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Les approches ethno-sociologiques

2. L’apport théorique de la notion d’interaction

2.1. Les approches ethno-sociologiques

Les approches éthno-sociologique fournissent un apport théorique considérable dans l’étude des interactions verbales. Ces approches sont les plus importantes et les plus diversifiées en termes de publications.

2.1.1. L’ethnométhodologie

L’ethnométhodologie reste une école sociologique à prédominance anglo-américaine, bien qu’on dénombre quelques spécialistes en France, en Allemagne, en Suisse, en Italie, etc. Son œuvre essentielle remonte aux années soixante. Le texte fondateur de l’ethnométhodologie est Studies in ethnomethodology de Garfinkel en 1967. Les précurseurs de l’ethnométhodologie sont Schutz et l’école de Chicago (l’interactionnisme symbolique), mais aussi certains disciples de Garfinkel, tels que Sacks, Scegloff, etc. Alors qu’il analysait les enregistrements clandestins de délibérations de jurés, Garfinkel a forgé le terme d’ethnométhodologie sur le modèle de « l’ethnobotanique », « l’ethnophysiologie », «l’ethnomédecine », domaines qui relèvent de l’ethnoscience et qui

Concernent la description des champs sémantiques propres à diverses cultures qu’étudient les ethnologues : le classement des noms donnés aux plantes par telle ou telle peuplade, les termes de parenté, les couleurs, etc. L’idée lui vint alors que la manière dont une tribu utilise sa terminologie ethnomédicale, pour exercer la médecine qui lui est propre, était identique aux méthodes auxquelles les jurés on recourt pour délibérer. Le terme d’ethnométhodologie fut donc forgé par Garfinkel par analogie avec ce qui fut ensuite regroupé sous le registre d’ “ethnoscience” : il désigne comme objet d’étude l’ensemble des implicites sociaux. (Bachman, Lindenfeld et Simonin

1981 : 133).

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: Notre exposé des courants fondateurs s’inspirera des travaux de Kerbrat-orecchioni (1990) Traverso (1999) et Barry (2002).

48 L’ethnométhodologie se distingue du structuralisme par son changement de perspective qui ne vise pas l’observation distante et extérieure en offrant tout simplement une lecture afin de formuler des concepts, mais elle s’intéresse de l’intérieur à la façon dont un groupe gère et négocie une activité en cours de construction. S’inspirant d’une pluralité de spécialistes, l’ethnométhodologie désigne une discipline qui étudie la façon dont un groupe résout ses problèmes concrets. En des termes plus simples, tandis que les autres disciplines subdivisent le monde social dans des cases bien précises, l’ethnométhodologie cherche à décrire les subdivisions de ce monde partant de ses différentes activités. Au sein du nom même de cette discipline, on retrouve sa première définition où « ethno » renvoie aux membres d’une société donnée tandis que « méthodo » met l’accent sur les méthodes c’est-à-dire les procédures et les savoir-faire utilisés par ses membres pour gérer la communication au sein de leur communauté.

De ce fait, l’ethnométhodologie prétend être une sociologie sans aucune analogie. Elle s’est au contraire affirmée progressivement dans le paysage de la sociologie moderne en puisant au sein de celle-ci ses outils fondamentaux et en lui apportant un nouveau regard et de nouveaux éléments constitutifs. Elle s’est, par ailleurs, construite en opposition à la sociologie traditionnelle qui accorde une importance à « la démarche compréhensive contre la démarche explicative, à l’approche qualitative du social contre la quantophrénie1

des chercheurs sociologiques antérieurs » (Coulon, 1987 : 3). L’ethnométhodologie, qui revendique donc son appartenance à la sociologie tout en se positionnant en rupture avec la sociologie traditionnelle, se caractérise

