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Le Ghana : une mise en perspective

Dans le document 2015 M S 18 N C P ’ - : S G ’ L U Q O D (Page 163-166)

CHAPITRE V LA CONSTRUCTION DE L’OUTIL D’ENQUÊTE : LE CADRE

7.1 Le Ghana : une mise en perspective

Le Ghana est un pays d’Afrique de l’Ouest bordé au Sud par le Golfe de Guinée, à l’ouest par la Côte d'Ivoire, au nord par le Burkina Faso et à l’est par le Togo. Le pays compte 25 millions d’habitants, dont 56,2% de ruraux (MoFA, 2010), sur une superficie de 238 538km2. La langue officielle du Ghana est l’anglais. Plus de 50 langues sont parlées au Ghana, mais la principale langue véhiculaire, hors de l’anglais, est le twi. La population ghanéenne est majoritairement (à près de 70%) de religion chrétienne. Environ 16% de la population, particulièrement dans le nord du pays, est cependant de religion musulmane.

Carte 9. Le Ghana dans le monde Carte 10. Le Ghana

Au plan politique, la Gold Coast a proclamé son indépendance de la métropole britannique en 1957 et est devenue The Republic of Ghana. Son histoire politique est marquée, de l’indépendance jusqu’au début des années 1990, par une succession de coups d’État et de régimes militaires (6 ans de régime à parti unique et 21 ans de régime militaire) entrecoupés de court régimes civils (Kpessa, 2011). Au début des années 1990 cependant, le Ghana a entamé un processus de démocratisation politique. Le pays est ainsi, depuis maintenant deux décennies, gouverné par un régime démocratique et pluraliste (Freedom House, 2012). Au plan continental, le Ghana est membre de la Communauté économique des États d’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) et de l’Union Africaine (UA), mais n’est membre ni du CILSS (ce n’est pas un pays du Sahel), ni de l’UEMOA (puisque le Ghana n’est pas une ancienne colonie française).

L’économie du Ghana

Au plan économique le Ghana, avec un produit intérieur brut (PIB) de 32,3 milliards USD en 2010 (Banque mondiale, 2011), est la troisième économie de l’Afrique de l’Ouest (derrière le Nigéria et la Côte d’Ivoire). Le pays est riche en ressources naturelles. Ses principales sources de revenus d’exportation proviennent de ses ressources minières (or, diamants, bauxite, manganèse) et forestières, ainsi que du cacao. Les ressources pétrolifères, découvertes en 2007 au large de ses côtes sont estimées à trois millions de barils, ce qui devrait contribuer de façon importante à augmenter les revenus d’exportation du pays dans les prochaines années. L’économie domestique, elle, est surtout alimentée par le secteur des services qui contribue au PIB à hauteur de 48,5% et emploie 28% des travailleurs.

L’agriculture est aussi fort importante pour l’économie nationale puisqu’elle contribue à 34,5% du PIB et à 30% des revenus d’exportation. L’agriculture est par ailleurs centrale en tant que vivier d’emploi puisqu’elle emploie 50,6% des travailleurs ghanéens (MoFA, 2010)48. Le PIB par habitant du Ghana était estimé en 2011 à 1584 US$ (PNUD, 2011).

48 Les données sont tirées du recensement national de 2000 (MoFA, 2010).

Le profil de la pauvreté au Ghana

En 2011, le PNUD estimait le taux de pauvreté (le pourcentage de la population dont le revenu se situe sous le seuil national de pauvreté) du Ghana à 30% (PNUD, 2011) et classait le Ghana au 135e rang (sur 187) en termes de développement humain (IDH49). Par ailleurs, la FAO estimait en 2011, à partir des données 2006-2008, que 5% de la population ghanéenne (soit 1,1 million de personnes) était sous-alimentée (contre 20% dans les années 1990) (FAO, 2011). Ce pourcentage se compare favorablement à ceux relevés par la FAO au Sénégal (19%) ou au Togo voisin (30%) (FAO, 2011). Au Ghana comme ailleurs sur le continent africain, la pauvreté et l’insécurité alimentaire affectent davantage les ruraux que les urbains.

Les catégories de population les plus vulnérables (les femmes enceintes et allaitantes, les vieillards, les enfants, les invalides) sont aussi plus affectées.

Les exploitations agricoles au Ghana

Le Ghana comprend plusieurs zones climatiques, de la savane au Nord à la forêt tropicale (au centre et au Sud). L’agriculture est pratiquée dans toutes ces zones. 57,1% de la superficie totale du pays est composée de terres arables et 53,6% de ces terres arables sont effectivement cultivées (MoFA, 2010). L’agriculture au Ghana est pratiquée à plus de 90%

sur des exploitations agricoles de moins de deux hectares (MoFA, 2010; Chamberlain, 2008;

Asuming-Brempong et al., 2004) qui contribuent à environ 80% de la production agricole totale du pays (Government of Ghana, 2003). Le système agraire principal est traditionnel et les principaux outils utilisés sont des outils manuels (houe, coutelas). Il y a peu d’agriculture mécanisée, mais la charrue à bœuf est parfois utilisée, surtout dans la partie nord du pays. En outre, l’agriculture ghanéenne est majoritairement pluviale : seulement 0,4% des terres

49 L’indice de développement humain (IDH) est un indice composite défini par le PNUD en 1990.

L’IDH évalue le niveau de développement humain des pays en faisant la moyenne de trois indices : la santé (mesurée par l’espérance de vie à la naissance), le niveau d’éducation (mesuré par le taux d’alphabétisation des adultes et le taux brut de scolarisation) et; le niveau de vie (logarithme du produit intérieur brut par habitant en parité de pouvoir d’achat).

cultivées, soit 29 804 ha, sont irriguées (MoFA, 2010). La plupart des exploitations vivrières pratiquent la culture intercalaire (une technique de culture simultanée de deux espèces dans les mêmes champs). La monoculture est peu répandue et est associée aux exploitations commerciales à grande échelle et aux plantations qui contribuent à environ 20% de la production agricole au pays et qui cultivent surtout le caoutchouc, l’huile de palme et de noix de coco et, à un moindre degré, le riz, le maïs et les ananas.

Les principales productions agricoles industrielles du Ghana sont : le cacao, l’huile de palme, la noix de coco, le café, le coton, le kola et le caoutchouc. Les principales productions céréalières sont le maïs, le manioc, le cocoyam, le yam, le riz, le millet, le sorgho et le plantain. Les principales productions maraîchères sont l’ananas, le citron, la banane, la noix d’acajou, la papaye, la mangue, la tomate, le poivron, le gombo (okro), l’aubergine et l’oignon (MoFA, 2010). En 2009, 1 600 000 ha, soit 21,9% des terres cultivées, étaient utilisées pour la culture du cacao, une culture qui contribue à 11,5% du PIB agricole du Ghana, mais à 30% des revenus d’exportation. Dans la même année, 3 385 000 ha, soit 46,3% des terres cultivées, étaient utilisées pour la culture céréalière (MoFA, 2010).

Le contexte social, économique et politique du Ghana ayant été sommairement brossé, nous avons maintenant suffisamment d’élément de contexte pour aborder le cœur de l’enquête, soit les processus et les dynamiques sociohistoriques de structuration nationales et transnationales des paysans observées à partir de la perspective des OP du Ghana.

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