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1. Le corpus oral et les problèmes de gestion des données

1.10. Guide d’utilisation du corpus

Nous présentons ici le résultat de la transcription des enregistrements qui constituent les objets de notre travail de recherche. Le corpus est devisé en trois parties : le corpus de l’émission de divertissement Ness-Ness qui représente 23 émissions transcrites. Les interactions de ce premier corpus sont séparées les unes des autres à chaque fois qu’un auditeur intervient dans l’émission. On la compte comme une interaction à part. De plus, le corpus des interactions de l’émission De fil

en aiguille comporte 18 interactions. Quant au corpus du magazine culturel Carnet d’Algérie, il se compose de 5 émissions transcrites, lesquelles constituent également

le corpus de base de notre recherche. Pour ce qui concerne ce corpus, puisque les participants sont les mêmes pendant 02h de diffusion avec l’intervention des auditeurs, nous avons décidé de ne pas séparer les interactions les unes des autres. Elles se suivent, et ceci pour mieux respecter la réalisation et le fonctionnement de cette émission.

1.10.1. Mode de transcription : transcription de mots ou de sons ?

Dans une recherche, le transcripteur a le choix entre trois grandes options : il peut procéder, pour des raisons de lisibilité, à la transcription orthographique à

34 l’instar de Bange (1987) ; tout comme il peut opter à l’image de Traverso (1996), pour une transcription en « orthographe adaptée ». Cela permet de « donner une petite idée du rythme de la parole ». Il peut enfin procéder à une transcription phonétique, mode de transcription évidemment le plus apte à rendre compte de la forme orale des énoncés mais auquel on reproche d’alourdir le travail du transcripteur et de rendre le corpus trop chargé. On cite en exemple, la transcription phonétique à laquelle on ajoute une transcription de l’oral ce qui a pour conséquence « une double transcription ».

Nous remarquons que tous les chercheurs précédemment cités procèdent à des transcriptions mixtes. L’orthographe adaptée est mixte par définition puisqu’elle rend compte d’un certain nombre de phénomènes spécifiques à l’oral, sans pour autant procéder à une transcription phonétique. Cependant, l’inconvénient de cette procédure tient à l’inévitable incohérence des choix auxquels on procède.

Ce risque d’incohérence est une des raisons pour lesquelles l’équipe de Blanche-Benveniste a préféré renoncer à ce qu’elle appelle les « trucages orthographiques » (Blanche Benveniste, Jeanjean, 1986 : 133). Ces auteurs reprochent aux adaptations de l’orthographe d’induire le lecteur du corpus en erreur sur les registres de langue des informateurs en soulignant des traits du langage oral que l’on rencontre en fait dans tous les registres, mais qui, une fois fixés à l’écrit, apparaissent comme des indices d’une prononciation relâchée voire vulgaire. Elles en donnent plusieurs exemples : l’un des plus fréquents vient de dialogues entre « des dames de la bonne société du XVIe, […] qui considèrent qu’elles ne s’expriment pas de façon familière » (Blanche Benveniste, Jeanjean 1986 : 133) mais elles produisent des énoncés comme (il) y a, que(l)qu(e) cho(se), etc.

Le lecteur, qui se retrouverait dans la situation de lecture du texte de la transcription sans disposer de l’enregistrement, serait sans doute induit en erreur par ce type de transcription. Il nous semble cependant que par une simple mise en garde, on peut éviter ce détournement interprétatif et conserver ce mode de transcription, certes imparfait, mais plus ou moins « économique ». Pour ce qui est du corpus des interactions radiophoniques, nous avons choisi une transcription en orthographe adaptée prenant en compte les différentes courbes intonatives et les pauses.

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1.10.2. Les transcriptions: simples auxiliaires de l’enregistrement ou outils d’observation ?

Pour une analyse des discours oraux, la question de la transcription est inévitable. Or l’oral, qui se déroule sur l’axe du temps, est une action éphémère et irréversible. À cet effet, toute transcription d’un discours oral doit être rigoureuse et représentative de ce qui se passe lors du déroulement des interactions radiophoniques qui constitue notre objet d’étude. Dans ce cas, il n’existe pas de conventions ou de modèles uniques dans la mesure où chaque chercheur, qui travaille sur un corpus toujours différent, forge ses principes et présente des modèles servant à la transcription des échanges oraux spécifiques. Cependant la plupart des chercheurs s’inspirent et recourent aux conventions proposées par Jefferson (1984). Dans notre cas, nous ne ferons pas référence à des modèles de transcription d’un seul auteur ; en revanche nous prendrons en considération les conventions disponibles afin de formuler un modèle en adéquation avec notre corpus. On aura comme principale référence les travaux de : Traverso (1999), Gumperz (1980) et Vion (2000), qui proposent différents modèles de transcription.

