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Le hajj avant le « choc colonial »

A. Le hajj, institution de l’Islam

Hajj et ‘umra, deux pèlerinages distincts

Le pèlerinage à La Mecque n’est pas une création de l’Islam90.

Si l’on veut comprendre sa signification à l’époque contemporaine, il convient de se pencher, comme nous y invite Jacqueline Chebbi, sur les conditions historiques d'émergence du hajj en le replaçant dans le contexte de l’Arabie tribale du VIIe siècle91.

Dès l’époque de la jâhiliya92, les tribus de l’Arabie semblent avoir adopté le culte des bétyles,

ces pierres appointées enfermant des énergies sacrales et dont le sanctuaire est assorti de

89 L’expression est de P.-J. Luizard, Le Choc Colonial et l’Islam. Les Politiques Religieuses des Puissances

Coloniales en Terre d’Islam, Paris, La Découverte, 2006.

90 Parmi les ouvrages de référence sur cette question, citons J. Wellhausen, Die Reste des Arabischen Heidentums

publié en 1887 ; C. Snoucke-Hurgronje, Het Mekkaansche Feest publié en 1880 ou encore M. Gaudefroy- Demombynes, Le Pèlerinage à La Mekke. Etude d’Histoire Religieuse, Paris, Librairie orientale Paul Geuthner, 1923.

31 nombreux tabous. Peu d’éléments nous sont parvenus quant à la fonction de ces bétyles, si ce n’est qu’ils permettaient de consacrer les alliances entre tribus.

La ville de La Mecque constitue quant à elle un important carrefour commercial et religieux. Son sanctuaire possède son propre bétyle, la Pierre Noire, fixée à l’angle oriental de la Ka‘aba, chambre cubiforme, servant également à abriter des divinités païennes dont on ignore l’identité et la fonction93. En effet, dès le IIIème siècle de notre ère, le culte bétylaire pourrait avoir été doublé par un culte des idoles. Le pèlerinage aux idoles donne alors lieu à d’importantes foires commerciales où se rassemblent les grandes tribus marchandes. De par sa centralité commerciale, à la croisée des routes reliant la Mésopotamie à l’Abyssinie et le Yémen à la Syrie, La Mecque ne tarde pas à s’imposer comme la métropole religieuse de toute la péninsule arabique et dont les divinités supplantent bientôt celles des autres villes94. A l’occasion du pèlerinage aux idoles, appelé ‘umrah, les pèlerins effectuent une circumambulation (tawâf) autour de la Ka‘aba. Ce rite fait encore l’objet de multiples interprétations : fut-il un rite lustral de purification ou bien un acte d’union avec la divinité, moyen de s’approprier sa force ? Car de la Ka‘aba, « locus sacral », rayonne une énergie bienfaisante – la baraka – pour peu qu’elle soit approchée selon les rites. Le rite majeur est représenté par le sacrifice d’Al-Marwa – du nom d’une éminence située à proximité de la Ka‘aba – qui marque la fin du pèlerinage en même temps qu’il participe d’une logique rogatoire, d’un commerce entre les dieux et les hommes.

Cette ‘umra diffère alors totalement du hajj, pèlerinage spécifique aux Bédouins dont le théâtre se situe en dehors de La Mecque. Ce dernier correspondrait à une cérémonie pluvio- solaire destinée à accélérer, dans cette région désertique, la venue des pluies. Ainsi le huitième jour du mois de dhû l-hijja est-il traditionnellement appelé yawm al-tarwiya ou jour de l’abreuvement, par référence à la pratique des Bédouins consistant à abreuver leur monture avant de gagner la plaine d’Arafat. A Arafat, les pèlerins interpellaient l’astre solaire puis, une fois la cérémonie achevée, déferlaient avec leurs montures, tel le « cours violent d’un flot qui s’écoule » (ifâdha) en direction de Mina. Hichem Djaït assigne trois fonctions possibles à cette « course métaphorique » : manifestation de reconnaissance anticipant les averses à venir, rituel métaphorique – la course des pèlerins préfigurant le torrent attendu – visant à hâter la venue des orages, et enfin prière à Quzah, dieu du tonnerre et de la pluie95. Le sacrifice de Mina consisterait

92 Période précédant la révélation coranique.

93 H. Djaït, La vie de Muhammad, tome II. La Prédication Prophétique à La Mecque, Paris, Fayard, 2008 (trad.

française), pp. 142-157.

