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Dans le cadre du Programme de l’enseignement du FLE à l’université pédagogique, les étudiants terminant leur deuxième année, doivent maîtriser la communication en FLE, développer leurs compétences linguistiques générales, acquérir certaines pratiques et savoir-faire langagiers, méthodologiques et pédagogiques. Ceci prévoit la maîtrise de la parole, de la lecture, de la réception et de l’écriture en français. Pour la parole, il s’agit de l’acquérir sous ses deux formes – monologique et dialogique - dans des situations de communication officielles et usuelles/familières.

A la fin de leur deuxième année, les étudiants de l’université pédagogique sont en principe capables, en fonction des situations qui se créent, de: exprimer une opinion personnelle et la

défendre brièvement; apporter ses excuses; énoncer la préférence; donner une réponse évasive; exprimer la certitude/l’incertitude; exprimer la reconnaissance; témoigner une approbation ou une désapprobation; manifester une ignorance; formuler un regret; signaler une surprise; donner un conseil; exprimer divers sentiments liés à une réalité (joie, bonheur, intérêt, plaisir, satisfaction, chagrin, malheur, désespoir, déception, indignation, indifférence). Et tout ceci, en respectant les particularités de la situation où la rencontre se produit. Autrement, il s’agit de bien distinguer des styles fonctionnels du français. On prête donc de l’importance à l’étude des synonymes. Parallèlement, on parle des antonymes et d’un

caractère systématique du lexique d’une langue. Les apprenants abordent la notion de polysémie. Ils retiennent que dans le contexte, tout mot n’a qu’un seul sens. Lorsque les

différentes acceptions d’un mot polysémique s’éloignent l’une de l’autre au point de ne plus avoir leur lien sémantique, on est en présence de deux homonymes (homographes,

homophones).

Au cours de deuxième année d’apprentissage, les étudiants prendront connaissance de nombreuses locutions figées qui peuvent être subdivisées en deux groupes : a) les locutions

phraséologiques; b) les locutions de caractère analytique. Ce sont les premières qui

s’attireront le plus d’attention.

Enfin, durant l’année scolaire, l’enseignant présente aux étudiants de principaux dictionnaires

français et leur apprend à s’en servir.

Du point de vue lexico-grammatical, les apprenants doivent assimiler des constructions et des

sujets suivants: laisser + infinitif; (se)faire + infinitif; avoir à + infinitif; les phrases au verbe

impersonnel (il est, il y a, il fait, il pleut); sans + infinitif; plus/moins proposition, plus/moins proposition; différentes constructions de mise en relief; une restriction dans la phrase; plusieurs façons de construire la phrase interrogative (avec un mot interrogatif au début et à la fin de la phrase, avec ou sans inversion du sujet, avec le tour est-ce que; la question indirecte; des propositions infinitives; le mode du subjonctif; des locutions et des verbes exigeant l’emploi du subjonctif ou de l’indicatif; le conditionnel exprimant l’apparence (on dirait, on

croirait), l’obligation (on devrait); des phrases complexes du type si + présent de l’indicatif

→ futur simple; dès que… + autre action immédiate; je vois que…; les conditionnels présent

et passé; des propositions participe absolues; une forme passive; le gérondif; la forme impersonnelle du verbe pronominal; le pronom en; le pronom personnel y; des pronoms indéfinis de distinction l’un, l’autre; quelque comme adjectif et adverbe; même comme adverbe et adjectif; tout comme adverbe, pronom et adjectif; des adverbes d’ailleurs,

cependant, en tout cas, de toute façon, ainsi, par conséquent, d’abord, en premier lieu, en réalité, en général, bref, c’est-à-dire, alors, en fait, sinon, or assurant un lien entre les

phrases; des locutions adverbiales d’ailleurs, en fait, d’avance, d’urgence, à la légère, etc.; un adverbe de quantité + de + nom; la syntaxe de l’adjectif (adjectif + à + nom/pronom/infinitif); une qualité et une quantité intensifiées (si, tellement, tant (de)); l’expression de l’égalité, de la supériorité et de l’infériorité; la formation des mots par préfixes, suffixes; l’article et les cas de son absence; l’emploi des prépositions et des articles devant les noms des pays et des villes du monde.

Conclusion partielle

Insistons sur la continuité et la cohérence du processus d’enseignement dont chaque composant se base sur le précédent et prédétermine le suivant.

La deuxième étape d’enseignement/apprentissage que nous avons généralement analysé, n’est qu’un élément - quoique indispensable - d’un système strictement organisé et n’a de valeur qu’au sein de ce système. C’est pourquoi, mentionnons ici rapidement d’autres étapes du processus de formation des pratiques et des savoir-faire communicationnels à l’université pédagogique.

La troisième étape (troisième année d’apprentissage) sert à perfectionner les pratiques et les savoir-faire acquis en première et en deuxième années, en sous-entendant certaines restrictions stylistiques. « La Pratique de l’oral et de l’écrit en français» prend en partie la

place réservée auparavant à la phonétique et à la grammaire. On commence à étudier d’une

façon systématique les styles fonctionnels du français.

