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France

Introduction

En prenant en considération le fait que le linguistique est inséparable du culturel, nous avons réservé le premier chapitre du présent travail à un bref aperçu sur la vie des ressortissant russes en France, à partir du dix-huitième siècle à nos jours. Nous avons dépeint, à grands traits, des liens indestructibles qui ont toujours réuni la France et la Russie. Des conditions politiques et sociales modernes stimulent des échanges et des migrations entre ces deux pays ayant chacun de très riches traditions linguistiques et culturelles.

1. 0. Les Russes en France avant 1917

Les Russes ont commencé à voyager régulièrement en France à partir du dix-huitième siècle.

Pierre Le Grand avait favorisé les échanges avec l’Occident. Toutefois, en août 1790, l’oukase de Catherine II a enjoint aux Russes résidant en France de regagner la Russie pour éviter une contagion des idées révolutionnaires.

Après les campagnes napoléoniennes et jusqu’en 1914, les Russes ont été très attirés par la France pour plusieurs raisons. Tout d’abord, il s’agissait d’un irrésistible charme du pays découvert par les soldats russes qui l’avaient envahi en 1814 et l’ont occupé pendant trois

années après la capitulation de Napoléon en 1815. Avec la libéralisation du régime autocratique, les déplacements sont devenus plus faciles.

En France, les Russes s’exprimaient en général en un bon français qu’ils avaient appris dans leur pays d’origine ou sur les champs de bataille. Ceci ne les empêchait pas de

préserver leur langue maternelle qu’ils parlaient entre les siens.

1. 1. Pourquoi les Russes choisissaient la France

Les Russes ont préféré la France, avant tout, pour la liberté d’expression qui y régnait depuis le Siècle des Lumières. La France est devenue une terre d’asile pour les réfugiés politiques fuyant la Russie pour échapper à une condamnation ou évadés de Sibérie.

Avides de culture et de divertissements, les Russes venaient découvrir les curiosités françaises

remarquables (Versailles, les châteaux de la Loire, les cathédrales gothiques), les paysages du pays, la vie cosmopolite et les spectacles de Paris.

Les Russes arrivaient jusqu’à la France pour consulter de grands spécialistes de Paris,

séjourner dans les villes d’eaux et les stations balnéaires. Les malades de tuberculose avaient

une bonne habitude de se soigner au soleil de la Côte d’Azur.

Un grand choix d’études et leur niveau très élevé en France a toujours attiré les Russes

voulant s’instruire et faire une brillante carrière. Il s’agissait, par exemple, des cours à la Sorbonne, des stages dans les ateliers des peintres et des sculpteurs de Paris. Souvent, on pouvait même obtenir une bourse d’études.

La possibilité d’exercer leur métier et en être bien récompensé inspirait des diplomates, des journalistes, des commerçants, des artistes - des musiciens, des chanteurs, des troupes de ballet en tournée - et même des aventuriers et des espions de privilégier la terre française. Certains s’y sont définitivement fixés.

Séduits par le « charme slave », les Français ramenaient leurs épouses de la Russie, et les Russes venaient en France chercher une plus grande liberté de mœurs.

A cette époque, le nombre des Russes vivant en France d’après les statistiques officielles s’élevait à: Année 1851 1866 1881 1901 1906 1911 Nombre 9 338 12 164 10 489 16 061 25 605 35 016

En 1916, un corps expéditionnaire russe de 44 292 hommes a débarqué en France pour se

battre aux fronts français et macédonien.

Tous les ans, à la Pentecôte, l’Association de la Mémoire du Corps Expéditionnaire Russe en France (1916-1918), dont le président est le prince Serguey Obolenski, commémore au cimetière militaire russe de Saint-Hilaire-le-Grand (à 50 kilomètres de Reims) la journée du souvenir des militaires russes morts pour la France. Dans ce cimetière reposent les corps de 915 soldats et officiers qui n’ont pas quitté le front, même après la révolution de 1917 et la signature, entre la Russie et l’Allemagne, de l’Accord de Brest-Litovsk. Le Maréchal Foch a salué avec la plus haute estime le courage des militaires russes au cours de la première guerre mondiale: « Si la France n’a pas été rayée de la carte de l’Europe, c’est, en premier lieu, le mérite de la Russie ».61

Il ne reste plus personne de ceux qui avaient servi dans le Corps Expéditionnaire Russe, ni de ceux qui avaient construit, dans les années trente, une chapelle sur le territoire attenant au cimetière, mais maintenant leurs descendants, de la même manière qu’autrefois leurs pères et leurs grands-pères, forment une procession après la liturgie et chantent en l’honneur des héros qui avaient glorifié la Russie, l’Hymne russe et la Marseillaise.

