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La complexité du matériel à apprendre, ainsi que son étendue exigent une organisation particulière du processus d’enseignement dans le cadre de la discipline mentionnée.

Il est impossible de travailler une seule activité langagière, sans toucher à une autre. Dans la vie réelle aussi bien que dans les conditions d’apprentissage, il n’existe que rarement l’écoute

sans réaction ultérieure (la parole), sauf qu’il s’agisse d’écouter une émission de radio, par exemple; quoique même dans ce cas, on puisse bien mener une polémique intérieure, approuver ou contester ce qu’on entend. De même que l’écriture et la lecture sont liées dans l’immédiat. On peut, bien entendu, lire un livre sans être obligé de rien écrire en retour; mais il est évident que le livre est écrit pour être lu et une bonne lecture inspire parfois à contacter l’auteur pour le remercier, en lui écrivant. L’oral influence l’écrit, en le rendant plus naturel, plus libre dans le choix d’expressions; d’autre part, plus la maîtrise de l’oral est élevée, plus la compréhension de n’importe quel texte écrit devient facile, etc. Il ne faut pas bien sûr oublier, dans ce contexte, la maîtrise de la compétence sociolinguistique. A ce propos, mentionnons ici encore une fois l’écrit oralisé d’Internet.

Par ailleurs, le poids de chaque activité langagière varie durant l’apprentissage, selon les objectifs visés. Mais ceci ne concerne qu’une structure interne des cours, sans toucher au profil de la discipline enseignée.

La prise en considération des caractéristiques de la langue étudiée assurant la communication dans cette langue fait d’habitude privilégier certaines disciplines dans le cadre de « La

Pratique de l’oral et de l’écrit en français». Toutes ces matières ont comme objet

d’enseignement le même aspect de langue – le vocabulaire avec ses caractéristiques spécifiques citées plus haut. Elles peuvent être considérées comme particulières, car sont enseignées chacune d’une façon indépendante. Quoique les résultats d’épreuves et d’examens en toutes ces matières soient réunis dans le cadre de « La Pratique de l’oral et de l’écrit en

français».

La première parmi ce groupe de disciplines – « Étude du texte» – sert à développer des

pratiques et des savoir-faire dans quatre types d’activités langagières en se basant sur un matériel linguistique stylistiquement neutre. Cette discipline contient tout le matériel lexical productif. C’est pourquoi, elle est enseignée au cours des trois premières années. Du point de vue didactique, il est important de bien sélectionner un éventail de sujets à étudier et de répartir dans le temps le matériel linguistique à assimiler.

La deuxième discipline du groupe est la « Lecture à domicile ». Elle utilise les extraits des

œuvres classiques et modernes qui sont une riche source d’informations linguistique et cognitive. La discipline fait enrichir le vocabulaire productif et réceptif des étudiants. D’habitude, elle est enseignée dès la première année. En quatrième et cinquième années, la « Lecture à domicile » prend une place capitale dans le cadre d’enseignement de « La

Un rôle important parmi ce groupe de disciplines est réservé au « Travail avec des textes

sociopolitiques ». Cette discipline sert à apprendre aux étudiants à communiquer dans des

domaines d’actualité. On l’aborde en première année dans le cadre de l’« Étude du texte», et à partir de la deuxième année, elle devient une discipline à part.

L’«Analyse des textes littéraires » est introduite en quatrième année. Les étudiants acquièrent

des informations linguistiques et sémantiques qui servent d’une bonne base au développement des pratiques et des savoir-faire de la parole spontanée.

En fonction du contenu et des objectifs posés, toutes les disciplines théoriques et pratiques mentionnées ci-dessus ont leur place bien déterminée dans le système d’enseignement des langues étrangères à l’université pédagogique.

3. 0. Les particularités de la deuxième étape

d’enseignement/apprentissage

Comme on a déjà mentionné plus haut, l’enseignement en deuxième étape et en deuxième

année, en particulier peut être organisé suivant le principe de différenciation des aspects.

Ainsi, comme nous l’avons vu, la discipline « La Pratique de l’oral et de l’écrit en français» peut être subdivisée, à son tour, en plusieurs sous-disciplines ayant chacune un objectif spécifique.

