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Grille d'animation des groupes d'expression de diagnostic RPS du centre de Grenoble

DEUXIEME PARTIE : METHODOLOGIE

Encadré 10 Grille d'animation des groupes d'expression de diagnostic RPS du centre de Grenoble

 Compréhension de la stratégie

 Enjeux financiers

 Nature de la tâche

 Réalisation de la tâche

 Communication et relations avec les « clients »

 Communication et relations avec les collègues

 Communication et relations avec la hiérarchie

 Conciliation vie privée / professionnelle

 Utilisation et développement des compétences - reconnaissance

 Addictions

 Violences au travail

 Évènements stressants

L’ordre dans lequel sont abordés les thèmes est décidé par chaque groupe.

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À la suite des séances, l’animateur du groupe d’expression élabore une synthèse de la réunion et présente à la ligne managériale concernée (chefs de service et chefs de laboratoire) les résultats du diagnostic. Les managers ont la responsabilité d’élaborer un plan d’actions dans les semaines qui suivent cette présentation. Enfin, le plan d’actions est présenté par les managers (chefs de laboratoire et de service) aux salariés concernés, avec au préalable, une présentation du diagnostic RPS établi par l’animateur sur la base d’une synthèse des échanges.

Nous avons pu avoir accès à vingt-et-une synthèses de résultats de groupes d’expression, couvrant un périmètre d’une centaine d’unités de travail d’activités de recherche. Malheureusement, la direction du centre de Grenoble considère ces synthèses comme confidentielles, et nous ne pouvons les exploiter in extenso dans ce travail. Nous avons cependant pu sélectionner les synthèses de trois unités de travail représentatives de l’activité de Grenoble, illustratives de l’ensemble à la fois par la structure des unités concernées (thématiques de recherche, mode de financements, composition et emplacement, etc.) et par la nature des résultats (les éléments présents dans les trois synthèses se retrouvent dans d’autres).

Nous avons effectué un travail de comparaison sur ces trois synthèses dans le cadre d’une communication84

, et les conclusions de ce travail ainsi que nos productions intermédiaires (tableaux de comparaison) seront exploités comme données secondaires.

De plus, nous exploiterons les résultats d’un travail de mémoire de M2 en psychologie réalisé dans le contexte de ce diagnostic (Verdier, 2015).

3.3.3. Littérature et témoignages

Une autre source de données secondaires est la littérature : les essais, tribunes ou témoignages publiés par des scientifiques ou d’anciens scientifiques. Ces réflexions basées sur leurs expériences personnelles et leur carrière sont en général critiques, voire dénonciatrices, et si beaucoup portent sur des questions épistémologiques ou éthiques qu’on trouve dans le corpus dominant que nous avons détaillé, certains sont centrés sur les conditions de la production de science, donc les conditions de travail des scientifiques.

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Communication au colloque du DIM GESTES 2015, co-écrite avec Emmanuel Sédille : « Évaluer les RPS dans un organisme public de recherche : contraintes, opportunités et organisation ». Le résumé de la démarche de Grenoble présenté ci-avant en est issu.

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Dans ces derniers cas, leurs opinions deviennent une intéressante source de données pour nos travaux, même si l’absence de garanties éditoriales oblige à les manipuler avec prudence. Par exemple, I. Pourmir revient sur son expérience de jeune chercheuse (doctorante et post-doctorante) en biologie, complétée par quelques entretiens avec des personnes de ce milieu (chercheurs, directeurs de laboratoire). Par cette démarche, elle montre « les mécaniques de domination » que subissent les jeunes chercheurs en biologie. Ces recherches contiennent un certain nombre d’exemples, d’anecdotes et de verbatim. Il y a aussi des témoignages publics (blogs, presse généraliste, etc.). Nous exploiterons ponctuellement des données issues de tout ce corpus (Anonyme, 2006 ; Comenge, 2009 ; Fullick, 2011 ; Fusulier, 2012 ; Monod, 2015 ; Pesquet, 1968 ; Pourmir, 1998 ; Rambach et Rambach, 2001).

Une autre source de donnée dans la littérature sera les rapports concernant les sujets qui nous intéressent (2011, 2013, 2014).

3.3.4. « Enquête stress »

Une enquête quantitative sur le stress, les conditions de travail et la santé a été concue, diffusée et analysée par les Services de Santé du Travail (SST) du CEA en 2009 et 2010.

Elle a été conçue en interne, avec la participation de l’Agence Nationale pour l’Amélioration des Conditions de Travail (ANACT) et d’autres intervenants, notamment universitaires. Elle a ensuite été diffusée auprès de tous les salariés passant leur visite médicale du travail annuel, durant un an, afin d’avoir des résultats théoriquement exhaustifs. Ce mode de diffusion a permis un échantillonnage aléatoire, et la durée de l’enquête a permis d’atteindre un taux de réponse plus que significatif, puisque plus de treize mille des salariés du CEA, sur un total de seize mille, ont répondu et rendu un questionnaire exploitable. Le nombre de salariés n’ayant pas répondu s’explique par plusieurs facteurs : un petit pourcentage (de l’ordre de 3%) a refusé de répondre ou a rendu un questionnaire non exploitable, la campagne n’a pas duré un an sur certains centres qui avaient commencé en retard, et enfin certaines populations de certains centres n’ont une visite médicale que tous les deux ans. Toutefois, la comparaison des caractéristiques démographiques des répondants avec celles du dernier bilan social indique que la représentativité de l’enquête est excellente, bien qu’un des centres soit légèrement sous-représenté.

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Lors de leur visite médicale, les salariés recevaient un imprimé recto-verso à remplir en attendant leur consultation85, suite à quoi le protocole variait selon les centres : à certains endroits ils remettaient leur questionnaire dans une urne, de manière anonyme, à d’autres à l’infirmière, et enfin à certains endroits, le médecin utilisait le questionnaire (rempli) comme support de la consultation. Des médecins ont rapporté qu’occasionnellement, un salarié leur indiquait avoir répondu de manière volontairement erronée (les réponses étant alors « meilleures » que la situation réelle vécue par le salarié). Ces cas ont cependant été très marginaux, même si nous pouvons supposer que d’autres l’ont fait sans le dire. Si l’enquête était anonyme, les salariés devaient toutefois indiquer leur unité d’appartenance (centre, direction, département, service et laboratoire). La codification étant effectué par les infirmières, cette localisation des salariés, nécessaire à un traitement fin de l’enquête, était automatique.

Nous exploiterons pour ce travail comme données secondaires une analyse des résultats de l’enquête réalisée par Thomas Le Bianic en 2011 (Le Bianic, 2011)86. En effet, nous n’avons pas accès à l’ensemble des données, considérées comme des données médicales par les SST.

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Synthèse de la Section 3. Données

Nous exploiterons un ensemble de données complémentaires tel que le recommande la méthode par analyse de cas (Hlady Rispal, 2002 ; Yin, 2013) et plus généralement les recherches qualitatives et inductives (Dumez, 2013 ; Glaser et Strauss, 2009).

Le cœur de nos données sera cinquante-trois entretiens semi-directifs (avec cinquante- cinq personnes), complétés par trente-deux jours d’observation de terrain.

De plus, nous exploiterons comme données secondaires dix-neuf entretiens issus de recherche antérieures, les conclusions d’un travail de comparaison sur des diagnostics RPS d’unités de recherche du centre de Grenoble ainsi qu’un travail de mémoire réalisé sur cette démarche, l’analyse d’une « enquête stress » réalisée au sein du CEA en 2009 et les témoignages qu’il est possible de trouver dans la littérature (scientifique ou générique).

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Voir annexe 4.1.

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