2. 0. L’émigration blanche

A la suite de la révolution russe de 1917 et du changement de régime, l’émigration dite

blanche a fait apparaître en France les groupes suivants:

les combattants des corps expéditionnaires russes sur le front français et sur le front

de Macédoine qui n’avaient pas regagné leur pays natal;

les combattants des armées blanches de Denikine et de Wrangel, qui s’étaient

embarqués dans les ports de la mer Noire et ont fini par se réfugier en Occident, en particulier en France, seule nation à avoir reconnu le gouvernement du général Wrangel;

des civils qui avaient souffert des nouvelles mesures gouvernementales: propriétaires,

industriels dépossédés, personnes exerçant des professions libérales, riches paysans, hauts fonctionnaires, etc.

61GOULTSEV A., « Pèlerinage à Mourmelon », dans: La Pensée Russe. 125 Ans de la Pensée Russe, hors série, Paris,n°1, 2005, p.5.

La majorité de ces émigrés avaient quitté la Russie par le sud. Une partie s’est retrouvée sur la Côte d’Azur, dont le climat leur rappelait celui de la Crimée.

De tous les pays occidentaux, c’était la France qui a recueilli le plus grand nombre d’émigrés russes.

Les membres des professions libérales ont réussi à trouver du travail, mais la grande majorité des émigrés occupaient des emplois subalternes à Paris (en particulier chauffeurs de taxi, garçons de restaurants, employés de bureau, etc.), et dans les régions industrielles de province (en qualité des ouvriers d’usine, des mineurs, etc.). D’anciens militaires se sont engagés dans la Légion étrangère.

2. 1. Les années 1920-1930

Les membres de l’intelligentsia (des écrivains, des artistes) qui n’avaient pas accepté le contrôle des organismes étatiques ou qui avaient été expulsés, sont arrivés en France, surtout

à Paris devenu centre culturel et politique de la diaspora russe.

En 1923, on a assisté à la renaissance de la Société Russe Impériale de la Musique, sous forme du Conservatoire Russe de Paris, dont Nicolas Tcherepnine a été le directeur. Avec l’accord de Serge Rachmaninov, symbole vivant de la tradition musicale russe en exil, et celui du Président honoraire de la Société, le Conservatoire s’est vu attribuer son nom.

2. 2. La période de 1931 jusqu’en 1940

Ces émigrés menaient une vie sociale très active, fondant des écoles, des églises, des associations, des œuvres sociales et organisant des conférences, des concerts, etc.

C’est dans la région parisienne que résidait plus de la moitié des Russes. Des colonies importantes se sont formées en outre dans les Alpes Maritimes, les Bouches du Rhône, l’Isère,

la Loire, la Moselle et le Rhône.

Le statut de ces réfugiés était varié. Certains avaient été naturalisés français, soit qu’ils en eussent fait la demande, soit par mariage avec des citoyens français. D’autres avaient acquis la nationalité de leur premier pays d’accueil, par exemple, de Yougoslavie, de Tchécoslovaquie. D’autres enfin avaient préféré conserver le statut de réfugiés apatrides, munis d’un certificat d’identité internationale appelé « passeport Nansen », du nom du haut-commissaire aux réfugiés nommé par la Société des Nations.

Du fait de ces différents statuts, on ne possède pas aujourd’hui de statistiques précises sur le nombre des Russes immigrés en France. Les statistiques officielles françaises témoignent:

Année 1921 1926 1931 1936

Russes 31 347 67 218 71 928 63 957

Naturalisés ex-Russes

5 803 10 972 13 810

En 1924, on a estimé le nombre réel des Russes émigrés en France entre 100 000 et 150 000.

