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Chapitre 2 : Concepts

3.2 Moyens de collecte, représentations et traitement des données

3.2.3 La cartographie participative

La cartographie participative se définit par son processus de réalisation et par son produit qui est réellement important pour la communauté ciblée.

Elle se caractérise […] par une expérience ou une connaissance directe du territoire représenté. On dirait volontiers de la cartographie participative

Coopératives Nombre de groupe de discussion Nombre de groupe souhaité Nombre femme/ homme Nombre femme/ homme souhaité Durée de la rencontre Durée de la rencontre souhaitée Première visite Catac 1 3 1e : 7 f. / 5 h. 1e : 10 f. 2e : 5 f. / 5 h. 3e : 10 h. 1h45 1e : 3h 2e : 3h 3e : 3h Deuxième visite Catac 2 2 1e : 4 f. / 2 h. 2e : 4 f. / 5 h. 1e : membres de la coopérative 2e : administration 1e : 1h 2e : 1h 1e : 2h 2e : 2h Première visite Huarmey 2 3 1e : 1 f. / 9 h. 2e : 5 f. / 5h. 1e : 10 f. 2e : 5 f. / 5 h. 3e : 10 h. 1e : 2h 2e : 1h 1e : 3h 2e : 3h 3e : 3h Deuxième visite Huarmey 2 2 1e : 4 f. / 3 h. 2e : 0 f. / 7 h. 1e : membres de la coopérative 2e : administration 1e : 1h40 2e : 1h15 1e : 2h 2e : 2h

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qu’elle est la cartographie de l’habitant, non bien sûr au sens strict celui qui demeure en un lieu, mais plus largement celui qui en fait usage. La carte finale incorporera donc un savoir local, direct (Palsky, 2013, p.11).

Elle est une méthode de collecte de données permettant d’inclure le langage parlé dans une carte, dans le but de donner corps aux voix de ceux qui sont en bas de l’échelle sociale (FIDA, 2010). En d’autres mots, l’utilisation de la cartographie participative permet d’inclure le savoir local des membres de la coopérative puisque ces derniers ont souvent une compréhension socialement et culturellement distincte du paysage et ces cartes comportent des informations qui sont souvent exclues des cartes officielles (Mapping for rights, s.d.). « La méthode vise à établir un échange avec les populations locales, afin de faire émerger leur propre savoir sur le territoire, savoir traditionnel jusqu’alors négligé » (Palsky, 2013, p. 5). Elle est peu coûteuse, flexible et facile à réaliser, d’où l’intérêt de l’utiliser dans les pays en développement par exemple. Elle permet de localiser les ressources et les zones importantes à risque face aux aléas climatiques. De plus, elle permet dans une certaine mesure de promouvoir la participation dans la gouvernance locale (Amelot, 2013). Toutefois, « la cartographie, fût-elle participative, n’échappe pas aux enjeux de pouvoir et nécessite, comme le suggèrent d’autres travaux, d’être questionnée en examinant les procédures à l’œuvre en termes d’implication et de responsabilités des différents acteurs dans l’élaboration des représentations cartographiques » (Amelot, 2013, p. 2) (tableau 13). La cartographie participative devrait durer un maximum d’une heure (Dazé et al., 2010). Pour réaliser la carte, il importe d’avoir de grandes feuilles de papier ou carton, de préférence blanches. Avec cet outil de collecte de données, il s’agit d’expliquer aux participants que vous souhaitez établir une carte de leur communauté. Par la suite, leur demander de localiser des éléments clés comme des cours d’eau, des routes, des zones urbaines, des zones agricoles ou bien même des magasins et des écoles (Palsky, 2010). Avec ces éléments, une certaine frontière de la communauté devrait être délimitée. Après ces étapes, il est important de s’assurer que tous les participants sont d’accord avec la représentativité de la carte avant de continuer le processus. Ensuite, demandez aux participants d’identifier les zones à risques des différents aléas climatiques tels que les inondations, les sécheresses, l’érosion, les infestations, les catastrophes naturelles. Tout au

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long de la cartographie participative il est important de noter les différents aléas cités et s’ils sont spécifiques à un endroit précis ou non (Dazé et al., 2010). Un exemple de cartographie participative est disponible à la figure 6.