Enregistrer des interactions verbales est donc une manière d’immortaliser les données qui se déroulent dans le temps et s’évanouissent dans l’oubli. La transcription permet de stabiliser l’oral fugace en transposant l’onde sonore dans la succession chronologique en des échanges verbaux graphiques. L’objectif de la transcription étant d’avoir une trace écrite conditionnée par les besoins de l’analyse, les traces scripturales que nous proposons ne représentent pas systématiquement tous les phénomènes et tous les passages de notre corpus. Par exemple, les silences et les pauses sont indiqués dans les passages soumis à l’analyse. Ce qui est valable pour d’autres phénomènes comme l’intonation par exemple. La question du statut de la transcription dans la démarche d’analyse doit être discutée pour déterminer ce qu’il faut transcrire et comment on doit le faire comme le souligne Bange (1987 : XV) :

La transcription est l’auxiliaire indispensable de toute analyse de discours empirique : elle constitue une préparation visuelle du corpus. Il n’y a pas lieu à glose métaphysique sur les altérations irréparables que subit l’audible lorsqu’on le couche sur le papier, car la transcription ne cherche pas à se substituer à l’enregistrement, mais à le compléter, comme un pense-bête. De là, son caractère à la fois précis et rudimentaire : précis dans la notation des chevauchements, des longueurs de pauses, des « ratés » de la formulation, par exemple ; rudimentaire, par contre, dans la notation de l’orthographe (il faut rester immédiatement lisible, donc pas d’écriture phonétique), des phénomènes prosodiques. Tout problème particulier peut toujours être l’objet d’une attention particulière. Et la contrainte essentielle est de transcrire ce qu’on entend, non ce qu’on croit comprendre. Qu’il y ait des imperfections, cela est bien clair : elles sont la conséquence de techniques encore grossières, elles ne

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tiennent pas à la qualité du travail scientifique. On n’a pas attendu, que je sache, le microscope électronique pour faire des études de microbiologie.

On ne peut que partager l’avis de Bange lorsqu’il rappelle que « la transcription ne cherche pas à se substituer à l’enregistrement, mais à le compléter, comme un pense-bête ». Dans le même sillage, Traverso (1996 : 24) déclare ne jamais utiliser les transcriptions « sans recours simultané à la bande sonore ». « Complément de l’oral », elle constitue un simple outil pour l’exploration du corpus. L’appauvrissement des données par la transcription est inévitable et il semble tout à fait légitime que Bange (1987) considère cette question comme secondaire puisque le point de départ de l’analyse se fait à partir des enregistrements. Cependant, cela n’élude pas de se poser la question de ce qu’on doit transcrire et comment le faire dans ce torrent d’informations que nous fournit le flux communicationnel verbal et tous les éléments prosodiques qui vont avec.

Sur la base de son expérience des corpus oraux, Traverso (1996) observe qu’elle ne transcrit en priorité que certains aspects de ses données en fonction des objectifs d’analyse qu’elle se propose de développer. Cette démarche est en accord avec les recommandations de Bogaards sur le choix des instruments d’observation en fonction de l’objet d’étude et des objectifs visés par l’analyse :

Tout instrument d’observation est conçu en fonction des objets à étudier. […..] Mieux on sait d’avance ce qu’on veut étudier, mieux on est capable de spécifier les propriétés que doit avoir l’instrument d’observation. Mais un instrument bien adapté à une tâche précise connaît, par ce fait même, des limitations : tout instrument ne permet de voir qu’une partie restreinte de la réalité et pas toute la réalité (Bogaards, 1988 : 132).