94 T. Fahd, « Naissance de l’Islam » in H.-C. Puech, Histoire des religions, tome 2, Paris, Gallimard, 1972. 95 H. Djaït, op. cit., p. 171.

32 alors à immoler des chameaux en signe de reconnaissance, tandis que « le sang versé du sacrifice préfigurait l’eau attendue »96.

Ces deux pèlerinages semblent ainsi s’exclure l’un l’autre : avant leur institutionnalisation par Muhammad, la ‘umra était en effet d’abord un pèlerinage urbain où affluent des commerçants à l’occasion des foires sacrées, tandis que le hajj constituait un rite pastoral dominé par les tribus bédouines se rendant annuellement au lieu solaire d’Arafat sans passer par La Mecque97.

La fonction intégratrice du pèlerinage musulman

Le génie de Muhammad va précisément consister à unifier ces deux rites pour faire du pèlerinage à La Mecque le couronnement de la Révélation coranique en même temps que la manifestation de son universalité.

Plusieurs séquences se sont ainsi succédé. A commencer par la « dépaganisation » du hajj pour reprendre l’expression de Maxime Rodinson98. Au printemps 631, soit l’année précédant le pèlerinage de l’Adieu, Muhammad envoie Abou Bakr présider les cérémonies du pèlerinage mecquois. Celui-ci est accompagné de ‘Ali porteur d’une nouvelle révélation :

« Le jour du Sacrifice, ‘Ali prit la parole et dit aux gens :

- Bonnes gens, aucun incroyant n’entrera au Paradis, aucun polythéiste ne fera de pèlerinage après cette année, personne ne tournera nu autour de la maison, ceux qui ont conclu un pacte avec le Messager de Dieu le verront respecté jusqu’à son terme et seulement jusque-là. ‘ Ali donna aux gens un délai de quatre mois pour rentrer chez eux et les prévint que, passé ce délai, les polythéistes n’auraient plus aucune immunité.

Aucun polythéiste ne fit de pèlerinage après cette année et plus personne ne tourna nu autour de la Maison. »99

C’est de ce pèlerinage qu’il faut dater l’interdiction faite aux non-Musulmans de rentrer dans le périmètre sacré (haram) entourant La Mecque et les différentes localités du pèlerinage,

96 J. Chabbi, op. cit., p. 363.

97 Cette interprétation mérite cependant d’être nuancée, eu égard au caractère central que possède l’eau dans cette

terre de feu, cette fournaise de La Mecque (ramda’ Makka). D’une part, les bétyles sont généralement conservés près des sources, à l’instar de la Pierre Noire située à proximité de la source sacrée de Zamzam. D’autre part, les deux pèlerinages sont liés à l’attente de la pluie bienfaitrice. Seule la saison diffère : au printemps pour la ‘umra, à l’automne, soit en fin de cycle saisonnier, pour le hajj.

98 M. Rodinson, Mahomet, Paris, Le Seuil, 1994 (2e éd.). 99 M. Hussein, Al-Sîra, tome 2, Paris, Grasset, 2007, p. 653.

33 matérialisé par des bornes (mawâqit)100. Mais il faut attendre l’année suivante pour que le hajj

devienne une obligation théologique (rûkn) pour les Musulmans.