Tableau 13: Les principaux avantages et limites de la cartographie participative

Avantages Limites

-Elle est facile à mettre en œuvre, peu coûteuse et stimulante à débattre

-Elle inverse la hiérarchie des savoirs (usage inégal de l’information produite) -Elle fournit des données localisées -Elle brouille le partage entre un savoir

extérieur, implicite ou même incorporé aux pratiques des lieux

-Elle tient compte des points de vue, des perceptions et des connaissances exprimés par les communautés

-Certains individus peuvent se prêter au jeu en orientant les décisions à leur avantage Sources : Palsky (2010), Palsky (2013), Boutinot et al., (2008) et Amelot (2013).

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Figure 6: Exemple de cartographie participative

Ainsi, pour réaliser la cartographie participative, les différents ouvrages cités ci-dessus ont été utilisés comme modèle. Un fond de carte papier a donc été fourni aux membres des coopératives lors de focus group. Par la suite, un meneur du groupe a été sélectionné par les participants pour placer différents indicateurs jugés critiques sur la carte. Par exemple, les cours d’eau, les zones habitées, les zones de cultures, les zones à risque face aux différents aléas, etc. Cette méthode de collecte de données a permis d’inclure le degré d’exposition, de sensibilité ou de capacité à faire face des Péruviens et Péruviennes faisant partie des coopératives en question. Les cartes participatives peuvent permettre d’illustrer les éléments importants perçus et/ou les problèmes vécus par les communautés locales péruviennes en lien avec les changements climatiques (Gaillard et Cadag, 2013). Tout au long du processus, les chercheurs se sont assurés que la carte illustrait bien les perceptions des participants (à plusieurs reprises ils ont demandé l’accord/l’avis de l’échantillonnage).

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La cartographie participative a donc été utilisée pour répondre au deuxième et troisième objectif spécifique (dresser un portrait de l’évolution récente et future du climat et identifier les impacts des changements climatiques récents et futurs sur l’agriculture).

3.2.4 Le calendrier agricole

Peu de littérature existe sur les calendriers agricoles comme outil de collecte de données. Néanmoins, cette méthode a été suggérée par SOCODEVI (qui a beaucoup d’expérience en mission coopérative) comme étant très utile en contexte communautaire. « Les calendriers saisonniers sont des diagrammes qui permettent de révéler les contraintes et les opportunités saisonnières en représentant les changements qui interviennent pour différentes variables, mois par mois, pendant une année ou un cycle de culture (12 à 18 mois) » (Ellsworth et al., 1992, p. 13.3). Le calendrier saisonnier contient de nombreuses informations sur les changements saisonniers et les dangers associés, les maladies, les événements communautaires et d'autres informations relatives à des mois spécifiques de l'année (Abarquez et Murshed, 2004). Le calendrier saisonnier a comme objectif d’identifier les périodes de pressions, d’aléas, de maladies, de famines, de dettes, de vulnérabilité, etc., de comprendre les moyens de subsistance et les stratégies d’adaptation à court terme, d’analyser les changements d’activités saisonnières et d’évaluer l’utilisation des informations climatiques dans le cadre de la planification (Dazé et al., 2010). De tels calendriers peuvent aussi être élaborés pour des activités non agricoles (Ellsworth et al., 1992). Cette étape ne devrait pas dépasser 1 heure (Ibid). Pour réaliser le calendrier, il est préférable d’utiliser de grandes feuilles de papier ou bien un tableau magnétique si l’environnement le permet. Tout d’abord, il importe d’expliquer aux participants que l’on souhaite réaliser un calendrier des événements et des activités clés qui se produisent au cours de l’année. Demandez aux gens de citer les saisons sèches ou humides, les événements, les états, etc., et notez ces derniers sur l’axe vertical. Cette liste devrait inclure : les périodes de plantation et de récolte, les périodes de pénurie de nourriture, les périodes de migration, les périodes d’aléas de catastrophes telles que cyclones, sécheresses, et inondations, les périodes de maladies saisonnières, etc. Démarrer avec les périodes