Dans la continuité de l’idée avancée par les auteurs précédents, nous avons, dans le cadre de l’analyse des interactions radiophoniques, adopté les principes suivants afin de réaliser une transcription en adéquation avec l’objectif de notre étude :

-ne pas transcrire tout, car les caractéristiques des interactions montrent qu’elles sont « multicanales », ce qui constitue déjà un obstacle. En plus, une transcription totale est impossible et irréalisable, car l’écrit n’est pas la peinture de l’oral. On parvient ainsi à transcrire pour transcrire (Traverso, 1999 : 23) c'est-à-dire que le désir d’exhaustivité risque d’occulter l’objectif de cette étape et où on se voit transcrire des éléments dont on ne va pas s’en servir.

-La transcription doit impérativement obéir à l’objectif visé par cette étude. Le terme « objectif » est ici central puisqu’il nous épargne de transcrire pour la simple

37 transcription et nous permet de recentrer notre attention sur les éléments qui composent notre recherche.

-Enfin, ce qui paraît le plus banal détail dans l’interaction peut constituer des éléments importants pour l’analyse.

Dans le cadre des corpus oraux comme le nôtre, les interactions radiophoniques ; il est impossible d’envisager une transcription fine et précise des données portant le nom « d’authentique ». Nous avons été tout au long de notre transcription confrontéé à une masse de données verbales et para-verbales (informations supra-segmentales), deux composantes intimement liées qui participent à la composition sémantique des interactions radiophoniques. Notre corpus présente la double caractéristique du verbal et para-verbal, or ces propriétés sont incontournables dans la manière de comprendre et d’expliquer les aspects sémantique et structural de nos objets de recherche. On sait que bon nombre d’énoncés peuvent être compris de manière différente suivant la forme prosodique qui les incarne.

En effet, la finesse d’un travail de transcription résulte de la prise en compte du verbal et para-verbal qui résulte de l’écoute fragmentée des enregistrements sonores. La question qui se pose est de savoir comment trouver un équilibre entre le niveau de précision que l’on souhaite atteindre dans la transcription et le temps que l’on peut y consacrer1.

C’est sur la base des observations précédentes et d’une sélection nous avons procédé à la transcription des données en se focalisant essentiellement sur les dimensions du verbal et du paraverbal. La transcription nous renvoie toujours dans ce cas à l’enregistrement des données pour chaque passage que nous souhaitions analyser au préalable.

1.10.3. Les conventions de transcription

Le système que nous avons appliqué ici est la transcription en ligne, qui oblige le retour à la ligne à chaque prise de parole par un locuteur. C’est ainsi que nous

1

: Le temps nécessaire à la transcription des interactions radiophoniques varie beaucoup selon la nature des émissions. Pour l’émission Nes- Ness, où nous avons deux participants ce qui fait que le temps consacré à la transcription était moins que celui qui a été consacré à la transcription des émissions De fil en aiguille et Carnet d’Algérie puisqu’il s’agit des plateaux radiophoniques ; c’est-à-dire des émissions polylogues. Donc, les moments de polylogues constitués de brèves interventions (souvent accompagnées de chevauchements) sont beaucoup plus longs à transcrire que les moments de monologue ou de dilogue.

38 avons opté pour une transcription en orthographe adaptée, nommé « eyedialect » (Edward, 1993). Pour une analyse détaillée des séquences, le système de numérotation des tours de parole est adapté en terme de locuteur et non pas par ligne. Cela nous permet d’avoir une idée sur la proposition de parole par locuteur dans le cas des polylogues. Nous avons pris en compte les régulateurs 1 comme les tours de parole pour faciliter à la fois la transcription et l’analyse. Les exemples seront présentés de la même manière pour les trois corpus. Tout au long de l’analyse, chaque exemple sera présenté sous forme de séquence suivie du nom du corpus avec le numéro indiquant l’interaction dans l’annexe.

 Le corpus des dilogues est présenté comme suit :

Séquence: Ness-Ness 01

An: bonjour Nassira Ad: bonjour Mehdi

An: comment allez-vous Nassiraˊ= Ad: =très bien, je vous remercie

An: que faites-vous dans la vie Nassira= Ad: = mèreˊ au foyerˊ

 Pour le corpus des interactions de l’émission De fil en aiguille , nous avons la présentation suivante :

Séquence : De fil en aiguille 15

B: moi jE voulais vous parlez cE matin des:: superstitionsˊ (/) est-ce que vous êtes superstitieuse :: Mayaˊ (problème de réception)

B: x sur la queue d’un CHATˊ

( ?): non comme même pas ˊ le x [non

 Pour le corpus Carnet d’Algérie, on a la séquence, la numérotation de la séquence, le nom du corpus et la ville à laquelle est consacrée l’émission.