En mars 632, lors du pèlerinage de l’Adieu (hajj al-wadâ‘), le Prophète réunit les deux pèlerinages. Si l’essentiel des rites est effectué en dehors de La Mecque, le hajj n’en a pas moins désormais pour point de départ le tawâf autour de la Ka‘aba. Mais une hiérarchie est opérée de la bouche même du Prophète entre les deux pèlerinages :

« Au mois de dhû-l-qi‘da, le Prophète commença à se préparer au pèlerinage et demanda aux gens d’en faire autant. Il partit en pèlerinage cinq nuits avant la fin de dhû-l-qi‘da et poussa devant lui les bêtes destinées au Sacrifice. Arrivé à Sarif, accompagné de certains notables, il ordonna à ceux qui n’avaient pas de bêtes à sacrifier de compenser leur pèlerinage par une simple visite des Lieux Saints. »101

L’institution sacrificielle constitue donc le critère distinctif et hiérarchique entre un « petit » (la ‘umra, le pèlerinage mecquois) et un « grand » (le hajj, le pèlerinage bédouin) pèlerinage102. Or cette hiérarchisation n’a été rendue possible que par l’intégration de pratiques mecquoises dans les rites bédouins, à commencer par le sacrifice d’Al-Marwa, déplacé dans la vallée de Mina. Par cet effet de déplacement, les anciens rites solaires ont ainsi été vidés de leur contenu ; tout comme les sanctuaires primitifs autrefois assignés aux sacrifices bédouins ont été absorbés par un élargissement de l’aire sacrificielle à l’ensemble de la vallée de Mina. Dans le même esprit, les départs vers Muzdalifa et Mina ont été décalés – après le coucher du soleil pour le premier, avant l’aube pour le second – pour ne plus correspondre aux rites solaires. Après la bataille d’Hunayn, Muhammad réussit ainsi à s’approprier l’antique pèlerinage bédouin et à s’imposer, lui le Qurayshite, comme « seigneur des tribus », pour reprendre l’expression de Jacqueline Chabbi. L’unification des deux pèlerinages, reflets des antagonismes traditionnels entre villes et campagnes, est un premier pas vers la constitution d’une société universelle. A travers l’unification des rites – et plus particulièrement le rite du sacrifice – le hajj revêt une fonction intégratrice pour l’ensemble de la communauté musulmane.

Restait à insérer le nouveau pèlerinage dans une temporalité qui lui fût propre. Tel fut le contenu du sermon de l’Adieu (khûtbat al-wadâ‘) du Prophète à Arafat, rapporté par Ibn Hichâm :

100 Pour une description précise des frontières du territoire sacré, voir M. Gaudefroy-Demombynes, op. cit., pp. 22-

27 ; Omar Saghi, Paris-La Mecque pp. 24-32 et le schéma, issu de ce dernier ouvrage, joint en annexe (n°5).

101 Ibn Hichâm, La Biographie du Prophète Mahomet, Paris, Fayard, 2004 (traduction française), p. 395.

102 Cf. verset 196 de la sourate II « la vache » : « Accomplissez, pour Dieu / le grand et le petit pèlerinages » in Le

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« Le Prophète poursuivit son pèlerinage, en montrant aux musulmans ses règles, ses différentes stations et son rituel complet.

Puis il s’adressa aux musulmans réunis :

« Ecoutez-moi (…). Musulmans, Satan a perdu tout espoir d’être jamais adoré sur votre terre. Méfiez-vous de lui pour votre religion. Toute modification du calendrier est une impiété notoire. Le temps tourne maintenant tout rond, comme à l’époque où Dieu créa les cieux et la terre. Aux yeux de Dieu, le nombre de mois est de douze, dont quatre mois sacrés »103.

L’adoption du calendrier lunaire à compter de l’hégire sanctionne l’inscription de l’Islam dans une nouvelle temporalité104 en même temps que la transcription coranique participe d’un processus d’inscription continue de la geste biblique105. Le hajj ne fait ici pas exception. Dans le Coran, la Ka‘aba est le temple construit par Ibrahim et Ismaïl en l'honneur du Dieu unique106. Le sa’y ou course entre les collines de Al-Safâ et d’Al-Marwa une référence directe à la course

d’Agar, chassée dans le désert, et cherchant une source pour sauver son fils Ismaïl. Le sacrifice de Mina commémore, quant à lui, la geste du sacrifice abrahamique107. Le pèlerinage devient ainsi le mécanisme essentiel de transmission d’une mémoire collective par le rite, grâce auquel un groupe religieux se constitue en communauté (umma)108.