[…] par une approche dynamique de l’ordre social qui accorde une place centrale au point de vue des acteurs observés dans leur vie quotidienne : à la conception durkheimienne “des faits sociaux comme des choses” déjà données et de l’individu soumis à des déterminismes sociaux, H. Garfinkel substitue la vision de l’ordre social comme résultant d’une construction incessante et interactive, lisible dans les procédures mises en œuvre par les partenaires sociaux dans leurs activités quotidiennes. (Bruxelles, in Charaudeau,

Maingueneau, 2002 : 236)

Sur la base de ces observations, il est important de préciser que l’ethnométhodologie n’est pas une méthodologie de l’ethnologie2

, mais une discipline qui s’intéresse à l’étude des éthnomméthodes. La notion

1 : Mot inventé par Pitirim Sorokin utilisé la première fois dans son ouvrage [Fads and Foibles in Modern Sociology] traduit en français par Tendances et déboires de la sociologie américaine en 1956. Ce terme signifie l’excès d’usage mathématique en sociologie. Une pathologie qui consiste à vouloir traduire systématiquement les phénomènes sociaux et humains en langage mathématique.

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49 « d’ethnométhode », c’est-à-dire des méthodes, des savoirs et des procédures quotidiennes et ordinaires, qui sont mises en œuvre par chaque individu pour caractériser des situations et des actions. Il s’agit précisément de décrire « comment les « acteurs » (ou plutôt les « membres » d’un groupe défini par la possession d’une même compétence de langage), prennent des décisions, expliquent des événements, fabriquent un monde raisonnable et intelligible afin de pouvoir y vivre et accomplir leurs actions de tous les jours » (Queiroz, Ziolkowski, 1997 : 74).

Ces méthodes permettent aux membres d’une société de gérer les problèmes communicatifs qu’ils sont amenés à résoudre dans leur vie quotidienne. C’est cet objectif que Traverso (1999 : 9) soutient en affirmant que l’ethnométhodologie insiste sur la description « méthodes utilisées par les individus pour réaliser des actes sociaux et donc pour donner du sens aux situations dans lesquelles ils sont engagés ». Il s'agit en entre autres de mettre en évidence les implicites sociaux sous-jacents aux activités sociales quotidiennes, d'analyser « les logiques locales » des groupes sociaux appréhendés. Dans la lignée d’une approche sociale, Coulon (1993 : 85) formule une autre définition de la manière suivante : « l’ethnométhodologie cherche à mettre au jour les procédures que les membres d'une forme sociale utilisent pour produire et reconnaître leur monde, pour le rendre familier en l'assemblant ».

L’ethnométhodologue a donc pour tâche de mettre en évidence les procédés employés par l’acteur social pour construire la réalité. À ce propos, Kerbrat-Orecchioni (1990 : 62) écrit que la tâche de l’analyste est :

D’exhumer toutes ces fausses évidences sur lesquelles est construit notre environnement familier. En accordant ainsi aux activités les plus banales une attention généralement réservée aux évènements extraordinaires, l'ethnométhodologie entreprend l'exploration « d'un nouveau continent » à la fois familier et étrange, proche et radicalement dépaysant.

Il apparaît donc que ce courant se préoccupe de l’ordre social. Il cherche à connaître comment la réalité se construit à travers les diverses activités des membres d’un groupe donné. Winkin (2001 : 190) décrit la démarche ethnométhodologique comme une méthode inductive fondée sur l’observation et le travail du terrain : « le chercheur part d’une idée, encore mollement formulée, va sur le terrain, recueille des données en tout sens, revient vers ses lectures et commence à organiser ses données, retourne sur le terrain, lesté de questions déjà mieux conceptualisées et repart enfin, avec de premières réponses, vers une formulation généralisante ».

Cette méthode de travail est celle qu’on a adoptée pour le recueil des données et la constitution de notre corpus.

