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Chapitre 2 : Concepts

3.2 Moyens de collecte, représentations et traitement des données

3.2.2 Les groupes de discussion

La deuxième méthode de collecte de données est le groupe de discussion. « L’entretien de groupe, comme son nom l’indique, suppose un groupe, un animateur et une discussion entre ces personnes » (Anadón et Savoie-Zajc, 2009, p. 135). Les groupes de discussion permettent d’obtenir une compréhension approfondie des comportements, des perceptions et des attitudes du groupe ciblé (Guillemette et al., 2010) sur les changements climatiques. Cette méthode comporte ses avantages et ses limites (tableau 11). Par exemple, cette méthode de collecte de données facilite l’ajustement des chercheurs et l’interaction avec la communauté ciblée. Toutefois, elle ne permet pas l’exploration profonde du sujet (Darda et N’Djamena, 1997). Les groupes de discussion sont plus efficaces lorsque l’échantillon est composé de 8 à 12 personnes (Guillemette et al., 2010). Un groupe de discussion ne devrait pas dépasser 3 heures pour assurer l’intérêt et l’attention des participants (Dazé et al., 2010). Vous devez aussi expliquer aux participants que leur participation est volontaire et qu’ils sont libres de poser toutes questions ou bien de se retirer à tout moment (Martineau, 2007). Vous devez aussi mentionner que toutes les informations resteront

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confidentielles (Savoie-Zajc, 2006). Les noms des participants peuvent, par exemple, être remplacés par des alias (Côté et al., 2003). Pour mieux analyser les propos ultérieurement, il est préférable d’enregistrer le groupe de discussion et de prendre quelques photos. Cependant, il est préférable de regarder les participants plutôt que de transcrire systématiquement leurs propos, d’où l’utilité d’un enregistrement (Côté et al., 2003). L’attitude générale ainsi que le langage corporel des participants peuvent aussi être intéressants à observer (Geoffrion, 2006). L’objectif de l’animateur est d’induire une ambiance détendue dans le but que les participants se sentent à l’aise de raconter des anecdotes, d’émettre des avis et de réagir aux propos (Dazé et al., 2010). Pour ce faire, l’humour peut être une technique intéressante à mettre de l’avant. S’assurer que les participants comprennent les concepts des changements climatiques, des aléas et de la vulnérabilité est nécessaire. Il vaut mieux définir ces concepts dès le départ (Ibid). Il est impératif de garder en tête que les participants sont occupés et que les activités participatives ne doivent pas trop empiéter sur leurs occupations quotidiennes. Il est aussi requis de prendre en compte que les informations tirées d’un groupe composé seulement d’hommes, de femmes ou bien de personnes d’un certain âge vont varier (Ibid). Si les femmes sont la catégorie ciblée, il est probablement préférable d’avoir une femme comme animatrice des échanges. Pour s’assurer d’être bien préparé aux différentes activités, du matériel comme du papier à tableau, des crayons-feutres et à tableau, de l’adhésif, un enregistreur, un appareil photo, un bloc-notes et un panneau d’affichage si la communauté n’en a pas à disposition, sont les éléments requis (Côté et al., 2003). Les outils de collecte de données utilisés dépendront du temps et des ressources disponibles. Toutefois, dans le contexte des changements climatiques, dans un pays en développement, la cartographie participative ainsi qu’un calendrier saisonnier peuvent être des méthodes intéressantes à privilégier (Dazé et al., 2010). Bien qu’il en existe d’autres, ces deux méthodes seront expliquées plus en détail subséquemment.

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Tableau 11: Les principaux avantages et limites des entrevues de groupe

Avantages Limites

-Elles produisent un important volume d’informations rapidement et à moindre coût

-Elles ne sont pas une méthode pour obtenir de l’information approfondie

-Elles sont bien acceptées par les communautés

-Les résultats ne représentent pas les points de vue de toute la communauté, mais les plus répandus

-Elles sont un bon instrument dans un milieu peu connu et elles peuvent facilement être dirigées

-Il faut être vigilant dans l’interprétation des résultats, elles favorisent les leaders

Source : Darda et N’Djamena (1997).

La consultation des familles membres et de l’administration des coopératives agricoles a permis d’avoir de l’information de nature qualitative sur les liens entre les pratiques agricoles locales, les impacts des changements climatiques et les solutions possibles. Des blocs de questions ouvertes ont été posés à l’ensemble de l’échantillon (annexe 3). Des photos des rencontres sont aussi disponibles en annexe 9. Le groupe de discussion est utilisé pour répondre à tous les objectifs spécifiques. Des questions telles que les suivantes ont été posées : avez-vous remarqué une variation de précipitations depuis quelques années? Y a-t-il des périodes plus chaudes ou plus froides qu’auparavant? Observez-vous l’apparition de maladies dans vos cultures? Avez-vous changé de semences pour vous adapter au climat? Utilisez-vous des techniques pour contrer les sécheresses et/ou les inondations, etc.

Pour réaliser les groupes de discussion de cette étude, les différents propos mentionnés ci- dessus ont ainsi servi de repère. Pour les deux séjours, le nombre de participants, la composition ainsi que la durée des entrevues de groupe sont présentés plus systématiquement dans le tableau 12 ci-dessous. De plus, pour ne pas perdre de l’information, des notes ont été prises lors de chaque entretien et les rencontres ont été

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enregistrées. Régis Goulet, l’assistant technique de SOCODEVI, était présent lors de chaque rencontre pour traduire les questions ainsi que les réponses.

Tableau 12: Synthèse des groupes de discussion réalisés pour les deux terrains d'étude

Légende :

1e : Première entrevue de groupe 2e : Deuxième entrevue de groupe 3e : Troisième entrevue de groupe