Parmi ces émigrés, il y avait, par exemple, la famille Tarassov qui en 1920, en fuyant les bolcheviks, avait quitté la Russie et via Constantinople et Venise, en 1921, est arrivée à Paris. Dès le début des années trente, Lev Taras sov a publié, l’un après l’autre, ses romans, sous le pseudonyme d’Henri Troyat. En 1938, alors qu’il n’avait que 27 ans, il a reçu le prix

Goncourt pour son roman « L’Araignée ». Depuis plus de quarante ans, il est resté membre de l’Académie Française.

A cette période d’émigration, on peut parler du bilinguisme des Russes installés en France: leur langue maternelle était soignée et considérée comme une partie de leur identité, un signe de leur appartenance culturelle. Et la langue française leur était importante pour s’intégrer parfaitement dans leur pays d’accueil.

3. 0. La deuxième génération

A la fin de la deuxième guerre mondiale, des Soviétiques se sont trouvés bloqués en Occident

à la suite de la défaite de l’Allemagne. Ils appartenaient essentiellement à trois catégories suivantes:

les prisonniers de guerre faits par les troupes allemandes sur le front de l’Est,

incarcérés dans des camps en Occident et libérés par les troupes alliées;

les personnes déplacées par les troupes d’occupation en URSS pour travailler à

l’arrière, principalement dans les usines de l’Allemagne;

les militaires soviétiques incorporés dans l’armée allemande et ayant servi sous les

ordres du général Vlassov, puis faits prisonniers par les alliés ou ayant déserté avant la capitulation allemande.

Au début de 1944, le nombre de Soviétiques en France a été de l’ordre de 30000, la plupart situés dans les bassins houillers de la Lorraine et du Nord. Il s’y sont ajoutés, à la fin de 1944

et au début de 1945, les prisonniers et les personnes déplacées que les armées alliées opérant

en Allemagne avaient évacués vers la France, où ils ont été placés dans des camps de transit. Après la victoire sur l’Allemagne, à la suite de l’accord passé par le gouvernement français avec le gouvernement soviétique, 102 481 Soviétiques ont été rapatriés en URSS.

Certains ont refusé ce rapatriement et constitué ce que l’on appelle la deuxième génération.

La plupart sont allés s’installer aux Etats-Unis, un petit nombre est resté en France. Selon les données du Recensement de la population effectué en 1946, environ 50 934 de Russes et

16 039 de naturalisés ex-Russes habitaient en France à l’époque.

En 1946, l’URSS a offert aux émigrés d’après la Révolution d’acquérir la citoyenneté

soviétique: environ 10 000 auraient accepté, dont 2 000 sont retournés dans leur pays natal.

Au gré du destin, un demi million de prisonniers de guerre soviétiques s’est retrouvé au

cours de la deuxième guerre mondiale sur le territoire français. Dès que l’occasion s’en

présentait, ils s’évadaient des camps. Ceux qui ont eu la chance d’éviter les rafles et la fusillade entraient dans les rangs des partisans français et participaient aux actions militaires. En 2005, l’Ambassade Russe, en collaboration avec les Ministères Français de la Défense et des Anciens Combattants, a fini de retrouver toutes les sépultures des militaires soviétiques sur le territoire français. Le plus grand cimetière est celui de Noyer-Saint-Martin, dans le département de l’Oise, où se trouvent les tombes de près de 6 700 personnes.62 Sur le territoire de cette nécropole, a été érigé le mémorial « Fleurs de la Russie », exécuté par le sculpteur

Vladimir Sourovtsev. L’idée de remplacer une plaque commémorative par une composition

sculpturale appartenait à l’Ambassadeur russe Alexandre Avdeyev et au président de

l’Association Internationale des vétérans russes de la Résistance française, Oleg Ozerov.

C’était le général de Gaulle qui a inventé la politique de Détente et a initié le rapprochement entre la France et l’Union Soviétique, en ayant une immense sympathie à l’égard de la nation russe.