Séquence: Carnet d’Algérie / la Casbah

IN1 : merci beaucoup↓

An : voilà et avec nous avons également monsieur nour eddine lahoual

1

: Cf. chapitre VIII : la co-contruction du discours dans les interactions radiophoniques : les phatiques et les régulateurs.

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IN2 : je vous remercie↓

An : merci nous allons commencer à parler +>(/) et vous avez déjà trois écri ::ts euh :: et je lisais un peu votre présentation monsieur elkaddour mhamesadji c’est que vous avez édité votre première œuvre la dévoilée en 1959

Pour ce qui est des sigles en vue d’indiquer les locuteurs de chaque tour de parole, on a adopté les termes suivants :

Tableau 2

Tableau représentatif des initiales relatives à la transcription

Ness-Ness De fil en aiguille Carnet d’Algérie

An : pour l’animateur Ad : pour l’auditeur

intervenant sans pour autant définir son prénom ou son sexe.

Nous avons choisi les signes suivant pour désigner les trois animatrices :

A : B : C :

Ad : désigne les auditeurs

intervenants

An : désigne l’animatrice

qui présente l’émission

Cons: le consultant et le

spécialiste en histoire de l’Algérie

IN : désigne l’invité de

l’émission et dans le cas où nous avons deux invités, on aura recours à :

IN1 et IN2. Pour ce qui est

de l’identité des invités, elle est toujours

mentionnée au début de l’interaction juste après les salutations.

Ad : désigne les auditeurs

intervenants

1.10.4. L’intonation

Nous proposons tout au long du corpus des annotations qui donnent une idée sur certains aspects des variations mélodiques. Nous avons adopté pour cela une notation sur la base d’une perception à l’oreille nue sauf pour certains passages où nous avons eu recours au logiciel Speech Analyser. Ce logiciel nous a permis de définir la nature de l’intonation qui joue un rôle dans l’attribution et la prise des tours de parole.

1.10.5. Alternance des locuteurs et transcription

Le transcripteur doit également opérer des choix concernant la manière de rendre compte des alternances de locuteurs, des chevauchements, des interruptions,

40 etc. Ces choix déterminent la manière dont il jalonnera sa transcription de marques pour pouvoir les repérer tout au long de son analyse. Nous avons donc choisi de présenter linéairement les interventions en changeant de ligne à chaque changement de locuteur et en numérotant chaque intervention, cela veut dire que chaque émission vocale (éventuellement para-verbale dans le cas des rires surtout). Notons qu’il nous est parfois arrivé de noter des émissions vocales de type : brouhaha ou rires sans leur donner le statut d’intervention parce que leurs émetteurs ne cherchent pas à intervenir dans le circuit public de la parole et cette notation est valable aussi pour les rires collectifs.

1.10.6. Les conventions de transcription du corpus

 (/), (//), (///): Pause brève, pause moyenne et pause longue (la longueur n’est pas objectivée par une mesure de temps).

 + <: auto interruption : un mot brutalement interrompue par le locuteur  >+ : indique une hétéro-interruption : le TP d’un locuteur est interrompu par

une intervention

 Les transcriptions en majuscule (MAJUSCULE) indiquent un phonème, une syllabe ou un segment accentué.

 XXX : Segment inaudible ou incompréhensible (le nombre donnant une idée sur le nombre des mots)

 (blablabla) : nous avons opté pour ce sigle afin de désigner un chevauchement de deux locuteurs ou plus et où la distinction du discours est impossible

 ::: : les deux points suivis indiquent un allongement vocalique.  [……..] : indique des mots appartenant à la langue arabe

 [coupure du transcripteur] : désigne une coupure du transcripteur.  ( ?) : Locuteur nom identifié ou inconnu

 (ASP) : Note d’aspiration  (T) : tousser

 Les rires sont mis entre parenthèse (rire)

 Soulignement : indique deux discours superposés en interruption  = : Enchaînement immédiat entre deux tours de parole

 : indique une intonation montante  ˊ : indique une intonation légère montante   : Intonation descendante forte

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1.10.7. Les conventions de transcription du corpus en langue arabe

Le tableau ci-dessous représente les conventions que nous avons utilisées pour la transcription des passages en le dialecte algérien :

