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D’après (Emberger., 1955) l’étage climatique correspond à l’étage de végétation, il n’est, en effet, qu’un paysage réel du climat. Les étages de la végétation expriment bien la zonation altitudinale de la végétation en relation avec les niveaux bioclimatiques (Ozenda., 1975). À ce propos, la limite de chaque étage varie, essentiellement, en fonction des températures, du relief et du sol. Gammar (1999) distingue deux limites altitudinales moyennes de 500 et 800 m. L’analyse de la figure 13 révèle que le BV de la Mejerda s’individualise par une succession d’étages bioclimatiques, s’étirant du Nord au Sud où les subdivisions suivent l’orientation des axes orographiques. Certes, ces étages bioclimatiques sont définis par Emberger (1955), allant de l’humide supérieur au nord vers l’étage semi-aride au sud passant par l’étage subhumide au milieu (figure 28) :

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l’étage bioclimatique humide : situé sur les sommets de la Kroumirie et ses versants sud, l’étage bioclimatique humide se caractérise par des précipitations moyennes annuelles entre 800 et 1500 mm/an, avec de forts brouillards et nébulosités et une moyenne des températures des mois les plus froids comprise entre 3 et 4,5°C (Stambouli-Essassi et al., 2007). De plus, sur les hauts reliefs, il neige de temps en temps durant les mois de janvier et février. Aussi, la réserve utile commence à se reconstituer dès la dernière décade du mois d’octobre pour se remplir entre janvier et avril (200 mm) et elle commence, par la suite, à se vider pour atteindre un niveau très faible entre juillet et mi-octobre (Feki., 2006). Ces secteurs arrosés et frais sont couverts par une formation végétale assez dense où on trouve « le Chêne zeen associé au Chêne liège dans des formations mixtes auxquelles vient se mêler le Chêne kermès. La composition du sous-bois, dominée généralement par Bruyère arborescente varie en fonction de la nature du sol et de son

degré d'humidité » (Stambouli-Essassi et al., 2007). Dans cet étage bioclimatique la demande

d’évaporation ne peut être que modérée et le stress hydrique n’est ressenti par la végétation que pendant l’été. C’est ce que nous démontrons à la troisième partie.

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l’étage bioclimatique subhumide : il couvre une bande dont la largeur n'excède pas 50 km au sud de l'étage humide, tout au long des pieds des versants de la Kroumirie (sauf à la dépression de Jendouba) au-dessus de 500 m d’altitude. Sa limite méridionale est marquée par le cours d’eau de la Mejerda. Il se distingue par des précipitations annuelles entre 600 et 800 mm et une réserve utile qui « n’atteint pas sa capacité maximale (200 mm) à Jendouba et uniquement sur

une courte période à Béja (les deux premières décades de mars pour Béja) » Feki., 2006. La

végétation est formée, essentiellement, par les cultures généralisées de la série de l’Oléastre et Lentisque et localement des série de chêne liège et du chêne Kermès non différenciées (voir carte de végétation 1/200000).

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l’étage bioclimatique semi-aride : par ses différents sous-étages il occupe environ les deux tiers du BV de la Mejerda. Il occupe la rive droite de l’oued Mejerda où la pluie annuelle varie de 400 à 600 mm. La réserve utile se charge en hiver, elle est épuisée totalement en hiver, et elle devient vide au mois de juillet jusqu’au début de novembre. La végétation est formée par une forêt de Pin d’Alep, série du Thuya de Berbérie, et plus vers le Sud-Ouest de la région le sol devient à nu. Dans cet étage le pouvoir évaporant de l’atmosphère prend de l’ampleur et le stress hydrique devient très marqué.

Enfin, dans les étages bioclimatiques, une limite importante apparaît entre le semi-aride moyen et 1e semi-aride inferieur à la seule condition de rattacher la variante « à hiver frais du semi-aride inferieur l'ensemble des bioclimats du Tell (Stambouli-Essassi et al., 2007). Il faut noter aussi que les limites de ces étages ne correspondent pas toujours à la réalité du terrain. Ceci nous a poussé à réaliser un zonage de la région à la base de la typologie du déficit d’évaporation (voir troisième partie de cette étude).

Figure 27: Les étages bioclimatiques dans le BV de la Mejerda (carte de la végétation 1/200000)

65 En somme, le BV de la Mejerda est marqué par un climat très contrasté avec une grande variabilité inter-saisonnière et une variation spatiale très marquée même si à une courte distance. En plus, tous les déments du climat mettent en évidence l’opposition entre les versants sud de la Kroumirie et les versants nord de la Dorsale et l’importance de la limite créée par la vallée de la Mejerda.

Conclusion

Si, au premier abord, l’étude de l’évapotranspiration semble assez simple, nous avons pu noter tout au long de ce chapitre que ce n’est en réalité pas le cas en particulier dans une région très diversifiée comme celle du BV de la Mejerda. De par les subtilités de son fonctionnement hydro-climatique ainsi que les éléments physiques caractérisant, il est essentiel de bien comprendre ce que cache la diversité de cette région.

Enfin, les diversités naturelles (climatiques, édaphiques et topographiques), qui caractérisent le BV de la Mejerda, constituent des facteurs qui influencent de près la répartition géographique de l’évapotranspiration et son articulation dynamique, ainsi que le zonage du stress hydrique auquel la végétation est soumise. On expliquera, ainsi, les apports de chaque facteur dans l’étude de ces deux éléments.

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67 TROISIEME CHAPITRE : DEMARCHE METHODOLOGIQUE POUR L’ETUDE

DE L’EVAPOTRANSPIRATION