La quatrième étape englobe les quatrième et cinquième années d’apprentissage. On ne

l'analysera pas ici en détail.

L’organisation du processus d’enseignement/apprentissage dépend du caractère, de la variété et de l’étendue du matériel sélectionné, ainsi que de la distribution de ce dernier selon les disciplines et les étapes d’apprentissage.

En Russie, les didacticiens des langues respectent certains principes de sélection du matériel d’enseignement. D’une part, il doit correspondre aux composantes du système linguistique, c’est-à-dire on sélectionne le matériel grammatical, phonétique et lexical. D’autre part, il faut

que le matériel sélectionné soit adapté aux types d’activités langagières (la parole, la réception, la lecture et l’écriture). Le problème central à résoudre est de définir l’unité de

sélection et de décider d’une quantité indispensable de ces mêmes unités à assimiler. Suivant les traditions didactiques, on co nsi dère com me unit és d e sélecti on l es éléments stru ct uraux du s yst èm e lin guist iqu e et cert ai ns p hénom èn es i nd ép end an ts indis pens abl es d u p oint d e v ue p rati qu e. Au niveau phonologique, il s’agit des

phonèmes et d’allophones, des tendances actuelles de la réalisation des voyelles et des consonnes françaises, des aspects statique et dynamique de l’articulation et de ses particularités typologiques par rapport au russe, des modèles d’intonation pour les phrases de différentes catégories, des phénomènes de l’assimilation et de la palatalisation, etc. Au

niveau grammatical, ce sont des catégories grammaticales et des moyens linguistiques de leur

réalisation (le système de relations temporaires et de formes verbales, la catégorie du

genre/du nombre et le nom, l’adjectif, le pronom, les modèles syntaxiques des groupes de mots et des phrases). Du point de vue lexical, on sélectionne des mots et des groupes de mots

figés et variables, indispensables pour une communication satisfaisante dans le cadre des thèmes étudiés, en fonction des étapes d’apprentissage.

Les sources de sélection du matériel linguistique sont diverses: des œuvres littéraires, la

presse, la publicité provenant du pays dont on étudie la langue (de la France notamment). On fait recours également à différents ouvrages de référence, aux dictionnaires et – dans la mesure du possible – aux enregistrements de la parole authentique des natifs. Le matériel est

présenté sous forme de textes ou d’unités d’apprentissage. La quantité d’unités sélectionnées est soumise au postulat que la partie productive du matériel linguistique à assimiler doit être

beaucoup moins importante que sa partie réceptive. On a besoin de « bagages » lexicaux plus

considérables pour bien comprendre son interlocuteur ou un texte inconnu que pour s’exprimer oralement ou par écrit. Le vocabulaire actif à assimiler doit être soigneusement travaillé surtout aux premières étapes.

Suivant le but d’apprentissage et les exigences des programmes universitaires, les futurs

enseignants de FLE doivent maîtriser à la sortie environ 6000 unités lexicales (mots et expressions), les systèmes grammatical et phonétique de la langue étrangère. A chaque étape,

on sélectionne certain minimum de matériel linguistique à apprendre, selon le principe d’extension concentrique. Ceci permet de réaliser les principes didactiques de succession et de système.

En première année, il s’agit de (re)travailler la grammaire et le lexique dans le cadre du

programme scolaire, de (re)mettre à point des pratiques et des savoir-faire phonétiques. De plus, les apprenants s’enrichissent de 200 unités lexicales nouvelles liées à la vie estudiantine.

En deuxième étape, on assimile un matériel phonétique, grammatical et lexical considérable,

suivant les principes fonctionnel et thématique. Du point de vue fonctionnel, il s’agit d’acquérir les savoirs et savoir-faire de base permettant d’entamer et de soutenir une communication ayant trait aux sujets de la vie quotidienne, aux réalités sociopolitiques, de parler sur le contenu d’un texte littéraire. Suivant les exigences du programme, vers la fin de

sa deuxième année, l’étudiant doit assimiler environ 1200 unités lexicales du style courant. En troisième et en quatrième étapes, on élargie la notion de « besoins communicatifs », en

sélectionnant en quatrième étape des mots et des expressions dialectaux, familiers et terminologiques. Ces derniers ne sont pourtant pas le but d’apprentissage approfondi à l’université pédagogique.

Le principe thématique aide à sélectionner le matériel actuel et concret.

Les futurs enseignants ont besoin de bien connaître leur pays natal et le pays dont ils apprennent la langue.110 Chaque sujet est donc interprété des deux points de vue, en même temps. Ceci permet également de comparer différentes façons d’exprimer ses idées dans les

deux langues. Il s’agit d’une étude linguistique comparative dans les contextes culturel et historique.

Il est évident que seulement l’enseignant très compétent est en mesure de manipuler une si vaste étendue de sujets, de former progressivement toute une diversité de savoirs et de savoir-faire mentionnés ci-dessus. Nous en parlerons dans les chapitres suivants.

Chapitre 6

L’enseignement aux étudiants de