A cette période, on constatait des niveaux de maîtrise du français très inégalitaires concernant différentes personnes issues de l’émigration russe. En général, on pourrait qualifier ces acquis comme ayant un caractère sporadique, peu systématique, soumis à « la tâche ». Il y avait néanmoins, une quantité de personnes très cultivées qui ont parfaitement maîtrisé le française en tant que leur seconde langue. Toutefois, la majorité des

62GANTCHIKOV V., « Vétérans soviétiques de la Résistance française », dans: La Pensée Russe. 125 Ans de la

compatriotes russophones ont choisi le russe comme leur langue principale de communication mutuelle.

* * *

Après la dernière guerre, la plupart des organisations russes de la première émigration

avaient perdu leur raison d’être, les enfants et les petits-enfants de ces émigrés étant devenus

des citoyens français parfaitement intégrés. Seules les Eglises russes et ukrainiennes, toujours actives, ont maintenu un lien entre elles. Cependant quelques associations survécues ont réussi à retrouver leur vitalité grâce à de nouveaux immigrants venus de l’URSS, malgré certaines difficultés interrelationnelles.

4. 0. La troisième vague

A partir des années soixante-dix, on peut parler de la troisième vague d’émigration russe en France, composée essentiellement de quatre groupes:

• des dissidents ayant fait l’objet d’une mesure d’expulsion initiée par les autorités soviétiques;

• les transfuges – les Soviétiques se trouvant en mission ou en voyage en Occident qui ont choisi de ne pas retourner en Union Soviétique;

• les Juifs qui avaient obtenu un visa pour émigrer en Israël, mais ont préféré rester en Occident;

• les Soviétiques dont le conjoint était de nationalité française et qui ont décidé de vivre en France.

Voyons un peu les statistiques:

Année 1946 1962 1982 Russes et Soviétiques 50 934 26 220 7 452 Français d’origine russe ou soviétique 16 039 26 620 19 716

En dehors de l’immigration, un nombre croissant de Soviétiques se sont rendus en France et y ont fait leurs séjours à des titres divers:

comme remplissant différentes fonctions dans des postes officiels – services diplomatiques, représentation du commerce extérieur, bureaux des agences de presse;

comme employés dans des sociétés mixtes franco-soviétiques;

comme touristes voyageant en groupe, notamment dans le cadre des jumelages entre villes soviétiques et villes françaises;

comme étudiants/enseignants au titre de l’échange entre la France et l’URSS;

comme participants à des expositions, des congrès, des réunions de coopération scientifique, technique et économique;

comme participants à des tournées artistiques de théâtre, des ballets, des concerts, pour des compétitions sportives.

Un danseur légendaire Rudolf Noureev a fait parti des personnes qui ont choisi de se réfugier à l’Occident. En 1961, il avait demandé l’asile politique à Paris. Fasciné par l’œuvre de

Marius Petitpas, il a remonté ses ballets, en donnant à la danse masculine une nouvelle

dynamique. Noureev a ainsi recréé 131 ballets, où il a associé le meilleur de la tradition russe avec sa propre vision novatrice. Directeur du Ballet de l’Opéra de Paris de 1983 à 1989, il est le créateur des chorégraphies sur lesquelles s’appuie principalement aujourd’hui le répertoire classique de cette compagnie.

Cette troisième vague d’émigration est caractérisée, du point de vue linguistique, par une

maîtrise très variée du français par des arrivants russophones. Quoique leurs habiletés communicatives sont, dans l’ensemble, plus élevées, en comparaison avec la vague d’émigration précédente.

5. 0. La quatrième vague. La période actuelle

Depuis 1988, avec la politique de la perestroïka, les voyages individuels dans les buts

touristiques et commerciaux ou encore sur l’invitation de la part d’un citoyen français sont devenus possibles, bien que coûteux pour un Russe moyen.

Actuellement, le niveau économique du pays, surtout en provinces, reste modeste. C’est pourquoi, de bons spécialistes russes de tous les domaines professionnels choisissent l’Europe Occidentale pour exercer leurs métiers et être correctement rémunérés.

Les jeunes s’en vont en Occident, en France en particulier, où ils se légalisent en s’inscrivant dans une université ou en se trouvant un stage. Les femmes russes épousent les Français, en ayant l’intention d’offrir à leurs enfants la meilleure vie.

Il y avait une période dans l’histoire, lorsque c’étaient les Français qui venaient vivre et travailler en Russie, dont la situation était alors plus stable.