Une attention particulière est réservée, à cette étape, au développement des bases de savoir-faire de la parole spontanée (monologique et dialogique) en FLE. Dans ce contexte, référons-nous à R. Bouchard106 qui a fait une distinction entre deux méthodes: dialogale (s’appuyant sur des constructions livresques) et dialogique (fondée sur l'interaction verbale authentique) prévoyant: une initiation à la macrosyntaxe des éléments associés, des phénomènes de

restriction et de leur marquage mélodique; un apprentissage des introducteurs de thème, des présentatifs comme des éléments de reprise et en particulier du « ça »; un apprentissage des marqueurs de structuration de l'oral, permettant une ponctuation clarifiant l'organisation parataxique.

R. Bouchard est persuadé que la « pédagogie dialogique se développera surtout si on donne à

entendre - tant dans les dialogues modèles que dans les pratiques de classe - le processus de production orale comme une stratégie d'intervention, intégrant la parole d'autrui et laissant

106Voir: BOUCHARD R., « De l'Enseignement de la langue orale à l'entraînement aux pratiques dialogiques », dans: LIDIL. L'Interaction en questions, Grenoble, Presses Universitaires de Grenoble, n°12, septembre 1995, p.115.

une place pour celui-ci dans la dynamique des énoncés du locuteur.Sans oublier, bien sûr, de former des pratiques et des savoir-faire de la parole écrite, ainsi que de toutes autres types d’activités langagières dans le cadre du matériel d’apprentissage confirmé par des programmes officiels aux niveaux linguistique et celui de contenu. »107

F. Cicurel considère une « compétence dialogale » comme la cinquième compétence:108 pour pouvoir communiquer, il ne suffit pas d’avoir une compétence en langue, il faut posséder aussi une « compétence conversationnelle » (ou compétence interactionnelle). L’accent est mis sur la gestion de la parole: savoir quand et comment prendre la parole, sans la monopoliser, et ne pas rester silencieux non plus, comment proposer/introduire un thème ou en changer, bref connaître un certain nombre de règles de conversation. La compétence dialogale implique également de pouvoir distinguer dans quel type d’interaction on se trouve (réunion professionnelle, conversation dans un café, achat d’un objet, discussion pendant une promenade, échanges entre amis dans un avion, interview, etc.) et que l’on comprenne comment se font la gestion de la parole, l’introduction et le maintien du thème, que l’on sache qui peut poser des questions, qui ferme la conversation, etc. A côté des éléments classiques de progression liés à la langue, on trouve communément dans la didactique de langues des actes de langage comme: se présenter, inviter, refuser, etc. Cette approche est aujourd’hui familière également aux professeurs russes de FLE car les méthodes ont incorporé dans leur sommaire des contenus communicatifs qui se déclinent en intentions de communication et en contextes. Le dialogue est un support d’apprentissage qui a l’avantage de représenter une instance communicative entre divers personnages dans des situations variées. Ces dialogues constituent - par leur abondance et leur diversité - un impressionnant vivier de situations d’échange, de personnages d’âges divers et d’appartenance sociale et professionnelle variée. A travers des dialogues auxquels les auteurs tentent de donner un caractère réaliste, on a l’occasion de rencontrer des paroles proférées dans un large spectre de contextes sociaux. Il s’agit d’un renouvellement du genre dialogue didactique.109 Ces dialogues de méthodes représentent des interactions orales entre deux ou plusieurs personnages. Il s’agit d’une fiction créée par les auteurs mais où le souci d’imitation du réel est manifeste. La véritable visée d’un dialogue consiste à donner une image de la communication en langue cible. Les nombreux dialogues de méthodes par lesquels l’action est incarnée préparent l’apprenant à s’engager

107Idem.

108CICUREL F., « Pour une compétence dialogale », dans: Morin I. et Tillier A. (réd.), Le Français dans le

monde, n° 360, 2008, p.p.21-23.

109CICUREL F., « Pour une compétence dialogale », dans: Morin I. et Tillier A. (réd.), Le Français dans le

dans l’action réelle. La très grande variété des situations que ces dialogues présentent permet d’arriver à faire des typologies d’interaction et de constituer alors non pas une application des théories du langage mais un corpus qui ferait avancer la connaissance des rituels sociaux. En deuxième année de FLE de l’université pédagogique, il s’agit de poursuivre le travail commencé l’année précédente, notamment de développer davantage des savoir-faire de base concernant les façons d’entamer, de maintenir et de clore un dialogue. L’enseignement des savoir-faire monologiques se fait également dans le cadre du dialogue.

3. 1. Des savoirs et des savoir-faire

communicationnels qu’ont les étudiants de la