes d’Information Géographique - 2015

DEUXIÈME PARTIE