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2.1.2. Les ethnométhodes et l’ordre social de Garfinkel

L’interaction verbale est une activité sociale accomplie collectivement par les participants qui y prennent part. Ces travaux trouvent leurs racines dans le courant ethnométhodologique fondé par Harold Garfinkel en vue d'étudier les activités ordinaires des acteurs sociaux qui sont le site même de toute vie sociale humaine1. Selon Garfinkel, la conduite éminemment organisée de ces activités ordinaires ainsi que leur interprétation en temps réel repose sur un savoir de sens commun que les acteurs possèdent de la réalité sociale. Ce savoir étant partagé par tous les membres d'une même communauté sociale, il n'est pas explicité dans les pratiques des acteurs, mais se manifeste à travers des procédures organisationnelles de la vie sociale2 et qui sont dénommées ethnométhodes. Ces méthodes qui rendent possible la coordination des activités, la construction conjointe d'un ordre social; composent ainsi un savoir procédural, socialement partagé par les locuteurs. Mais cet aspect « socialement partagé » du savoir dépasse le simple fait pour les acteurs sociaux d’avoir des connaissances communes ; il suppose qu’au cours même de la mise en œuvre de ces procédures organisationnelles, celles-ci soient présentées comme étant partagées, connues de tous (Schegloff, 1991), comme étant « ordinaires », non-remarquées (Garfinkel, 1967). Ce savoir procédural conçu par Garfinkel se caractérise par trois principes fondamentaux :

 La première concerne la nature intelligible et descriptible (accountable) de ces méthodes qui permet aux membres de rendre reconnaissables et d'interpréter leurs conduites sociales.

 La deuxième stipule que toute forme et toute action est de nature indexicale : son sens est défini par le contexte de sa production.

 La troisième dimension, qui est la réflexivité, découle du caractère méthodique des activités ordinaires. Ces activités, qui sont méthodiques car récurrentes, ayant déjà été accomplies de manière similaire à travers l’histoire interactionnelle des membres, sont justement présentées comme telles au cours de leur accomplissement.

Cette nature méthodique de procédures socialement partagées offre le cadre pour interpréter les circonstances particulières à un moment donné et d'agir d'une manière dotée de sens pour les acteurs. Les conduites sociales révèlent ainsi une double facette : d'une part, elles relèvent de modèles généraux, répétitifs, applicables

1

: Cf. Garfinkel, 1967.

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51 dans de nouveaux contextes, et d'autre part elles sont construites par le contexte particulier dans lequel elles sont déployées.

2.1.3. L’analyse conversationnelle

L’analyse conversationnelle est un versant linguistique de l’ethnométhodologie qui s’est détaché d’elle dans les années soixante sous l’impulsion de Sacks. À la lumière de la soutenance de son doctorat en 1963, il s’est intéressé particulièrement à l’analyse des conversations quotidiennes, à leur description en situation naturelle. Pour Sacks et ses collaborateurs Schegloff et Jefferson : « les échanges langagiers les plus ordinaires de la vie quotidienne, comme les discours ritualisés, sont des activités socialement structurées que la sociologie peut constituer en objet d’étude. […] leur intention initiale était de développer une analyse micro-sociologique des échanges discursifs » (Bachmann, Lindenfeld, Simonin, 1991 : 133).

À

ce stade l’interaction était considérée à la fois comme un processus complexe de coopération des actions et un accomplissement pratique qu’il fallait étudier en vue d’appréhender son fonctionnement et sa structure. Dans le prolongement des préoccupations de l’ethnométhodologie, Sacks s’est attaché à montrer en particulier les procédures récurrentes que les interactants utilisent pour gérer différentes phases de la conversation, ainsi que les éléments attendus et leur ordre d’apparition. Il a également mis en évidence les règles d’alternance des tours de paroles et les stratégies utilisées pour réparer les ratés de la communication à ce niveau. L’objectif de l’analyse conversationnelle est donc de décrire le déroulement des échanges dans les situations quotidiennes naturelles comme l’indique de façon très détaillée Kerbrat-Orecchioni, (1990 : 64)

[…] les conversations apparaissent comme un lieu privilégié d’observation des organisations sociales dans leur ensemble, dont elles ne sont qu’une forme particulière, et particulièrement exemplaire : on y voit comment les participants recourent à des techniques institutionnalisées pour effectuer en commun la gestion des différentes tâches qu’ils ont à accomplir (assurer l’alternance des tours de parole, « réparer » les éventuelles défaillances de l’échange communicatif, conduire un récit ou une description, mener à bien la négociation des thèmes, de l’ouverture et de la clôture des conversations, etc.). […] Cette approche constituant en quelque sorte le versant linguistique de l’ethnométhodologie […].