5. 1. La Renaissance russe est-elle possible sur les bords de la

Seine ?

Ce problème intéresse vivement toute la diaspora russe installée en France. Les Français eux-mêmes n’y sont pas indifférents. L’apport des Russes dans l’histoire de la France, sa culture

et sa science, n’a toujours pas été évalué dans sa totalité.

Selon « La Pensée Russe »63, il reste de moins en moins de représentants de la première vague de l’émigration russe à Paris. La majorité des Russes du 3e et du 4e flux d’émigration est partie dans d’autres pays: les Etats-Unis, l’Israël, l’Allemagne, alors qu’autrefois il y avait un peu partout à Paris des boutiques, des restaurants et des écoles russes. On construisait des églises, on éditait des journaux et des revues, on organisait des soirées et des bals. Les représentants de la diaspora russe de ces années-là étaient des acteurs de premier plan dans toute la vie culturelle: cinéma, musique, ballets, peinture, littérature.

Actuellement, peu de gens savent que même des symboles de la France, comme, par exemple,

Chanel n°5 ou la revue « Elle », ont des racines russes. En exagérant à peine, certains

affirment que les Russes ont littéralement déserté Paris. Qu’adviendra-il donc du Paris russe ? Disparaîtra-t-il complètement, dans 5 à 10 ans, dilué dans le milieu français ?

Il y a des indices montrant que les Russes habitant en France n’ont pas l’intention de se rendre: Paris – de même que d’autres villes françaises (par exemple, Lyon, Marseille, Nice, etc.) - a conservé ses églises, ses librairies et ses bibliothèques russes, des restaurants et un

centre culturel officiel russe, situé rue Boissière. Nombreuses sont des associations réunissant

des russophones aux moments de leurs loisirs, des fêtes traditionnelles russes, etc. Souvent, ce sont des associations mixtes avec des Français passionnés par la Russie et par sa culture. Récemment, Alexandre Lebedev - un oligarque russe - a ouvert un centre culturel russe privé

au Château des Forgets. D’après ses propres paroles, il souhaite y créer un centre de

littérature de l’émigration, qui prendrait appui sur la documentation des archives: celles de Troïtsko-Sergueievski et les archives de l’émigration.64

63GOULTSEV A., « La Renaissance russe, est-elle possible sur les bords de la Seine ? », dans: La Pensée Russe.

125 Ans de la Pensée Russe, hors série, Paris,n°1, 2005, p.27.

64TIKHOMIROVA É., « Nous sommes des gens modestes ! », dans: La Pensée Russe. 125 Ans de la Pensée

Les spectacles au « Casino de Paris » de Viatcheslav Polounin - clown russe mondialement

célèbre (il s’illustrait en mettant en scène toutes les clowneries du « Cirque du Soleil ») -

étaient complets les deux mois prévus, et à cause de son grand succès, ont dû être prolongé d’un mois.

De nouvelles épiceries russes ouvrent de temps en temps, à travers toute la France. Il apparaît

de plus en plus de discothèques russes. On organise des concerts et des soirées sur des thèmes

russes.

Les Russes, surtout ceux qui sont récemment arrivés en France, cherchent obstinément des lieux de réunions et de rencontres, organisent une sorte de clubs, où l’on pourrait se sentir comme chez soi, avec légèreté et simplicité.

Les 17 et 18 juin 2005 à Bruxelles, au Parlement Européen, a eu lieu la conférence « Population russophone de l’Union Européenne: instauration de la société civile ».65 C’est déjà pour la troisième fois qu’une telle conférence a été organisée. Elle a rassemblé des hommes politiques, des journalistes et des personnalités venus de 21 Etats d’Europe. Au cours de cette conférence, la Fédération des Partis russes de l’Union Européenne a été fondée. En même temps, la conférence a instauré une organisation dénommée l’Alliance russe de l’Union

Européenne.

La tâche principale de la Fédération des Partis russes de l’Union Européenne est de résoudre les problèmes de la diaspora russophone par des méthodes politiques. Elle a l’intention de coopérer avec l’Etat russe et pratiquement avec tous les partis russes (à l’exception des