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11 Les missions des instituts de formation en soins infirmiers

L’arrêté du 30 mars 1992 relatif aux conditions de fonctionnement des instituts de formation en soins infirmiers en son article premier précise que :

« Les missions des instituts de formation en soins infirmiers sont les suivantes : - formation initiale des infirmiers et des aides-soignants ;

- formation préparatoire à l’entrée dans les instituts de formation en soins infirmiers ;

- formation continue incluant la formation d’adaptation à l’emploi ; - documentation et recherche en soins infirmiers ».

En réalité, les instituts de formation ont pour activité essentielle la formation initiale et en général, de manière plus accessoire, la préparation aux concours ainsi que la formation continue à destination des personnels de santé. La recherche, quant à elle, peut être considérée comme marginale, à l’image de la

place qu’elle occupe au sein du milieu infirmier, tout au moins pour ce qui concerne notre pays121.

12 Le programme des études conduisant au diplôme d’Etat

Nous pouvons relever quelques extraits particulièrement significatifs parmi les textes réglementaires sur lesquels repose le dispositif de formation. Ils permettent de repérer les orientations fixées par le programme en vigueur en France depuis 1992.

La principale référence est l’annexe à l’arrêté du 23 mars 1992 modifié, modifiée par l’annexe à l’arrêté du 28 septembre 2001 (Bulletin Officiel du ministère de l’emploi et de la solidarité n° 2001-40 du 1er octobre 2001). Il y est précisé que :

« Le programme des études d’infirmier a pour objectif de favoriser l’émergence d’un nouveau profil d’infirmier dont les caractéristiques seront les suivantes :

- un infirmier apte à répondre aux besoins de santé d’un individu ou d’un groupe dans le domaine préventif, curatif, de réadaptation et de réhabilitation ;

- un infirmier polyvalent apte à dispenser des soins infirmiers prenant en compte l’ensemble des problèmes posés par une atteinte fonctionnelle et une détresse physique ou psychologique qui frappe une personne.

L’infirmier doit faire participer l’individu ou le groupe en prenant en considération leur dimension culturelle et leur personnalité ;

- un infirmier bénéficiant d’une meilleure reconnaissance sociale grâce à un savoir lui permettant d’affirmer une réelle professionnalisation.

Principes pédagogiques :

121 En effet, à notre connaissance, une seule association (Association de recherche en soins infirmiers : ARSI) relaie à ce jour les travaux de recherche conduits par les infirmiers. Cette association publie une revue intitulée Recherche en soins infirmiers, organise un colloque annuel et anime un site internet (www.arsi.asso.fr).

- Développement de la créativité et de la faculté d’adaptation de l’étudiant en adéquation avec la diversité des lieux d’exercice et avec l’évolution des sciences, des techniques et des besoins de santé.

- Importance accordée à la responsabilisation de l’étudiant pour lui permettre, tout au long du cursus des études, d’élaborer son projet professionnel.

- Renforcement des sciences humaines dans la formation des infirmiers en vue d’améliorer la relation thérapeutique entre le soignant et le soigné.

- Articulation de la formation autour des connaissances professionnelles, des aptitudes, des attitudes personnelles de l’étudiant et de son projet professionnel.

- Cohérence entre les objectifs de la formation, les principes pédagogiques et les pratiques professionnelles.

- Suivi pédagogique basé sur l’accompagnement et le développement personnel de l’étudiant en vue d’une meilleure intégration des connaissances par celui-ci.

- Dynamisme du projet de formation fondé sur la progression et le renforcement des connaissances régulièrement réactualisées.

- Accent mis sur une pédagogie active basée tant sur le questionnement que sur le contenu.

- Actualisation régulière du programme de formation au terme d’un délai de quatre ans pour la première promotion, puis tous les trois ans en fonction de l’évolution des sciences et des techniques et de celle de la pédagogie et de la pratique professionnelle.

- Utilisation des compétences des conseillères techniques régionales en soins infirmiers et des conseillères pédagogiques pour soutenir et accompagner les équipes pédagogiques et les responsables des structures d’accueil de l’étudiant, dans leur pratique et leur recherche. » Les principes généraux du programme de 1992 reposent sur l’idée de polyvalence, mettant ainsi fin à la scission corps/esprit jusqu’alors en vigueur en

France (cf. chapitre 2). De ce point de vue, et le programme va dans ce sens, l’infirmier doit devenir plus généraliste que spécialiste afin de répondre aux divers besoins de santé des populations ; cette évolution doit également favoriser la mobilité entre les services, les établissements voire les pays. En effet, ce programme est aussi l’aboutissement d’une volonté politique d’harmonisation des diplômes européens à laquelle les formations aux professions de santé ne font pas exception.

Concrètement, quelques observations sont à apporter par rapport aux précédents textes régissant le diplôme d’Etat (cf. chapitre 2). Il s’agit en effet de proposer un programme qui permette la polyvalence souhaitée entre les différents champs possibles pour l’exercice professionnel. Pour cela, le volume horaire accordé à l’enseignement des pathologies dites somatiques diminue par rapport à l’ancien programme conduisant au diplôme d’Etat. A contrario, celui prévu pour les pathologies dites psychiatriques augmente dans un souci de rééquilibrage en lien avec la suppression du diplôme d’infirmier de secteur psychiatrique. Enfin, le programme de 1992 prévoit le développement des sciences humaines dans une formation dominée jusqu’alors par les disciplines issues des sciences médicales. Potentiellement, le champ d’exercice de l’ensemble des infirmiers s’en trouve alors considérablement élargi.