Ainsi, l’analyse conversationnelle est-elle considérée comme un développement spécifique de l’ethnométhodologie, en gardant pratiquement la même démarche d’analyse, mais aussi en sortant du cadre de la sociologie dont l’ethnométhodologie est toujours associée.

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2.1.4. L’ethnographie de la communication et la sociolinguistique interactionnelle

Dans les années soixante Gumperz et Hymes, qui sont à la fois anthropologues et linguistes, ont choisi de baptiser ethnographie de la communication leur domaine de recherche. Le projet de cette discipline est formulé par Hymes en 1962, s’inscrit dans la filiation de travaux antérieurs pour rapprocher anthropologie et linguistique (Sapir, Malinowski). Cette réflexion reproduite par Kerbrat-Orecchioni (1991 : 59) :

La parole est un processus de communication à étudier dans son contexte social à la manière des ethnographes […]. Une communauté linguistique se définit non par une compétence linguistique idéale, mais par une compétence communicative qui associe les ressources verbales de cette communauté et les règles d’interaction et de communication.

Bachmann et al. (1991 : 53) résument ainsi le projet de cette discipline : « la description des pratiques langagières de divers groupes socio-culturels doit tendre à un tableau comparatif, dans le temps et dans l’espace, du fonctionnement de la parole dans la vie sociale ». La démarche de ces chercheurs, très empirique, les éloigne bien souvent de leur projet théorique et Bachmann et al ont pu parler à ce propos du caractère « franchement a-théorique de l’ethnographie de la communication ». Notons cependant que c’est à Hymes que l’on doit, non seulement le modèle Speaking, mais également la notion de compétence de communication qui a offert un cadre conceptuel à de nombreux travaux. Notamment dans le domaine de l’acquisition-apprentissage des langues. La notion de « répertoire verbal » que Gumperz proposera pour définir les variétés sociolectales, dialectales ou fonctionnelles dont un individu ou un groupe dispose constitue un outil opératoire, encore très utilisé pour l’analyse sociolinguistique des contacts de langue. Les concepts « d’indice de contextualisation », « d’interaction transactionnelle » et « d’interaction personnelle », sont également issus de travaux menés sous l’égide de Gumperz.

2.1.4.1. Le modèle Speaking

Une grille d’analyse systématique des situations de communication, connue sous le nom de modèle SPEAKING a été proposée par Hymes dans les années soixante pour identifier les différents paramètres qui caractérisent une situation de communication. Ce modèle a été souvent repris aussi bien dans le cadre des travaux sur les types d’interaction que dans la réflexion, qui nous intéresse ici sur le contexte du déroulement des interactions radiophoniques lesquels nous renseignent sur ses

53 différentes spécificités. Il fait l’objet d’une présentation critique dans Bachmann, Lindenfeld et Simonin (1991 : 73-76)1 :

Setting : c’est le cadre, « Il s’agit tout à la fois du cadre physique (temps et

lieu) et du cadre psychologique.

Participants : il s’agit de tous ceux qui prennent part à l’interaction, quel que

soit leur statut par rapport à la circulation de la parole et au cadre participatif : « Pour chacun des participants, il convient de donner le plus de caractéristiques pertinentes possibles du point de vue socioculturel et psychologique ».

Ends : signifie en français finalité. « Il s’agit d’une part du but ou de

l’intention, d’autre part du résultat de l’activité de communication. Si Hymes distingue ces deux sous-composantes, c’est que le but et le résultat d’une action ne coïncident pas toujours ».