Une obligation canonique, un rituel codifié

Après son institution par Muhammad, l’année de sa mort, le hajj figure désormais comme l’un des cinq piliers (arhân) de l’Islam, une obligation canonique au même titre que la profession de foi (shahâda), la prière (salât) que l’on doit vouer à Dieu cinq fois par jour, l’aumône (zakât) ou encore le jeûne du Ramadan (saûm). Cette obligation est assortie d’un certain nombre de conditions précisées par la doctrine. Selon Al-Ghazâli, cinq conditions rendent le pèlerinage obligatoire : la puberté, l’appartenance à l’Islam, l’exercice de la raison, la condition d’homme

103 Ibn Hichâm, op. cit., p. 396.

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Coran, Sourate II, verset 193 : « Le pèlerinage se fera dans les mois que vous connaissez ». Il s’agit des mois de Chewel, Dhou-Kadeh et Dhou Zilhidjé, soit les trois derniers mois de l’année musulmane qui est de 354 jours. Le décalage d’avec le calendrier grégorien est ainsi de onze jours.

105 A.-L. de Prémare, Les Fondations de l’Islam. Entre Ecriture et Histoire, Paris, Le Seuil, 2002. 106 Le Coran, op. cit., sourate II, v. 125-127.

107 La tradition musulmane a poursuivi ce travail d’assimilation des grands mythes bibliques. Arafat devint le lieu de

la re-connaissance d’Adam et Eve et Noé le reconstructeur de la Ka’aba détruite par le Déluge.

108 M. Halbwachs, Les Cadres Sociaux de la Mémoire, Paris-La Haye, Mouton, 1976 (3e édition).

L’accomplissement des rites n’épuise pas à lui seul ce processus commémoratif. Ainsi certains pèlerins lettrés profitent de leur voyage aux Lieux Saints de l’Islam pour visiter les lieux des batailles du Prophète. Les mystiques soufis versés dans la « voie mohammadienne » aspirent de leur côté à reproduire les expériences de la station à Arafat ou du miraj lorsque le Prophète fut enlevé dans les cieux jusqu’à Jérusalem.

35 libre et la possibilité matérielle de l’accomplir109. Cette dernière condition est tirée du célèbre verset 97 de la sourate III :

« Il incombe aux hommes,

à celui qui en possède les moyens,

d’aller pour Dieu en pèlerinage à la Maison »

Cette doctrine dite des « moyens nécessaires » s’entend de plusieurs façons. On distingue notamment l’impossibilité physique liée à l’âge, à la maladie, à une interdiction officielle, voire aux difficultés de la route. Il faut y ajouter l’impossibilité liée à la situation financière du pèlerin qui doit s’être acquitté de ses dettes, ne pas laisser sa famille dans le besoin et surtout disposer des provisions de route nécessaires110. Encore faut-il que le fonds où il puisera les

dépenses de son pèlerinage soit constitué à partir d’une source pure. En cas d’empêchement dûment constaté, le pèlerinage peut être accompli par mandataire, y compris pour le compte d’un défunt. Sur ce dernier point – qui le rapproche des pèlerinages chrétiens – El Bokhârî cite le hadîth suivant :

« Ibn ‘Abbâs a dit : « une femme de Kath‘am vint, l’année du pèlerinage des adieux (an 10 de l’hégire, 631-632) et dit : « O Envoyé de Dieu, l’obligation canonique imposée aux serviteurs de Dieu en matière de pèlerinage atteint mon père qui est un vieillard âgé incapable de se tenir sur une monture. En serait-il libéré si je faisais le pèlerinage en son nom ? Oui, répondit-il. »111

L’ensemble des rites du hajj (tableau 1) obéit quant à lui à une codification précise112.