Tableau 3

Tableau des conventions de transcription de l’arabe

La graphie arabe la graphie latine يأ وا اا يب وب ابب ت / ث / ط / اط / وط / يط ح / اح / وح / يح خ / اخ / وخ / يخ د / اد / ود / يد / ذ / ض ج / اج / وج / يج ز / از / وز / يز ر / ار / ور / ير / غ ص / س / اس / وس / يس ع / اع / وع / يع ش / اش / وش / يش ف / اف / وف / يف ق / اق / وق / يق ك / اك / وك / يك ل / لا / ول / يل م / ام / يم / وم ن / ان / ون / ين / ي / اي / وي / يي و / او / يو / وو / ū/ ī /ā / a ba / bā / bī / bū ta / tā / tī / tū ha / hā / hī / hū xa /xā /xī /xū da /dā /dī /dū ja / jā / jī / jū za / zā / zī / zū ra / rā /rī / rū sa / sā / sī / sū a / ε ā / εī / εū ša/ šā / š ī / šū fa / fā / fī / fū qa /qā / qī / qū ka / kā / kī / kū la / l ā / lī / lū ma / mā / mī / mū na /n ā / nī / nū ya/ y ā / yī / yū wa / w ā / wī / wū

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1.10.8. La traduction

En raison de la présence de plusieurs mots en arabe, nous étions obligée d’opérer une traduction. Ainsi, la traduction se trouve en note de bas de page comme dans l’exemple suivant :

Séquence : Ness-Ness 1

Ad: =trois

An : [allah ybarek1] (/) alors Nassiraˊ la question qui vous intéresse madame Ad: j’ai pensé auˊ pompier

An: oh au pompier (/) alorsˊ Le pompier la seringue un indice rapprochez-vous d’un instrument de Music, et rajoutez le suffixe et vous dites.

La station radio Alger chaîne 3 est la seule d’expression française, ce qui nous a permis d’éviter le recours à la traduction. Or, nous étions confrontée dans notre corpus à certains mots et expressions du parler algérien que nous avons tenté de traduire (bien que la traduction ne fût pas dans la plupart des temps fidèle et même réalisable).

Conclusion

Notre corpus comprend trois émissions radiophoniques interactives différentes que nous avons enregistrées en temps réel de diffusion. Le choix de trois corpus n’a pas une visée comparative mais il vise l’identification des spécificités et des différences entre le fonctionnement des dilogues et celui des polylogues ce qui nous permet d’appréhender l’interaction radiophonique comme un genre. Concernant le dilogue, nous travaillons une émission quotidienne intitulée Ness-Ness du type phone-in se basant sur l’intervention des auditeurs. Les deux autres émissions : De

fil en aiguille et Carnet d’Algérie forment les interactions polylogues. Il s’agit

d’émissions à antenne ouverte réunissant plus de trois participants.

L’émission quotidienne De fil en aiguille réunit trois animatrices avec la présence occasionnelle des invités et des auditeurs intervenant à chaud. Cette émission illustre le modèle des interactions qui sont réalisées par des animateurs (trices). Quant à l’émission Carnet d’Algérie, qui est hebdomadaire, réunit sur un plateau : l’animatrice, le consultant, les invités et les auditeurs intervenants. Se proposer d’étudier un corpus oral présente aussi bien des avantages que des

1

43 complications. L’une des difficultés de la recherche sur les interactions radiophoniques concerne la qualité de l’enregistrement réalisé en temps réel de diffusion et la transcription. Ce problème nous a amené à sélectionner un échantillon réduit d’interactions. Nous avons procédé à une transcription manuelle en ayant recours aux logiciels Speech Analyser pour affiner la transcription au niveau de l’intonation. Concernant les conventions de transcription, nous sommes inspirée des travaux de plusieurs interactionnistes dont entre autres, Traverso (1999), Kerbrat-Orecchioni (1992), Vion (2000), Gumperz (1989) pour réaliser des conventions personnelles afin de répondre aux impératifs de notre recherche.

CHAPITRE II

BASE THEORIQUE OU

ARRIERE-PLAN CONCEPTUEL: L’ANALYSE

Chapitre II Base théorique ou arrière-plan conceptuel: l’analyse des interactions

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Introduction

Les objets que nous étudions dans cette recherche sont des interactions du type

phone-in et des interactions se déroulant sur un plateau avec des invités. Cette