Acts : corresponds à actes en français. « Ce terme assez mal choisi recouvre

à la fois le contenu du message (thème) et sa forme. La première sous-composante désigne les sujets de la conversation ; la seconde beaucoup moins claire a trait au style global : s’agit-il d’un message poétique ou au contraire purement référentiel ? Etc. Ce sont là des caractérisations qui, de toute évidence, recoupent beaucoup ce que l’on pourra dire du genre, du ton et du code linguistique d’un fait de discours ».

Key : c’est la tonalité. Elle « permet cependant de caractériser de façon plus

détaillée les particularités de la manière dont se déroule l’activité de langage sur le plan linguistique ou paralinguistique : on peut par exemple passer d’une attitude sérieuse à la plaisanterie, d’un ton grave à un ton aigu, des pleurs au rire, etc. ».

Instrumentalities : elle a pour terme équivalent en français instruments. «

[…] il s’agit d’une part des canaux de la communication, d’autre part des codes qui lui correspondent. Parmi les canaux, citons au niveau théorique le langage parlé, l’écriture, le langage tambouriné, la gestuelle, etc. Il peut être bon de les diviser en canaux linguistiques et canaux paralinguistiques, kinésiques, proxémiques, etc. Autant de codes correspondants, les plus centraux étant le code linguistique avec tous ses sous-codes (dialectes, styles). L’ethnographe de la communication devra bien sûr se préoccuper d’observer et de décrire ceux qui sont pertinents aux yeux des participants de la situation en question. C’est ainsi que, dans un dîner mondain, le code vestimentaire pourrait avoir beaucoup d’importance ».

 Norms : « normes d’interaction et normes d’interprétation. Les premières ont trait aux mécanismes interactionnels de la conversation : tours de parole, interruptions et chevauchements, silences, etc. Les secondes ont trait au sens du message tel qu’il est transmis et reçu, étant donné les normes d’interaction sociale, le

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54 système de présupposés socio-culturels des participants, etc. C’est là un aspect extrêmement difficile de l’analyse de la communication puisqu’il suppose une connaissance très étendue des modes de fonctionnement et de pensée du groupe que l’on étudie ». Cette connaissance des normes partagées peut être entre autres articulée avec la réflexion suivante sur l’histoire conversationnelle.

 Genre : « Genre, type d’activité de langage. Cette composante, dont le nom même est issu de l’étude du folklore, oblige le chercheur à définir la situation de communication en fonction des catégories que distingue une communauté, comme le relève leur vocabulaire. Il peut s’agir d’un conte, d’un chant, d’une devinette (genres bien connus des folkloristes), d’une lettre commerciale, etc. ».

2.1.5. La sociologie interactionniste (la microsociologie) de Goffman

Goffman a apporté, selon Kerbrat-Orecchioni, une large contribution à la littérature interactionniste « qui ne serait pas actuellement ce qu’elle est sans ce ferment qu’a été l’œuvre de Goffman » (1990 : 66). Il est notamment à l’origine des théories sur la politesse et les rituels conversationnels comme le précise Baylon et Mignot (1999 : 243) mettent en évidence les normes comportementales des acteurs en société : « sa tentative consiste à décrire les attitudes de ses compatriotes dans tous les détails de la vie quotidienne en vue de dégager les règles de leur comportement ». Cette conception développe une théorie théâtrale des rencontres sociales où les participants à une interaction tiennent des rôles spécifiques et s’attachent à faire respectivement bonne figure. En effet, la rencontre sociale est hautement ritualisée et obéit à une « grammaire » implicite.

Goffman (1974) est ainsi à l'origine de la notion de « Face work », qui permet de rendre compte de l'importance des rituels dans toute communauté sociale et linguistique. Les interlocuteurs ont par nature ce désir de préserver leurs faces respectives qui correspondrait en fait à « l'image positive du moi ». Cette face peut être menacée, perdue ou sauvée. Ainsi, les actions ritualisées permettent de la protéger et de la sauvegarder où les actes comme les salutations, l'excuse ou encore le remerciement contribuent à équilibrer l'interaction.