109 Al-Ghazâli, Les Secrets du Pèlerinage en Islam, Beyrouth, Albouraq, 2001.

110 Il s’agit ici d’une obligation coranique. Cf. verset 197 de la sourate II : « emportez des provisions de voyage /

mais, vraiment, la meilleure provision de voyage, / est la crainte révérencielle de Dieu ». Al-Ghâzali écrit qu’il nécessaire que le pèlerin prévoit « un large viatique pour soi-même et pour aider les démunis ».

111El Bokhârî, op. cit., p. 127. 112

Si la plupart de ces rites sont obligatoires, certaines écoles ont tenu à hiérarchiser les différentes séquences rituelles. Par exemple, l'école malékite, majoritaire au Maghreb, considère le sa‘y comme un rite secondaire ; il n'en est pas moins obligatoire et son inobservance peut entraîner une amende (dam). En revanche, le manquement à des rites essentiels comme le tawâf, le wuqûf ou le sacrifice peut entraîner l’annulation du pèlerinage.

36 Tableau 1. Les séquences rituelles du hajj113

Jour Lieu Rite Prescriptions rituelles

La Mecque Irhâm Rites de sacralisation :

Niya : confirmation de la pureté des intentions,

généralement suivie de l’ablution (ghusl) et de la coupe des cheveux.

Le pèlerin revêt l’irhâm, costume spécial du pèlerinage.

Entrée dans le haram : Récitation d’une prière de deux rak‘ at suivie de la la talbiya.

7 dhû l-hijja La Mecque Tawâf Sept tours accomplis de gauche à droite à partir de l’angle Sud Sud-Est.

Les trois premiers tours sont accomplis à une allure rapide (ramad ou tarammul), les quatre suivants effectués au pas normal.

Une fois le tawâf accompli : récitation de trois

rak‘ at.

7 dhû l-hijja La Mecque Sa‘y Sept courses entre les monticules d’Al Safâ et d’Al Marwa, quatre fois dans un sens et trois dans l’autre. 8 dhû l-hijja (yawm al- tarwiya) La Mecque- Mina

Les pèlerins se dirigent vers Arafat et passent la nuit dans la vallée de Mina.

9 dhû l-hijja Arafat Wuqûf Le qadi de La Mecque prononce deux sermons

(khûtbat) sur les devoirs du pèlerin et les cérémonies du pèlerinage.

Les pèlerins restent debout en oraison de midi jusqu’au coucher du soleil.

9 dhû l-hijja Arafat-

Muzdalifah

Ifâdha Après le coucher du soleil, les pèlerins se précipitent vers Muzdalifah pour y réciter les prières du soir et de la nuit.

Nuit du 9 au 10 dhû l-hijja

Muzdalifah Jam‘ Avant le lever du jour, les pèlerins ramassent les 49 pierres nécessaires à la lapidation.

10 dhû l-hijja Mina Jamrat al

‘aqaba

Lapidation rituelle.

10 dhû l-hijja Mina Adha Sacrifice.

10 dhû l-hijja La Mecque Tawâf al

ifâdha

Circumambulation de désacralisation autour de la Ka‘aba.

11 dhû l-hijja Mina Lapidation des trois stèles.

12 dhû l-hijja Mina Nouvelle lapidation.

12 ou 13 dhû l- hijja

La Mecque Tawâf al

wadâ‘

Circumambulation de l’adieu.

La ‘umra reste quant à elle cantonnée au sanctuaire de La Mecque et aux rites du tawâf et du sa‘y qui peuvent être accomplis à n’importe quel moment de l’année.

Trois types de pèlerinages peuvent résulter de la combinaison des rites du hajj et de la ‘umra, chaque pèlerin étant tenu de préciser au préalable par l’intention (niya) lequel des deux il désire accomplir. Comme nombre de pèlerins, il peut choisir d’accomplir le qirân, à savoir la ‘umra et le hajj dans la foulée. Il peut aussi décider de ne se conformer qu’aux rites du seul hajj. On parle

37 alors d’ifrâd. Enfin, le pèlerin peut accomplir le tamattu‘ en effectuant le petit et le grand pèlerinage de manière séparée, à condition de se désacraliser entre les deux opérations.